Tomsk, petite ville au nord de Novosibirsk, l’aventure des guichets russes à la gare locale.
Du 13 au 14 Novembre.
Temps passé dans le train : 5h 05min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 53h 04min (2 jours, 5 heures, 4 minutes).
Par Sophie – Le 15 Février – A Luang Prabang, sur le bord du Mékong, quelques jours de repos bien mérités.
Tomsk c’est une petite ville au nord de Novosibirsk. D’après le guide, ça vaut le coup de s’y arrêter pour avoir un apperçu de l’architecture traditionnelle Sibérienne, assez bien conservée et moins impactée par la période communiste. J’ai donc décidé d’y passer une journée et une nuit avant de poursuivre ma route vers l’est et de rejoindre Irkutsk pour découvrir le Lac Baïkal.
Quand on arrive, la gare est vraiment toute mignonne, sous la neige et dans le froid, mais les bus locaux passent toutes les 2/3 minutes donc c’est assez facile de circuler en ville.
D’ailleurs, en parlant des transports locaux, ici c’est des minibus qui circulent, le tarif est fixe quelle que soit la distance parcourue (18 roubles, soit 24cts d’euros) et on paye directement le chauffeur en descendant du bus. Je vous laisse imaginer quand le bus est blindé (ça arrive, tout le monde se déplace en bus, même pour les courtes distances avec le froid qu’il fait), avec des personnes engoncées dans leurs habits grand froid et que la petite mamy au fond du bus veut descendre. Finalement, plutôt que de remonter toute l’allée, elle a opté pour la solution de facilité et elle a fait passer ses 18 roubles de main en main jusqu’au chauffeur.
Il y a tellement de minibus à Tomsk, qu’il y a des embouteillages monstrueux juste de minibus. Au point où les gens de peur de rater leur train, sortent du bus plus tôt pour finir le trajet à pied avec leurs valises, dans la neige !
En revanche le guide avait raison sur la partie petite bourgade sympatique. Ils ont même aménagé un parc avec un spot où prendre des photos « I love Tomsk », probablement pour les rares touristes qui s’aventurent jusque dans ces contrées glaciales 6 à 8 mois dans l’année.
Même les pigeons locaux ont développé des mécanismes de survie proches de celui des pingouins et autres manchots qui vivent dans des régions inhospitalières.
Ce qui me fait penser que le pigeon est quand même un animal aux capacités d’adaptation étonnantes.
La bonne surprise à Tomsk, c’est en effet les maisons Sibériennes traditionnelles aux encadrements de fenêtres, en bois, très travaillés.
Voici quelques exemples que j’ai croisés aux détours des rues.
Jusqu’au clou du spectacle, la maison dont la façade fait penser à un bateau, posé là dans la neige au bord de la route.
On trouve à Tomsk autant de statues dans les rues qu’ailleurs, sauf qu’elles y sont un peu plus difficile à reconnaître.
Cela-dit, la ville n’a quand même pas été totalement épargnée par l’administration soviétique et les quelques bâtiments gouvernementaux y sont, comme ailleurs, démesurés.
Ma balade à la découverte de la ville m’a conduite jusqu’aux berges de la rivière Tom, totalement gelée.
Et pourtant, quelques irréductibles y affrontent le froid et trouvent même moyen de s’y amuser si on en croit leur manège.
Une fois mon exploration de la ville terminée, et de retour au chaud à l’auberge, je me suis inquiétée de repartir le lendemain. Depuis le début de mon périple en Russie s’il y a bien une chose facile à faire, c’est prendre le train. Les billets sont en ligne sur internet avec une version anglaise du site officiel des chemins de fer russes. On peut choisir sa couchette sur un plan du wagon et les billets sont émis immédiatement au format pdf en russe et en anglais.
En fait ils ressemblent à ça :
Le petit grain de sable dans la machine bien huilée de mes 2 premières semaines a grippé tout le processus à Tomsk. Pas moyen de trouver de billet de train entre Tomsk et Irkustk en direct… Pas découragée, j’ai fini par trouver un billet de train entre Tayga et Irkustk. Vérification faite, Tayga étant assez proche de Tomsk (à l’échelle de la Russie), je me suis dit que j’arriverai bien à trouver un moyen de rejoindre Tayga avant 16h le lendemain.
Pas de suspense, la plupart d’entre vous connaissent l’histoire : je n’ai pas réussi ! Il y avait bien des trains entre Tomsk et Tayga, mais pas moyen d’acheter les billets en ligne. Munie d’un post-it avec les horaires des trains indiqués par la fille très sympa de l’auberge j’ai commis l’ERREUR de débutante et je n’ai pas acheté mon billet à l’avance. J’ai décidé d’aller à la gare avec 2h30 d’avance sur l’horaire du train.
C’était sans compter avec l’efficacité des guichets russes. On peut considérer qu’elle est négative. Et donc malgré mes 2h30 de marge, je n’ai pas réussi à acheter mon billet à temps et j’ai vu le train me passer devant le nez. Je vous passerai les détails, mais j’ai réussi à me faire aider par un jeune couple qui parlait un peu anglais. Après avoir tenté le tout pour le tout et demandé à la responsable du train si je pouvais monter dedans. Non catégorique et sans discussion possible, j’ai pourtant joué de tous les atouts en ma possession avec l’air paniqué et les yeux humides, mais ça n’a eu aucun effet !
S’en est suivi une bonne heure au guichet pour annuler mon billet suivant (le fameux Tayga – Irkutsk), qu’un peu trop confiante j’avais déjà acheté, et faire une demande de remboursement. Le formulaire existe uniquement en Russe (sinon c’est pas drôle) et doit être rempli en Russe (………………………………..) comment dire ? Je pense pouvoir remercier Google Trad d’avoir traduit sans sourciller mon adresse française en russe.
J’en ai également profité pour acheter des nouveaux billets vers Irkutsk, via Iurga, pour le jour même et j’ai pris mon mal en patience en attendant mon train.
Le plus étonnant dans l’histoire, c’est que la demande de remboursement a fonctionné. Et 30 jours plus tard j’ai eu le virement correspondant à 80% du prix du billet sur mon compte (nouvelle pensée émue pour la SNCF et ses conditions commerciales).
Sans plus de péripéties j’ai pu arriver à Irkutsk à 3h du matin le sur-lendemain.