La Charte Pilot On The Road

Après 1 an de voyage et un retour en France où j’ai pu rencontrer mes plus fidèles lecteurs (et les autres, toujours avec le même plaisir), deux questions assez récurrentes m’ont été posées : pourquoi l’Asie et comment j’ai choisi mon parcours, les pays que je voulais visiter et donc ceux où je ne me suis pas arrêtée.

La réponse à la 1ère question est assez simple. A partir du moment où j’avais décidé de ne pas prendre l’avion (hypothèse de départ), l’Asie est le seul continent qui remplit les quelques critères suivants :

  • Accessible par voie terrestre (j’ai pas vraiment le pied marin, je dois l’avouer),
  • Avec des infrastructures touristiques allant de relativement à totalement développées (ce critère élimine l’Afrique, continent accessible par une traversée assez courte, mais encore très rootz pour une femme voyageant seule),
  • Avec une culture et une gastronomie différente.

Et puis, la meilleure de toutes les raisons : j’avais très envie d’y retourner et d’y passer du temps !

En ce qui concerne la 2ème question, sur le choix des pays, il y a d’abord eu l’aspect administratif : traverser la Russie et la Chine permet de couvrir de très grandes distances avec seulement 2 visas, ça évite la paperasserie !

Pour les autres, j’ai réussi à déterminer 3 critères, qui se sont révélés assez fiables au cours de l’année qui vient de s’écouler et que je devrais continuer à respecter si mes (vagues) plans se déroulent comme je le souhaite. Voici donc les 3 articles de la Charte Pilot On The Road (pour les remarques, précisions et avis divers, je vous renvoie aux notes en italique) :

Article 1er

Sauf raison exceptionnelle, l’avion tu ne prendras point.

Sont considérées comme exceptionnelles les causes suivantes :

  • Expiration d’un visa sans moyen de quitter le pays par voie terrestre avant la date limite (le but n’est pas de payer une amende, de se faire expulser ou de se retrouver en prison pour « over-stay », situation qui a tendance à crisper un peu tous les pays du monde !).
  • Retour en France, quel qu’en soit la raison (sinon c’est trop long…).
  • L’exercice d’une activité professionnelle (après tout, le temps c’est de l’argent !)

Article 2nd

Les pays riches tu ne visiteras point.

Sont considérés comme des pays riches tous les pays où le prix de la vie est équivalent ou plus élevé qu’en France.
Les raisons sont assez simples :

  • Ils sont hors budget et passer mon temps à compter mes sous et hésiter avant chaque activité ne va faire que me frustrer (et c’est pas vraiment le but de ce voyage 😉).
  • Ils ont déjà des infrastructures leur permettant de gérer l’afflux de touristes et ont les moyens de protéger les principaux spots (même si c’est pas vraiment mes endroits préférés, il est idiot de penser qu’en 2019 on peut découvrir de nouveaux endroits sur cette planète…), donc sauf gros problème écologique, environnemental, politique (genre une catastrophe/guerre atomique), je devrais pouvoir les visiter dans 10 ans, sans restriction budgétaire et sans regret.
  • Les pays dits riches ici sont donc : le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande (cela dit, c’est aussi la raison pour laquelle j’ai traversé l’Allemagne sans m’arrêter en partant).

Article 3ème

Les pays ou territoires accessibles uniquement en groupe via des tours organisés tu ne visiteras point.

Ma règle préférée ! Voyager dans des pays plus ou moins totalitaires, quand je peux m’organiser seule, décider de mon emploi du temps moi même et des endroits que je vais visiter, ça me pose pas de problème (j’avoue, certains pays sur mon chemin étaient à la limite).

Par contre, être obligée de me plier à un programme établit par d’autres pour montrer aux touristes uniquement ce qu’un gouvernement veut bien montrer, sans savoir où l’argent du séjour va atterrir, c’est clairement pas mon truc, surtout quand on voit les tarifs appliqués.

Cela dit, il s’agit ici d’un choix personnel et je ne juge pas les gens qui le font. C’est juste que je n’y trouve aucun intérêt. Mon objectif 1er quand je voyage est de rencontrer des gens, discuter, essayer de comprendre et d’approcher un peu des cultures et fonctionnements différents des nôtres, pas uniquement de me rendre dans des endroits exotiques pour admirer les paysages. Je dis pas que c’est facile et que j’arrive à avoir des discussions politiques, idéologiques, culturelles ou sur les religions avec tous les gens que je croise, très loin de là, mais rien ni personne ne m’empêche de me balader comme je l’entends (sauf les chiens errants particulièrement vindicatifs !).

Donc, à ce jour, sont en dehors de ma liste pour cette raison la Corée du Nord, le Tibet et le Bhoutan. Les raisons qui poussent les gouvernements à mettre ce genre de contraintes en place sont très différentes (dictatures paranoïaque, contrôle des populations locales pour garder la main mise sur un territoire, protectionnisme face à un tourisme de masse incontrôlable…), et donc je ne me risquerai pas à juger les gens qui y vont, juste, ça sera sans moi (et le monde s’en remettra). Cette liste est évidemment non exhaustive et sera ammenée à évoluer en fonction des évolutions des exigences pour les visas/séjours dans les pays que je traverserai.