De retour à Beijing, visite de la Cité Interdite et quelques autres palais des divers empereurs.
Du 13 au 17 Décembre.
Par Sophie – Le 27 juin – En pleine tentative pour rattraper mon retard dans les articles, je sais la route est longue !
De retour à Beijing, installée dans une auberge de jeunesse de l’autre côté de la ville et nettement plus confortable que la précédente, je décide d’aller explorer la Cité Interdite.
Patrimoine historique de la Chine, elle a servie de résidence principale aux Empereurs Chinois depuis 1420. Elle porte d’ailleurs bien son nom, la zone délimitée par des remparts et des douves en plein cœur de Beijing est composée de 980 bâtiments répartis sur 72 hectares. Un peu curieuse, je suis allée voir la superficie de Central Park à New-York pour me faire une idée. Bon Central Park est quand même vachement plus grand (341 hectares d’après Wikipedia), et l’entrée y est gratuite !
En tout cas, la Cité Interdite se repère de loin et reste sacrément impressionnante quand on y arrive !
Mais avant d’aller visiter la Cité elle-même, j’ai voulu aller la voir depuis un point d’observation en hauteur. On m’avait conseillé d’aller faire un tour dans le parc Jingshan situé juste derrière la Cité. Il en faisait d’ailleurs autrefois partie. Une fois le droit d’entrée payé, j’ai pu entrer dans le parc, construit sur la seule colline de la ville, autrement totalement plate, l’idéal pour faire du vélo, mais pas super pour les points de vue (heureusement qu’on a inventé les immeubles, les grattes ciels et les rooftops depuis !).
Sauf que la colline de Jingshan n’a rien de naturel. Elle est le résultat de la construction de la Cité Interdite, plus précisément quand les douves ont été creusées, toute la terre extraite à ce moment-là a été conservée et rassemblée au même endroit avant d’être aménagé en jardin pour l’empereur.
De nombreux arbres y ont été plantés et le dernier empereur de la dynastie Ming s’y suicida en se pendant à un arbre quand la ville tomba aux mains des rebelles.
En fait, contrairement à l’idée qu’on peut avoir (en tout cas moi j’avais un peu cette idée), d’une vie paisible en Chine pendant des dizaines d’années, parfois entrecoupée de période de conflit, il faut se dire que ça été plutôt l’inverse en fait. Les empereurs et les familles royales se sont livrés des guerres de pouvoir sans merci pendant des siècles avec quelques rares périodes de stabilité.
Différents points d’observation sont répartis sur la colline, avec à chaque fois un kiosque en architecture traditionnelle qui permet d’admirer le paysage à l’ombre.
Ils étaient aussi utilisés par les empereurs et les membres de la famille impériale pour se reposer et s’isoler de l’activité de la Cité Interdite (j’imagine que la vie d’un empereur devait être compliquée et fatigante, tous ces serviteurs et esclaves à diriger, ça fatigue…).
En tout cas une fois en haut, la vue sur la ville est plutôt sympa.
On peut y voir le temple derrière la colline.
Un des nombreux lacs artificiels de la ville, autant de points d’eau plutôt sympas où se balader.
Ou encore le quartier des affaires, visible dans le lointain au milieu de la pollution, qui génère une brume permanente.
Pas de quoi me gâcher la balade en tout cas.
Puis j’ai fait le tour de mon point d’observation et j’ai pu apercevoir la Cité Interdite.
Soyons honnête, la vue aurait pu être plus sympa. Avec le soleil bas sur l’horizon en cette période de l’année et la brume à cause de la pollution, la vue sur la cité est pas exceptionnelle. Mais la balade dans le jardin valait quand même le coup 😊.
En redescendant, alors que j’étais paisiblement en train de profiter du paysage, un chinois est venu me parler, dans un anglais très correct. Fait assez inhabituel compte tenu de mes précédentes expériences dans le pays où même dans les restos, les personnes qui parlent anglais se comptent sur les doigts d’une main.
On a donc engagé la conversation et il a fini par me proposer d’aller boire un thé dans le salon situé à quelques pas de là avant de sortir du parc. N’ayant pas grand chose d’autre à faire, j’ai accepté. Après tout je passais une très bonne journée, il faisait beau et j’avais du temps devant moi.
C’est quand il a voulu commander 2 théières des thés les plus chers du salon que j’ai commencé à me demander s’il n’y avait pas baleine sous gravillon.
Il faut quand même vous préciser que Beijing regorge de panneaux d’information mettant les touristes (généralement les hommes) en garde contre les arnaques menées par de jeunes filles qui engagent la discussion en prétendant pratiquer leur anglais avant de les attirer dans des bars ou salons de thés où elles leurs font consommer le plus possible avant de leur laisser l’addition… Une bonne arnaque à touristes quoi.
N’étant pas un homme (aux dernières nouvelles et malgré un passage en Thaïlande depuis, c’est toujours le cas 😉) et discutant avec un homme prétendant être un étudiant, je dois bien confesser que je ne me suis pas méfiée. Et pourtant, depuis 2 semaines que je suis en Chine, j’aurais dû apprendre à ne jamais baisser ma garde.
Finalement, on n’a commandé qu’une seule théière et mes soupçons se sont confirmés quand je me suis retrouvée à payer l’addition. Combien ? Rien que d’y repenser (j’ai vraiment hésité à vous raconter cette histoire tellement j’ai honte)…
… 300 yuans, soit l’équivalent de presque 40€…
Pour une p****n de bassine d’eau chaude avec quelques feuilles dedans…
J’ai quand même réussi à échapper à la fin de l’arnaque : l’empreinte de la carte bleue ! Leur plan est vraiment bien rodé. Leur objectif est que la note soit tellement salée que le pigeon (Coucou, c’est moi !) touriste n’ait pas assez de liquide pour payer et qu’il se retrouve à sortir sa carte bleue, prestement amenée dans l’arrière boutique.
Le type a poussé le jeu jusqu’à me raccompagner à l’extérieur du parc et me dire avec l’air concerné de faire attention à mon sac parce qu’il y a des gens pas très bien intentionnés dans la zone. Au comble de l’exaspération, j’ai vraiment envisagé de devenir violente. Mais étant dans la rue, clairement en terrain potentiellement hostile (la Chine reste un état totalitaire, élément à ne pas oublier), j’ai pris sur moi, fait un sourire (enfin, j’ai réussi à montrer mes dents 😬) et je suis partie.
Est-ce que j’aurais dû/pu m’en douter avant ? Oui, évidemment !
Est-ce que je l’ai mal vécu ? Oui, clairement !
Est-ce que ça aurait pu être pire ? Oui, certainement !
Est-ce que j’allais laisser à ce c*****d la satisfaction supplémentaire de me gâcher la fin de ma journée ? Evidemment, clairement et certainement pas !
Je suis donc partie (encore passablement énervée contre moi-même, soyons honnête) visiter cette fameuse Cité Interdite.
On notera quand même la morale de cette histoire : en Chine, ne faire confiance à personne. Personne n’est spontanément sympa. C’est assez triste, mais ça s’est vérifié tout au long de mes deux mois dans le pays. En Chine, tu es livré(e) à toi même.
Autre leçon ?
Les avertissements pour les touristes sont clairement en-dessous de la réalité.
Quand je suis rentrée à l’auberge, Miko, l’allemande rencontrée à Gubeiku l’avant-veille s’était elle fait avoir par un groupe de 4 chinoises et s’est retrouvée à payer une fortune pour 2 verres de vin.
Autre exemple, qui m’est arrivé quelques semaines plus tard à Shanghai, où cette fois c’est un couple qui faisait semblant de prendre des photos dans la rue qui ont ensuite essayé de m’amener à une cérémonie du thé (arnaque très populaire dans le sud de la Chine), mais cette fois-ci j’avais appris ma leçon et je ne me suis pas faite avoir (faible consolation vous me direz).
A croire qu’une partie de la population Chinoise passe ses journée à guetter le pigeon touriste (désolée, mes doigts ont encore ripé sur le clavier) pour lui extorquer de l’argent.
Pour rejoindre la Cité Interdite, j’ai quand même dû finir tout le tour de la muraille, on ne peut entrer dans la cité que d’un seul côté, par la porte principale. J’ai donc eu l’occasion d’admirer de nouveau les douves et leur taille.
A ce moment là j’avais quand même retrouvé le sourire.
Une fois la porte principale atteinte, elle est impressionnante. On se demande si les empereurs compensaient pas un peu.
Et cette impression se confirme une fois les portes passées, c’est… Waw !
Je me suis donc baladée dans la cité tout l’après-midi allant de pavillons en pavillons.
Traversant des esplanades sacrément grandes.
Et admirant des statues parfois vraiment réalistes.
D’autre fois à la signification un peu incompréhensible.
Ou même plutôt mignonnes, comme ce démon jouant avec son petit.
Je continue la balade avant de tomber sur un amas de roches, qui ne dépareillerait pas au MoMa, mais pourquoi pas.
Ici aussi ils ont eu quelques problèmes d’incendie et le pavillon blanc, résidence d’une princesse, a presque totalement brûlé.
Dans le jardin de l’empereur, l’attraction principale se sont les arbres de l’amour. Plantés côte à côte, ils ont poussé en s’entrelaçant. Plutôt mignon et impossible d’y faire une photo sans personne dessus. Je vous présente donc Mr Chinois n°235 000 (ou quelque chose dans le genre vu le nombre de personne que j’ai croisées ces dernières semaines).
Quelques photos supplémentaires pour le plaisir.
C’est finalement des étoiles pleins les yeux (et le porte-feuille plus léger) que je suis rentrée à l’auberge.
Le lendemain, c’est en compagnie d’un hollandais rencontré à l’auberge, et qui venait de finir 3 mois comme professeur d’anglais dans une école, que je suis allée visiter le temple du paradis (toujours dans la demi-mesure). Le site était utilisé deux fois par an (non, mais les gars, pensez aux impôts ! Entretenir un tel site pour qu’il soit utilisé que 2 fois pas an…) par l’empereur et sa suite lors de cérémonies de prières pour les récoltes.
En tout cas la balade dans les différents parcs et bâtiments du complexe est très sympa.
Même maintenant, le site, très bien restauré, est magnifique.
De même que les peintures sur les plafonds des kiosques répartis un peu partout dans les jardins.
On s’est un peu perdu sur le chemin du retour (enfin disons qu’on n’a pas pris le chemin le plus court), mais ça nous a permis de découvrir un petit quartier tout mignon en chemin.
On a été assez surpris de voir que ce canal n’était pas gelé. On a eu l’explication quelques mètres plus loin, tout un groupe d’habitants du quartier étaient en train de casser la glace à grand coup de pioches. Bon on a pas vraiment compris pourquoi ils faisaient ça.
Mais l’endroit était très sympa.
On est ensuite allé manger du canard laqué, plat typique de Beijing, et on est rentré à l’auberge. Joshua, qui quittait la Chine le lendemain, m’a très gentiment donné sa carte SIM. Après deux semaines de galère à chercher du wifi parfois assez désespérément (on se souviendra de Harbin et la demi-journée nécessaires pour trouver mon auberge), j’avais enfin de la 4G 😄 !
Le soir, on est sortit en boîte avec certains de l’auberge.
On a bien rigolé et on est rentré un peu tard, ou un peu tôt, ça dépend du point de vue, mais ce qui est sûr c’est qu’en arrivant à l’auberge à 6h30 du matin, on a croisé ceux qui se préparaient à partir pour l’excursion du jour à la Grande Muraille.
Dernière aventure avant d’aller dormir, le chauffeur de taxi a voulu doubler le prix de la course une fois qu’on est arrivé à destination alors qu’on venait gentiment d’arrondir le prix de la course pour ne pas s’embêter avec la monnaie.
Fatigués et énervés, on a donc trouvé le montant exact de la course (celui sur lequel on s’était mis d’accord avant d’embarquer), on lui a laissé les billets et on est sortit avant qu’il pense à fermer les portières à clé.
Ce que ça inspire, c’est qu’ils ne font vraiment rien pour que les visiteurs se disent que les gens sont sympas en Chine.
Après un démarrage tranquille dans la journée, je suis allée à la gare pour rejoindre ma destination suivante, Wulingyuan pour aller me promener dans le parc naturel de Zangjiajie, dans le centre de la Chine.
Dernière galère avant de quitter Beijing, plus de place dans le train que je voulais prendre, enfin si, ils vendaient encore des places debout. Sauf que pour un trajet de nuit, j’avoue, je me suis dégonflée. J’ai donc pris une des dernières places restantes en 3ème classe (au moins, j’ai pu m’asseoir) dans le train suivant et j’ai pris mon mal en patience pour attendre à la gare les 6 heures avant le départ.
Et au moment d’embarquer j’ai commencé à comprendre pourquoi j’avais pas eu de place sur le train précédent. La salle d’embarquement était pleine à craquer !
Après un embarquement un peu mouvementé, je suis partie en direction de Changsha, où je devais prendre un bus. Mais ces aventures là, c’est pour le prochain article !
Et ben, ca donne envie de visiter la Chine tout ça ! J’en reviens pas, les Chinois sont vraiment des arnaqueurs professionnels !!!
Heureusement que le paysage vaut le détour 🙂
Bon il ne faut pas faire de généralité non plus, il y a très certainement des Chinois honnêtes !
Très joli site et aventure formatrice… C’est bien
Bisous
Sophie, contrairement à ce que tu penses( peut être ) la consommation chez Fauchon est moins onéreuse, à ton retour on se l’offrira ce thé !!!!! même avec des pâtisseries!!
Méfiance à tout moment c’est la devise; ce qui peut, être fatiguant .
La Chine est très secrète et n’a pas fini de nous surprendre.
lorsque j’étais jeune (et oui) j’avais lu un livre de Jean Grandmougin ::quand la Chine s’éveillera,
c’est ce qui se produit !!!! j’avais été impressionnée . La Chine a longtemps vécu en autarcie mais depuis quelques décennies elle s’ouvre au delà des frontières.
Je te lis avec le même intérêt, virtuellement je fais un beau voyage
Prends soin de toi
je t’embrasse MAMMY