Redécouverte de Shanghai en plein milieu des préparatifs du Nouvel An chinois.
Du 15 au 19 Janvier.
Par Sophie – Le 19 février 2020 – Toujours à Chiang Mai, dans un nouveau café, à la recherche d’un endroit sympa où passer mes journées à raconter mes aventures, mais je me rapproche de l’endroit parfait pour vraiment avancer sur l’écriture de mes articles.
15 janvier 2019, me voilà de retour à la gare de Suzhou, vous savez celle où je n’avais finalement pas débarqué le 13 au soir !
Cette fois-ci, me voilà direction Shanghai pour retourner faire un peu de tourisme dans une des villes les plus dynamiques de Chine.
Shanghai, j’y étais déjà allée, il y a 7 ans quand deux potes de mon école d’ingé y faisaient leur stage de fin d’étude. En ce mois d’août 2011 j’avais eu le temps de visiter une bonne partie de la ville, d’admirer l’île de Pudong depuis le Bund, immense allée piétonne le long de la rivière Huangpu, me perdre dans le quartier de l’ancienne concession française, me retrouver coincée à 3 stations de celle de mon hôtel en rentrant de l’université, me faire prendre en photo par une famille de locaux (ou de paysans en voyage à la ville, j’ai jamais su), de passer une demi-journée au Musée de l’Urbanisme, de déguster des raviolis, de goûter la bière locale…
J’avais donc plus ou moins décidé que j’en avais assez vu à cette occasion et que vu que la Chine est un très grand pays, je pouvais me passer de retourner à Shanghai. Et pourtant, on a vu que suite à une succession d’événements totalement indépendants de ma volonté j’étais de retour à Shanghai !
Soyons honnêtes, ça aurait pu être l’occasion de visiter des parties de la ville que je ne connaissais pas, de faire de nouveaux trucs, de découvrir des spécialités toutes plus bizarres les unes que les autres ? Et ben même pas !
Je suis donc retournée me balader sur le Bund, cette immense allée piétonne le long de la rivière Huangpu, qui n’a pas changé d’un poil !
Et bien sûr j’ai pu admirer le quartier des affaires de Pudong depuis le Bund.
Je suis allée me balader dans le quartier de l’ancienne concession française, dont les platanes (comme à la maison !), qui avaient perdu leurs feuilles pendant l’hiver, bordent toujours les allées.
Je suis retournée au musée de l’urbanisme, auquel on accède toujours par le sous-sol avec des reconstitutions de la ville il y a 100 ans.
Je suis allée m’acheter un caramel machiatto au starbuck en sortant du musée et je suis allée me balader dans le parc d’à côté avec la vue sur les gratte-ciels de Pudong.
Bref, ça faisait un peu bug dans la Matrice tout ça…
Mais la vie et les voyages ne seraient rien sans quelques imprévus et nouveautés (enfin si, ils seraient très ennuyeux), j’ai donc aussi découvert des nouveaux aspects de Shanghai, à commencer par le centre commercial de Tianzifang, situé dans l’ancienne concession française, un pâté de maison entier fait d’un dédale de ruelles pleines de boutiques de souvenirs, restaurants, salon de thé et magasins en tous genres.
Je suis, bien sûr, retournée me balader sur le Bund de nuit (mais ça je l’avais déjà fait il y a 7 ans aussi), pour admirer les lumières des immeubles de Pudong (amis écologistes, vous pouvez verser une larme pour la consommation d’énergie – pas encore propre – que ça représente).
Même remarque pour le Bund lui-même, qui brille de milliards de feux une fois la nuit tombée.
Mais, heureusement d’ailleurs, on ne voyage pas à 30 ans comme à 23 ans, fauchée comme les blés qui plus est ! Je me suis donc offert quelques petits extras, à commencer par le(s) verre(s) de vin, en compagnie d’Azaar, qui voulait me remercier de lui avoir trouvé un endroit où dormir le samedi précédent, depuis le bar sur le toit-terrasse d’un des hotels de luxe de Pudong.
Et il n’y a pas à dire, vu d’en haut, c’est joli aussi le Bund !
Pour la petite histoire, les bars sur les toits des bâtiments le long du Bund sont soumis à des restrictions super strictes depuis qu’un petit malin a un jour déversé des sacs entiers de yuans (oui, oui des vrais billets) depuis le toit d’un des hôtels, déclenchant une des plus grosses cohues de l’histoire de Shanghai, pour le plus grand déplaisir du gouvernement !
En tout cas, ça ne gâche pas la vue d’en haut, même si l’espoir de voir un événement du même genre se réaliser est maintenant presque nul.
Autre différence fondamentale par rapport à ma visite précédente ? La période de l’année ! En janvier, on se pèle à Shanghai (comme partout où je suis allée ces trois derniers mois), alors qu’en août la chaleur est étouffante. Et puis la deuxième quinzaine de janvier, le plus gros événement de Chine se prépare activement : le Nouvel An chinois ! Vous savez, celui qui a été en partie annulé cette année à cause du Corona Virus, mais pas avant que des millions de Chinois se soient déplacés dans le pays pour aller rejoindre leurs familles, s’y retrouvant coincés depuis à cause des mesures de quarantaines mises en place par le gouvernement.
L’année dernière, les mangeurs de chauve-souris, civettes, serpents, pangolins et autres animaux sauvages et en voie d’extinction qui n’ont rien demandé à personne, étaient encore en bonne santé, donnant libre cours à leur créativité pour décorer la ville avant la fête.
Bienvenu au royaume du kitsch !
Cela dit, Shanghai c’est un peu la quintessence du kitsch, surtout quand le capitalisme rencontre la volonté gouvernementale de raconter l’histoire nationale.
Mes longues balades dans la ville ont donc toujours comporté une part d’inattendu, parfois plein de bon sens.
Parfois sous forme de victoire personnelle. Vous vous souvenez de l’épisode du thé à 40€ qui m’avait mise en rage à Beijing ? Si non, vous pouvez retourner lire l’article correspondant. Et bien à Shanghai, j’ai fait face à une autre de ces arnaques bien rodée… Alors que je me baladait paisiblement sans rien demander à personne, comme à Beijing, je me fais aborder par un jeune couple de chinois en train de faire des photos dans la rue. Ils me demandent si je peux les prendre en photo, pas de problème, puis au moment où je leur rends leur téléphone, ils commencent à engager la conversation (dans un anglais vraiment bon), ils me racontent leur vie, me disent que lui c’est sa 3ème fois à Shanghai alors qu’elle c’est la 1ère fois qu’elle visite la ville, ils me demandent si je suis déjà venue, depuis combien de temps je suis en Chine… Bref, la conversation commence pas trop mal et là, ils ferrent le poisson, il me regarde et me dit que d’ailleurs, Shanghai est connue pour ses cérémonies du thé traditionnelle, que sa copine a vraiment envie d’aller en faire une et que justement, quelle chance, ils sont en route vers un salon de thé réputé. Vu que je suis sympa et que j’ai l’air de rien avoir à faire de spécial, est-ce que je veux venir avec eux ?
Aaaah, non mais par contre, on ne m’aura pas une deuxième fois non plus. Je leur ai donc gentiment répondu que merci beaucoup mais qu’on m’avait déjà fait le coup à Beijing et que je devais rejoindre des amis, tout en leur souhaitant de profiter de leur séjour à Shanghai. Il a tiré une drôle de tête, puis a souri et m’a souhaité une bonne journée.
Pourquoi je suis sûre que c’était une arnaque (après tout ça aurait pu être un gentil couple qui avait envie de parler anglais) ? Quand je me suis sortie d’un magasin de la rue, quelques minutes plus tard, ils étaient toujours au même endroit en train de prendre la même photo, apparemment pas du tout pressés d’aller au salon de thé, en train de guetter le chaland. Cette fois-ci c’était pas moi !
Shanghai m’a également permis de régler pas mal de questions de logistique, et notamment d’envoyer un colis de 3,5kg d’affaires d’hiver en France, maintenant que j’allais me diriger vers le Sud, une partie de mon équipement devenait superflu. C’est donc avec un sac bien allégé (la nature ayant horreur du vide, ça n’a pas duré longtemps), que j’ai commencé à chercher un moyen de quitter Shanghai, direction Guilin, en me dirigeant vers le Sud-Ouest et passer au Laos avant l’expiration de mon visa, le 29 janvier.
C’était sans compter avec le Nouvel An Chinois, dont les préparatifs m’ont bien fait rire quand je me baladait dans la ville, mais qui consiste aussi en un énorme déplacement de populations. Impossible donc de trouver un billet de train au départ de Shanghai le 18 janvier sur internet, confiante, je vais à la gare pour acheter un billet et après le sketch habituel aux guichets à queue à rallonge (ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille), on me répond que non, plus de place libre dans les trains du 18, ni du 17 (on était le 16, je m’y étais même pris en avance), et que quelques places de 1ère classe libre dans un train du 19. J’ai donc acheté mon billet de 1ère classe Shanghai –> Guilin, plus cher qu’un billet d’avion pour Kunming, ma destination suivante, mais on a des principes ou on en a pas !
En me rendant à la gare de Shanghai le 19, j’ai compris pourquoi les trains étaient tous pleins… Avec le recul, si j’avais été un coronavirus à ce moment là, j’aurais été au paradis !
Finalement j’ai embarqué dans mon wagon 1ère classe (pas de bol, c’était un vieux modèle de train), confortable mais pas ouf non plus, j’ai eu la surprise de découvrir qu’un petit en-cas était prévu avec le prix du billet.
Bilan de l’expérience culinaire ? Catastrophique ! Les cacahuètes étaient périmées (si, si regardez bien la photo, on voit la date de péremption) et le reste pas franchement comestible ! Mais finalement, c’est sans plus de péripéties que je suis arrivée à Guilin, sous la pluie, et où j’ai rejoint mon auberge de jeunesse, sans difficulté pour une fois, une des plus sympas de mon séjour en Chine.
C’est bien de ne pas se faire avoir 2 fois. Une Sophie avertie en vos 2. Ils n’avaient aucune chance !!!