Yangshuo, excursion dans la campagne chinoise au cœur d’un paysage magnifique.
Du 21 au 24 Janvier 2019.
Par Sophie – Du 23 février au 24 mars 2020 – De retour de Chiang Mai et au boulot, l’écriture des articles a donc repris un coup d’arrêt… Et je me suis fait rattrapée par l’actualité internationale. Donc restez bien confinés chez vous, prenez soin de vous et de vos proches et si vous vous ennuyez, vous pouvez toujours prendre le temps de relire mes articles depuis mon départ il y a 1 an et demi maintenant.
La météo du 21 janvier 2019 était mauvaise. Pas vraiment moyen de la décrire autrement. En même temps, on était encore au milieu de l’hiver. Le sachant, ma motivation pour passer une journée sur un bateau en bambou à descendre la rivière Li entre Guilin et Yangshuo ne m’a pas vraiment emballée.
J’ai donc décidé d’aller à Yangshuo, située à 83km de Guilin, en bus. Avec 1h30 de trajet, contre une demi-journée de bateau, l’idée paraissait bonne et se déplacer en transport en commun dans Guilin s’était avéré assez simple.
Etant arrivée à Guilin en train, je ne savais pas trop où était la gare routière, je me suis donc renseignée à mon auberge où le staff du matin parlait beaucoup moins anglais que le manager, a priori en repos ce jour là.
C’est donc munie d’informations assez vagues, je devais prendre le bus violet jusqu’à la station Sud à la sortie de la ville d’où les bus pour Yansghuo partent, que je suis retournée sur les routes, oui, oui pour moi aussi ça fait un peu déjà vu comme situation. L’information sur la station Sud était bonne et le bus violet y avait en effet un arrêt.
Sauf que la station Sud était en pleins travaux et donc fermée…
Vu qu’en Chine chaque changement est l’opportunité de faire du business, il y avait des rabatteurs qui attendaient à l’arrêt du bus municipal et qui nous ont orientés, à grand renfort de hurlements, vers un bus en partance pour Yangshuo. Le temps de me renseigner sur le prix, je me suis retrouvée en deux temps trois mouvements dans un bus, plus ou moins rempli de locaux avec mes sacs sur les genoux !
Dans ces moments-là et compte tenu de la fiabilité relative des informations dont je dispose, j’utilise Google Maps pour m’assurer que je me déplace dans la bonne direction. Pour la première 1h15 de trajet, tout s’est bien passé, la route était même toute neuve avec une 4 voies qui a rendu le trajet quasiment confortable.
C’est quand on est arrivé du côté de la ville que les choses ont commencé à se compliquer, comme toujours. S’il y a encore une chose que je n’ai toujours pas réussi à gérer avec précision (mes derniers échecs à Chiang Mai pendant ma semaine de vacances en sont une nouvelle preuve), c’est d’estimer à quel moment descendre d’un transport pour être le plus près possible de ma destination. Je ne compte même plus le nombre d’échecs où mon bus est passé à moins de 100m de l’endroit où je voulais aller avant d’aller à la gare routière, généralement en périphérie de la ville et nettement plus éloignée de mon objectif.
Yangshuo n’a pas fait exception à cette règle et voyant le bus se diriger de plus en plus au Sud, même après avoir dépassé la ville, j’ai décidé de limiter les dégâts et je suis descendue à 3 bon kilomètres de mon auberge, avant que le bus ne continue sa route. Grand moment de solitude quand le même bus m’a doublée, quelques minutes plus tard. A l’évidence, son trajet le ramenait vers le centre de la ville…
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je me suis lancée dans mes 3km de marche avec tout mon bazar sur le dos.
Il ne pleuvait pas et même sans trottoir, la balade s’est avérée plutôt sympathique. Et puis quand je suis finalement arrivée dans la ville, dont le centre-ville, vraiment tout mignon, est posé entre un lac et les formations karstiques qui font la renommée de la région. Plutôt joli, même par temps maussade :
Je suis finalement arrivée à mon auberge, un peu à la sortie de la ville où je me suis installée pour la fin de la journée en attendant le retour du staff, l’équipe avait décidé de partir en rando pour la journée, tous ensemble, laissant l’auberge sous la responsabilité de la dernière employée qui ne savait pas vraiment comment m’enregistrer !
Du coup j’ai eu le temps de faire le tour de cette auberge, vraiment très sympa, avec un jardin, des toits terrasses avec la vue sur la campagne, mais bien sûr sans chauffage ! Le seul détail, les divers panneaux d’information répartis dans l’auberge. A priori écrit avec un alphabet que l’on connait, je dois vous dire que je n’ai pas vraiment réussi à déterminer si c’était de l’anglais sur celui des toilettes :
Une fois le staff de retour et mes affaires rangées, je suis retournée me balader un peu en ville, mais finalement je suis rentrée tôt à l’auberge où une soirée ciné était en train de s’organiser. Le film ne devait pas être incroyable, je ne sais plus lequel on a regardé, mais enfin c’était plutôt sympa, une fois les plaids en laine sortis pour se réchauffer !
Le lendemain il faisait super beau (ce qui m’a fait un peu râler, vu ma journée de la veille, j’aurais pu passer un peu plus de temps à Guilin et prendre le bateau, mais bon, ce qui est fait est fait). Je suis donc partie explorer la ville et me balader.
Après toutes ces semaines dans des grandes villes ou des tout petit villages dans les montagnes, j’ai réalisé que Yangshuo est vraiment à taille humaine, que son économie est totalement basée sur le tourisme (majoritairement Chinois) et que la vue est vraiment chouette, à peu près de partout !
Mais elle vaut surtout le déplacement le long de la rivière Li, aux berges aménagées et où il fait vraiment bon se balader.
Passer au-dessus d’une petite cascade.
Découvrir qu’en plein hiver une partie du chemin est en fait sous l’eau.
Continuer à admirer la vue sur l’autre berge.
Puis le temps passant, je me suis lancée à la recherche d’un café pour me poser un peu. Et c’est au hasard de mes pérégrinations que je suis tombée sur un petit café dans une contre allée totalement vide, avec une terrasse et une vue vraiment magnifique.
Bien décidée à y retourner pour l’apéro dans la soirée, j’ai ensuite quitté les berges de la rivière et je suis allée explorer la ville, pour le coup vraiment mignonne et vraiment très loin des énormes villes surpeuplées que j’ai visitées jusqu’à présent.
On y trouve même des petites rues toutes décorées, bordées de restaurants où les cartes sont en anglais et les gens souriants (heu… C’est toujours la Chine ?)…
L’après-midi tirant sur sa fin, je suis retournée au lac autour duquel le centre de la ville a été construit, et en cette fin de journée calme et ensoleillée, la vue vaut le détour !
D’un côté comme de l’autre.
Finalement, je suis allée prendre un apéro dans le café avec la vue sur la rivière où j’avais pris mon café dans la matinée.
La vue était toujours aussi chouette, et le serveur, peu habitué à voir des étrangers, a entamé la discussion. Il parlait un super anglais et j’ai passé une super soirée à discuter en dégustant des bières… locales ! Passionné de bière, le serveur est venu travailler dans ce bar contre la promesse du patron de proposer des bières pressions (chose plutôt rare en Chine) venant d’une brasserie artisanale du coin. Bref, une soirée fort sympathique !
Le lendemain, opération découverte de la région ! J’ai donc loué un vélo à mon auberge et je suis partie explorer les alentours de la ville.
J’ai commencé par aller me balader dans un parc, franchement sympa et bien aménagé.
Malgré la météo pas franchement chouette, cela dit, il n’a pas plu de la journée, je me suis promenée le long des canaux, toujours encerclée par les formations karstiques.
Puis j’ai terminé ma balade dans le parc.
Et c’est là que les choses se sont temporairement compliquées. Depuis que vous suivez mes aventures, vous vous êtes probablement rendu compte de deux choses : mon sens de l’orientation relève plus de la performance artistique que de la science exacte et je n’ai jamais vraiment essayé de remédier à cette situation, ce qui me permet en fonction des cas de vivre de grands moments de solitude, des aventures improbables et souvent une combinaison des deux.
Cette fois-ci n’aura pas fait exception à la règle, je me suis trompée de chemin et j’ai tourné à droite à un embranchement où j’aurais dû continuer tout droit. Je me suis donc retrouvée à pédaler sur un genre de bande cyclable le long de… la 4 voies qui permet d’accéder à Yangshuo (oui, oui, celle que j’avais pris en bus l’avant-veille)…
Au bout d’un bon quart d’heure, j’ai commencé à avoir des soupçons (et puis je dois bien reconnaître que les regards interloqués de tous les gens que j’ai croisés sur cette bande cyclable ont finis par me mettre la puce à l’oreille) et j’ai vérifié ma position sur Google Maps… Evidemment, j’étais en train de m’éloigner de la rivière, mon objectif !
J’ai donc fait demi-tour, je suis repassée devant tous les gens qui travaillaient sur le bord de la route, leurs regards étant passés d’interloqués à goguenards, avant de me diriger vers la rivière, dans la bonne direction cette fois-ci…
Je me suis rendue compte que j’étais effectivement au bon endroit quand je suis arrivée à l’entrée de la zone aménagée pour les touristes, avec cette fois-ci, non pas une pauvre bande cyclable le long d’une rocade, mais une vraie piste cyclable, séparée de la route suffisamment large pour que deux vélos puissent rouler de front, de chaque côté de la route.
Au bout d’un moment, je suis arrivée au bord de la rivière, et j’ai pu profiter de la vue !
Pour le coup, vraiment magnifique, même sous les nuages.
Un petit selfie avant de reprendre la route.
Pour le chemin du retour, j’ai décidé de tenter un autre chemin plutôt que de faire demi-tour (ça aurait été trop facile) pour découvrir la campagne environnante. Et le début de la promenade était franchement sympa ! J’étais absolument toute seule, sur un petit chemin serpentant entre les champs.
J’ai croisé pas mal de chemins sur pilotis qui permettent aux locaux de se déplacer dans les champs qui sont recouverts d’eau une partie de l’année.
Bref, tout allait bien !
Les quelques personnes croisées dans les villages me faisaient même des grands signes pour me dire bonjour, comme si elles étaient contentes de me voir, ce qui était probablement le cas d’ailleurs.
Mais, on le sait, l’état de grâce ne dure jamais très longtemps et après une bonne heure de balade champêtre et pittoresque, je me suis retrouvée au milieu de nulle part.
Apparemment des travaux en cours pour construire une nouvelle route ont eu raison de la piste cyclable qui permettait de finir la boucle et de rejoindre Yangshuo. Une fois la carte vérifiée, je me suis rendue compte qu’il y avait une route qui permettait de rejoindre la ville à 300 m de ma position. Dépitée, j’ai tourné à droite en direction de la route. En chemin, j’ai croisé des habitants du petit lotissement construit près de là. De grands signes pour dire bonjour plus tard, j’ai continué mon chemin avant d’atteindre la route.
Et là, grosse déception.
C’était bien une route, mais elle était encombrée de voitures et de camions, roulant bien trop vite pour que je m’y risque avec mon vélo sans vitesse (non pas qu’avoir des vitesses aurait changé grand chose à l’affaire, mais bon, c’est psychologique) en l’absence de piste ou bande cyclable.
J’ai donc fait demi-tour et je suis retournée d’où je venais pour m’assurer que la piste que j’avais repérée sur la carte était bel et bien inaccessible. J’ai donc croisé les même promeneurs, un peu interloqués, mais qui m’ont fait de grands signes quand même…
De retour à la zone où il y avait des travaux, j’ai pu constater que le champ d’à côté servait de terrain d’aviation pour des montgolfières et des parapentes.
Mais toujours pas de chemin…
Je suis donc retournée à la route, et je suis, évidemment, passée devant les même promeneurs une troisième fois en 15 minutes… Grands signes et grands sourires étaient toujours là, mais je les ai sentis franchement amusés de me voir faire des longueurs le long du chemin.
De retour sur le bord de la route, j’en arrive à la même conclusion, m’insérer dans ce trafic avec mon vélo relève plus de la tentative de suicide qu’autre chose. Bien décidée à trouver une solution sans avoir à prendre ce chemin, j’ai refait demi-tour, j’ai recroisé les même promeneurs, cette fois-ci franchement hilares (en même temps, je les comprends, ça devait être assez comique à voir) et je me suis retrouvée une fois de plus devant le même mur en brique qui m’empêchai de continuer mon chemin…
Il faut croire que la situation était suffisamment désespérée pour que je cherche un moyen de passer quand même et alors que j’étais prête à soulever mon vélo et le passer au-dessus du mur (par ailleurs pas très haut), que la solution m’est apparue.
Un discret passage sur la droite, a priori assez emprunté par des deux roues, permettait de contourner le fameux mur !
Oui, oui, je vous vois venir, une fois qu’on l’a sous le nez, on se demande comment on a pu le rater, mais croyez moi, lors de mes approches précédentes, il était caché !
J’ai donc pu continuer mon chemin sur la roue en travaux avant de rejoindre une autre route, nettement moins fréquentée que celle que j’avais réussi à éviter avec succès (pour une fois !).
J’ai pu profiter du paysage encore un peu avant de rentrer en ville et d’aller me poser tranquillement dans mon bar habituel.
Le lendemain, j’ai pris un bus direction la gare la plus proche (qui n’était pas à Guilin en fait), pour rejoindre Kunming, ma prochaine destination.
Toutes ces collines sont très jolies !
Y-A-t-il des chemin pour aller en haut d’une d’elles ?
Gros bisous et bon confinement…