Entre Tartu et Parnü, une escale à Viljandi
Le 24 octobre
Par Sophie – Le 1er Décembre – Dans un hôtel capsule à Changchun.
Ayant commencé ma visite de l’Estonie par le Sud-Est du pays, j’ai décidé de tirer plein Ouest avant de remonter vers Tallinn, la capitale du pays d’où j’ai pris mon bus pour la Russie. C’est donc en faisant route vers l’Ouest que j’ai fait un arrêt de quelques heures à Viljandi, petite ville à mi-chemin entre Tartu et Parnü, chaudement recommandée dans mon guide des pays Baltes.
J’y ai appliqué la même technique qu’en Lettonie et je me suis rendue directement à l’office du tourisme pour négocier d’y laisser mon sac et récupérer une carte de la ville et quelques informations sur les activités possibles. Initiative qui s’est avérée tout aussi payante qu’à Smiltene, puisque j’ai pu laisser mon sac-à-dos sans problème et j’ai récupéré une carte indiquant une bonne 20aine de points d’intérêts de la ville accompagnée d’un dépliant explicatif, en Français s’il vous plait !
Je suis donc partie explorer Viljandi, fondée il y a plus de 700 ans. La principale attraction de la ville, c’est le parc de l’ancien château fort dont la construction fut commencée en 1224 par l’ordre des chevaliers porte-glaive pour remplacer une forteresse en bois. Il en reste aujourd’hui uniquement des ruines.
Pourtant, à son apogée, il était un des plus grands châteaux de l’ancienne Livonie et permettait à son occupant d’asseoir son pouvoir sur la région, comme l’indique le plan effectué sur la base des nombreuses fouilles et des vestiges découverts.
Pour accéder au centre des ruines, il faut, comme à l’époque, passer les douves. Sauf qu’aujourd’hui, le chemin est quand même plus facile vu qu’il suffit d’emprunter le pont suspendu de 50 mètres de long, offert à la ville en 1931.
Ayant appris que la dernière restauration date de 1995, je m’y suis aventurée sans prendre trop de risques :).
Une fois les ruines traversées, on débouche sur une partie aménagée en scène d’extérieur, utilisée par le théâtre municipal pour ses spectacle. Puis on arrive à un magnifique point de vue sur la rivière en contre bas.
Et sur le quartier cossu de la ville avec ses villas, sans vis-à-vis qui donnent sur les berges aménagées.
Viljandi c’est aussi une ville typique d’Estonie avec ses petites maisons en bois.
Sans oublier la traditionnelle maison vert soviétique 🙂 !
Apparemment, la population voue une passion aux statues. La moindre personnalité un peu célèbre originaire de la région y a droit.
J’ai donc eu le plaisir de rencontrer un peintre, Johann Köler.
L’éditeur d’un journal local, qui a joué un rôle important dans ce que les Estoniens appellent le réveil national. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, l’Estonien était principalement une langue parlée par les paysans et les pauvres, alors que l’aristocratie et le clergé parlaient et lisaient en Allemand. Puis des poètes, instituteurs et journalistes ont commencé à rassembler les chansons et légendes populaires pour ensuite les mettre par écrit. C’est à ce moment-là que les gens ont commencé à se rendre compte qu’ils avaient quelque chose en commun et de différent de l’élite, allemande, du pays. C’est cette prise de conscience, qui a amené à l’indépendance du pays à la fin de la 1ère guerre mondiale, qui a été appelée le réveil national. Et ça explique pourquoi de nombreux poètes, journalistes et même instituteurs sont encore célébrés dans tout le pays.
En arrivant sur la place de la mairie, j’ai pu admirer l’ancien château d’eau, reconvertit en belvédère et point de vue pour les touristes, fermé en hiver je n’ai pas pu y monter mais le magnifique vert qui recouvre le haut de l’édifice valait le coup d’œil.
Pou finalement arriver devant la statue (et oui encore une) de l’ancien maire de la ville et de son chien. Il semble qu’il soit encore très apprécié des habitants pour sa contribution au développement de la ville.
Mais la statue qui a l’histoire la plus sympa, c’est celle de Martin Klein, un lutteur estonien qui se qualifia pour la finale aux jeux olympiques de Stockholm au terme d’un combat de 11 heures et 40 minutes. Le plus énorme ? A bout de force après cette longue épreuve, il a finalement dû déclarer forfait pour la finale et n’a obtenu que la médaille d’argent. Comme quoi, il n’y a pas de justice !
J’ai fini journée en allant jeter un coup d’œil dans le bâtiment d’une des anciennes guildes de la ville qui abrite aujourd’hui un centre pour les artisans et où beaucoup de jolies choses étaient exposées.
Sur le chemin du retour vers l’office du tourisme pour récupérer mon sac, je suis quand même tombée sur un truc presque aussi bizarre que la maison à l’envers à Tartu : Une licorne sur le toit du gymnase municipal.
Comme quoi, vouer une passion aussi importante aux statues, ça conduit à des dérives inquiétantes !
En tout cas la visite de la ville aura été fort sympathique avec ce qu’il faut de culture, de vieilles pierres, de paysages et d’insolite ! Je suis finalement allée reprendre un bus direction Parnü où je suis arrivée en début de soirée.