Vanino, aux confins de la Russie, porte d’entrée vers l’île Sakhaline.
Le 26 Novembre.
Temps passé dans le train : Komsomolsk-na-Amur –> Vanino : 13h 47min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 195h 36min (8 jours, 3 heures, 49 minutes).
Par Sophie – Entre le 15 et le 24 Mars – De Paï, dans les montagnes au Nord de la Thailande, à Vang Vieng, de retour au Laos pour continuer à profiter de ce magnifique pays.
La principale question à ce stade du voyage c’est : mais « Pourquoi Vanino ??? » Sachez que moi aussi je me la suis posée et je me la pose encore. En fait, j’avais une journée de marge par rapport à mon programme initial en Russie, c’était donc l’occasion de pousser le concept jusqu’au bout et d’atteindre le point le plus à l’Est possible (en tout cas dans cette partie de la Russie). Mais comme j’avais pas tant de marge non plus, j’ai littéralement passé une seule journée sur place :
- Je suis arrivée par le train de nuit depuis Komsomolsk à 8h25 du matin, pile pour le lever du soleil.
- Et j’en suis repartie le soir même par le train de nuit en direction de Khabarovsk (via Komsomolsk-na-Amur, je sais c’est pas efficace, mais c’est pas vraiment le concept depuis le début du voyage), pour terminer mon périple russe et rejoindre la ligne du transsibérien avant d’atteindre Vladivostok.
J’ai donc passé encore une nuit dans un train russe. Certes, je commence à avoir l’habitude, mais cette fois-ci, il y avait un ronfleur de compétition dans le wagon. Je vous laisse écouter la « douce » musique qui a bercé l’intégralité de ma nuit.
Une fois arrivée à Vanino, j’ai voulu laisser mon sac à la consigne de la gare. Google Trad étant là aussi indispensable vu que personne ne parle un mot d’anglais. La conversation a été un peu compliquée, d’autant que pour garder mon sac, ils ont vérifié mon passeport, la validité de mon visa et n’ont pas du tout compris ce que je faisais là.
C’est simple, les seuls (et rares) touristes qui vont jusqu’à Vanino ont pour objectif de prendre le bateau pour l’île Sakhaline. Bateau qui part les jours où son capitaine est d’humeur (apparemment ça dépend de la météo aussi) et il faut 18 heures pour traverser le détroit de Tatarie et atteindre l’île. J’y serais bien allée, mais avec 4 jours de validité pour mon visa, ça faisait un peu short, ça sera pour la prochaine fois 😊.
Une fois la responsable de la station convaincue que oui, j’ai prévu de visiter Vanino pour la journée et de repartir le même jour pour Khabarovsk (convaincue, mais dubitative quand même : « Mais qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire toute la journée ici ??? »), j’ai pu laisser mon sac à la consigne et partir explorer la ville.
Soyons honnête, les doutes de tous ces gens étaient parfaitement justifiés : Vanino est un trou dont le seul intérêt est l’énorme port industriel et le bateau pour l’île Sakhaline. Coincée pour la journée, je suis donc partie explorer la ville.
J’ai commencé par viser un point en hauteur histoire d’avoir une vue un peu panoramique de la zone. Pour le coup plutôt sympa, avec d’un côté la vue sur le port industriel :
Et de l’autre sur l’accès au détroit de Tatarie :
En revanche, la balade en ville ne permet pas vraiment de trouver du charme à cette bourgade loin de tout.
L’autre problème en arrivant à l’aube dans une petite ville, c’est que tout est fermé. Le seul café de la rue principale ouvrant à 10h du matin. J’ai donc continué à errer dans la campagne environnante, pendant quasiment 2 heures (et c’est long…). J’ai quand même eu quelques bonnes surprises, notamment avec la petite église de la ville.
Ou encore des bâtiments peints de couleurs vives qui égaillaient le paysage. Par chance, il faisait un temps magnifique quand j’y étais, le thermomètre passant même au-dessus des -5° pour la 1ère fois depuis quasiment un mois ! Aucun risque pour mes orteils en cette douce journée.
Une fois 10h passé, je suis allée prendre mon petit dej’ dans le café que j’avais repéré. Au vue de la décoration (typique d’un café « cosy » d’Europe), j’ai même vu le moment où j’allais pouvoir parler anglais et avoir des interactions sociales… Cette partie du plan s’est avérée être un échec, la serveuse, bien que très gentille, n’en parlait pas un mot. En revanche, le cappuccino était plutôt bon, l’endroit chaleureux et j’y ai donc passé un bon moment.
Revigorée, j’ai repris mon exploration de la ville, en visant le terminal des ferrys de l’autre côté du port industriel. Trop loin pour y aller à pied, la balade m’a quand même permis de découvrir quelques endroits sympathiques.
A commencer par ce petit court d’eau, pas encore gelé.
Ou encore ce mémorial de Lénine, sur la place Lénine, évidemment !
On admirera l’originalité, pas de statue à taille réelle levant la main ici.
Puis, ma balade a continué sur les hauteurs de la ville, où j’ai trouvé un mémorial de la 2nd Guerre Mondiale.
Une vieille tour abandonnée, probablement squattée en soirée par les jeunes du coin.
Un autre mémorial, mais impossible de savoir de quoi.
Jusqu’à finalement arriver à un point de vue impressionnant sur le port industriel de Vanino.
Finalement, je me demande si le principal intérêt de cette excursion aux confins de la ligne de train n’est pas cette photo, histoire de dire « J’y étais »… Intérêt relatif je suis d’accord.
Ou encore cette image de mon écran de téléphone avec Google Maps et ma position (le petit point bleu).
A ce moment là du voyage, après un total cumulé de 8 jours, 3 heures, 49 minutes dans des trains russes et un nombre incalculable d’heures dans des bus en Europe de l’Est, j’ai finalement traversé une bonne partie du continent. Traversé sans vraiment m’arrêter d’ailleurs, ça sera pour la prochaine fois (oui, oui, je tiens la liste à jour).
Avec un dernier regard sur la ville avant de rejoindre la gare, j’ai profité du paysage, finalement pas si terrible.
Dernière rencontre avant de prendre le train, le couple qui tient la petite gargote sur le quai numéro 1 à la gare où j’ai pris un cappuccino (directement préparé dans un sachet, mais à 18 roubles (soit 25 centimes d’euro), j’allais pas me plaindre). Elle parlait un peu de français et j’ai eu droit à une petite leçon de russe pendant que je sirotais tranquillement ce café absolument infect (mais on s’habitue en fait).
Ce qui est sûr c’est que je ne vivrais pas à Vanino, mais la visite de la ville s’est avérée un peu moins ennuyeuse que prévu et j’y ai même rencontrés des gens sympas. Une fois de retour à l’intérieur de la gare, où la même équipe que le matin m’a reconnue (en même temps, le coin ne grouille pas vraiment de touristes), j’ai récupéré mon sac et je suis allée prendre mon train pour Khabarovsk, grande ville sur la ligne du transsibérien.
On en tend bien le ronfleur mais pas du tout le bruit du train….