Changchun, au nord-est de la Chine, la demeure du dernier Empereur Chinois.
Du 1er au 3 Décembre.
Par Sophie – Le 28 avril – De retour au calme à Houai Xay avec un nouveau visa en poche.
Deuxième constat, cette partie de la Chine est froide (et oui, toujours), mais a priori pas très humide vu qu’il n’y avait pas le moindre petit flocon de neige (tous les inconvénients du froid, sans les avantages quoi !).
Une fois arrivée à Changchun, j’ai pu admirer la gare, vraiment immense.
Et ça va être une constante pendant tout mon séjour en Chine. Les choses sont faites en GRAND, voire en TRÈS GRAND ! A part pour l’anglais… J’avais bien galéré à Hunchun, mais rien à voir avec les moments de solitude que j’ai vécus à Changchun.
Déjà il a fallu sortir de la gare, jusque là pas trop de problème ils ont eu la gentillesse de mettre des panneaux Exit. Et puis Changchun c’est pas énorme comme ville, du coup il suffisait de choisir entre les sorties A ou B sur l’esplanade Sud ou les sorties C ou D sur l’esplanade Nord (j’ai quand même eu une petite pensée angoissée en pensant à la taille des gares et principales stations de métros dans les grandes villes chinoises). Forte de mon échec google maps de la veille, j’avais cette fois préparé l’itinéraire et je savais que mon auberge de jeunesse était au Sud de la gare.
Une fois dehors, le temps de repérer les guichets pour acheter mon prochain billet, j’ai essayé de quitter le parvis de la gare. Et là grand moment de solitude. A part une 3 voies pleine à craquer de voitures, taxis et bus, pas un seul passage piéton, pont ou encore tunnel pour rejoindre l’avenue qui mène au centre ville. Et l’anarchie complète absolument partout avec des familles entières chargées comme des mulets en train de traverser sauvagement en zigzagant entre les voitures…
J’ai donc appliqué le vieil adage, en Chine fait comme les chinois et je me suis élancée lors d’une légère accalmie dans le trafic. Etant retournée à la gare plusieurs fois dans les 3 jours qui ont suivis, j’ai pu tester toutes les approches possibles.
- Par la droite, probablement la meilleure option avec un passage piéton à 300m de la gare où la circulation est réduite à 2 voies.
- Par la gauche, à l’entrée d’un marché, à côté d’un des terminaux de bus de la ville, et le chaos généralisé associé, pas franchement la meilleure option, j’ai bien faillit me faire renverser par un marchand de légumes.
- Finalement tout droit en arrivant au milieu d’une zone, a priori piétonne, mais dont les accès souterrains sont soit fermés, soit pas encore ouverts.
Bref, quand on cherche à atteindre la gare de Changchun, depuis la ville, c’est un peu mission compliquée !
Une fois de l’autre côté, la mission suivante a consisté à trouver mon auberge. Après les bus en Russie, la principale difficulté en Chine aura été de trouver mes auberges.
Et celle là a été particulièrement compliquée à trouver. Au 26ème étage d’un immeuble, il fallait prendre un 1er ascenseur jusqu’au 7ème étage puis continuer dans un couloir jusqu’au bloc numéro 5 tout au bout et prendre un 2ème ascenseur (avec un badge pour pouvoir monter) jusqu’au 26ème étage où un appartement a été aménagé en hôtel capsule.
Autant vous dire, que j’ai galéré un bon moment, je suis montée au 7ème étage, j’ai demandé mon chemin à un vigile (qui ne parlait pas un mot d’anglais, donc je me suis contentée de lui montrer la confirmation de réservation en chinois avec un air interrogateur), puis je me suis retrouvée devant un nouvel ascenseur, sans le badge pour le prendre. J’ai de nouveau montré mon papier à une dame qui attendait l’ascenseur et qui n’a même pas regardé mon papier avec de faire non de la tête, de monter dans l’ascenseur et de se dépêcher d’en fermer les portes (accueillant les locaux…).
Je suis donc redescendue, puis remontée, le vigile qui m’avait indiqué le chemin n’avait pas vraiment l’air décidé à m’aider plus que ça et ne parlait toujours pas anglais…
En désespoir de cause, j’ai fini par appeler (avec mon forfait français, et ça pique) pour m’entendre dire « No English… ». Au fond du seau, j’ai fini par interrompre le vigile, qui s’était replongé dans son film, en lui donnant le téléphone histoire qu’ils se comprennent avec le responsable de l’auberge. Et c’est avec un grand soupir que le vigile a fini par m’amener jusqu’à l’appartement, utilisant son badge pour l’ascenseur.
Bon ben, merci.
Après la Russie et la gentillesse des russes toujours prêt à aider, l’arrivée en Chine pique un peu. Ici c’est débrouille toi.
En tout cas, l’auberge, qui était en fait un hôtel capsule, était plutôt sympa et les capsules permettent d’avoir son propre espace, ce qui est vraiment appréciable quand on dort en dortoir depuis plusieurs mois et encore plus agréable en Chine où la notion d’espace personnel n’existe pas vraiment.
Une fois le rideau fermé, on a l’impression d’être dans sa propre chambre 😀.
Installée et remise de mes émotions, je suis partie me balader en ville. Et tout de suite il y a un changement d’ambiance. Ici on fait dans le gigantesque, même les entrées des bâtiments sont impressionnantes.
Pendant mon exploration de la ville, j’ai trouvé un parc, au calme.
On peut voir que l’hiver est déjà là, même si la glace n’a pas vraiment l’air d’être assez solide pour marcher dessus.
Et puis la ville n’est jamais très loin.
Une autre partie du parc, plus ludique, est dédiée aux enfants.
De retour à l’auberge, j’ai fait connaissance avec les autres pensionnaires, pour la plupart étudiants dans une des universités de la ville. L’un d’entre eux parlait relativement bien anglais et ils m’ont invitée à aller manger avec eux dans un restaurant au décor sorti d’un film très populaire en Chine et qui sert de la cuisine traditionnelle du nord du pays.
Petite particularité, ici on partage les bières, c’est pas chacun la sienne, et on boit dans des coupes en céramiques, vides en quelques gorgées, on a passé le repas à les vider et les remplir. C’est sympa, mais pas franchement efficace quand on a soif 😉.
Mais la nourriture était particulièrement bonne et après un régime à base de patates pendant quasiment 2 mois, ça fait vraiment plaisir.
Une très bonne soirée en compagnie de deux étudiants vraiment sympa à discuter de traditions culinaires entre la France et la Chine. Voilà qui améliore un peu ma 1ère impression de la Chine et surtout des Chinois !
Le clou du spectacle, le moment photo avec des costumes du film à disposition. On a bien rigolé, surtout que chacun d’entre nous a demandé que son téléphone soit utilisé pour prendre les photos, au grand agacement de l’employé en charge de l’attraction.
Mon dernier jour à Changchun, je me suis levée tôt avec un objectif, acheter un billet de train pour aller à Harbin dans la journée. J’ai bien tenté ma chance la veille, mais après 30 minutes d’attente à me faire bousculer et sans rien comprendre aux panneaux d’information (uniquement en Chinois évidement !), j’avais donc lâché l’affaire et j’étais allée me balader en ville. Mais en ce 3 décembre, pas le choix, il faut que je quitte Changchun pour aller à Harbin, ma prochaine destination.
J’ai donc pris mon courage à deux mains et mon mal en patience, et je suis arrivée à la gare pour acheter un ticket de train. Et cette fois-ci j’étais prête, j’avais la traduction en chinois préparée sur mon téléphone avec la destination, l’heure et le numéro du train. Et pourtant, ça n’a pas été sans mal. Parce que le « ticket office » de la gare de Changchun, même à 9h du matin, ça ressemble à ça :
J’ai finalement réussi à acheter un billet de train, avec une place assise cette fois-ci, et je suis partie en direction d’Harbin, 1ère ville que j’avais prévue de visiter en quittant la Russie (mais les aléas des bus pour passer la frontière m’avaient contraints à revoir ce plan là).
Pour ceux que le titre de l’article intrigue, Changchun est connue comme étant la ville où le dernier Empereur chinois, Pu-Yi, a vécu de 1932 à 1945 après avoir été nommé Empereur du Grand Etat Mandchou de Chine instauré par les Japonais lors de l’invasion du territoire chinois avant la seconde guerre mondiale.
Trop occupée à me balader dans les rues de la ville (et j’avoue, à aller prendre mon petit dej’ au Starbucks pour la 1ère fois depuis de longues semaines sans café décent), je ne suis pas allée jusqu’au palais, assez loin de la ville.
Par contre, l’histoire du dernier Empereur de Chine est assez intéressante, si vous voulez, vous pouvez aller jeter un coup d’œil à la page wikipedia, sinon un film sur sa vie est sorti en 1987, le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci. La bande annonce et les liens pour le regarder sont là.