Deux jours à la découverte de la Grande Muraille de Chine, le plus long édifice jamais construit par l’homme.
Du 11 au 13 Décembre.
Par Sophie – Le 23 juin – Toujours très en retard sur l’écriture des articles, mais toujours à Houay Xay où la vie s’organise.
Depuis Beijing, il est très facile d’aller visiter la Grande Muraille de Chine lors d’excursion à la journée au cours de laquelle le site visité par les touristes est Badaling. Tous les gens que j’ai croisés et qui y sont allés pour la journée ont vraiment apprécié la balade et quand on a pas beaucoup de temps en Chine, c’est une très bonne solution.
Mais vous me connaissez, tout ça était beaucoup trop facile pour moi et puis du temps j’en avais. J’ai donc décidé d’aller passer 3 nuits dans le village de Gubeiku, à 70km au nord de Beijing, au pied d’une partie non restaurée de la Grande Muraille.
70km… Rien qu’en y repensant, je me dis que le trajet aurait dû être simple non ? Oui, mais voilà, en Chine, rien n’est simple ! Donc pour arriver à Gubeiku, il fallait se rendre à une des gare routières de Beijing, prendre un 1er bus jusqu’à un patelin plus ou moins à mi-chemin, prendre un 2ème bus qui passe une fois par heure et demander au chauffeur de s’arrêter, je cite « à un embranchement où une route part vers la droite avant un tunnel ».
Munie de ces précieuses et limpides explications, je me suis mise en route avec toutes mes affaires. Pas de problème pour arriver à la gare routière et trouver le 1er bus que je devais prendre.
Pendant que j’avançais vers le bus, une dame d’un certain âge est venue me parler un peu en Anglais et m’a demandée où j’allais.
A Gubeiku donc.
Elle m’a ensuite expliqué que mon bus n’allait pas jusque là-bas.
Hmm, oui je sais merci, ensuite je prends la ligne 15.
Et là elle m’a bien précisé que mon bus n’allait plus jusqu’à l’arrêt où il était possible de changer pour la ligne 15.
Mouais, vu que sur le site de l’auberge ils ont tout bien expliqué et qu’ils expliquent comment trouver l’arrêt de la ligne 15, je me suis pas top inquiétée.
Puis elle a parlé au chauffeur et m’a donné le prix du billet de bus.
Puis le bus a démarré et j’étais partie.
45 minutes plus tard, on est arrivé dans la ville où je devais changer de bus et on s’est arrêté à un 1er arrêt. C’est à ce moment-là que deux hommes sont entrés en courant dans le bus en criant « Gubeiku, Gubeiku », m’ont vue, ont attrapé mon gros sac et l’ont sorti du bus en me disant de les suivre. Plutôt perplexe mais n’ayant pas vraiment le choix, je les ai suivi.
Tout ça pour me rendre compte que c’était une arnaque et qu’ils me proposaient de m’accompagner en taxi… J’aurais dû m’en douter quand la grand-mère est venue me parler à la gare, en Chine, personne (et je dis bien personne), ne vient spontanément aider. Toute personne qui le fait a une idée derrière la tête, toujours la même d’ailleurs : de l’argent.
Coincée sur un trottoir alors que le prochain bus devait passer 1h plus tard et que l’heure commençait à tourner, c’est assez contrariée que j’ai pris le taxi, jusqu’à l’arrêt de bus où le bus 15 devait passer, trop loin pour y aller à pied selon lui… Sur le chemin, qui a duré moins de 10 minutes (vous sentez mon niveau d’agacement atteindre des sommets), il a évidemment commencé à m’expliquer que le trajet en bus allait durer au moins 2 heures 30 alors qu’il pouvait m’y amener en voiture en moins d’1 heure…
Mouaif, ben merci mais non merci. Je vais prendre le bus.
Il m’a donc larguée à un autre arrêt de bus où j’ai pris mon mal en patience pendant presque 45 minutes. Tous les autres bus que le mien sont passés au moins deux fois chacun avant que finalement le mien arrive.
Soulagée, je monte dedans et là… J’essaie de payer le chauffeur directement qui me dit non et me montre une boîte. Sauf qu’au moment où je vais pour mettre mon gros billet, il recommence à dire non. J’en déduis alors que la boîte ne rend pas la monnaie (le dur apprentissage de comment les choses fonctionnent en Chine…). Je lui demande donc combien ça coûte et il me répond en Chinois… Pas beaucoup plus avancée, je cherche de la petite monnaie dans mon porte-feuille pendant que le chauffeur s’impatiente et comment à râler, de plus en plus fort.
Après avoir galéré quelques minutes , face à un chauffeur de plus en plus énervé (oui, bon c’est pas comme si c’est ma faute non plus), j’ai fini par rassembler 12 yuans et à payer avant que le bus ne reparte aussitôt, me laissant chercher une place pour moi et mes sacs.
Ayant réussi à m’installer, j’ai fini par apercevoir le tunnel et demander au chauffeur de s’arrêter après 1 heure 15 de route (et une pensée pour le chauffeur de taxi et ses soi-disant 2h30 de route, c’est fatigant quand même de ne pouvoir faire confiance à personne…).
J’ai donc pu découvrir la rue principale de Gubeiku.
J’ai ensuite erré dans la ville à la recherche de la Guest House, qui était censée être indiquée par un grand panneau dans la rue principale du village. Après 1 heure de marche en long, en large et en travers, j’ai fini par demander à une dame qui triait des légumes devant sa maison. Elle m’a donc amenée jusqu’à la porte d’entrée de la Guest House qui était fermée (… rien ne m’aura donc été épargné ce jour là). Heureusement elle a appelé le gérant qui est venu ouvrir la porte. J’ai donc pu entrer me mettre au chaud (relatif) et poser mes affaires.
Puis, une fois la logistique expliquée (le frigo est en libre service, il suffit de noter ce qu’on prend sur sa note et commander le petit dej la veille), la vraie bonne nouvelle c’est qu’en hiver, ils offrent le repas du soir, pris avec la famille. Chouette ! Rendez-vous dans la salle commune à 18h30. C’est bien noté :)!
Il m’a ensuite montré une carte, artisanale, du coin et m’a montré les chemins de randonnée disponibles.
Artisanale, je vous dis !
Puis, je suis partie explorer me balader en ville, plutôt mignonne.
Et faire une des balades dans les alentours, où je suis notamment tombée sur un temple, juste au pied de la porte d’entrée de la muraille.
Porte d’entrée assez impressionnante d’ailleurs !
Puis j’ai suivi le chemin direction les hauteurs de la colline et les 1ères tours de la muraille.
Tour en haut de laquelle il est possible de grimper et la vue, époustouflante, donne un 1er aperçu des paysages.
1er contact avec la Muraille, qui n’est pas rénovée sur toute cette zone, mais dont les vestiges sont quand même sacrément impressionnants.
J’ai continué à me balader et j’ai commencé à me rendre compte de ce qu’allaient être mes deux prochains jours de rando : monter, arriver au sommet d’une tour, descendre, monter, arriver au somment d’une tour… et ainsi de suite pendant des heures. Toutes ces pentes, ça finit par tenir chaud et j’ai même fini par tomber le bonnet !
Puis sur le chemin du retour, j’ai pu admirer le coucher du soleil sur la muraille.
Et sur la vallée où la ville s’étend.
De quoi en prendre plein les yeux et attendre avec impatience le lendemain :).
Le lendemain, après un bon petit déjeuner, me voilà à pied d’oeuvre, équipée d’eau en abondance, de barres de céréales, et de mes chaussures de rando, je me lance à l’assaut de la légendaire Muraille de Chine !
Avant de pouvoir y accéder, il faut bien sûr acheter un ticket et comme à chaque fois qu’il faut payer en Chine, il y a quelqu’un qui veille au grain. J’ai à peine eu le temps d’admirer le paysage en haut de la porte d’accès à la muraille, qu’une dame arrivait pour me vendre un ticket.
Une fois mon droit d’entrée payé, j’ai pu me lancer dans la montée et entamer ma 1ère série de marches de la journée.
1ères marches d’une trèèèèèès longue série :).
Et c’est sous un magnifique ciel bleu que j’ai commencé ma grimpette.
Bon soyons honnête, le chemin pourrait être un peu monotone, avec des marches ou une pente jusqu’à arriver en haut d’une colline.
Ou dans une tour, qui servaient de tour de garde à l’époque où la muraille servait aux armées des empereurs chinois.
Mais c’était sans compter avec le paysage, incroyable à chaque sommet !
Avec la muraille qui s’étend, un peu comme un serpent, à perte de vue, le long des crêtes des montagnes.
J’ai continué à me balader, l’autre avantage de marcher sur la Grande Muraille ? Impossible de se perdre, le chemin est tout tracé 🙂 !
J’ai quand même eu un moment de stress en me rendant compte que j’avais oublié la crème solaire. Vu le soleil, et mon teint sacrément pâle après mon mois et demi d’hiver assez extrême, il a fallut prendre des mesures de protection drastiques !
En tout cas, une journée magnifique et des paysages grandioses ! Même s’il faut bien le reconnaître, le chemin était vraiment pas large et en ruine par endroit.
En attendant, voilà les photos de cette belle journée d’exploration.
Puis, j’ai commencé la descente vers la route.
Une fois en bas, je suis tombée sur une série de sculptures grandeur nature retraçant le travail effectué par les artisans et ouvriers de l’époque.
Etape 1, préparer le matériel nécessaire.
Etape 2, tailler les pierres.
Etape 3, tout monter en haut de la montagne, à force d’hommes évidemment !
En voyant ça après être montée et avoir suivi la crête des montagnes pendant une journée, je me suis quand même demandée quel pouvait bien être l’intérêt de construire un mur de plusieurs mètres de haut et de milliers de kilomètres de long, surtout que dans cette zone, aucune cavalerie n’aurait pu passer ces montagnes (la muraille avait au début pour objectif de protéger l’empire chinois des invasions des Huns, cavaliers émérites).
En tout cas, c’est plutôt contente de moi et de ma journée que je suis retournée me mettre au chaud à l’auberge, une fois mon chemin retrouvé (une fois de retour sur la route, les options de trajets étaient nettement plus nombreuses que le long de la muraille !).
Puis je me suis posée m’amuser un peu avec les chats de la maison.
Avant de repartir sur la muraille pour le coucher du soleil.
Et la vue sur la montagne et la muraille est tout aussi spectaculaire au crépuscule.
On s’en lasse pas !
Mais vraiment pas du tout :).
Puis je suis rentrée me mettre au chaud, prendre un bon repas en famille à l’auberge et passer une bonne nuit de sommeil, (ah le bonheur d’avoir un dortoir pour moi toute seule) !
Le lendemain, après un bon petit dej (important avant une journée de rando) je suis partie explorer une partie restaurée de la Grande Muraille, pas très loin de Gubeiku, à Jinshanling.
Et dès mon arrivée, les difficultés ont commencé, ben oui, jusque là ça avait été trop simple ! Sur les conseils du gérant de l’auberge, je me suis fait déposée par le chauffeur à l’entrée Est de Jinshanling. Le plan était de marcher le long de la muraille jusqu’à l’entrée principale (au centre), ce qui devait me prendre environ 5 heures, pour que le taxi m’y récupère. Sauf qu’une fois arrivée à l’entrée Est (et le chauffeur reparti), on m’a dit que non, en période touristique basse, cette entrée est fermée. Ma seule option ? Prendre la navette (payante) jusqu’à l’entrée principale, y acheter un billet et visiter la muraille à partir de là. C’est donc ce que j’ai fait, non sans avoir l’impression d’être une criminelle en puissance quand le chauffeur m’a accompagnée jusqu’au guichet en sortant de la navette pour s’assurer que j’allais bien payer (…).
Une fois la navette réglée et le billet d’entrée acheté, je suis partie en direction de l’entrée principale. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que niveau aménagements, on voit la différence avec la partie non restaurée de la veille.
Ils ont vraiment mis le paquet pour accueillir les visiteurs.
Il y a même une mascotte, ça lui donne un petit côté Disney Land en fait.
Puis, une fois à pied d’oeuvre, j’ai pu admirer le boulot de rénovation.
Et bien sûr, la muraille qui s’étend à perte de vue le long des montagnes.
Encore une journée magnifique avec un grand ciel bleu et un peu plus de monde, avec des petites boutiques de souvenirs dans certaines tours.
Autant par endroits la rénovation est impressionnante,
Autant à d’autres endroits, on voit qu’ils ont dû composer avec la nature.
En tout cas, on retrouve ici la même constante que sur la partie non rénovée à Gubeiku…
Les ESCALIERS !
Parfois sans vraiment de logique d’ailleurs, avec d’immenses marches à descendre avant de remonter, en escaladant tout autant de marches.
Et puis, il y a d’autres endroits où on sent qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu pour la rénovation.
Ou encore où ils n’ont pas jugé bon de refaire les murs de chaque côté du chemin.
Ce qui donne des passages assez impressionnants.
Ou des escaliers qui feraient presque peur quand on les voit de loin.
Et qui ont pas l’air mieux une fois à leurs pieds !
Mais ça fait encore plus plaisir une fois en haut.
Et la vue est tout simplement exceptionnelle !
En tout cas les escaliers font un spot idéal pour se poser et se reposer un peu.
Encore une magnifique journée où j’ai mitraillé de photos, du coup je partage :).
Puis je suis redescendue, avant la fermeture de la zone et le coucher du soleil.
Même vue d’en bas, la muraille est impressionnante.
Et c’est sur le chemin du retour que j’ai fait une rencontre assez inatendue…
Finalement, à la fin de cette journée bien remplie, j’ai quand même fait une bonne balade 🙂 !
De retour à l’auberge, j’ai eu la bonne surprise de trouver un groupe de 2 hollandais et 1 allemande qui rentraient d’une randonnée sur la partie non restaurée de la muraille. On a passé une super soirée à échanger nos expériences de voyage vu que de leur côté, ils arrivaient en train depuis la Mongolie (une autre des routes du Transsibérien).
C’est avec eux que je suis repartie pour Beijing le lendemain, sans plus de mésaventures de bus, et je les suivis jusqu’à leur auberge, dans un autre des quartiers de la capitale et dont ils m’avaient vanté les mérites.
C’est toujours aussi plaisant de suivre le récit de tes aventures, d’autant qu’on était sevrés depuis un petit moment😉! On adore ta capacité à te jeter dans toutes les galères, et aussi ton humour pour nous les raconter! Superbes photos de la grande muraille aussi..
C’est vraiment magnifique !!!!
Coucou, Lambert ou mercator la carte maison? 😂
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer…. En tout cas très joli reportage et on attend la suite avec impatience. Bisous