De Vladivostok à Hunchun, le passage de la frontière entre la Russie et la Chine

La porte d'entrée du parc de la ville

Quitter la Russie et arriver en Chine, une journée marathon.

Du 30 Novembre au 1er Décembre.

Par Sophie – Du 15 au 19 avril – 4 jours marathons au prise avec l’administration Lao pour faire renouveler mon visa.

Ce vendredi 30 novembre 2018, j’ai la pression. Levée à 3 heures du matin, il faut que je traverse la frontière Chinoise et que je quitte la Russie dans la journée. Et comme la frontière ferme aux alentours de 18h (ça dépend surtout de l’humeur des hommes politiques et des tensions entre la Chine et la Russie), ça me laisse 14 heures pour partir de Vladivostok et arriver à passer la frontière.
Mon bus part donc d’un point de départ dans la ville (et pas de la gare routière, ça aurait été trop facile…). En regardant la veille avec la fille de la réception, qui m’a vraiment bien aidée, on a conclu qu’il fallait qu’un taxi me récupère à l’auberge à 4 heures du matin pour mon bus à 5h30, pour prendre un peu de marge au cas où il y ait un problème sur le trajet estimé à 45 minutes.

Finalement, le taxi est arrivé à 4h et m’a déposée à l’endroit prévu 15 minutes plus tard avec donc 1 heure et 15 minutes d’avance. Je me suis pelée les miches dans la nuit à un arrêt de bus un peu glauque jusqu’à ce que le bus se pointe à 4h45 et qu’on nous fasse monter dedans. 45 minutes d’avance pour le bus, ça m’a paru un peu bizarre, mais personne ne m’a demandé mon ticket et comme le numéro du bus correspondait à celui sur mon billet, je me suis pas inquiétée et je suis allée me mettre au chaud.

Les choses ont commencé à devenir encore plus surprenantes quand le bus est parti, quasiment vide, à 5h du matin (au lieu de 5h30 sur mon billet) et à récupérer des gens en chemin. Histoire d’être sûre que je ne m’étais pas trompée de bus, je suis allée demander si on allait bien à Hunchun au jeune couple assis à quelques sièges de moi. Ils ont à peine eu le temps de me répondre oui qu’une dame à l’avant du bus s’est mise à me hurler dessus dans un mélange de russe et d’anglais. J’ai compris qu’il fallait que je me rassoie, ce que j’ai fait, plus ou moins rassurée.

J’ai fini par m’endormir alors que le bus continuait sa tournée et récupérait des gens en chemin jusqu’à être totalement plein. Tellement plein que la dernière personne qui est montée dans le bus n’a pas trouvé de place, à la surprise générale. Mais comme personne n’est venu me demander mon billet et que personne n’avait essayé de m’appeler après l’heure de départ théorique de mon bus, j’ai arrêté de m’inquiéter et je me suis rendormie, non sans avoir salué ma voisine de siège, Angela.

Finalement, le soleil s’est levé et j’ai commencé à émerger de cette fin de nuit agitée.
Dans le bus en route pour la Chine

Le temps de faire plus ample connaissance avec ma voisine, par Google Trad interposé, on est finalement arrivé à la ville la plus proche de la frontière, côté russe, où un deuxième bus nous a rejoint.

Les responsables des deux bus sont descendues et ont commencé à discuter. Après quelques minutes, elles sont remontées chacune dans leur bus et la responsable du mien, qui n’est autre que la dame qui m’avait hurlée dessus à 5h du matin quand j’ai voulu m’assurer que j’étais dans le bon bus, est venue me voir et m’a demandé mon billet (il était temps vous me direz).

Verdict ?

Je me suis bien trompée de bus 🙃 !

J’aurais dû monter dans le 2ème bus affrété qui lui est bien partit à 5h30, sans moi donc. Voilà qui explique pourquoi il manquait une place dans mon bus. Finalement, on m’a dit de rester là où j’étais et c’est Angela qui m’a expliqué le fin mot de l’histoire. Autant vous dire que ça l’a bien fait marrer, tout comme le reste du bus d’ailleurs.

Puis on s’est arrêté à un 1er check point où un militaire est entré dans le bus, a compté tout le monde en vérifiant les passeports au passage avant de redescendre et d’ouvrir la barrière. On est donc entré dans le no-man’s-land entre la Russie et la Chine. No-man’s-land où, comme son nom l’indique, personne n’a le droit de se balader, mais où on ne peut pas prendre de photos non plus.

Ne le sachant pas, j’ai voulu prendre en photo un arbre en fleur (assez étonnant en ce 30 novembre). Angela s’est alors jetée sur mon téléphone en me répétant No, No, No… et en regardant vers l’avant du bus. Ce qui m’a permis de comprendre que la dame pas toujours aimable de l’avant du bus n’était pas là uniquement pour organiser le passage de la frontière, mais aussi pour surveiller tout ce petit monde. Sympa l’ambiance…

Puis on est arrivé à un deuxième check point où une militaire est montée dans le bus, nous a compté (j’imagine au cas où quelqu’un aurait eu une envie pressante et profité de la pause pour disparaître dans la nature), et a vérifié les passeports. Elle a aussi fait payer 300 roubles à toutes les personnes qui n’avaient pas de passeport russe (dont moi).

On est repartit pour quelques minutes de route avant d’atteindre un nouveau check point où on nous a fait descendre du bus, récupérer nos sacs (le bus ne pouvant quitter la Russie que vide) et entrer dans le poste frontière proprement dit.
Pour ceux qui se demandent où il est, cherchez le point bleu !
Le passage de la frontière entre la Russie et la Chine

Là on nous a fait mettre en ligne et passer un par un devant les agents de l’immigration qui ont tamponnés les passeports. La dame, assez aimable qui m’a tamponnée le mien m’a bien expliqué, en anglais, que je quittai le territoire russe et que je ne pouvais en aucun cas revenir, sauf si j’obtenais un nouveau visa. Elle s’est également assurée que j’avais bien un visa valide pour la Chine.

Le message ?
« Ne te fais pas refouler de Chine, t’auras pas le droit de revenir en Russie de toute façon. »
« Yes Madam! »

Une fois tout le monde remonté dans le bus (et les valises rechargées), un militaire a contrôlé nos passeports (et oui, encore un coup), compté le nombre de personnes dans le bus (ils doivent se convertir dans l’encadrement de sorties scolaires à la fin de leur carrière militaire) et nous sommes repartis pour 20 bonnes minutes de route, plus en Russie, et pas encore en Chine. Je me suis toujours demandée comment les assurances fonctionnaient en cas d’accident dans une de ces zones internationales.

Heureusement, en l’absence de problème sur la route, on a atteint le poste frontière chinois. Et là on change un peu d’univers. J’ai pas vraiment réussi à comprendre ce que les chinois ont à prouver mais leur poste frontière était grand, moderne, équipé des dernières technologies pour scanner les bagages, prendre les empreintes digitales… Rien à voir avec la cabane de chasseurs reconvertie en poste frontière côté russe.

Cela dit, un militaire (chinois cette fois-ci) est entré dans le bus, a contrôlé tous les passeports et compté le nombre de personne dans le bus. Jusque là tout allait bien, puis quand il est repassé dans le couloir pour sortir du bus, il s’est arrêté au niveau de mon siège et m’a redemandé mon passeport qu’il a regardé sous toutes les coutures en répétant « Faguo… » (français, ou France j’ai jamais trop su, en chinois). Alors soit il n’a pas souvent l’occasion de voir des passeports autres que russes et chinois, soit il y a eu une crise entre la France et la Chine dans la nuit et je vais avoir des problèmes.

Heureusement pour la suite de mon voyage, la 1ère explication était la bonne. Une fois le check point passé, nous avons pu récupérer nos sacs et entrer dans le hall avec les agents de l’immigration. Là le chef d’équipe (en tout cas il avait l’air d’être le chef au vu des décorations diverses sur son uniforme) est venu me voir et m’a demandé mon passeport qui a passé les 5 minutes suivantes à passer de mains en mains et à se faire examiner sous toutes les coutures par les trois quarts des agents de l’immigration présents. J’ai presque vu le moment où j’allais devoir faire un selfi avec toute l’équipe des douanes chinoises 😆!

Finalement, et non sans galérer un peu pour la prise d’empreintes digitales, j’ai pu passer de l’autre côté de la barrière et entrer en Chine. Le temps d’un dernier comptage et vérification des passeports, le bus est repartit direction Hunchun, qu’on a atteint une petite heure plus tard.

Une fois à Hunchun, le bus m’a déposé quelque part en ville et les restrictions d’internet en Chine sont tout à coup devenues beaucoup plus concrètes. Google n’y fonctionne pas sans VPN et même si la carte est déjà chargée et l’itinéraire enregistré, la localisation fournie par le GPS n’est pas bonne (en tout cas n’était pas bonne à Hunchun). Du coup j’ai un peu galéré à trouver mon hôtel. Une fois dans la bonne rue, je me suis retrouvée à comparer les façades de chaque bâtiment avant de trouver celle qui correspondait à la photo de ma réservation booking.

Parce que autant j’avais réussi à me faire au Russe et à déchiffrer les devantures pour trouver des hôtels/auberges de jeunesse, cafés et restaurants après une dizaine de jours, autant vous dire que le chinois et les spaghettis sur tous les panneaux, ça rend les choses nettement plus difficiles.

Une fois installée dans ma chambre privée, j’ai même dû m’enregistrer moi même à la réception, la dame qui s’occupe de l’hôtel ne parlant tellement pas anglais qu’elle n’a pas pu déchiffrer mon passeport pour m’enregistrer (véridique…), je suis allée me balader en ville.

Pour ceux qui connaissent, Hunchun m’a un peu fait penser au Pas de la Case en Andorre. En fait la ville entière est un gigantesque centre commercial. La principale différence c’est que tout est écrit en chinois (avec quelques sous-titres en russes) et qu’on y trouve pas vraiment les mêmes produits.

Finalement, affamée par mes émotions frontalières de la journée, je suis allée m’installer dans un café pour manger.

1er moment de solitude quand on m’a tendu un menu en Chinois.
Heu… Vous auriez pas de l’anglais ?

Toute souriante, la fille m’a donc tendu un autre menu…

Ah…

En russe.
Heureusement qu’il y avait des photos.

Avant de partir je suis quand même allée leur demander où est la gare pour quitter la ville le lendemain. La responsable d’équipe parlait anglais, elle m’a donc très gentiment écrit des spaghettis sur un papier en me disant de montrer ça au chauffeur de taxi et que ça devrait marcher.
Merci 😀.

J’ai continué à me balader un peu en ville où je suis allée de surprises en surprises. Comme par exemple cette rue entière sponsorisée par une marque américaine, plutôt surprenant.
L'entrée d'une rue sponsorisée par Budweiser

J’ai fini par trouver un parc avec une étendue d’eau où la balade était assez sympathique.
Le seul espace "vert" d'Hunchun

Au détour d’un chemin, tous mes repères durement acquis en Russie ont volé en éclat. Ici, plus de statue de Lénine… Mais de Mao !
La statue de Mao dans la ville

Logique vous me direz.

Heureusement que l’architecture permet de se mettre dans le bain direct, la plupart des bâtiments ne laissent pas de place au doute : me voilà en Chine.
La porte d'entrée du parc de la ville

Le lendemain, après une nuit de sommeil assez humide et sans eau chaude pour la douche du matin, j’ai réussi à aller à la gare sans problème, le papier de la veille indiquant apparemment les bonnes informations. Et comme pour le poste frontière, la gare permet de se rendre compte de la différence entre la Chine et la Russie. Ici, on fait pas dans le charme des vieilles pierres et j’ai débarqué dans une gare toute neuve et super moderne.
A l'intérieur de la gare d'Hunchun

Le moment de solitude (je ne vais pas les compter, on s’y perdrait) ? Quand il a fallut acheter le billet pour Changchun, ma destination suivante. Personne ne parlant un traître mot d’anglais, j’ai fini par choisir le billet le moins cher pour le train d’après. C’est en chemin que je me suis rendue compte que j’avais un ticket sans place assise. Je me suis donc fait virer des différents sièges que j’ai squattés les uns après les autres avant de finir le trajet debout entre deux wagons.

Heureusement que c’était pas très long, juste 3 heures de train au total.

En tout cas, me voilà en Chine et mes aventures et galères ne faisaient que commencer 😊.

A la découverte d’Hunchun

Vladivostok, dernière étape Russe

Le pont de Vladivostok au dessus de la mer du Japon

Vladivostok, une ville étonnament dynamique aux confins de la Russie.

Du 29 au 30 Novembre.

Temps passé dans le train : 
Khabarovsk–> Vladivostok : 11h 38min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 231h 07min (9 jours, 15 heures, 7 minutes).

Par Sophie – Le 4 Avril – A Houai Xay, de retour au Nord du Laos pour le Nouvel An local (oui, encore un 😉 !).

Pour mon dernier trajet en train en Russie, j’ai eu la chance d’être dans un des tout nouveaux wagons qui vont progressivement remplacer les anciens (et parfois un peu pourris) actuellement en service. La principale amélioration, ce sont les toilettes. On ne dirait pas comme ça, mais croyez moi quand on passe jusqu’à 4 jours d’affilés dans un train, sans douche, les toilettes et leur état général sont loin d’être anecdotiques. Si dans l’ensemble elles sont généralement propres et entretenues par la responsable du wagon, les nouvelles toilettes offrent quand même de nombreuses améliorations. Elles sont plus grandes (toujours utile quand il s’agit de s’y changer) et il y en a deux par wagon, ce qui devrait limiter le temps d’attente avant d’arriver dans les principales gares de la ligne, quand tout le monde descend du wagon et doit donc s’équiper à nouveau pour le froid à l’extérieur. Autre amélioration bienvenue, des prises à chaque lit ! Parce qu’avec une prise dans la zone des toilettes et une par zone de 6 lits (dans les trains les mieux équipés), c’était un peu la guerre de la batterie sur certains trajets.
Pour le reste, même organisation dans les wagons avec des zones de 6 lits (4 + 2), un marche-pied ridiculement petit pour monter dans les lits du haut, enfin s’y glisser puisque la hauteur sous plafond n’a elle pas été modifiée. En tout cas il était tout propre (vu la présence de journalistes à bord, je soupçonne même d’avoir pu participer au voyage d’inauguration, mais comme personne ne parlait anglais dans ma zone, pas moyen d’en être sûre…).

C’est donc après une bonne nuit de sommeil que j’ai débarqué à Vladivostok, à 8h30 du matin pour le lever du soleil. La magie de la Russie en hiver c’est qu’on peut assister au lever du soleil sans avoir à se lever à des heures indécentes. Donc j’ai pu découvrir la ville et la vue magnifique depuis la gare.
La vue sur Vladivostok depuis la gare ferrovière

En route vers mon auberge, que j’ai un peu galéré à trouver, j’ai trouvé un autre point de vue, tout aussi sympa sur les hauteurs de Vladivostok avec l’immense pont qui surplombe la baie et la mer du Japon.
Le lever du soleil sur le pont de Vladivostok

Une fois installée et mon gros sac posé, il a fallu que je m’occupe de l’urgence logistique du jour : trouver un moyen de transport pour quitter la Russie.

Cette fois-ci j’avais pris de la marge, 36 heures d’avance sur l’expiration de mon visa pour trouver un moyen de quitter le pays…

Et pourtant…

Renseignements pris à mon auberge, le seul moyen de quitter la Russie pour la Chine sans prendre l’avion est de prendre le bus 912 qui va de Vladivostok à Harbin (ça tombe bien, c’est là que je voulais aller) et qui part tous les jours de la gare routière à 6 heures du matin (glup…). Je me suis donc rendue à la gare routière, à l’extérieur de la ville, en bus (cette fois-ci, c’était facile, le prix était affiché et une dame passait dans le bus récupérer les paiements). Après 45 minutes de trajet (vous sentez le lever à 4h du matin le lendemain pour le bus de 6h…), je finis par arriver à la gare routière, trouver l’entrée planquée derrière un marché et le guichet avec le panneau bus 912. Sereine, je m’approche et je demande à la jeune femme au guichet un ticket pour le bus du lendemain.

A ce moment là elle me regarde, prend un air désolé et fait non de la tête.

Heu…

Je toque à la vitre et lui redemande le billet. Là elle me fait comprendre qu’elle n’en vend plus et que je peux aller demander au guichet d’à côté.

Je passe donc au guichet d’à côté, toujours sereine. Sauf que là on m’explique que le prochain bus pour Harbin, il ne part plus de cette gare et qu’il n’y en a plus que 2 par semaine. Donc le prochain départ est prévu le… 3 décembre. Soit 4 jours après l’expiration de mon visa.

Panique à bord.

J’ai tout essayé, je lui ai montré mon visa, pris l’air paniqué, fait briller mes yeux de larmes contenues, ajouté les trémolos dans la voix, rien n’y a fait.

Pas de bus, point. Ah oui et pas de solution alternative. Personne ne parlait anglais de toute façon.

Dans ces moments-là, internet est le meilleur ami du voyageur (et simplifie quand même beaucoup la vie il faut le reconnaître). J’ai donc réussi à trouver sur un forum l’adresse d’une agence de voyage qui propose des bus pour la Chine avec des villes de destination différentes en fonction des jours. De retour dans le bus, direction le quartier de mon auberge de jeunesse à 45 minutes de trajet (efficacité quand tu nous tiens) et leur bureau local.
En attendant je profite du trajet pour vérifier frénétiquement les prix des billets d’avion et les conditions de visa pour la Corée du Sud, la Chine, Hong-Kong et même la Thailande, panique à bord je vous dis !

Finalement, une fois arrivée à l’adresse indiquée j’ai effectivement trouvé le bureau de l’agence de voyage, l’employé y parlait un peu anglais et…
« Oui, il y a un départ pour la Chine demain, par contre c’est pour Hunchun, pas Harbin ».

Je l’aurais embrassé tellement ça m’a soulagée d’entendre ça. Je lui ai donc répondu avec enthousiasme que ça n’avait pas d’importance, ce qui m’a valu un 1er regard perplexe. J’ai eu droit au 2ème quand il a vu la date d’expiration de mon visa (le 30 donc), mais n’a pas fait plus de difficultés.

10 minutes plus tard j’avais mon billet de bus, départ prévu le 30 novembre à 5h30 du matin (sic…), direction Hunchun donc, avec un point de départ plus proche de mon auberge que la gare routière. Tout s’est donc arrangé et à midi je savais même dans quel coin de la Chine se trouve Hunchun (dans l’enthousiasme d’avoir trouvé un billet de sortie, je n’avais même pas pensé à lui demander…).

Soulagée et confiante quant à ma capacité à quitter la Russie le lendemain, j’ai pu partir explorer la Vladivostok. Et les bonnes surprises étaient au rendez-vous. La ville est beaucoup plus sympa, étudiante et dynamique que l’image de port industriel décrépi qu’elle a (pour ceux qui voudraient voir les photos d’un port industriel un peu décrépit avec sa ville figée au milieu des année 70, je vous suggère d’aller lire l’article de mes aventures à Vanino qui remplit toutes ces conditions 😉).

Comme j’ai pu le voir en arrivant en ville au petit matin, Vladivostok est en partie construite en hauteur et surplombe la mer du Japon. Le quartier de la gare, qui est aussi celui de mon auberge, en contrebas, offre une belle vue sur la colline.
Les hauteurs de Vladivostok

J’en ai profité pour faire un petit crochet par la gare pour un petit instant nostalgie. Pour rappel j’ai passé exactement 231 heures et 7 minutes (soit 9 jours, 15 heures, 7 minutes) dans des trains russes en un mois et là, j’allais quitter le pays en bus et ne plus mettre les pieds dans une gare pour une durée inconnue.
La gare de Vladivostok était donc ma dernière gare Russe.
La gare de Vladivostok

Avant de prendre le chemin des hauteurs de la ville et profiter de la vue, je suis passée par l’embarcadère et la grande place sur laquelle trône l’immense église aux dômes dorés, en travaux.
L'église orthodoxe de la place de l'embarcadère à Vladivostok

En face de l’église, de l’autre côté de la place, une statue impressionnante, mémorial de la révolution russe et pour une fois, c’est pas une statue de Lénine !
La statue sur la place de l'embarcadère

En tout cas, le port de Vladivostok est assez impressionnant avec des bateaux de croisière qui côtoient des navires militaires.
Le port de Vladivostok sur la mer du Japon

Sans oublier les énormes grues de chargement pour les portes conteneurs.
Le port industriel de Vladivostok

Et le magnifique pont qui permet de traverser la baie de Vladivostok. Je pense que c’est quand je l’ai découvert que je me suis rendue compte que la ville est beaucoup plus moderne que ce à quoi je m’attendais.
Le pont de Vladivostok au dessus de la mer du Japon

Puis, je suis partit à l’assaut de la colline en espérant avoir une belle vue sur la mer en profitant de l’architecture des bâtiments, étonnamment préservés du style soviétique.
Une des rues de Vladivostok

J’ai pas été déçue, la montée pique un peu mais la vue est vraiment magnifique ! Et comme j’ai mitraillé de photos et que je n’ai pas réussi à en choisir une seule, voilà une petite galerie, juste pour le plaisir des yeux.

Mais en plus de la vue, la balade dans Vladivostok est plutôt sympa. La ville a vraiment réussi à s’extraire un peu de l’influence soviétique et à bien conserver d’anciens bâtiments.
Un des bâtiments dans les rues de Vladivostok

Bon ici aussi le vert fade est à la mode, mais ils ont au moins conservé les briques et les vieilles pierres et n’ont pas cédé au béton, pourtant assez incontournable en Russie.
Un des bâtiments dans les rues de Vladivostok

Bref la balade est sympa et continue pendant que je commence à descendre vers la mer.
La vue sur la mer du Japon depuis les hauteurs de Vladivostok

Au détour d’un point de vue, je suis même tombée sur un spectacle assez étonnant, un baigneur dans la (froide) mer du Japon.
La preuve par l’image :
Une baigneur dans la mer du Japon à Vladivostok

Serein, il est ensuite allé faire bronzette sur un transat. Alors oui, il faisait beau ce jour là, mais on était quand même le 29 novembre et il faisait pas non plus si chaud que ça et d’ailleurs, moi je ressemblais plutôt à ça…
Sur la plage de Vladivostok

Autant vous dire que ça donnait pas vraiment envie de se mettre en maillot !

J’ai quand même fini par arriver jusqu’à la plage, déserte en cette période de l’année (et l’heure relativement tardive, il devait bien être 16h30 et le soleil commençait à se coucher). Ils ont même mis le panneau « J’aime Vladivostok », preuve qu’il doit bien y avoir des touristes (okay, russes), au moins en été !
J'aime Vladivostok sur la plage

En tout cas, la plage est bien entretenue, assez longue et la balade le long de la mer du Japon est vraiment agréable.
La plage de Vladivostok

Le coucher du soleil sur la mer du Japon depuis la plage de Vladivostok

Avant de remonter sur la colline et j’ai pu assister à la fin de ce magnifique coucher de soleil sur la mer du Japon en rentrant à mon auberge et me coucher tôt (avec un bus à 5h30 du matin que je ne pouvais pas me permettre de rater, je ne voulais pas prendre le risque de la panne d’oreiller).

Le coucher de soleil sur la mer du Japon depuis Vladivostok

Cette dernière journée en Russie a en tout cas été à la hauteur de ce mois de découvertes : inattendue, complètement à contre sens des idées reçues que je pouvais avoir sur le pays et pleine de bonnes surprises.
Le lendemain j’ai réussi à passer la frontière et je suis arrivée en Chine, mais comme ça n’a pas non plus été un long fleuve tranquille, ça sera pour le prochain article 😉.

Khabarovsk, de retour sur la ligne du transsibérien

La vue sur le fleuve amour depuis les hauteurs de Khabarovsk

Khabarovsk, capitale de la région du même nom, le Kraï de Khabarovsk.

Du 27 au 28 Novembre.

Temps passé dans le train : 
Vanino –> Khabarovsk : 23h 53min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 219h 29min (9 jours, 3 heures, 29 minutes).

Par Sophie – Le 24 Mars – A Vang Vieng, entre nature, activités nautiques et fêtes.

Entre Vanino et Khabarovsk, il y a quasiment 24 heures de train. Je suis donc arrivée à Khabarovsk en fin d’après-midi le 27 novembre. La gare de Khabarovsk, rose poudrée (certains reconnaîtront la référence) est tout mignonne. Par contre il vaut mieux savoir où on est, ils ont écrit GARE en très gros sur le bâtiment, pas le nom de la ville…
La gare de Khabarovsk

La différence avec Vanino est immédiate, dans Khabarovsk il y a des transports en commun. L’occasion de découvrir un nouveau système pour payer le billet de bus.
Pour résumer, après quasiment un mois en Russie j’ai été confrontée à différentes méthodes pour acheter des billets de bus et transports en communs :

  • Faire l’appoint directement auprès du chauffeur en montant dans le bus et les aventures correspondantes pour déterminer le montant.
  • Payer le chauffeur un prix fixe en sortant du bus. Dans ce cas, le prix est affiché dans tout le bus, ce qui simplifie pas mal le processus. La principale difficulté c’est quand le bus s’avère être plein et qu’il faut faire parvenir les 18 roubles au chauffeur à l’avant du bus quand on est tout au fond.

A Khabarovsk,c’est un autre système (évidemment, j’étais trop rodée !), il y a une madame ticket dans le bus/tramway qui fait payer toutes les personnes qui viennent de monter. Le cirque a donc pu commencer dès ma sortie de la gare en montant dans le tramway où j’ai demandé au chauffeur si je pouvais payer mon ticket.
Regard vide… et air perplexe ont été ma seule réponse. Jusqu’à ce que finalement après que je me sois acharnée 3 minutes en m’essayant à divers mimes (les gars, préparez-vous, à mon retour je vais être imbattable au Times’Up !), il m’a indiqué l’arrière du bus d’un geste sec.
Bon ben, je me suis sagement assise en attendant de voir comment ça allait se passer et appliquer ma technique habituelle : observer les locaux. Dès que le tramway est partit, la dame aux tickets s’est en effet levée et est venue me vendre un ticket. En tout cas, elle a le coup d’œil parce qu’elle ne s’est jamais trompée pendant les 25 minutes et 5 arrêts suivants avant que je descende.

Une fois arrivée à mon auberge, j’ai pu poser mes affaires, et récupérer de mes deux dernières nuit dans des trains, dans une auberge très confortable, où un des réceptionniste parlait anglais (enfin !).

Le lendemain, ayant un nouveau train de nuit pour Vladivostok, dernière étape de mon périple russe, j’ai pu explorer la ville. J’y ai retrouvé les marqueurs de l’architecture soviétique avec des énormes bâtiments qui occupent des pâtés de maison entiers.
Balade dans la ville à Khabarovsk

Et une belle collection d’églises diverses et variées, la première sobre.
Une des nombreuses églises orthodoxe de Khabarovsk

La deuxième plutôt imposante.
Une des nombreuses églises orthodoxe de Khabarovsk

Avec un intérieur chargé de dorures et de murs d’icônes.
L'intérieur d'une des nombreuses églises orthodoxe de Khabarovsk

La dernière église que j’ai croisée sur une des places principales de la ville était assez impressionnante.
Une des nombreuses églises orthodoxe de Khabarovsk

L’avantage des églises, c’est qu’on peut entrer s’y réchauffer gratuitement. Pas besoin de payer une consommation, d’acheter une bougie ou de se justifier, on entre, on passe un petit moment et une fois réchauffé, on repart. Et oui, parce qu’à Khabarovsk, le froid était de retour. Après une journée plutôt chaude à Vanino, le thermomètre est retombé et a passé la journée à osciller autour de -10° avant de tomber drastiquement pendant la nuit.

En tout cas il a fait très beau et la ville étant en hauteur par rapport au fleuve Amour (qui descend jusqu’à Khabarovsk avant de passer en Chine), la vue est magnifique.
La vue sur le fleuve amour depuis les hauteurs de Khabarovsk

Et c’est pas les points de vue qui manquent un peu partout en ville.
Le fleuve Amour à Khabarovsk

Je sais pas vous, mais moi je m’en lasse pas. La Russie en hiver c’est quand même magnifique.
L'accès aménagé vers les berges du fleuve Amour à Khabarovsk

Une fois les hauteurs de Khabarovsk explorée, je suis descendue au bord du fleuve, le long d’un très long escalier.
L'accès aménagé vers les berges du fleuve Amour à Khabarovsk

Je suis finalement arrivée sur les berges aménagées, assez vides en ce mardi après-midi, je suppose qu’elles se remplissent le week-end.
Les berges aménagées du fleuve Amour à Khabarovsk

Une dernière volée de marches et je suis arrivée au niveau du fleuve où, surprise, une plage m’attendais.
Les berges aménagées du fleuve Amour à Khabarovsk

La réponse à la question que vous vous posez est non, je ne me suis pas baignée. Je n’ai pas essayé d’enlever mes chaussures de randonnées spéciales grand froid, ce qui m’a évité de perdre des orteils (toujours 10 au compteur à ce stade du voyage 😉).

Puis je suis remontée en ville trouver à manger. En chemin je suis tombée sur un parc d’attractions, fermé en hiver il propose quand même une patinoire en plain air, utilisable pendant plusieurs mois sans problème (il faut bien trouver des avantages aux températures locales) !
Le parc en bordure du fleuve

Entre temps, j’ai repéré un restaurant, très bien noté sur internet pour ses… PIZZAAAAAAAAS ! Après un mois de noodles lyophilisées, de pomme-de-terres sous toutes les formes et de raviolis, l’idée d’une bonne pizza m’a fait accélérer le pas le long des allées piétonnes aménagées dans toute la ville.
La zone piétons de Khabarovsk

Finalement, je suis arrivée sur la place principale de la ville avec la mairie, une banque et divers bâtiments tous plus gros les uns que les autres.
La place principale de Khabarovsk

Une fois la place traversée, j’ai trouvé le restaurant et j’ai pu commander ma pizza, avec un verre de vin. Tant qu’à se faire plaisir, autant le faire bien !
La pizza et le verre de vin rouge, pause déjeuner.

Sur le chemin du retour, j’ai repéré un musée, a priori d’histoire de la région. N’ayant pas trop eu l’occasion de visiter des musées en Russie, j’en ai profité pour y aller me réchauffer (toujours la même quête de chaleur!). Finalement, le musée s’est avéré être un musée d’histoire naturelle avec une exposition assez impressionnante d’espèces locales plus ou moins en voie de disparition. Un autre de ces moments « Lost in Translation » 😄.

J’ai quand même découvert des animaux dont je ne soupçonnais même pas l’existence, jugez par vous même dans la petite galerie ci-dessous.

Après un joli coucher de soleil sur la ville, je suis retournée à la gare, prendre mon dernier train russe en direction de Vladivostok.
Le coucher de soleil sur la ville de Khabarovsk

Vanino, aux confins de la Russie, le détroit de Tatarie

Le port industriel de Vanino

Vanino, aux confins de la Russie, porte d’entrée vers l’île Sakhaline.

Le 26 Novembre.

Temps passé dans le train : Komsomolsk-na-Amur –> Vanino : 13h 47min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 195h 36min (8 jours, 3 heures, 49 minutes).

Par Sophie – Entre le 15 et le 24 Mars – De Paï, dans les montagnes au Nord de la Thailande, à Vang Vieng, de retour au Laos pour continuer à profiter de ce magnifique pays.

La principale question à ce stade du voyage c’est : mais « Pourquoi Vanino ??? » Sachez que moi aussi je me la suis posée et je me la pose encore. En fait, j’avais une journée de marge par rapport à mon programme initial en Russie, c’était donc l’occasion de pousser le concept jusqu’au bout et d’atteindre le point le plus à l’Est possible (en tout cas dans cette partie de la Russie). Mais comme j’avais pas tant de marge non plus, j’ai littéralement passé une seule journée sur place :

  • Je suis arrivée par le train de nuit depuis Komsomolsk à 8h25 du matin, pile pour le lever du soleil.
    Le lever de Soleil sur Vanino
  • Et j’en suis repartie le soir même par le train de nuit en direction de Khabarovsk (via Komsomolsk-na-Amur, je sais c’est pas efficace, mais c’est pas vraiment le concept depuis le début du voyage), pour terminer mon périple russe et rejoindre la ligne du transsibérien avant d’atteindre Vladivostok.

J’ai donc passé encore une nuit dans un train russe. Certes, je commence à avoir l’habitude, mais cette fois-ci, il y avait un ronfleur de compétition dans le wagon. Je vous laisse écouter la « douce » musique qui a bercé l’intégralité de ma nuit.

Une fois arrivée à Vanino, j’ai voulu laisser mon sac à la consigne de la gare. Google Trad étant là aussi indispensable vu que personne ne parle un mot d’anglais. La conversation a été un peu compliquée, d’autant que pour garder mon sac, ils ont vérifié mon passeport, la validité de mon visa et n’ont pas du tout compris ce que je faisais là.

C’est simple, les seuls (et rares) touristes qui vont jusqu’à Vanino ont pour objectif de prendre le bateau pour l’île Sakhaline. Bateau qui part les jours où son capitaine est d’humeur (apparemment ça dépend de la météo aussi) et il faut 18 heures pour traverser le détroit de Tatarie et atteindre l’île. J’y serais bien allée, mais avec 4 jours de validité pour mon visa, ça faisait un peu short, ça sera pour la prochaine fois 😊.

Une fois la responsable de la station convaincue que oui, j’ai prévu de visiter Vanino pour la journée et de repartir le même jour pour Khabarovsk (convaincue, mais dubitative quand même : « Mais qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire toute la journée ici ??? »), j’ai pu laisser mon sac à la consigne et partir explorer la ville.

Soyons honnête, les doutes de tous ces gens étaient parfaitement justifiés : Vanino est un trou dont le seul intérêt est l’énorme port industriel et le bateau pour l’île Sakhaline. Coincée pour la journée, je suis donc partie explorer la ville.

J’ai commencé par viser un point en hauteur histoire d’avoir une vue un peu panoramique de la zone. Pour le coup plutôt sympa, avec d’un côté la vue sur le port industriel :
Le port industriel de Vanino

Et de l’autre sur l’accès au détroit de Tatarie :
Le détroit de Tatarie

En revanche, la balade en ville ne permet pas vraiment de trouver du charme à cette bourgade loin de tout.
Balade dans Vanino

L’autre problème en arrivant à l’aube dans une petite ville, c’est que tout est fermé. Le seul café de la rue principale ouvrant à 10h du matin. J’ai donc continué à errer dans la campagne environnante, pendant quasiment 2 heures (et c’est long…). J’ai quand même eu quelques bonnes surprises, notamment avec la petite église de la ville.
L'église de Vanino

Ou encore des bâtiments peints de couleurs vives qui égaillaient le paysage. Par chance, il faisait un temps magnifique quand j’y étais, le thermomètre passant même au-dessus des -5° pour la 1ère fois depuis quasiment un mois ! Aucun risque pour mes orteils en cette douce journée.
Balade dans Vanino

Une fois 10h passé, je suis allée prendre mon petit dej’ dans le café que j’avais repéré. Au vue de la décoration (typique d’un café « cosy » d’Europe), j’ai même vu le moment où j’allais pouvoir parler anglais et avoir des interactions sociales… Cette partie du plan s’est avérée être un échec, la serveuse, bien que très gentille, n’en parlait pas un mot. En revanche, le cappuccino était plutôt bon, l’endroit chaleureux et j’y ai donc passé un bon moment.
Le café de Vanino, ambiance chaleureuse

Revigorée, j’ai repris mon exploration de la ville, en visant le terminal des ferrys de l’autre côté du port industriel. Trop loin pour y aller à pied, la balade m’a quand même permis de découvrir quelques endroits sympathiques.
A commencer par ce petit court d’eau, pas encore gelé.
Les alentours de Vanino

Ou encore ce mémorial de Lénine, sur la place Lénine, évidemment !
Le mémorial de Lénine

On admirera l’originalité, pas de statue à taille réelle levant la main ici.

Puis, ma balade a continué sur les hauteurs de la ville, où j’ai trouvé un mémorial de la 2nd Guerre Mondiale.
Le mémorial de la 2nd guerre mondiale

Une vieille tour abandonnée, probablement squattée en soirée par les jeunes du coin.
Les alentours de Vanino

Un autre mémorial, mais impossible de savoir de quoi.
Balade dans Vanino

Jusqu’à finalement arriver à un point de vue impressionnant sur le port industriel de Vanino.
Le port industriel de Vanino

Finalement, je me demande si le principal intérêt de cette excursion aux confins de la ligne de train n’est pas cette photo, histoire de dire « J’y étais »… Intérêt relatif je suis d’accord.
Devant le port industriel de Vanino

Ou encore cette image de mon écran de téléphone avec Google Maps et ma position (le petit point bleu).
Au bout de la Sibérie, en face de l'île Sakhaline

A ce moment là du voyage, après un total cumulé de 8 jours, 3 heures, 49 minutes dans des trains russes et un nombre incalculable d’heures dans des bus en Europe de l’Est, j’ai finalement traversé une bonne partie du continent. Traversé sans vraiment m’arrêter d’ailleurs, ça sera pour la prochaine fois (oui, oui, je tiens la liste à jour).

Avec un dernier regard sur la ville avant de rejoindre la gare, j’ai profité du paysage, finalement pas si terrible.
Les alentours de Vanino

Dernière rencontre avant de prendre le train, le couple qui tient la petite gargote sur le quai numéro 1 à la gare où j’ai pris un cappuccino (directement préparé dans un sachet, mais à 18 roubles (soit 25 centimes d’euro), j’allais pas me plaindre). Elle parlait un peu de français et j’ai eu droit à une petite leçon de russe pendant que je sirotais tranquillement ce café absolument infect (mais on s’habitue en fait).

Ce qui est sûr c’est que je ne vivrais pas à Vanino, mais la visite de la ville s’est avérée un peu moins ennuyeuse que prévu et j’y ai même rencontrés des gens sympas. Une fois de retour à l’intérieur de la gare, où la même équipe que le matin m’a reconnue (en même temps, le coin ne grouille pas vraiment de touristes), j’ai récupéré mon sac et je suis allée prendre mon train pour Khabarovsk, grande ville sur la ligne du transsibérien.

Khabarovsk, de retour sur la ligne du transsibérien (bientôt en ligne) >>

Komsomolsk-na-Amur, ou Komsomolsk sur l’Amour, au bord du fleuve du même nom

Le fleuve Amour qui commence à être pris dans la glace

Komsomolsk-na-Amur, sur les rives gelées du fleuve Amour.

Du 24 au 25 Novembre.

Temps passé dans le train : 
Tynda –> Komsomolsk-na-Amur : 36h 32min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 181h 49min (7 jours, 13 heures, 49 minutes).

Par Sophie – Entre le 5 et le 12 Mars – Entre Bangkok, le retour à la civilisation avec ses gratte-ciels et centres commerciaux, et Chiang Mai au Nord de la Thailande.

Etant actuellement en train d’écrire cet article depuis la Thaïlande où il fait plus de 30° depuis 10 jours, ça me fait un peu bizarre de me replonger dans mes aventures Sibériennes, mais à Komsomolsk-na-Amur il a fait (très) froid. Si vous (re)lisez les articles précédents, vous allez me dire que je radote un peu beaucoup ces derniers temps.

En tout cas, et malgré le froid mordant donc, je me suis aventurée dans les rues de Komsomolsk à la recherche de la raison pour laquelle je suis allée errer dans cette contrée lointaine, et accessoirement tellement en dehors de la ligne touristique que personne ne parlait un mot d’anglais à mon auberge, pas même à la réception, le fleuve Amour !

Avant de trouver le fleuve, j’ai découvert cette ville de Sibérie, suffisamment éloignée de tout pour échapper (relativement) à l’architecture communiste. Bon a priori, elle a aussi échappé aux plans d’urbanisme, à l’entretien des routes et des bâtiments et à toute croissance économique des 30 dernières années.
L'accès aux anciens bâtiments administratifs : La porte toujours ouverte, mais l'accès pour les voitures est fermé

Le principal point d’intérêt culturel de la ville étant le théâtre associé à un centre culturel, dont l’architecture reste assez discutable. Et encore, par un heureux hasard, il faisait beau quand j’y étais, ce qui a permis de mettre quelques couleurs dans le paysage (au moins jusqu’à 16h et le coucher du soleil).
La place du théâtre de Komsomoslk

Mais a priori, Komsomolsk n’était pas suffisamment loin pour échapper à la maintenant traditionnelle place Lénine et la statue qui va avec.
La statue de Lénine

Il y a un sujet dont je ne vous ai pas encore parlé, conséquence directe du froid qui règne dans cette partie du monde plus de 6 mois dans l’année, la durée de vie des batteries. Déjà que, comme nous l’avons tous constaté, passés les 6 premiers mois d’utilisation, la batterie de nos smartphones commence à perdre considérablement en efficacité, je vous laisse imaginer la durée de vie (et donc la possible utilisation de mon GPS) de mon téléphone, déjà âgé d’1 an et demi. C’est bien simple : 2 heures en le gardant bien au chaud sous 4 couches de vêtements, rendant l’utilisation du GPS un peu plus compliquée. Même combat avec mon appareil photo, qui a en revanche l’avantage de ne pas être tactile et ne nécessite donc pas que j’enlève mes gants pour prendre des photos, au risque d’en perdre quelques uns dans la foulée.

Je suis donc partie à l’aventure, plus ou moins dans la direction du fleuve, sans GPS en couvant mon téléphone pour conserver sa batterie. Cette méthode a un avantage, elle permet de découvrir des endroits plutôt sympas qu’un itinéraire direct et efficace m’aurait fait rater. Comme par exemple le parc municipal.
L'entrée du parc municipal de Komsomolsk

Je vous l’accorde, l’entrée ne paye pas de mine, mais une fois à l’intérieur, c’est plutôt sympa et puis ça avait l’air d’être un raccourci qui permettait de continuer à avancer en ligne droite.
Dans le parc de Komsomolsk

J’ai aussi eu la possibilité de me faire de nouveaux amis avec ce magnifique tigre de Sibérie, espèce en voie d’extinction, qu’aucun programme (à ma connaissance) n’essaie de sauver, mais qui reste l’emblème de la région.
Avec un tigre de Sibérie, espèce en voie de disparition

Finalement, après avoir errer une bonne heure, j’ai fini par atteindre une voie de chemin de fer et ne sachant pas vraiment si c’était pertinent de la suivre (il y avait peu de chance qu’elle aille se jeter dans le fleuve), je me suis résignée à enlever mes gants pour vérifier l’itinéraire.
Les voies de chemin de fer en périphérie de Komsomolsk

Parce qu’il faut bien reconnaître que le principal inconvénient de ne pas utiliser le GPS, c’est qu’il devient beaucoup plus facile de se perdre. Et quand il fait -15° dehors, que la journée avance et le soleil descend sur l’horizon, alors qu’on a pas encore atteint son objectif (en l’occurrence, le fleuve), la pression monte au fur et à mesure que la température corporelle descend.

J’ai quand même fini par l’atteindre ce fleuve et il faut bien reconnaître que le paysage vaut le détour.
Le fleuve Amour qui commence à être pris dans la glace

Pas de croisière possible à cette période de l’année, le fleuve commence à être pris dans la glace et on peut voir les énormes blocs suivre tranquillement le courant.
Le fleuve Amour qui commence à être pris dans la glace

Cela dit, ça n’empêche pas de se balader sur les berges aménagées (et qui exploitent à fond le nom du fleuve et son romantisme).
Un peu de romantisme au bord du fleuve

Ni de descendre jusqu’au fleuve, dont une bonne partie est déjà suffisamment gelée pour supporter mon poids (si, si) voilà la preuve en image.
Sur le bord du fleuve, près d'un pêcheur dans la glace

Et si vous doutez encore.
Debout sur la rivière gelée

Mais le plus intéressant à regarder en cette fin d’après-midi, c’était les pêcheurs sur la glace, sacrément bien équipés pour résister au froid. Je sais pas si je vous l’ai dit, mais il fait sacrément froid à Komsomolsk-sur-l’Amour.
Les pêcheurs dans la glace sur la rive gelée du fleuve Amour

Après un coucher de soleil magnifique sur la rivière, je suis rentrée à l’auberge.
Le coucher de soleil sur le fleuve Amour

Auberge, totalement pleine, prise d’assaut par l’effectif complet d’une école de danse venue participer à un concours dans la région. C’est donc au milieu des piaillements d’une bonne trentaine de danseuses entre 8 et 19 ans, que j’ai passé ma soirée. Petit moment sympa quand même quand l’une d’entre elle est venue discuter avec moi… En anglais s’il-vous-plait ! Cette discussion d’une vingtaine de minutes a donc représenté l’intégralité de mes interactions sociales sans google trad interposé depuis mon départ d’Irkutsk 5 jours et demi plus tôt.

Après une bonne nuit de sommeil, j’ai passé la journée du lendemain au chaud en attendant mon train de nuit pour Vanino, escale d’une journée aux confins de la Russie, port industriel en face de l’île Sakhaline dans le détroit de Tatarie (oui, c’est aussi loin de la civilisation que ces noms le laissent penser).

Mais avant de prendre le train, il a fallut aller à la gare et là on touche un autre aspect pratique du voyage avec un sac-à-dos : la place dans les transports en commun. Imaginez-vous avec une valise dans le métro, pas nécessairement à l’heure de pointe, mais avec un peu de monde quand même. Maintenant, transformez la valise en 1 (très) gros sac-à-dos sur le dos et un petit devant, faisant tripler l’épaisseur du volume que vous occupez.

Vous y êtes ?

Et bien maintenant, imaginez devoir subir et faire subir ça à vos voisins de bus/métro/tram tous les deux jours minimum.

Franchement ?

On relativise les distances acceptables pour une petite balade à pied. C’est comme ça que mon seuil de tolérance à « ça va, la gare n’est pas loin » est progressivement passé de 10 minutes de marche à 45 minutes. C’est donc pleine d’entrain que je suis partie par -18° direction la gare, à 45 minutes de mon auberge (en même temps, les sacs tiennent plutôt chaud et ça fait faire un peu d’exercice après tout ce temps passé dans le train).

J’ai même pu admirer la mosquée de la ville en chemin.
Edit du 15 mars suite au commentaire fort pertinent d’Aurélie :
La photo ci-dessous est une des églises orthodoxes de la ville que j’ai effectivement croisée sur le chemin de la gare. Pour la mosquée, c’est la 1ère photo de la galerie à la fin de l’article. A part cette petite erreur (en même temps, c’était il y a un moment), tout ce qui est écrit reste vrai 😉.
La mosquée de Komsomolsk

J’avoue quand même que j’étais bien contente de poser mon sac et de m’installer dans mon wagon une fois arrivée à la gare.
Un des wagons du Transsibérien

La voiture numéro 8, fidèle amie de mes longues heures à travers la toundra sibérienne.

Je me suis installée pour la nuit, avec une arrivée prévue à Vanino à 7h le lendemain matin pour partir à la découverte de cette ville, à l’intérêt franchement limité…

Et comme on ne s’en lasse pas, quelques photos supplémentaires du fleuve et de la ville

En route vers l’Est, la ligne Baïkal-Amour

Les paysages sur la ligne Baïkal-Amour

4 jours dans le train, la traversée de la Sibérie Orientale entre Irkutsk et Komsomolsk-na-Amur.

Du 19 au 24 Novembre.

Temps passé dans le train :

  • Irkutsk –> Severobaïkalsk (via Bratsk) : 34h 12min – 2h40 de transit à Severobaïkalsk
  • Severobaïkalsk –> Tynda : 26h 35min – 40min de transit à Tynda
  • Tynda –> Komsomolsk-na-Amur : 36h 32min

Pour un total de 97h 19min (4 jours, 1 heure, 19 minutes) dans le train et 100h 19min (4 jours, 4 heures, 19min) sans douche…
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 181h 49min (7 jours, 13 heures, 49 minutes).

Par Sophie – Le 1er Mars – Arrivée en Thailande, pour quelques jours à Nong Khai à la frontière avec le Laos avant d’aller à Bangkok.

Le Transsibérien, tout le monde connaît, c’est LA ligne de chemin de fer mythique. Mais la Russie, c’est très grand (oui, ça fait du bien d’enfoncer des portes ouvertes parfois), il y a donc de nombreuses autres voies de chemin de fer qui permettent aux locaux de se déplacer sans être coincés dans l’itinéraire touristique.

Parmi les voies secondaires, il y a la ligne appelée Baïkal-Amour, qui relie le nord du Lac Baïkal au fleuve Amour à l’extrémité Est du pays. Ayant lu qu’il y a des randonnées géniales à faire au nord du Lac Baïkal, j’avais prévu de rejoindre Severobaïkalsk, la ville (enfin le village) situé à l’extrémité nord du Lac pour me balader un peu. Bien au chaud en plein mois d’août à Toulouse il y a plusieurs éléments qui m’avaient échappés et qui ont fait capoter ce plan :

  • Au mois de novembre en Russie, c’est l’hiver (oui, oui, je continue à enfoncer les portes ouvertes) et même si les locaux m’ont rassurée, les températures sont nettement plus clémentes qu’en février, il fait déjà très très froid sur les rives du Lac Baïkal. Pas vraiment l’idéal pour une randonnée dans la neige.
  • Les trains russes sont (presque) toujours à l’heure, mais par contre, le TGV n’a pas encore fait son apparition dans le pays. Il faut donc très longtemps pour parcourir les distances faramineuses entre les différentes villes et villages.
  • Qui dit train, dit voie ferrée (décidément, cet article est plein de vérités), et donc des trajets pas forcément rectilignes entre un point A et un point B.

Tous ces éléments mis bout à bout font que je n’ai finalement pas fait de randonnée dans le nord du Lac Baïkal, par contre, je me suis lancée à l’assaut de la ligne Baïkal-Amour, pour le coup pas du tout touristique !
Au départ d’Irkutsk, je suis partie direction Komsomolsk-na-Amur, prête (ou presque) à affronter plus de 4 jours dans le train (dans 3 trains différents pour être précise).

Forte de mes expériences précédentes, j’ai réussi à avoir les couchettes du bas, nettement plus confortables, dans 2 trains sur 3 et je suis partie pour 4 jours.

Dans un train, il n’y a pas des dizaines de choses à faire. On peut discuter avec ses voisins de couchette (tâche rendue assez compliquée par le fait que personne ne parlait un traître mot d’anglais), lire, regarder le paysage et manger.

Commençons par le dernier point : les repas à bord des trains russes.

Pour répondre à la question que beaucoup d’entre vous m’ont posée, je n’ai pas testé le wagon restaurant. Pour plusieurs raisons : il a la réputation d’être cher pour une nourriture à la limite du comestible et surtout, parce qu’il faut y aller. Facile ? Pas tout à fait. Il faut imaginer que chaque wagon est chauffé à 25°, donc la tenue à bord du train s’apparente plus à un pyjama qu’à des vêtements grand froid. Par contre, la zone entre chaque wagon est elle à l’air libre. Il y fait donc, en plein mois de Novembre, entre -15° (aux heures chaudes de la journée) et -30° (dans la nuit). Autant vous dire qu’en tong/pantalon léger/T-Shirt, on réfléchit à deux fois avant de pointer le bout de son nez dehors.

Par contre, le point positif, c’est qu’il y a en permanence de l’eau bouillante à disposition dans chaque wagon. Et si on embarque assez tôt, il y a moyen de demander une tasse à la responsable du wagon. C’est donc armée d’une cargaison de noodles lyophilisées, de soupes en sachet et de pain (russe) que j’ai commencé ce voyage.
Les repas dans le transsibérien

Pas franchement gastronomique, mais ça n’a pas empêché les dilemmes cornéliens dans le choix des goûts :
Les repas dans le transsibérien

Il m’a d’abord fallu quelques minutes d’observation intense avant de déterminer les différences entre ces deux paquets et d’estimer l’impact sur leur goût.

Une fois décidée et la tasse remplie d’eau chaude, il ne reste plus qu’une chose à faire, se souhaiter un bon appétit.
A la votre

Pour ce qui est de la lecture, j’ai eu le temps de lire plusieurs livres. Je voudrais d’ailleurs rendre hommage à l’inventeur de l’e-book qui permet de transporter, sans les porter, autant de livre qu’on le souhaite.

Reste l’élément principal, celui qui fait tout le charme du train et de ce train en particulier : les paysages.
A commencer par le Lac Baïkal, mais côté nord cette fois-ci où il avait déjà commencé à geler (ce qui m’a confortée dans mon abandon de l’étape « randonnée dans le nord du Lac Baïkal »).
Les paysages sur la ligne Baïkal-Amour

On a traversé des paysages magnifiques.
Avec des levers et couchers de soleil sur la Toundra enneigée.
Les paysages sur la ligne Baïkal-Amour

Des forêts de pins à perte de vue.
Les paysages sur la ligne Baïkal-Amour

Des plaines vides avec des montagnes au loin.
Les paysages sur la ligne Baïkal-Amour

Et parfois la preuve que l’être humain est passé par là et n’est pas trop loin.
Les paysages sur la ligne Baïkal-Amour

Finalement, on regrette presque que les vitres du train ne soient pas nettoyées plus souvent, ça éviterait les tâches sur les photos ! Mais comme même après 4 jours, je ne m’étais pas encore lassée du paysage, je vous mets quelques photos supplémentaires.

C’est quand même avec un certain soulagement que je suis arrivée de bon matin (à 6h17, heure locale) à Komsomolsk-na-Amur où j’ai finalement pu prendre une douche et récupérer quelques heures de sommeil une fois arrivée dans mon auberge.
La gare de Komsomoslk-

Le Lac Baïkal, perle de la Sibérie

Le paysage exceptionnel du Lac Baikal

Le Lac Baïkal, entre froid mordant et paysage extraordinaire.

Du 17 au 19 Novembre.

Temps passé dans le train : 0h 0min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 84h 30min (3 jours, 12 heures, 30 minutes).

Par Sophie – Le 25 Février – A Vientiane, capitale du Laos pour mes derniers jours dans le pays.

Le Lac Baïkal, c’est un peu un endroit mythique, loin là-bas à l’est. Tout le monde en a déjà entendu parler et dans les discussions, quand quelqu’un en parle, il y a toujours quelqu’un pour dire qu’il rêve d’y aller.
Pour être honnête, il est à la hauteur de sa réputation et je n’ai pas du tout été déçue !

Par contre, avant de découvrir le lac, ses merveilles et ses conditions inhospitalières, il a fallu y arriver. Et là c’est une autre aventure. Pas forcément très compliqué, j’ai réservé le transport et le logement depuis mon auberge de jeunesse, donc un chauffeur nous a récupérées (j’étais avec une russe rencontrée la veille à l’auberge, Macha) et nous a déposées (en galérant un peu) là où on devait passer la nuit.
La vraie difficulté c’est la « route » ou ce qui sert de route entre les différents villages de pêcheurs le long du lac. On ne peut pas vraiment dire que le trajet a été confortable, la camionnette qui nous a transportés ayant à l’évidence été dépouillée de ses amortisseurs et de son isolation intérieure.
Sur le ferry en route pour l'île d'Olkhon

Donc on est restés couverts et on a enduré la route, d’autant qu’une russe montée dans la camionnette a a priori négocié pour se faire déposer devant sa porte. On a donc quitté la route principale, relativement goudronnée, pour prendre des pistes pleines d’ornières, de creux, de bosses et de boue. Heureusement que la camionnette avait un mode 4×4 ! Pour ceux qui ont suivi mes aventures avec Macarena avant de partir, ça m’a un peu rappelé le stage de conduite de 4×4 avec Fifi 😆, en plus flippant !

Puis on est enfin arrivé au ferry, enfin à la barge, qui traverse le bras de lac qui sépare l’île d’Olkhon du reste de la Russie.
Sur le ferry en route pour l'île d'Olkhon

Une fois l’île d’Olkhon en vue, on a l’impression d’entrer dans un autre monde, qui a échappé à tous les changements des 60 dernières années.
Sur le ferry en route pour l'île d'Olkhon

Presque 2 heures de route plus tard, on est arrivé à notre destination, le village de Khoujir au centre de l’île. Et on a découvert nos appartements pour les deux nuits suivantes. On ne s’est tellement occupé de rien avec Macha que quand le chauffeur nous a demandé où il fallait nous déposer, on en avait aucune idée (sereines…). Il a donc fini par appeler l’auberge où on lui a donné l’adresse. On a débarqué chez une vieille dame qui a aménagé un des bâtiments de sa propriété en dortoir/cuisine/salle à manger.
La chambre et poêle sur l'île d'Olkhon

Avec comme pièce maîtresse, l’énorme poêle dans un coin de la pièce qui permet de faire passer la température d’en-dessous de 5° à bien 30° quand il est à pleine puissance et après une journée dans le froid ambiant, ça fait sacrément plaisir. Côté cuisine, c’était un peu plus spartiate avec un bidon d’eau, un récipient en plastique pour y puiser l’eau dont on avait besoin et pour faire la vaisselle, un récipient suspendu au-dessus de l’évier avec un bouchon.
La cuisine et l'évier pour faire la vaisselle

Une fois nos affaires déposées dans la chambre, le poêle allumé, les lits faits, on a commencé à avoir faim. Sauf qu’à 15h à Khoujir, j’aime autant vous dire qu’il n’y a pas grand chose d’ouvert. Notre hôte nous a donc très gentiment accueillie dans sa partie de la maison et nous a cuisiné un en-cas sur le pouce avec des produits faits maison et du jardin.
Le gouter à notre arrivée sur l'île d'Olkhon

Puis on est parti se balader dans le village jusqu’à atteindre le rocher appelé « Chaman Rock ». En fait le Lac Baikal est un haut lieu du chamanisme. Il semblerait que de nombreux esprits aient élus domicile dans divers endroits sur l’île et qu’on y trouve une énergie particulière. J’imagine que c’est une expérience personnelle à vivre… En tout cas le fameux rocher avec son arbre offre un point de vue vraiment magnifique.
La pierre Chamanique de l'ïle d'Olkhon

De retour au village, passablement frigorifiées, on a pu assister à un coucher du soleil incroyable sur le lac et le village.
Le coucher du soleil sur Khoujir et le Lac Baïkal

Puis on s’est arrêté acheter quelques provisions au seul et unique supermarché du coin, qui bien sûr ne prend pas la carte bleue. Un peu short en liquide, je me suis carrément retrouvée à sec une fois les courses faites (c’est pourtant pas faute de m’être renseignée avant de partir et m’être assurée que je pourrais retirer de l’argent sur l’île. Apparemment mon informateur n’était pas très fiable !). C’est donc Macha qui a avancé nos dépenses suivantes (prévoyante, c’est mon deuxième prénom).
Le supermarché de Koujir

Le lendemain, on est partit pour la journée, en voiture, direction la pointe nord de l’île avec divers arrêts en chemin. Notre carrosse, datant du début de l’URSS, était équipé d’un chauffage assez poussif…
Excursion à la découverte du Lac Baïkal en voiture d'époque

Mais, définitivement tout terrain, il nous a permis de passer partout, même sur les pistes passablement défoncées du centre de l’île.
Le Lac Baïkal vu depuis l'arrière de la voiture

On s’est ensuite arrêté dans divers endroits et points de vue, tous plus spectaculaires les uns que les autres.
Il fait froid quand on explore le lac Baïkal

Avec un point commun quand même, il faisait super froid ! Le vent, qui ne s’arrête jamais de souffler rend le froid ressentit encore pire que le froid réel. Et encore, les locaux se sont bien marrés quand on leur a fait la remarque. Ils nous ont expliqué que l’hiver était même pas vraiment là et que les eaux du lac ne gèleraient pas avant mi-janvier.
En attendant, nous on a eu froid !
Il fait froid quand on explore le lac Baïkal

On a fait un arrêt sur une plage, où renseignement pris, il faut être courageux pour se baigner, même en été, vu que l’eau dépasse rarement les 15° (brrrr…).
La plage sur le Lac Baikal

Une fois arrivées à la pointe de l’île, on a pu découvrir le panorama et la vue sur le lac qui s’étend à perte de vue.
Au bout de l'île d'Olkhon

La pause midi, dans la voiture avec pommes de terre bouillies et poisson (du lac) en beignet, le tout resté au chaud dans un thermos et accompagné de thé chaud a vraiment fait plaisir et m’a en tout cas permis de récupérer presque tous mes orteils !
Le repas de midi sur l'île d'Olkhon

Pendant notre pause repas, on a croisé un groupe de touristes, nettement plus nombreux pour qui les camionnettes, nettement plus grosses que notre voiture ont été sorties.
Les camionnettes utilisées pour les excursions des groupes plus importants

Puis on est rentré par le centre de l’île. Pas vraiment de route, mais des traces de divers véhicules un peu partout. Il suffisait de suivre la piste.
L'intérieur de l'île d'Olkhon

C’était sans compter avec notre chauffeur, bien décidé à faire la course avec un pick-up qui transportait du bois et qui a décidé de nous faire prendre un chemin détourné dans la forêt. Il fallait avoir l’estomac bien accroché pour passer les divers trous, ornières, fossés sur le chemin, enneigé bien sûr !
La neige dans la forêt de l'île d'Olkhon

Une fois de retour dans notre chambre après en avoir pris plein les yeux une bonne partie de la journée, on a pu se réchauffer au coin du poêle et je suis ressortie admirer le coucher de soleil. Opération Bonhomme Michelin !
Prête pour la suite de l'exploration

Une fois dépassé la rue principale de Khoujir, au charme… poussiéreux !
La rue principale de Khoujir au coucher du soleil

La vue sur le village et le lac est vraiment superbe.
Le coucher du soleil sur Khoujir et le Lac Baïkal

On est rentré à Irkutsk le lendemain, sans détour par les villages de pêcheurs, après cette parenthèse nature froide mais grandiose.

Irkutsk, aux portes du Lac Baïkal

Irkutsk, capitale de la Sibérie Orientale, porte d’entrée sur le Lac Baïkal.

Du 15 au 17 Novembre.

Temps passé dans le train : Tomsk –> Iurga : 2h 34min suivi de Iurga –> Irkutsk : 28h 52min pour un total de 31h 26min (1 jour, 7 heures, 26 minutes).
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 84h 30min (3 jours, 12 heures, 30 minutes).

Par Sophie – Le 20 Février – De retour à Luang Prabang, après 3 jours magiques dans un centre de préservation des éléphants d’Asie.

Ayant enfin réussi à quitter Tomsk, après avoir luté un bon moment avec la guichetière à la gare, je me suis embarquée dans la portion de trajet la plus longue depuis le début de mon périple en Russie avec 31 heures et 26 minutes de train, plus 2 heures de correspondance à Iurga.

Sur ce trajet j’ai décidé de tester la couchette latérale basse. Pour plus de 24 heures de train, il faut quand même prévoir de manger et il faut bien reconnaître que la couchette du haut n’est pas très pratique. L’avantage des couchettes du bas, c’est qu’elles permettent de s’asseoir la journée pour profiter du paysage.

Avec mes maintenant plus de 48 heures passées dans le train, je me considère comme suffisamment expérimentée pour aborder ces 31 heures avec sérénité (et suffisamment de provisions). C’était sans compter avec le moment de solitude du début de la nuit : « Mais, comment on transforme la table et les sièges en couchette ??? ».
Pour vous donner une idée, la couchette latérale en mode « jour », elle ressemble à ça :
La place latérale basse dans le transsibérien

D’habitude, j’applique la stratégie de l’observation, j’attends que quelqu’un fasse l’action en 1er et j’observe, plus ou moins discrètement, et ensuite je m’adapte pour faire plus ou moins la même chose 😉.
Sauf que dans ce cas précis, je suis montée dans le train à 21h15, donc autant vous dire qu’à part la mienne, toutes les couchettes étaient déjà en mode nuit…

C’est là que la gentillesse des russes a encore frappée, j’ai à peine eu le temps de regarder mon sac, posé sur un des sièges, et la banquette d’à côté d’un air perplexe que mon voisin me demandait si j’avais besoin d’aide pour monter mon sac et me dépliait ma couchette 😃.

Après une 1ère nuit sans histoire, ni trop de confort d’ailleurs, la banquette latérale n’étant pas la meilleure place du wagon vu que toutes les personnes allant aux toilettes passent forcément dans le couloir et donc vous longent avec plus ou moins de délicatesse (plutôt moins que plus d’ailleurs).

Le lendemain, un de mes voisins dans le train, Andrei, a engagé la discussion avec les quelques mots d’anglais à sa disposition (ce qui faisait quand même de lui la personne avec le plus de vocabulaire anglais que je rencontrai en une semaine). Plutôt sympathique, il m’a filé LE bon plan de la journée, une appli sur laquelle réserver des taxis pas chers (et à prix fixes), quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit et avec une plateforme téléphonique en anglais si besoin. Avec une arrivée prévue à 3h du mat’ en gare d’Irkutsk, l’information m’a été bien utile pour aller jusqu’à mon auberge.

Arrivée sans plus d’aventures à mon auberge dans le centre d’Irkutsk à 4h du matin, je suis allée finir commencer ma nuit dans mon dortoir, un des plus sympas de ces 5 derniers mois avec des lits totalement isolés par des cloisons en bois et un épais rideau noir pour « fermer la porte ».

Après une bonne nuit réparatrice et un réveil serein à 15h30, je me suis occupée de mon programme pour les jours à venir. Renseignements pris, on m’a conseillé, vu que j’avais le temps, de passer 2 jours sur l’île d’Olkhon plutôt que d’aller à Listvianka, le village de pêcheurs le plus proche d’Irkutsk.
J’ai donc réservé le transport et le logement pour Khoujir, le village situé au centre de l’île pour le lendemain matin.

Vu la température extérieure et la nuit en train de tomber, j’ai tranquillement fini la journée à l’auberge, je ne peux donc pas vraiment vous parler d’Irkutsk, n’ayant pas pris le temps de visiter la ville. La soirée s’est terminée de façon fort sympathique en cuisinant avec quelques personnes rencontrées à l’auberge. La mise en commun de nos ressources
alimentaires nous ayant permis d’améliorer le quotidien en cuisinant une sauce tomate avec des vrais légumes (croyez-moi en Russie, en hiver, c’est pas si facile), du parmesan (la joie des petits plaisirs) et des œufs (pour les protéines).

Le lendemain, je suis partie pour le Lac Baïkal, des routes en terre, un froid mordant et un vent glacial, mais des paysages époustouflants !

Tomsk, aux prises avec l’administration Russe et son efficacité

Tomsk, il fait toujours aussi froid en Sibérie

Tomsk, petite ville au nord de Novosibirsk, l’aventure des guichets russes à la gare locale.

Du 13 au 14 Novembre.

Temps passé dans le train : 5h 05min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 53h 04min (2 jours, 5 heures, 4 minutes).

Par Sophie – Le 15 Février – A Luang Prabang, sur le bord du Mékong, quelques jours de repos bien mérités.

Tomsk c’est une petite ville au nord de Novosibirsk. D’après le guide, ça vaut le coup de s’y arrêter pour avoir un apperçu de l’architecture traditionnelle Sibérienne, assez bien conservée et moins impactée par la période communiste. J’ai donc décidé d’y passer une journée et une nuit avant de poursuivre ma route vers l’est et de rejoindre Irkutsk pour découvrir le Lac Baïkal.

Quand on arrive, la gare est vraiment toute mignonne, sous la neige et dans le froid, mais les bus locaux passent toutes les 2/3 minutes donc c’est assez facile de circuler en ville.
La Gare de Tomsk

D’ailleurs, en parlant des transports locaux, ici c’est des minibus qui circulent, le tarif est fixe quelle que soit la distance parcourue (18 roubles, soit 24cts d’euros) et on paye directement le chauffeur en descendant du bus. Je vous laisse imaginer quand le bus est blindé (ça arrive, tout le monde se déplace en bus, même pour les courtes distances avec le froid qu’il fait), avec des personnes engoncées dans leurs habits grand froid et que la petite mamy au fond du bus veut descendre. Finalement, plutôt que de remonter toute l’allée, elle a opté pour la solution de facilité et elle a fait passer ses 18 roubles de main en main jusqu’au chauffeur.

Il y a tellement de minibus à Tomsk, qu’il y a des embouteillages monstrueux juste de minibus. Au point où les gens de peur de rater leur train, sortent du bus plus tôt pour finir le trajet à pied avec leurs valises, dans la neige !
Les embouteillages de mini bus à Tomsk

En revanche le guide avait raison sur la partie petite bourgade sympatique. Ils ont même aménagé un parc avec un spot où prendre des photos « I love Tomsk », probablement pour les rares touristes qui s’aventurent jusque dans ces contrées glaciales 6 à 8 mois dans l’année.
Tomsk, il fait toujours aussi froid en Sibérie

Même les pigeons locaux ont développé des mécanismes de survie proches de celui des pingouins et autres manchots qui vivent dans des régions inhospitalières.
Tomsk, même les pigeons ont froid

Ce qui me fait penser que le pigeon est quand même un animal aux capacités d’adaptation étonnantes.

La bonne surprise à Tomsk, c’est en effet les maisons Sibériennes traditionnelles aux encadrements de fenêtres, en bois, très travaillés.
Voici quelques exemples que j’ai croisés aux détours des rues.
Les maisons en bois typique de Sibérie

Les maisons en bois typique de Sibérie

Les maisons en bois typique de Sibérie

Les maisons en bois typique de Sibérie

Jusqu’au clou du spectacle, la maison dont la façade fait penser à un bateau, posé là dans la neige au bord de la route.
Tomsk, la décoration discutable d'une maison

On trouve à Tomsk autant de statues dans les rues qu’ailleurs, sauf qu’elles y sont un peu plus difficile à reconnaître.
A Tomsk, même les statues gèlent

Cela-dit, la ville n’a quand même pas été totalement épargnée par l’administration soviétique et les quelques bâtiments gouvernementaux y sont, comme ailleurs, démesurés.
Tomsk, la grandeur administrative Russe passe surtout par la taille des bâtiments

Ma balade à la découverte de la ville m’a conduite jusqu’aux berges de la rivière Tom, totalement gelée.
La rivière Tom, complètement gelée

Et pourtant, quelques irréductibles y affrontent le froid et trouvent même moyen de s’y amuser si on en croit leur manège.
Les animaux de la rivière Tom

Une fois mon exploration de la ville terminée, et de retour au chaud à l’auberge, je me suis inquiétée de repartir le lendemain. Depuis le début de mon périple en Russie s’il y a bien une chose facile à faire, c’est prendre le train. Les billets sont en ligne sur internet avec une version anglaise du site officiel des chemins de fer russes. On peut choisir sa couchette sur un plan du wagon et les billets sont émis immédiatement au format pdf en russe et en anglais.
En fait ils ressemblent à ça :
Exemple de billet de train électronique en Russie

Le petit grain de sable dans la machine bien huilée de mes 2 premières semaines a grippé tout le processus à Tomsk. Pas moyen de trouver de billet de train entre Tomsk et Irkustk en direct… Pas découragée, j’ai fini par trouver un billet de train entre Tayga et Irkustk. Vérification faite, Tayga étant assez proche de Tomsk (à l’échelle de la Russie), je me suis dit que j’arriverai bien à trouver un moyen de rejoindre Tayga avant 16h le lendemain.

Pas de suspense, la plupart d’entre vous connaissent l’histoire : je n’ai pas réussi ! Il y avait bien des trains entre Tomsk et Tayga, mais pas moyen d’acheter les billets en ligne. Munie d’un post-it avec les horaires des trains indiqués par la fille très sympa de l’auberge j’ai commis l’ERREUR de débutante et je n’ai pas acheté mon billet à l’avance. J’ai décidé d’aller à la gare avec 2h30 d’avance sur l’horaire du train.

C’était sans compter avec l’efficacité des guichets russes. On peut considérer qu’elle est négative. Et donc malgré mes 2h30 de marge, je n’ai pas réussi à acheter mon billet à temps et j’ai vu le train me passer devant le nez. Je vous passerai les détails, mais j’ai réussi à me faire aider par un jeune couple qui parlait un peu anglais. Après avoir tenté le tout pour le tout et demandé à la responsable du train si je pouvais monter dedans. Non catégorique et sans discussion possible, j’ai pourtant joué de tous les atouts en ma possession avec l’air paniqué et les yeux humides, mais ça n’a eu aucun effet !

S’en est suivi une bonne heure au guichet pour annuler mon billet suivant (le fameux Tayga – Irkutsk), qu’un peu trop confiante j’avais déjà acheté, et faire une demande de remboursement. Le formulaire existe uniquement en Russe (sinon c’est pas drôle) et doit être rempli en Russe (………………………………..) comment dire ? Je pense pouvoir remercier Google Trad d’avoir traduit sans sourciller mon adresse française en russe.
J’en ai également profité pour acheter des nouveaux billets vers Irkutsk, via Iurga, pour le jour même et j’ai pris mon mal en patience en attendant mon train.

Le plus étonnant dans l’histoire, c’est que la demande de remboursement a fonctionné. Et 30 jours plus tard j’ai eu le virement correspondant à 80% du prix du billet sur mon compte (nouvelle pensée émue pour la SNCF et ses conditions commerciales).

Sans plus de péripéties j’ai pu arriver à Irkutsk à 3h du matin le sur-lendemain.

Quelques images supplémentaires de Tomsk

Novosibirsk, 1ers pas en Sibérie

En explorant Novosibirsk dans la neige en Sibérie

Novosibirsk, Capitale de la Sibérie et 3ème plus grande ville du pays.

Du 11 au 13 Novembre.

Temps passé dans le train : 20h 07min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 47h 59min (1 jour, 23 heures, 59 minutes).

Par Sophie – Le 10 Février – A Luang Namtha, de retour dans le Nord pour aller à un mariage traditionnel (pas le mien…) dans une tribu.

Novosibirsk, c’est la capitale de la Sibérie et la 1ère grande ville de la région quand on arrive de l’Ouest. J’y ai débarqué de nuit en début de soirée après 20 bonnes heures de train, soit mon trajet le plus long en train depuis que j’ai commencé à traverser la Russie.

Le premier challenge, de nuit, par quasiment -20°, a été de trouver un bus pour aller jusqu’à mon auberge. Et pour la 1ère fois depuis que j’ai débarqué en Russie, Google Maps m’a fait faux bon… Pas moyen de trouver le bon arrêt de bus parmi les 7 différents aux alentours de la gare.
La gare de Novosibirsk

Fatiguée de piétiner dans la neige (au risque de glisser à chaque pas), j’ai finalement décidé d’aller jusqu’à mon auberge à pied (20 minutes de marche dynamique) histoire de me réchauffer. Le principal avantage de mes sacs (outre qu’il s’agit de ma maison), c’est qu’ils tiennent bien chaud quand il s’agit d’aller à pied jusqu’à ma destination.

J’étais quand même bien contente d’arriver dans une super auberge, bien chauffée, avec 3 salles communes (donc largement assez d’espace pour être soit au calme, soit avoir des interactions sociales) et une chambre toute mignonne avec largement assez d’espace pour tout le monde.

Le lendemain je suis partie explorer la ville et 1er constat : ici la neige règne en maître et dès le début de l’hiver !
Une Balade à Novosibirsk, 1ère ville de Sibérie sur ma route

2ème constat en ce début de journée, il fait effectivement drôlement froid en Sibérie !
En explorant Novosibirsk dans la neige en Sibérie

J’ai donc empilé les épaisseurs ! Cette technique (dite de l’oignon) a plusieurs avantages :

  • D’abord, elle permet de vider le sac de nombreux vêtements ! Par exemple, sur cette photo, outre les sous-épaisseurs, je porte un pull en laine, un sweat à capuche, un tour de cou, une écharpe, une doudoune, un coupe-vent, deux paires de gants, un sous-pantalon, un pantalon, deux paires de chaussettes et mes chaussures de rando, spécialement achetées pour la Sibérie et pouvant résister jusqu’à -20° en théorie. Oui, vous devez me croire sur parole, j’ai pas de photo avec les détails de ma tenue visible, mais croyez-moi, la température ne donnait pas envie de se déshabiller, même pour une séance photo 😉!
  • Ensuite, elle permet d’enlever les épaisseurs en fonction de la température. J’en ai déjà parlé, mais en Russie, les maisons, restaurants, gares, trains sont très bien chauffés (contrairement à la Chine, mais on y reviendra). Ce qui fait qu’en entrant quelque part, on est super content de pouvoir ajuster le nombre d’épaisseurs à la température !
    Bon il y a quand même un inconvénient, il vaut mieux ne pas être pressé de sortir parce que remettre toutes ces couches, ça prend quand même pas mal de temps ! Et ça demande d’avoir un peu d’humour parce que les locaux, eux ils ont des énormes manteaux et ça les a à peu près tous bien fait rire de me voir galérer avec mes 15 épaisseurs !

Sinon, ce qui est assez sympa à Novosibirsk, c’est qu’il y a pas mal d’espaces verts (enfin, blancs à cette période de l’année), qui permettent d’échapper un peu aux embouteillages et à l’effervescence de la ville sans prendre le risque d’une rando par -20° dans une région où les ours sauvages ne sont pas un mythe (enfin, il paraît 😉).
Une Balade à Novosibirsk, 1ère ville de Sibérie sur ma route

Puis au détour d’un chemin, je suis tombée sur un endroit assez flippant ou qui en tout cas pourrait donner la chair de poule avec un peu d’imagination : un parc d’attraction, à l’évidence fermé pour l’hiver.
Le Parc d'attraction de Novosibirsk, fermé pour l'hiver, ambiance étrange !

Tout y est, même l’espace jeux d’eau pour les enfants.
Le Parc d'attraction de Novosibirsk, fermé pour l'hiver, ambiance étrange !

Et le manège pour les sensations fortes.

En été, plein de familles profitant de la météo, ça doit être plutôt sympa, mais là avec le froid, la neige et tous les passants se dépêchant d’aller jusqu’à leur destination, l’impression générale était assez étrange. En tout cas ça fait un bon décor pour un film d’horreur !

Une fois de retour à la civilisation, j’ai trouvé la maintenant classique statue de Lénine sur la place principale.
La maintenant traditionnelle statue de Lenine

Sans oublier le théâtre de Novosibirsk, populaire et célèbre dans toute la Sibérie, les plus grands opéras et ballets y sont joués pour le plus grand plaisir des habitants.
Le théâtre de Novosibirsk

De retour dans les quartiers un peu plus résidentiels, j’ai pu admirer les maisons en bois, architecture traditionnelle de la Sibérie dont de magnifiques représentantes sont plus ou moins bien conservées et entretenues en ville.
Les maisons de bois traditionnelle de Sibérie, encore visibles à Novosibirsk

En plus de la structure en bois, les plus anciennes disposent également de décorations sculptées.
Les maisons de bois traditionnelle de Sibérie, encore visibles à Novosibirsk

On dirait presque une maison en pain d’épice !

De retour bien au chaud dans mon auberge après cette journée d’exploration, je me suis préparée pour un départ matinal, mon train partant à 6:40 le lendemain matin.

Quelques images supplémentaires de Novosibirsk