Ekaterinburg, le tsar Nicolas II et sa famille, le musée de l’histoire Russe, 1ers pas en Asie

Ekaterinburg, un froid mordant pour mes 1ers pas en Asie.

Du 9 au 10 Novembre.

Temps passé dans le train : 5h 20min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 27h 52min (1 jour, 3 heures, 52 minutes).

Par Sophie – Le 8 Février – A Houai Xay, petite ville au bord du Mékong, avec vue sur la Thaïlande depuis La Terrasse.

Ekaterinburg est connue (en Russie du moins) pour plusieurs choses.
Tout d’abord, ça serait dans cette ville que le Tsar Nicolas II et sa famille (les Romanov) auraient été assassinés par les Bolchéviques sur le site de l’Eglise de Tous les Saints, construite pour commémorer cette exécution.
L'église de tous les Saints où le Tsar et sa famille ont été assassinés par les BolchéviquesQuand on entre dans l’église, on est accueilli par des portraits immenses du Tsar et de sa famille avant d’accéder au cœur, surchargé de dorures comme dans toute église orthodoxe. On y trouve également des stands où on peut acheter des bougies et des icônes, mais aussi des souvenirs à l’effigie du tsar et de sa famille. Finalement, une salle entière est dédiée à l’histoire de leur fuite éperdue depuis Saint-Pétersbourg, protégé par un bataillon de casaques. Je ne peux pas trop vous en dire plus, l’intégralité des informations était en Russe, pas un mot d’anglais de toute la visite… J’ai quand même réussi à traduire quelques panneaux (merci G****e !) dont celui qui donne une explication à la légende d’Anastasia (qui aurait survécu à l’exécution de sa famille). Apparemment les femmes de la famille ne seraient pas toutes mortes avec la 1ère salve de tirs, protégées par une partie du trésor royal cousu dans les doublures de leurs vêtements (par contre, j’ai pas trouvé d’information sur ce que le trésor est devenu si l’histoire est vraie 😉).

Ensuite Ekaterinburg, est considérée comme la frontière entre l’Europe et l’Asie. Tout ce qui est à l’Ouest d’Ekaterinburg est donc encore en Europe alors qu’à partir du moment où on s’éloigne vers l’Est, on est en Asie.
Ekaterinburg, à la frontière entre l'Europe et l'Asie

Il y a même un monument à l’entrée (ou à la sortie en fonction du sens dans lequel on voyage) de la ville qui marque cette séparation des deux continents. Vu que je n’avais qu’une journée à passer à Ekaterinburg, je n’y suis pas allée, mais j’ai bien aimé l’idée.

Mais ce qui m’a le plus marqué à Ekaterinburg, c’était le froid. Début novembre et malgré un ciel bleu magnifique, il y a fait un froid mordant avec un pic de chaleur à -10°, en plein soleil à 14h. Du coup j’ai fait des pauses pendant mon exploration de la ville et je suis entrée dans tous les bâtiments qui avaient l’air ouverts et chauffés.
A commencer par cette mignonne petite chapelle où j’ai trouvé refuge le temps de récupérer mes orteils et mes doigts.
Une chapelle dans Ekaterinbourg

La partie assez comique de l’histoire est que j’ai dû y acheter une bougie pour pouvoir rester à l’intérieur. En fin stratège, j’ai choisi la plus grande bougie qu’ils avaient en stock pour pouvoir rester plus longtemps, en supposant que j’aurais le droit de rester tant que la bougie brûlerait (vu que personne ne parlait un mot d’anglais, je n’ai pas pu confirmer cette hypothèse, mais en tout cas on ne m’a pas mis dehors 😄).

J’ai ensuite pu vérifier les dires de la jeune fille très sympa de l’office du tourisme, qui me disait que le froid était arrivé depuis une bonne semaine, et beaucoup plus tôt que d’habitude, en me baladant dans le parc de la ville, où la plupart des étendues d’eau étaient gelées.
Le plan d'eau gelé du parc municipal au coucher du soleil à Ekaterinburg

J’ai d’ailleurs croisé un groupe de jeunes qui se sont mis en tête de tester la solidité de la glace. Courageux mais pas téméraires, un seul d’entre eux a posé un de ses pieds dessus tout en se retenant à ses camarades. Même les canards commençaient à avoir du mal à trouver des zones d’eau liquide où squatter !
Le cours d'eau gelé à Ekaterinbourg

A part le froid, Ekaterinburg est pleine de surprises et une balade dans les rues de la ville réserve quelques rencontres impromptues, ce qui m’a permis de me faire un nouvel ami.
Le selfie avec l'ours le plus dangereux de la ville

De croiser les Beatles.
Les Beatles dans la rue d'Ekaterinbourg

De taper un message sur un clavier géant en sautant de touche en touche.
Le clavier géant dans un parc à Ekaterinbourg

Et d’admirer des nids d’oiseaux, parfaitement intégrés dans le décor urbain au détour d’une allée.
Des nids d'oiseaux au milieu des tags dans la ville

Mon train pour ma destination suivante étant tard, je suis allée visiter le Musée de l’Histoire Russe appelé « La Russie, Mon histoire » une fois la nuit (et le froid) tombée. L’idée de ce musée est partie d’un constat : la jeune génération ne connaît pas l’histoire de la Russie (ou pas assez bien apparemment). Dans le but d’éduquer et d’intéresser tous ces jeunes ignorants, le musée a été conçu en utilisant les dernières technologies numériques et retrace l’histoire de la Russie à travers différentes salles organisées en fonction des périodes historiques.

Un peu frustrée de ne pas avoir fait de musée d’histoire depuis mon arrivée en Russie, et intriguée par le point de vue des Russes sur la révolution bolchévique et l’action de Staline, je me suis décidée pour la période 1916/1950.
1er moment de flottement, l’intégralité des informations fournies sont en Russe. Pas un mot d’anglais, nulle part. Le seul moyen mis à ma disposition pour comprendre quelque chose était l’audio-guide où la voix passait son temps à faire référence aux différents écrans et panneaux d’affichages pour plus d’informations (hum…).

J’ai quand même réussi à glaner quelques informations intéressantes. Notamment qu’à la sortie de la 1ère Guerre Mondiale et pendant les 10 premières années qui ont suivies la révolution Bolchévique le pays est totalement exsangue, ayant perdu une partie de ses territoires et subit une baisse significative de sa population.
Les informations au musée de l'histoire Russe

Suit une période de croissance, une fois Staline au pouvoir (la magie des chiffres permettant de mettre tous les indicateurs au vert pendant les 10 années de l’entre deux guerres alors que Staline instaura un régime de terreur dans tout le pays).
Les informations au musée de l'histoire Russe

Finalement, l’impact de la 2nd Guerre Mondiale sur la population et les territoires conquis avec la création de l’URSS et l’annexion de l’Europe de l’Est termine les informations « objectives » fournies sur cette période.
Les informations au musée de l'histoire Russe

Il faut quand même leur rendre justice, dans une tentative d’objectivité, les années où Staline est au pouvoir ont été divisées en deux salles :

  • La 1ère (où les explications de l’audioguide durent quand même plus de 20 minutes) explique tous les aspects positifs de la politique de Staline avec les réussites des grands projets de constructions et des plans quinquennaux qui ont permis une croissance et une industrialisation rapide du pays. Une toute petite note de bas de page explique les réserves de certains membres du parti (rapidement évincés, oui c’est un euphémisme 😉) sur la pertinence de mener ces grands chantiers alors que le peuple mourrait de faim.
  • La 2ème (où les explications de l’audioguide durent 7 minutes) est dédiée au régime de terreur mis en place, aux goulags (les camps de travail forcés) et aux déportations massives pendant plus de 30 ans. On peut distinguer deux vagues de déportations. Une première pendant l’entre deux guerres, où les Russes sont les premières victimes du régime totalitaire de Staline qui fait déporter à tour de bras opposants politiques, intellectuels, industriels, marchands et toute personne suspectée de trahison. La deuxième, après la 2nd Guerre Mondiale qui vise les populations des territoires conquis pendant la guerre (Pologne, Pays Baltes,…). Cela dit, pas un mot sur les méthodes utilisées par la police, ni sur les services secrets.

Je n’ai pas eu le temps de parcourir la 2ème partie de l’exposition sur l’histoire de la Russie de 1950 à nos jours, mais comme le chemin de la sortie faisait passer à travers les différentes salles traitant de cette période, j’ai pu admirer un nombre conséquent de photos (parfois grandeur nature) de Vladimir Poutine et de nombreux graphiques tous verts avec des flèches dans le bon sens.

Finalement, malgré un partit pris et des omissions assez flagrantes de certains aspects de l’histoire récente Russe, ce musée s’est avéré assez intéressant et moins partial que ce que j’aurais pu craindre (en tout cas pour la 1ère partie du XXème siècle).

Une chose est sûre, les russes adorent Lénine (il y a des rues et squares Lénine dans toutes les villes, sans oublier des statues, tableaux, mosaïques de lui absolument partout et Ekaterinburg n’échappe pas à la règle), mais on ne peut pas vraiment dire qu’ils portent Staline dans leurs cœurs.
La statue de Lénine à Ekaterinburg

En tout cas, me voilà officiellement en Asie 😃!

Ekaterinburg en images

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