Chengdu 2ème – Découverte de la gastronomie locale

On choisit notre garniture

Retour à Chengdu pour un cours de cuisine haut en couleur et le réveillon du nouvel an.

Du 28 Décembre au 3 Janvier.

Par Sophie – Le 20 septembre – Entre le retour de mon boss fin août et mes 3 semaines en France, je reprends l’écriture des articles après une longue pause.

Après mes aventures fluviales, j’ai rejoint Yichang dans la soirée du 27 décembre et je me suis mise en quête de mon auberge, normalement à 600 mètres de l’endroit où le bus nous a déposé à la fin de la croisière. C’était sans compter avec les informations disponibles sur le site et le nombres d’immeubles dans la zone. Me fiant aux informations fournies sur booking, je suis entrée dans une résidence privée, j’ai trouvé un immeuble avec le bon numéro et je suis montée à l’étage indiqué. Prise d’un doute en ne voyant pas de panneaux, ni aucun des signes distinctifs habituels à l’entrée d’une auberge de jeunesse, j’ai préféré appeler avant de sauvagement ouvrir la porte. Bien m’en a pris, je m’étais trompée d’immeuble ! Vous imaginez la scène ? Vous êtes en famille, tranquille dans votre appartement dans une résidence sécurisée (ou supposée l’être et vous payez pour ça) et là, une occidentale débarque dans votre salon… Je suis sûre que j’aurais fait sensation.

J’ai donc refait le chemin à l’envers et j’ai essayé d’expliquer à la jeune fille en ligne, très sympathique mais à l’anglais très limité, où j’étais pour qu’elle vienne me chercher. Après 5 longues minutes d’explications sans résultat probant, j’ai trouvé un papy qui passait par là, je lui ai donc donné le téléphone, ils ont échangé quelques chinoiseries et elle m’a récupérée dans la foulée pour m’amener à l’auberge, pas du tout située dans la résidence « sécurisée » !

Sans plus de difficultés, et après une bonne douche chaude (vous savez, celle que je n’ai pas pu prendre à bord du bateau), j’ai passé une bonne nuit de sommeil ! Le lendemain, j’ai pu découvrir la vue depuis un des nombreux balcons de l’appartement (en fait, l’auberge était un appartement dont certaines chambres avaient été reconverties en dortoirs). Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la vue était plutôt sympa ! Quand il fait beau, ça doit être un spot vraiment chouette pour glander.
La vue sur le fleuve depuis l'auberge à Yichang

Puis, je suis partie en direction de la gare (un bus direct passait en bas de l’immeuble, trop facile) pour prendre un train direction Chengdu (où je devais récupérer mon passeport le lendemain). Une fois arrivée à la gare, les ennuis ont commencé (le bus direct, c’était trop simple) et avec des travaux partout, impossible de trouver les guichets de vente de billets. Une excursion à la gare routière (par erreur, certes, mais j’ai quand même fait la queue avant de me retrouver devant la guichetière et de comprendre qu’elle ne vendait que des billets de bus…), un bon nombre de marches montées et descendues entre les deux étages de la gare, j’ai fini par trouver les guichets temporaires et j’ai pu acheter mon billet pour Chengdu où je devais arriver dans la soirée.

J’aurais pu y aller en bus, mais outre qu’au lieu de 4 heures, le trajet prend 12 heures, les trains express chinois sont nettement plus confortables !
A l'intérieur de la 2nd classe du train rapide

Sans plus de difficulté, j’ai pu apprécier le chemin entre Yichang et Chengdu pour la 3ème fois en 10 jours (efficacité quand tu nous tiens !). Mais les vallées enneigées en sortant des multiples tunnels sont vraiment magnifiques !
Les vallées couvertes de neige entre deux tunnels le long de la voix ferrée

Arrivée à Chengdu, plus tard que ce que j’avais estimé, je suis allée m’enregistrer à l’auberge (la même que celle où j’étais restée la semaine précédente), pour profiter d’un autre de mes cadeaux de noël : la chambre privée pendant 3 nuits !!! Après des mois à dormir dans des dortoirs, j’attendais ça avec impatience !
La chambre individuelle après des mois de dortoirs

Cela dit, l’enregistrement n’a pas été simple. Apparemment le fait que mon visa (enfin le papier qui me servait de passeport) expire le lendemain alors que ma réservation était de 3 nuits a beaucoup perturbé l’équipe de nuit à la réception. J’ai eu beau leur expliquer que j’avais prévu d’aller chercher mon passeport le lendemain et que si mon visa n’étais pas renouvelé, je prendrais un vol hors du pays le jour même, j’ai vu le moment où ils n’allaient pas vouloir que je reste… Finalement, contre la promesse que je récupère mon passeport dans la matinée, j’ai enfin pu aller me coucher, non sans avoir eu à leur demander d’allumer le chauffage dans la chambre… C’est un peu la quintessence du service à la chinoise, ils savent que la chambre va être utilisée, ils connaissaient même mon heure d’arrivée, elle est prête mais il ne leur vient pas à l’idée d’allumer le chauffage un peu en avance de phase pour qu’il n’y fasse pas 10° en arrivant.

Finalement, après ces péripéties diverses, j’ai pris un repos bien mérité !

Le lendemain, 29 décembre, l’opération du jour était de récupérer mon passeport et mon visa. Mission accomplie à 13h02 (pas mal hien ?!), en sortant du Public Security Bureau avec mon extension de visa d’1 mois en poche !
L'autorisation de rester un mois de plus en Chine

Je suis rapidement retournée à l’auberge pour les rassurer et qu’ils puissent m’enregistrer avec un visa valide (gros soulagement du staff à ce moment-là).

Les questions logistiques/administratives réglées, je suis allée me balader et faire les boutiques dans le plus grand centre commercial de la ville. De retour à l’auberge en fin de journée, j’ai découvert le programme du soir : fabrication de porte bonheur. Après la soirée raviolis de la semaine précédente, c’était l’occasion de faire des travaux manuels !
Guidés par un des membres du staff, très sympathique, on s’est lancé dans la fabrication avec une 1ère étape de pliage.
En pleine création artistique

Puis on est passé à l’étape décoration.
L'oeuvre d'art, le porte bonheur chinois

Une bien fine équipe, mais on a bien rigolé (et donc oui, on porte les manteaux à l’intérieur, encore et toujours) !
L'équipe d'artistes

C’est donc au cours de cette activité fort ludique que j’ai fait la connaissance de mes compagnons d’aventures des jours suivants, Lukas et Heike (je garantie pas l’orthographe des prénoms…), jeune couple de hollandais vraiment super sympa.

Le Sichuan est une région de Chine connue et reconnue pour ses spécialités culinaires et sa gastronomie (en plus de leur poivre). On a donc décidé de découvrir cet aspect culturel plus en profondeur dans un cours de cuisine, très bien noté sur internet et proposé par notre auberge. Lukas travaillant dans des restaurants depuis plusieurs années, il avait déjà repéré l’activité avant d’arriver et avait une idée très précise de ce qu’il voulait tester. J’ai donc juste eu à me laisser guider et franchement ? C’est reposant de temps en temps !

Rendez-vous le 31 décembre à 14h. On a fait la connaissance de Lance, notre guide qui parlait un anglais parfait 🤩, en se dirigeant vers le marché du quartier. Marché dans lequel j’avais fait un tour la veille en me baladant en ville, mais avec un guide, ça change tout !
On a commencé avec des défis, un chacun. On s’est retrouvé avec un petit papier sur lequel une phrase en chinois nous permettait de commander un des aliments dont on allait avoir besoin pendant le cours de cuisine. Autant vous le dire, mon talent pour les langues a toujours été (et est toujours d’ailleurs) complètement inexistant !
En attendant le moment fatidique où j’aurais à prononcer mes 5 mots de chinois, on a commencé à explorer le marché et ses stands tous plus étonnants les uns que les autres.

A commencer par un légume qui ressemblait étrangement à un bâton.
A la découverte du marché et ses merveilles

Ou encore des légumes à l’air étrange mais familier en même temps.
A la découverte du marché et ses merveilles

Les nouilles de riz sous toutes leurs formes.
A la découverte du marché et ses merveilles

Les champignons, véritable institution dans le pays et élément indispensable des préparations locales.
A la découverte du marché et ses merveilles

Le petit en botte est particulièrement bon dans les hot pots, par contre les fils se coincent facilement dans les dents.

Sans oublier la viande. En Chine (et dans le reste de l’Asie d’ailleurs), rien ne se perd. Absolument toutes les parties des animaux sont mangées et donc sont vendues sur les marchés. On a par exemple pu voir des têtes de porcs fumées, oui, oui la tête entière, on voyait encore le groin, les yeux et les oreilles, mais en 2D, tout plat.

Sinon, les petits animaux sont souvent vendus entiers, comme par exemple ces lapins et poulets.
Lapin, poulet,... faites votre choix

Surpris, on a demandé à Lance pourquoi les lapins avaient encore leur fourrure aux pattes. Réponse ? Parce que ça indique la fraîcheur. Si la fourrure est blanche et propre, le lapin n’a pas été tué depuis longtemps et la viande est fraîche. Par exemple le lapin le plus à droite sur la photo (avec ses pattes toutes sales) n’était plus de la 1ère fraîcheur (ni 2ème d’ailleurs). Toute personne intéressée pour l’acheter quand même sait qu’elle peut en négocier le prix.

Puis on est arrivé aux défis ! Devant le stand bien garni d’une vendeuse de rouleaux de printemps (enfin à mis chemin entre le rouleau de printemps, la faritas et le kebab), je me suis retrouvée à bredouiller que j’en voudrais 3 s’il-vous-plait. A priori habitués au défi, son mari a commencé à nous préparer les galettes.
Fabrication en direct des galettes

Puis on a choisi notre garniture.
On choisit notre garniture

Et on a dégusté 🤤!
Et on déguste !

Directement du producteur au consommateur comme on dirait chez nous.

En arrivant devant le stand de raviolis, 2ème défi, en faire 20, aussi bien que possible pour notre repas du soir !
Les raviolis, préparés d'une main experte

Le challenge était de taille, à voir la dextérité de la vendeuse, cette façon de replier le ravioli demande pas mal de technique !

Puis, les raviolis en poche, on a continué à explorer ce monde assez merveilleux, des étoiles pleins les yeux !
Les merveilles du marché, le stand de raviolis

Entre deux arrêts pour répondre à nos (nombreuses) questions, on est tombé sur ça.
Une spécialité chinoise, les oeufs préservés

Intriguant hein ? Il s’agit d’œufs « préservés » ou « conservés ». Ces œufs, âgés de 6 à 18 mois 😱 (oui, oui), sont mis à tremper dans une substance (non identifiée) qui permet de les conserver pendant une longue période. Le principal effet est la formation d’une croûte autour (et qui au bout d’un certain temps remplace) la coquille. On en a acheté 1 pour goûter (oui, juste 1 et même en se le partageant à 3 on a pas fini, alors qu’on avait pris un des plus jeunes).

Une fois le dernier défi remplis (acheter du tofu), on s’est rendu en cuisine où on a rencontré le chef qui allait nous guider pendant notre découverte des méthodes de cuisine chinoises.
L'équipe de rêve en compagnie du chef

On s’est ensuite lancés dans la préparation des différents éléments des trois plats qu’on avait prévu de préparer :

  • Les aubergines sauce poisson, mais sans poisson (c’est l’odeur de l’assaisonnement qui fait penser à une sauce au poisson).
  • Le « mappo toffu », du toffu bouilli et une sauce au piment.
  • Le porc croustillant, des lamelles de porc sautées avec des légumes verts, à mi-chemin entre les épinards et la salade.

On a commencé par les aubergines qu’il fallait cuire en deux fois, d’abord les faire bouillir puis les faire revenir au wok en faisant la sauce.
Rester bien concentré, c'est la clé

Puis on est passé aux oignons nouveaux, une autre des bases de la cuisine chinoise, et tout le monde s’applique !
On se concentre et on découpe

Une fois les diverses préparations faites, on est passé à la cuisson et on a pu découvrir l’élément principal de la cuisine chinoise : le wok !
Tout est prêt en cuisine avant le cours de cuisine

On l’a vraiment utilisé pour tout et pour tous les modes de cuissons.
Pour cuire les aubergines à la vapeur :
Cuisson des aubergine pendant le cours de cuisine

Pour faire revenir le toffu, avant d’ajouter les éléments de la sauce :
Le mapo tofu étape 1 : bien saisir le tofu

Verdict ? D’après le chef on s’est plutôt bien débrouillé ! Et en voyant les plats, on était assez fiers de nous :).
Les aubergines sauce poisson étaient aussi belles que bonnes.
Les aubergines sauce poisson tout juste sorties du wok

Et même si je ne suis pas une grande fan du toffu, le mappo toffu était vraiment pas mal !
Le mapo tofu prêt à être dégusté

Une fois les plats cuisinés, on est passé à la meilleure étape : la dégustation ! Accompagné de petits gâteaux et de Baijo (un des alcools locaux) achetés sur le marché, on s’est régalé !
On a finalement quitté Lance à 20h00, après une après-midi bien remplie.
L'équipe de choc du cours de cuisine du sichuan

Lance nous a même commandé un taxi pour aller jusqu’à ma nouvelle auberge de jeunesse, dans un autre des quartiers de la ville où une soirée du nouvel an était organisée. Une fois sur place, il s’est avéré que la soirée n’était pas à l’auberge, mais dans un bar/boîte de nuit connu de Chengdu : le Jelly Fish Bar.

Après avoir joué au billard de l’auberge, on est partit en direction du fameux Jelly Fish Bar. Et on a rencontré la 1ère difficulté : aucun taxi disponible. Mais vraiment aucun ! Comme les chinois utilisent une application (dans le style Uber) pour réserver les taxis, ils étaient tous, soit déjà pris, soit déjà réservés quand ils nous passaient devant. Finalement, un papy au volant de sa cariole est passé et s’est arrêté. Grâce à un groupe de chinoises qui passait par là on a réussi à négocier qu’il nous amène jusqu’au Jelly Fish Bar. On s’est bien marré, sa cariole brinquebalante se faisant doubler à droite à gauche par toutes les voitures pendant qu’on était trimbalé à l’arrière sur des bancs à la stabilité douteuse (en atteste le flou de la photo).
En chemin pour la soirée du nouvel an dans un moyen de transport inatendu

Mais nos aventures étaient loin d’être finies ! Une fois arrivés à l’endroit où Maps Me indiquait le Jelly Fish Bar, et après avoir laissé notre chauffeur repartir, on s’est rendu compte qu’il s’agissait du Jelly Fish 2, alors que la grosse soirée du nouvel an était prévue au Jelly Fish 1. Haaaaaaa…

Sans se laisser abattre, on s’est replié sur un bar belge où on a trouvé des places au bar et on a commencé notre soirée du nouvel an !
La bière du nouvel an

A minuit pile en Chine (il était donc 18h en France), j’ai eu le plaisir (et la bonne surprise) d’avoir un appel de mes parents pour me souhaiter la bonne année, en prenant en compte le décalage horaire, et sans se tromper ! 2ème bonne surprise quand ils m’ont dit payer la bouteille de bulles si j’en trouve une (c’était ça le vrai challenge). Le temps de demander au patron du bar, qui, chose étonnante, en avait au moins une en stock (et au frais !), de négocier le prix, on a pu trinquer à la nouvelle année, presque comme à la maison.
La coupe de l'aventure le soir du nouvel an

Finalement, ayant sympathisé avec une des serveuses du bar, elle nous a proposé de venir avec elle au Jelly Fish 1 pour finir la soirée. Elle nous a commandé (et payé) un taxi jusqu’au bon endroit et on l’y a retrouvé (non sans un moment de battement quand on a pas compris que le chauffeur nous disait qu’on était arrivé).

Compte tenu du prix de l’entrée au Jelly Fish, on s’est rabattu sur la boite d’à côté où nos nouvelles amies se sont occupées des négociations. Et oui, il n’y a pas d’entrée à payer dans la majorité des boites chinoises, par contre il faut payer pour la table et les boissons. Compte tenu du prix qu’on a payé, je pense qu’elles avaient sacrément bien négocié (et bien mieux que tout ce qu’on aurait pu faire). Une fois à l’intérieur, blindé, on a eu notre table, rapidement couverte de bouteilles de bière et on a découvert la scène pour danser, assez étrange, elle bougeait avec un effet ressort au rythme de la musique, obligeant tout le monde à sauter en même temps. Sympathique, mais rapidement fatigant et pas très varié comme style de danse.
Nos nouvelles amies du Nouvel An

Finalement, c’est après une super soirée du nouvel an, pleine de rebondissements, que je suis rentrée me coucher à 6h30 le lendemain matin. Le temps de récupérer de ces folies nocturnes, je suis restée à Chengdu 2 jours de plus avant de reprendre ma route vers l’est et les montagnes sur la route du Tibet.

Reporter infiltré – Le tour organisé chinois : La croisière sur le Yang-Tze

Le bateau de croisière

La croisière de rêve sur le fleuve Yang-Tze.

Du 26 au 28 Décembre.

Par Sophie – Le 15 août – Toujours à Houay Xay où la vie se passe tranquillement, au même rythme que les locaux.

Après le teasing que j’ai fait ces derniers jours sur cet article, j’espère qu’il va être à la hauteur de vos attentes !

Mais, pour ceux qui liraient de façon décousue les différents articles, voici un petit résumé des épisodes précédents :
Arrivée à Chengdu dans le Sichuan, j’ai déposé mon passeport au Public Security Bureau pour étendre mon visa d’1 mois et continuer à explorer la Chine, pays exigeant et perturbant mais magnifique. Devant récupérer mon passeport une semaine plus tard, le 29 décembre, j’ai décidé de revenir sur me pas et d’explorer la région à l’ouest de Chengdu. Je suis donc allée passer noël à Chongqing, la ville montagne sur les rives du fleuve Yang-Tze.
C’est à Chongqing que j’ai réservé une croisière de 2 jours sur le Yang-Tze qui devait me conduire à Yichang avant de reprendre un train pour rentrer à Chengdu, récupérer mon passeport et continuer mon voyage.

Réserver la croisière en elle même aura été difficile, même à l’auberge de jeunesse où j’ai passé noël le staff ne parlait quasiment pas anglais. Après une bonne demi-heure de discussions avec des questions et des réponses plus ou moins à côté de la plaque j’ai fini par réserver une croisière de 2 jours / 1 nuit entre deux villes inconnues sur le Yang-Tze. Apparemment, décembre est la saison touristique basse et les départs des bateaux sont moins fréquents à cette période de l’année. Aussi renseignée que possible, je me suis préparée à un pick-up à mon auberge avant le lever du soleil à 6h30 du matin, sous la pluie le 26 décembre.

C’est en arrivant au départ du bus qui devait nous amener au bateau que j’ai compris mon erreur. Pas de croisière de luxe sur un bateau avec cabine privée et balcon (le fait qu’on ne me demande pas la classe de la cabine aurait dû me mettre la puce à l’oreille, mais bon…), non, je me suis retrouvée dans un tour organisé pour la classe moyenne chinoise. Si si, vous savez, les mêmes que ceux qu’on voit, se déplaçant en troupeau, s’arrêtant tous en même temps pour prendre la même photo et qui même à l’étranger mangent dans des restaurants chinois.

Vous les visualisez ?

Vous en avez forcément croisé sous la Tour Eiffel, au Louvre, sous l’Arc de Triomphe, devant la fontaine de Tréville ou au Colisée, sur les Ramblas ou autour de Big Ben.

Bref, c’est pas ça qui manque en Europe ! Passé mon moment de désespoir et sans pouvoir complètement oublier mon appréhension sur l’état du bateau, j’ai quand même eu une révélation : j’allais pouvoir étudier un groupe de touristes chinois depuis l’intérieur 🤩🤩🤩!
Compte tenu de ce que j’avais pu observer depuis mon arrivée, leur comportement en Chine est assez similaire à leur comportement à l’étranger.

J’ai donc décidé d’écrire en direct ce qui allait m’arriver et de donner mes impressions à chaud. Voici donc le reportage en direct de ces deux jours d’aventures « à la chinoise ».

Le voyage organisé Chinois – Croisière sur le Yang-Tze – Jour 1

Prête pour le départ

Départ 8h30 du mat’, et l’organisateur fait l’appel. Il a dû cocher mon nom sans m’appeler (en même temps, il est bien embêté pour le prononcer !) parce que j’ai rien entendu qui ressemblait de près ou de loin à mon nom pendant l’appel.

Le bus démarre, toujours pas de chauffage donc on garde les manteaux…
Et puis c’est le début de la vidéo avec les règles de sécurité. Et pour le coup c’est violent. Ils passent un montage avec des images filmées à l’intérieur de bus pendant des accidents. J’ai pas trop compris la finalité, parce que vu la violence des chocs, même avec leur micro-ceinture ventrale attachée, tout le monde serait mort…

Tout le monde dort 1h puis le guide prend le micro (volume beaucoup trop fort et écho dans le fond du bus) et commence à expliquer le déroulement de la journée (… en chinois bien sûr…). Au bout d’un moment il se tait (enfin) et à 10h15, 1er arrêt dans la ville de Chanshou. Plutôt mignon, ils ont rénové 3 rues comme dans l’ancien temps (enfin je pense parce que j’ai pas vraiment compris les explications, mon chinois est assez limité).
Visite d'une ville en faisant route vers l'embarcadère

Entre temps le guide, qui est bien décidé à ne pas me perdre, me colle au train et s’assure que je suis le mouvement. Après avoir remonté les 1,2km de rue, on tourne à droite, direction le restaurant pour le repas de midi (il est 10h50). Il faut être aux bus à 11h25. Chacun a son numéro de groupe et s’assoie à la table correspondante. Je suis donc dans le groupe 4.

Je fais la connaissance de mes voisins, assez intrigués, et comme une grand-mère baragouine 2/3 mots d’anglais ils savent maintenant que je viens de France et que je voyage pour 3 mois (oui, j’ai un peu l’impression de vivre dans Lost in Translation par moment).

En tout cas on est dans le typique chinois !
Repas de midi

A la fin du repas, rayon de soleil, on vient me parler. Elle vient de Singapour et parle un anglais parfait. Si jamais j’ai besoin d’aide pour une traduction, je n’hésite pas.
Merci 😃 !

11h15, le guide sonne le rassemblement et on est repartit dans le bus direction la prochaine destination.

13h, nouvel arrêt de quelques minutes dans une station service. Pause toilette pour ceux qui veulent avant de repartir pour 2h30 de route (dixit le guide qui est venu tout spécialement me l’expliquer en Anglais). Je suis contente, j’ai trouvé des petites madeleines !
Les petits en-cas pour la route

Je suis parée pour la suite de mes aventures.

14h30, le guide passe voir tout le monde. Il y a des sorties qui ne sont pas inclues dans le prix de la croisière (déjà horriblement chère) donc si on veut aller à la cité blanche ou faire un tour en bateau le lendemain matin, il faut payer en plus. Et pas quelques dizaines de yuans. La cité blanche c’est 120¥ et le bateau du lendemain, 180¥…

Finalement c’est ce qui m’agace le plus. C’est jamais totalement clair. Tu ne sais jamais ce qui est inclus et surtout ce qui ne l’est pas. J’ai essayé de poser toutes les questions que j’ai pu quand j’ai réservé, mais la fille de l’auberge galérait grave avec l’anglais…

En tout cas, j’ai mon numéro de cabine, la 328, et normalement on embarque dans 30min ! Affaire à suivre quand j’aurais découvert le bateau et ma cabine bien sûr !

Eh ben j’ai pas été déçue. C’est tellement pourri que ça en est risible. Du coup, j’ai juste éclaté de rire !

Voilà le bateau :
Le bateau de croisière

Et attention, roulement de tambours, voilà la cabine. Parfaitement dégueulasse et encore moins confortable que le pire des hostels où j’ai dormi ces 3 derniers mois…
La cabine grand luxe dans le bateau de crosière

Oui, oui, c’est bien des lits de camps !

La cabine grand luxe dans le bateau de crosière

Autant dire que je viens de faire une croix sur la douche jusqu’à demain soir.

En fait ce qui est dommage avec la Chine c’est qu’on a jamais de bonnes surprises. C’est systématiquement l’inverse. C’est jamais à la hauteur, surtout quand c’est moyennement cher.

Bref, je vais me faire un plaisir de laisser un commentaire qui va bien pour que d’autres aient conscience d’où ils mettront les pieds. Et la prochaine fois, j’appliquerai la leçon que j’ai déjà apprise : « il vaut mieux savoir où on met les pieds » !
A Fenghuang [Avant de réserver la croisière, j’avais hésité entre la croisière et 2 nuits à Fenghuang, une des plus belles villes de Chine apparemment, avant de me décider pour le Yang-Tze], c’était un peu galère d’y aller, mais l’hotel était top et j’avais plus qu’à me trouver une balade en bateau de quelques heures pour le repas du soir. Enfin, ce qui est fait est fait. Finalement je suis plutôt contente d’avoir pris le tour qui se termine demain à 20h !

Voyons le bon côté des choses, personnes n’a sourcillé au moment d’accepter mon reçu à la place de mon passeport et il y a un micro balcon d’où la vue sur le fleuve est plutôt cool 😊.
Le fleuve Yang-Tze

Quand j’ai voulu explorer le bateau, j’ai failli déclencher toutes les alarmes… Je cherchai juste une salle avec un bar pour me consoler en m’offrant un verre. Eh ben, pas possible !

La salle commune n’est ouverte que pendant le temps des repas et verrouillée avec un énorme cadenas le reste du temps. Et quand je suis arrivée en bas, j’ai trouvé l’équipage en train de manger. L’une d’entre eux s’est précipitée pour savoir ce que je voulais. Heu… rien, je fais juste un tour. Face à son air mi-réprobateur, mi-surpris, je suis donc retournée dans ma cabine et j’ai fait une sieste ! Pas grand chose d’autre à faire et comme il fait froid dans tout le bateau, se blottir sous la couette était encore la meilleure option !

A 18h30, le guide est venu taper à ma porte : « Hello, diner ». Je suis donc allée manger avec les autres, ce qui m’a permis de trouver la salle commune (c’était bien la salle verrouillée avec l’énorme cadenas que j’ai repéré lors de ma « balade » de l’après-midi)…

Une fois le repas du soir terminé, j’ai suivi quelques minutes mes compagnons du groupe 4 qui commençaient à quitter le bateau.

Ne voulant pas rejouer le cirque du papier à la place du passeport, je suis sagement retournée dans ma cabine où j’ai été assaillie par une odeur infecte de tabac. La chambre d’en-face, pleine de chinois, apparemment célibataires, était tellement pleine de fumée qu’elle a fini par arriver dans la mienne.

Pour essayer d’évacuer cette puanteur (les cigarettes chinoises ont vraiment une odeur particulièrement atroce), j’ai allumé la ventilation. Et double bonne surprise : non seulement ça a permis de faire refouler l’odeur de cigarettes, mais en plus elle était en mode chauffage pour la nuit !

C’est quand même avec le coeur un peu serré que j’ai vu le paquebot de luxe quitter le quai vers 21h. Je ne sais pas trop ce que j’ai raté quand j’ai réservé ma croisière mais a priori on a eu un gros moment d’incompréhension avec la fille de l’auberge…

En tout cas, je suis prête pour la nuit et l’autre bonne nouvelle c’est que j’ai la cabine pour moi toute seule !
Les lumières sur la rive du fleuve

Le voyage organisé Chinois – Croisière sur le Yang-Tze – Jour 2

2ème jour, 6h30 du mat’, 1ère annonce au micro… Autant pour la grass’ mat’ ! Puis à 7h, le guide toque à ma porte « Hello, breakfast ». Merci mais non merci, je suis retournée me coucher, n’ayant de toute façon pas payé pour l’excursion de 9h, pas besoin de se stresser.

J’ai donc paisiblement fini ma nuit jusqu’à 9h30 quand le bateau est arrivé à son arrêt suivant et que les personnes inscrites sont montées sur un petit bateau en direction d’un point de vue dans un des affluents du Yang-Tze.

Ils étaient de retour 2h plus tard, on est repartit et c’était l’heure du repas de midi précédé de l’habituel « Hello, lunch », à ma porte.
Le couloir vers la salle commune pour le repas

En route pour le repas de midi !
Repas de midi

Il faut au moins leur rendre ça, la nourriture était pas mal et il y en avait largement assez !

En sortant du réfectoire, le guide m’interpelle « Hello » (il doit croire que c’est mon prénom…) pour m’expliquer qu’on va arriver à Yichang à 16h, monter dans un bus et aller jusqu’au barrage des 3 gorges pour une visite avant d’aller visiter un temple. La fin du tour est donc prévue à Yichang à 20h30. Et là, oh joie, oh bonheur intense, mon auberge n’est qu’à 600m de l’endroit où le bus nous déposera.

En attendant je suis retournée tuer le temps dans ma cabine, ne sortant le bout du nez que le temps de faire des photos des rives assez spectaculaires du fleuve (c’est quand même pour ça que j’ai fait la croisière à la base !).
Les berges du fleuve le long des gorges

Puis on a tous embarqué dans un bus avec armes et bagages.
Le bus en direction du site du barrage

Arrivés à l’entrée du site des 3 gorges, il a fallut tout décharger (même les valises) pour passer un n-ième portique de sécurité (ça en fait un sacré paquet depuis que je suis arrivée en Chine et j’ai toujours mon briquet, mon couteau, ma pince multi-usage… Bref je sais pas trop ce qu’ils regardent !).

La visite du barrage s’est plutôt bien passée. Sous la pluie et dans le froid quand même. Mais c’est assez impressionnant.
Une des écluses du barrage sur le Yang-Tze

Ils ont vraiment détruit un site naturel magnifique, mais il faut reconnaître que ça envoie du pâté !
Le barrage sur le Yang-Tze

Et encore plus vue d’en bas !
Le barrage sur le Yang-Tze

Puis tout le monde est remonté dans le bus, direction le temple de Shen Luo, ministre et poète d’un des 7 royaumes il y a plus de 2000 ans, il s’est suicidé en se jetant dans la rivière quand son royaume a perdu la guerre. Apparemment il est resté célèbre en Chine et tous les enfants apprennent ses poèmes. Le La Fontaine local quoi !
Un temple dans la nuit

Honnêtement, ça aurait été plus sympa de faire la visite de jour, mais bon, c’est comme ça… L’organisation à la chinoise !

Nous voilà de retour dans le bus. Direction Yichang cette fois-ci et mon auberge, au chaud !!!

Petit bilan à chaud du voyage organisé chinois !
Du point de vue de l’efficacité, disons que pour des chinois ils s’en sont pas trop mal sortis et c’est vrai que j’ai vu plus de site d’intérêt en 2 jours que toute seule en 1 semaine.
La nourriture était pas mal, mais le bateau vraiment pas à la hauteur. Le fait qu’il faille payer les excursions en plus est aussi prodigieusement agaçant, le comble étant que même pendant les excursions qui étaient comprises dans le prix du billet, il a fallu payer un supplément (certes, 10¥ chacune, mais c’est pour le principe, quand c’est inclus, c’est inclus. Et puis il n’y a pas le choix, donc si ça avait été plus cher, on aurait dû payer quand même…).

Globalement, la croisière est beaucoup trop chère pour la qualité du service et les prestations. Le fait de ne pas parler Chinois n’aide pas, surtout pour les explications pendant les visites qui ne sont données qu’en Chinois.

Finalement, cette expérience démontre assez bien la théorie suivante avec la Chine : on est systématiquement déçu par quelque chose de moyennement cher. Et ça s’est vérifié de nombreuses fois, dans les restaurants, les activités et là la croisière.
Quand le prix est très bas, on ne s’attend pas forcément à grand chose, donc il y a de bonnes chances d’être agréablement surpris et pour les prix suffisamment élevés pour qu’une majorité d’occidentaux soient les seuls à pouvoir se le payer, le service est à peu près la hauteur de nos standards. Le vrai problème avec les prix intermédiaires c’est qu’ils sont abordables pour la classe moyenne chinoise et donc offrent un niveau de prestation chinois.

Bon au final, j’ai pas vraiment de regrets. L’expérience s’est avérée plutôt intéressante et pas si terrible ! Et puis j’ai discuté avec une australienne qui elle va faire la croisière de luxe pendant 4 jours, ce qui lui coûte 300$ US et je ne pense pas que j’aurais mis ce prix dans ma croisière de toute façon. Maintenant que je le sais, je prévoirai le budget qui va bien et je reviendrai faire la croisière, version luxe avec un bar sur le bateau, une prochaine fois 🙃!

Depuis, j’ai eu le temps de réfléchir à l’organisation de la société chinoise et il y a une chose qui m’a vraiment surprise et qui explique le concept et la rigidité des tours chinois : au quotidien, ils ne prennent aucune initiative. Il y a en permanence un panneau, une annonce, une convention sociale ou un mouvement de groupe qui leur dit quoi faire. Du coup, quand j’ai décidé de me balader sur le bateau ou quand on a visité la ville et que j’ai eu envie d’aller voir ce qui se passait en dehors de la rue principale, ça les a vraiment surpris. Très peu de chinois se déplacent tous seuls, ils préfèrent rester en groupe et se comporter comme les gens autour d’eux (je soupçonne que ça soit en partie à cause de la politique répressive menée par le gouvernement depuis la destitution de l’empereur, personne ne veut attirer l’attention sur lui dans un régime totalitaire, ça a rarement des conséquences positives). J’imagine donc leur surprise quand j’ai fait tout l’inverse, cherchant autant que possible à échapper au groupe et ses contraintes.

En tout cas, c’est quand même un peu déçue que j’ai terminé cette croisière, clairement pas à la hauteur de mes espérances en ce noël 2019. Espérons que j’aurais un peu plus de chance et de discernement l’année prochaine !

Chongqing, Noël dans la ville montagne.

Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Chongqing, Noël dans la ville montagne.

Du 23 au 26 Décembre.

Par Sophie – Le 12 août – A Houay Xay où la boue et l’humidité font maintenant parties du quotidien, avec les difficultés logistiques associées.

Délestée de mon passeport pour la semaine, je dois vous dire que j’ai vraiment pris soin du papier officiel, seule preuve que j’avais le droit d’être en Chine, en attendant de récupérer mon passeport, j’ai décidé d’aller me promener et je suis donc allée visiter Chongqing (à prononcer chong-chine, mais sans trop insister sur le « e » à la fin), qu’on appelle la ville montagne.

A 1h de bullet train (le TGV local) de Chengdu, la voie ferrée sur cette partie du pays est ma préférée. Le train trace sa route dans les montagnes et traverse des vallées magnifiques (et recouvertes de neige à cette période de l’année) avant de s’engouffrer dans des tunnels successifs.

Chongqing a été construite dans une vallée encaissée à l’endroit où la rivière Jialing se jette dans le fleuve Yang Tze. Les immeubles sont construits à flan de montagne et les routes permettent d’accéder aux bâtiments par en haut, puis de descendre une 20aine d’étages avant de rejoindre une autre route en bas du même immeuble.
Assez déroutant au début !
Balade dans les rues de Chongqing

Autre particularité de la ville, le taux d’humidité et les nuages qui semblent ne jamais disparaître et qui couvrent la ville d’une brume perpétuelle, en tout cas j’ai pas vu un bout de ciel bleu pendant les trois jours que j’y ai passés. L’effet de cette brume sur les berges du fleuve Yang Tze avec la ville qui s’étend dans la vallée est assez époustouflant.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Par contre, on sent que la ville est en pleine rénovation avec des travaux partout et de vieux immeubles qui menacent de s’écrouler à tout moment.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Le contraste avec le nouveau quartier commercial et des affaires est saisissant.
Soirée dans le centre de Chongquing au milieu des grattes ciels

Arrivée en ville, j’ai pu admirer le paysage dès la sortie du métro, dont la plupart des stations sont construites en hauteur avec une vue imprenable sur le fleuve.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Puis je me suis installée dans ma 1ère auberge, pas très bien située mais à l’organisation assez marrante due aux particularités géographiques de la ville. Avec les bâtiments construits sur les pentes de la montagne, l’accès à l’immeuble de l’auberge se fait, depuis la route, par le 3ème étage. Il faut ensuite descendre, ce qui donne l’impression que les pièces sont en sous-sol alors qu’elles sont en réalité au 2ème étage. Bref, une organisation assez perturbante au début.
C’est sur une très bonne nouvelle que je suis allée me coucher : j’ai appris ce soir-là que j’allais être tatie ! Comme j’écris cet article avec presque 8 mois de retard, mon adorable nièce, Julie, a depuis fêté son 1er moisiversaire 😍😍😍, mais j’étais tellement contente quand j’ai appris la nouvelle qu’un des employés de l’auberge a fini par venir me demander de parler un peu moins fort au téléphone dans la salle commune (il était déjà 22h30 en Chine et certains clients dormaient déjà), confuse, mais quand même toute contente, je suis allée me reposer.

Le lendemain je suis partie explorer la ville, à pied, sous un ciel d’un gris profond, qui rappellera sûrement Bruxelles à certains d’entre vous.
Balade dans les rues de Chongqing

J’ai commencé par me rendre au parc Pipashan, sur les hauteurs de la ville et dont le 1er jardin est dédié aux bonzais.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Certains, en pleine fleuraison étaient vraiment magnifiques.

Et il y en avait pour tous les goûts.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Comme d’habitude, l’intégralité des explications étaient en Chinois, mais ça n’empêche pas d’apprécier.
Puis en arrivant tout en haut du parc, j’ai pu voir la ville en contre-bas (enfin à travers la brume en tout cas) et c’est assez impressionnant.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

En se concentrant on distingue les différents niveaux de bâtiments et s’il y a des jours de ciel bleu, la vue doit vraiment être incroyable.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Puis j’ai commencé à redescendre vers la ville, de l’autre côté de l’entrée principale et je me suis évidemment perdue. J’ai, comme à mon habitude, commencé à descendre l’escalier le plus pourris que j’ai trouvé sur mon passage et je me suis retrouvée à marcher sur un petit chemin boueux derrière des maisons, apparemment construites il y a un bon bout de temps.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Rassurée par la présence de motos et voitures (indiquant qu’une route plus importante ne devait pas être loin et rejoindre la civilisation), j’ai continué mon chemin, trouvé la route et continué ma descente vers les berges du fleuve Yang Tze. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le mur qui protégeait le parc autrefois a été construit il y a longtemps, ou que les arbres se plaisent particulièrement dans ce climat humide et froid.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Après une longue descente jusqu’à la rivière en bas de la colline, j’ai profité de la balade sur les berges du Yang Tze, parfois parfaitement aménagées.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

D’autres fois beaucoup moins et j’ai dû par moment avancer sur le bord de la route, entreprise toujours périlleuse en Chine compte tenu du trafic et des conducteurs. Mais en tout cas, le Yang Tze est vraiment impressionnant.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

De même que les ponts qui permettent aux voitures et camions, toujours plus nombreux, de se rendre d’une berge à l’autre du fleuve.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Puis je suis rentrée changer d’auberge pour une autre, plus proche du quartier animé de la ville et qui faisait agence de voyage. Pourquoi ? Pour organiser mon cadeau de Noël !
J’ai décidé de m’offrir 3 jours de croisière sur le fleuve Yang Tze entre Chongqing et Yichang avant de reprendre le train (pour la 3ème fois sur cette route) pour Chengdu et récupérer mon passeport avec mon nouveau visa. Ayant cherché sans succès une agence de voyage en ville, mes quelques tentatives se sont heurtées à la barrière de la langue et de Google Trad, j’ai finalement décidé d’aller dans une auberge de jeunesse qui proposait également la vente de tickets pour les croisières.

Je vous raconterai ça dans le prochain article, mais la discussion (et la croisière qui s’en est suivie) détient à ce jour (oui, oui, même 8 mois plus tard) la palme des moments « lost in translation » et si l’expérience sur le fleuve aura été intéressante, elle ne correspondait clairement pas à ce à quoi je m’attendais.

Mais, à ce moment-là, nageant dans le bonheur de l’ignorance, je suis sortie de l’auberge, ravie d’avoir trouvé mon cadeau de Noël de moi à moi-même et de partir le surlendemain pour 2 jours de croisière. Je suis donc allée fêter Noël en ce 24 décembre au soir.

J’ai commencé par retourner dans le quartier des affaires et du shopping, animé en soirée et où les décorations de la ville n’avaient rien à envier aux villes Européennes.
Même en Chine on célèbre noël, en tout cas son volet commercial !

La foule était même presque digne d’un marcher de noël chez nous.
Soirée dans le centre de Chongquing au milieu des grattes ciels

Au début j’ai pas trop compris toutes ces célébrations autour de Noël alors qu’une infime partie de la population chinois est chrétienne. Puis j’ai réalisé que tous ces gens faisaient du shopping. Noël, en Chine, est l’occasion de soldes monstrueuses avec des magasin ouverts jusqu’à tard dans la soirée 🤩. L’idée de faire des achats était tentante, mais mon sac étant déjà bien plein, j’ai préféré m’abstenir, j’avais de toute façon acheté les quelques affaires chaudes qui me manquaient encore à Chengdu.

J’ai donc traîné dans quelques enseignes connues avant d’aller manger. J’ai trouvé un restaurant qui avait l’air plutôt sympa avec une serveuse très empressée qui m’a fait m’asseoir à une table et m’a donné le menu… Uniquement en Chinois bien sûr ! Comme elle ne parlait pas un mot d’anglais (ça aurait été trop simple), elle est allée chercher ses enfants (j’ai donc supposé que j’avais affaire à la patronne) et ils ont commencé à essayer de me donner la liste des plats. Ils étaient plutôt mignons et ils ont fait de leur mieux, mais sans succès. J’ai donc fini par choisir du riz (valeur sûre), un plat avec des légumes et de la viande qui avait l’air bon et des raviolis.
Un repas de noël loin des traditions et de la maison

Pour le riz, j’ai pas été déçue (et il y avait la quantité), par contre, l’échec de la soirée ça a été le plat de viande qui s’est avéré être du foie. Et autant je ne suis pas très difficile avec la nourriture, autant le foie (quand c’est pas du foie gras bien sûr), j’ai du mal. J’ai donc picoré les légumes et malgré tous mes efforts pour finir mon assiette, je me suis résignée à laisser la fin de mon plat.

Et les raviolis ?

Ils sont arrivés tellement tard, que j’étais déjà au comptoir en train de payer… Et comme avec la portion de riz qu’on m’a servie, j’avais plus faim, ils les ont renvoyés en cuisine.

Une soirée sympathique, mais il faut reconnaître l’échec culinaire et gustatif. Je dois bien avouer que j’ai eu un pincement au cœur en imaginant la table bien remplie des noëls en famille à la maison ! Le prix de l’aventure.

Petit moment ironique en sortant du restaurant quand j’ai découvert les rues pleines de personnes portant des gilets jaunes. Non pas pour une manifestation, impossible en Chine, mais pour s’assurer qu’il n’y ait pas de problème avec la foule, par ailleurs beaucoup trop occupée à faire les boutiques et à manger, en cette soirée de Noël… Mais des unités entières montaient quand même la garde, bien en ligne et dos-à-dos (on est jamais trop prudent) dans les avenues du centre commerçant de la ville.

La partie vraiment drôle, enfin presque ? Les groupes entiers de ces « gilets jaunes » en train d’attendre leur tour pour prendre la relève, entassés en groupes, clairement frigorifiés dans l’humidité de la nuit.
Je sais pas ce que le gouvernement chinois pouvait bien craindre ce soir-là à Chongqing mais dans certaines rues, il y avait plus d’agents en gilet jaune que de badauds.
Les gilets jaune chinois parcourent les rues pour garantir la sécurité le soir de Noël

Une bonne surprise m’attendait en rentrant à l’auberge où la salle commune avait été décorée pour Noël et où un israélien plutôt sympa était arrivé. On a discuté autour de quelques bières avant de se joindre à un groupe d’étudiant asiatiques dont une malaisienne déchaînée au karaoké ! On a joué aux cartes le reste de la soirée avant d’aller se coucher.
Même à l'auberge de jeunesse on fête Noël

Reposée après une nuit confortable dans un dortoir où chaque lit était isolé des autres par des cloisons en bois et un rideau, je suis repartie explorer la ville, toujours aussi impressionnée par le fleuve et les immeubles immenses. Pour ma balade du jour, j’ai décidé de retourner sur les rive du fleuve et d’aller jusqu’au port. Au début, j’espérai bien partir de Chongqing pour ma croisière, mais en cette période de l’année, à la basse saison, aucun départ n’était prévu et je devais être de retour à Chengdu le 29 sans faute pour récupérer mon passeport et mon visa ou dans le pire des cas, récupérer mon passeport et quitter le pays.

La météo ne s’était pas arrangée, et j’ai rejoint les rives du fleuve où les anciens quartier, pas encore reconstruit s’étendent sur la pente, assez abrupte.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

J’ai finalement atteint le port, très impressionnant, bien que l’immense bâtiment devant bientôt servir de terminal et d’hôtel, toujours en cours de construction n’était pas encore ouvert, j’ai dû faire le tour pour accéder aux quais et trouver un point de vue sympa.
Le port à la pointe de l'île où la rivière Jialing se jette dans le fleuve Yangtze

Sous une humidité froide, j’ai continué mon exploration de la zone, partiellement accessible à cause des travaux, mais qui sera vraiment immense une fois terminée.
Le port à la pointe de l'île où la rivière Jialing se jette dans le fleuve Yangtze

Finalement, à la tombée de la nuit, le coucher de soleil complètement caché par les nuages, les lumières des bateaux de croisière et du nouveau quartier des affaires en construction de l’autre côté du fleuve ont commencé à s’allumer.
Le port à la pointe de l'île où la rivière Jialing se jette dans le fleuve Yangtze

J’ai continué à me balader le long de la rivière Jialing, qui se jette dans le fleuve Yang Tze au niveau du port, en direction du « Hongyqdong Folk Custom Center », zone commerciale sur le bord de la rivière, construite en suivant l’architecture traditionnelle de cette partie de la Chine et hébergeant des magasins et restaurants proposant des spécialités de toute la région.

Il est assez difficile de trouver des bâtiments vieux de plus de 20 ans en Chine, à part pour l’héritage historique du pays comme la Grande Muraille et les palais. Les villes sont en perpétuelles construction et dès qu’un immeuble ou une maison commencent à vieillir, ils sont tout simplement détruits et remplacés par un autre bâtiment, au look pas forcément plus moderne cela-dit.
Finalement, ça fait assez peu de temps que la Chine a compris l’intérêt touristique de son patrimoine, et je parle ici de tourisme interne à la Chine, j’ai appris quand j’étais à Shanghai, que tous les chinois que l’on voit dans le monde représente à peine 3% de la population…
Oui, oui, moi aussi j’ai été surprise, on a l’impression qu’ils sont partout pourtant !
La principale conséquence de cette prise de conscience, c’est la création dans les villes chinoises de « centre historique », zones qui ont été construites récemment pour ressembler aux constructions traditionnelles. Alors oui, c’est aussi faux que ça en a l’air, mais finalement, ça fait aussi partit de leur héritage.

La zone de Hongyadong à Chongqing est un très bon exemple de cette tendance. Elle a été construite avec une vue magnifique sur la rivière Jialing et le quartier des affaires en plein développement de l’autre côté de la rivière.
La rivière Jialing

Comme partout en Chine, l’éclairage est un peu tape-à-l’œil mais le labyrinthe d’escaliers et les différents niveaux aux thématiques différentes font de la zone un endroit plutôt sympa où se balader.
Hongyadong, quartier reconstruit à l'image des habitations traditionnelles qui longeaient la rivière

Les échoppes avec des produits traditionnels de la région donnent assez envie de s’y arrêter et parfois de tester la nourriture proposée (pas toujours, j’avoue).
Hongyadong, quartier reconstruit à l'image des habitations traditionnelles qui longeaient la rivière

Une tendance à l’exagération s’est quand même fait sentir quand j’ai découvert des marionnettes pirates, grandeur nature dans des scènes tout à fait digne de Disney Land en remontant les escaliers ! Mais la vue sur les toits et la rivière valait la visite et la bonne centaine de marches pour rejoindre le niveau de la rue.
Hongyadong, quartier reconstruit à l'image des habitations traditionnelles qui longeaient la rivière

Sur le chemin du retour vers l’auberge, j’ai pu admirer encore une fois le paysage urbain sur les rives du fleuve avant d’aller dormir.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Le lendemain, je me suis levée à 5h30 du matin pour être prête pour mon pick-up à 6h30 du matin, pour m’embarquer pour une croisière de rêve sur le Yang Tze (…).

Chengdu, royaume des pandas, le temps de renouveler mon visa.

Des pandas au centre de conservation des pandas

Chengdu, capitale du Sichuan, visite de la métropole aux portes des montagnes.

Du 21 au 23 Décembre.

Par Sophie – Le 6 août – Toujours à Houay Xay et la saison des pluies est (enfin) arrivée.

Chengdu, capitale du Sichuan, région de la Chine aux portes des montagnes et du Tibet, est connue pour deux choses : la cuisine traditionnelle du Sichuan, et notamment l’utilisation intensive du poivre du Sichuan, et les pandas.
On y trouve aussi des centres commerciaux géants, des tours operators pour le Tibet et surtout le Public Security Bureau ou PSB pour les habitués.
Pourquoi le PSB ? Pour faire renouveler mon visa bien sûr. Ceux d’entre vous qui m’ont lue et entendue me plaindre de la Chine ne comprendront pas, mais oui, j’ai passé 2 mois en Chine, de mon plein gré et pour ça j’ai même dû passer une journée entière à courrir dans toute la ville pour rassembler les papiers nécessaires pour renouveler mon visa touriste.

Ayant passé la frontière depuis la Russie le 30 novembre, je devais quitter le pays dans les 30 jours, soit au plus tard le 29 décembre. Après m’être renseignée sur internet, je savais qu’il fallait que je demande mon renouvellement de visa suffisamment à l’avance pour ne pas dépasser la durée de validité de mon visa en cours, mais pas trop tôt non plus pour ne pas perdre de jours sur mon nouveau visa (qui commence le jour de récupération du passeport).

Autre problème logistique qui m’a occupée un moment ? Dans quelle ville faire mon renouvellement. Parce que renouveler mon visa ça voulait principalement dire que mon passeport (et moi avec) allait être immobilisé au même endroit pendant une bonne semaine. Et une semaine au même endroit, quand ça fait quelques mois qu’on bouge tous les quelques jours, c’est long ! J’ai donc choisi Chengdu, grande ville avec pleins d’activités possibles et la possibilité d’organiser des excursions dans la région.
Je suis donc arrivée à Chengdu le 20 décembre dans la soirée et le lendemain, j’avais une quête à mener à bien : faire renouveler ce fichu visa. Ma marge de manoeuvre ? Inexistante. Déjà parce que sinon ça aurait été trop facile (et avec la perspective de se faire expulser de la Chine, il y avait de l’enjeu), et ensuite parce que pour faire renouveler un visa en Chine, il faut se faire enregistrer et avoir une adresse dans la ville dans laquelle on dépose la demande de renouvellement. J’ai donc dû attendre d’arriver à Chengdu (ce qui m’a pris un peu de temps) pour rassembler les derniers papiers.
D’ailleurs, cette histoire d’enregistrement m’a laissée perplexe un moment. J’ai fini par trouver un site internet qui expliquait qu’il y a 2 possibilités pour se faire enregistrer, soit aller à un poste de police pour déclarer son adresse (mmmh), soit le faire directement à son hotel. Là, mes yeux ont commencé à briller, demander à l’hotel, c’est beaucoup plus facile que de trouver le poste de police.
Levée de bonne heure, je suis donc allée raconter ma vie à la réception de mon auberge de jeunesse. Le staff a vraiment été super sympa, j’ai pu imprimer les documents dont j’avais besoin et ils m’ont fait le fameux papier d’enregistrement.
A midi j’avais donc rassemblé tous les documents, trouvé le PSB (pas si facile), trouvé le bureau pour les étrangers, récupéré le formulaire de demande de renouvellement de visa, finalisé le dossier (si, si) et fait vérifier les différents papiers du dossier, étape obligatoire avant d’aller tout déposer avec son passeport à un guichet prévu à cet effet.
Et là…
Le Drame…Le papier d’enregistrement fourni par l’auberge n’était pas bon. Il faut absolument le papier délivré par la police 😰.
Là, j’ai vraiment commencé à avoir des sueurs froides. Avec 5 jours ouvrés pour obtenir le renouvellement du visa, il fallait absolument que ma demande soit faite dans la journée (du vendredi 21 décembre donc) pour que je puisse récupérer mon nouveau visa le vendredi 28 décembre, soit la veille de l’expiration de mon visa en cours. Je vous l’ai dit, aucune marge, sinon c’est tricher !
Renseignée sur l’heure de fermeture du PSB, 17h, finalement heureusement que j’étais en Chine, parce qu’en France, le vendredi à midi, il n’y aurait déjà plus eu personne pour répondre à mes questions, je suis repartie à mon auberge pour leur expliquer mon problème.
Ils m’ont donc fourni un plan jusqu’au poste de police le plus proche et un papier avec ma vie racontée en Chinois pour que le policier (dont on anticipait qu’il ne parle pas un mot d’anglais) puisse me faire mon papier.
En route pour renouveler mon visa

A ma grande surprise, j’ai trouvé le poste de police sans problème, fait un sourire en donnant mon papier à la jeune fille à l’accueil, puis je me suis assise et j’ai attendu. Je leur ai donné mon passeport quand ils me l’ont demandé et je pense qu’ils ont appelé mon auberge pour s’assurer que j’y avais bien une chambre, puis on m’a rendu mon passeport et mon papier d’enregistrement.
20 minutes plus tard (à 13h30), j’étais de retour dans la rue en directement du métro pour retourner au PSB !
En route pour renouveler mon visa

Et cette fois-ci, pas de problème avec mon dossier. On m’a donc donné un numéro pour passer au guichet et j’ai attendu. Une fois au guichet, tous mes papiers ont été vérifiés une nouvelle fois et la préposée m’a expliquée que comme le 2 janvier est férié, je peux venir récupérer mon passeport le 29 décembre.
…Heu, vous serez ouvert un samedi ? Oui, oui, pour compenser la fermeture du 2 janvier (aaah, ben oui, logique… Donc en Chine les services publics sont ouverts le vendredi après-midi et ouvrent le samedi pour conpenser les jours fériés ! Pour le coup, voilà un côté de nos différences culturelles qui m’arrange 😁).
En route pour renouveler mon visa

C’est donc munie du papier officiel (avec coup de tampon rouge et tout) que je suis repartie, soulagée. Dans le pire des cas, si mon visa n’est pas renouvelé, j’aurais la journée du 29 pour acheter un billet d’avion et sortir de Chine avant l’expiration de mon visa encore valide.

Puis je suis allée me balader dans Chengdu pour découvrir la ville avec le sentiment du devoir accompli !
Balade dans Chengdu, capitale du Sichuan

Il y a autre chose de caractéristique à Chengdu, la météo. Il n’y fait presque jamais beau. C’est donc sous un ciel plombé et quelques flocons de neige que j’ai fait la visite.
Par ailleurs assez sympatique, avec des canaux,
Balade dans Chengdu, capitale du Sichuan

Des parcs rendant la balade franchement agréable.
Balade dans Chengdu, capitale du Sichuan

Mais à Chengdu, l’étape obligée, c’est le centre de conservation des Pandas. Le plus grand du monde et le 1er qui a réussi à mettre en place un programme de reproduction des pandas en captivité qui fonctionne. Je suis donc allée passer une grosse après-midi dans le royaume de ces animaux trop mignons !
Le centre de conservation des pandas

Une fois n’est pas coutume, j’ai rencontré un jeune chinois parlant très bien anglais (il fait ses études aux Etats-Unis), qui était là en vacances. On a donc décidé de faire la visite ensemble, ce qui m’a permi de discuter un peu de politique chinoise entre deux enclos.
Des pandas au centre de conservation des pandas

J’ai quand même été un peu déçue d’apprendre que la nurserie était fermée pour l’hiver, en l’absence de bébé. Mais ça nous a pas empêché de passer un super après-midi à la découverte de ces animaux qui ressemblent à des gros nounours !
Des pandas au centre de conservation des pandas

Et dont l’activité principale consiste à se nourrir de bamboos.
Des pandas au centre de conservation des pandas

Parfois dans des positions tout à fait incongrues.
Des pandas au centre de conservation des pandas

On peut même leur reconnaître un certain talent pour le camouflage.
Des pandas au centre de conservation des pandas

Qu’ils soient seuls dans leur enclos ou en famille, on s’en lasse pas.
Des pandas au centre de conservation des pandas

Leur succès ne leur monte pas du tout à la tête.
Des pandas au centre de conservation des pandas

Et c’est avec une belle indifférence pour le public qu’ils vaquent à leurs occupations.
Des pandas au centre de conservation des pandas

Mais à mon avis les plus mignons du parc, c’est les petits pandas roux 😍.
Des pandas roux au centre de conservation des pandas

Nettement plus agiles que leurs gros cousins, certains se baladent librement dans le parc.
Des pandas roux au centre de conservation des pandas

Mais ne perdent pas le sens des priorités non plus et quand une gamelle de nourriture est disponible dans un enclos, ils retrouvent rapidement leur chemin.
Des pandas roux au centre de conservation des pandas

En tout cas à Chengdu, tout tourne autour des pandas, on y trouve même de la Panda Beer ! Plutôt sympatique, son principal intérêt reste quand même le packaging.
Panda beer à Chengdu

De retour à l’auberge de jeunesse, j’ai participé à l’activité de la soirée : cours de cuisine !
Au menu, les raviolis 🤤.
1ère étape, faire des cercles de pâte, y mettre la farce et le replier sur lui-même en collant bien les bords.
En plein cours de cuisine, au programme les raviolis chinois

Une fois toute la farce utilisée et les raviolis prêts, ils sont bouillis pendant une dizaine de minutes.
En plein cours de cuisine, au programme les raviolis chinois

Finalement, on passe à la meilleure partie du cours de cuisine : la dégustation !
Dégustation des raviolis après les avoir faits nous même

Ayant une semaine devant moi avant de récupérer mon passeport et (j’espère) mon nouveau visa, j’ai décidé de partir vers l’Ouest, direction Chongqing, la ville montagne et le fleuve Yang Tse sur lequel il est possible de faire des croisières. C’était le début d’une nouvelle aventure !

Chengdu en images

Le parc national de Zangjiajie

Balade sur la zone haute des Avatar Mountains

Zangjiajie, dans le centre de la Chine, à la découverte de ce qu’on appelle les « Avatar Mountains ».

Du 18 au 21 Décembre.

Par Sophie – Le 1er août – Après une longue pause, me re-voilà pour la suite de mes aventures.

Après la Grande Muraille, je suis partie à la découverte d’une autre merveille de la Chine, le Parc National de Zangjiajie (du nom de la principale ville à proximité). Aujourd’hui on l’appelle « Avatar Mountains », parce que James Cameron, le réalisateur d’Avatar, a annoncé s’être inspiré de cet endroit pour créer le paysage de la fin du film avec les blocs de pierres qui flottent pendant la bataille.

J’avais donc hâte d’y être. Mais avant d’y être, il fallait y arriver (logique). J’ai donc quitté Beijing la veille en train de nuit. Par rapport aux trains russes, la 3ème classe des vieux trains chinois n’est vraiment pas confortable. Déjà, il n’y a que des places assises, les lumières restent allumées en permanence, le responsable de wagon hurle (oui, oui, il hurle) à chaque gare le nom de l’arrêt, histoire d’être sûr que personne ne rate son arrêt et puis il n’y a pas vraiment de chauffage, du coup il fait très froid au début, puis la température augmente avec le nombre de personne dans le wagon (oui, oui, l’odeur devient de pire en pire aussi, mais on s’habitue). Bon ça aurait pu être pire, au moins j’avais une place côté fenêtre, le luxe 😆.

On rendra justice quand même à la Chine qui remplace progressivement sa flotte de vieux trains par des trains express, nettement plus rapide et confortable.

Arrivée à Changsha dans la matinée, je suis partie en quête du métro pour rejoindre la gare routière Sud, d’où mon bus pour Wulingyuan, ville au pied du parc où j’avais prévu de passer les deux nuits suivantes. Une fois n’est pas coutume, aucun problème pour trouver l’entrée du métro, et le plan, avec les sous-titres en anglais, indiquait directement la station de la gare routière. Hallelujah 🤩🤩🤩!!!

Une fois à la gare routière, j’ai trouvé sans difficulté les guichets pour acheter un billet et j’ai appliqué la technique maintenant rodée pour l’achat de billets : traduire la date, la destination et l’heure du départ (le numéro du train aussi quand je l’ai) en Chinois, garder la traduction sur mon téléphone et le donner au préposé au guichet. Mais cette fois-ci, on m’a donné un papier qui expliquait en anglais que je devais me faire enregistrer au poste de police à côté.

Ha… C’est nouveau ça !

Je suis donc allée pousser la porte du poste de police où j’ai expliqué mon affaire en anglais à un jeune militaire qui très clairement n’en parlait pas un mot. Il a donc appelé un de ses collègue, qui m’a entraînée jusqu’à leur salle de pause où se trouvait la seule de l’équipe qui parlait anglais. Je lui ai donc raconté mon histoire une nouvelle fois.
Elle m’a ensuite accompagnée au guichet où elle a dit quelques mots assez secs à la guichetière qui m’a donné mon billet sans faire plus d’histoire (apparemment se faire déranger pendant sa pause repas lui a pas beaucoup plu).

J’ai ensuite attendu mon bus dans la salle d’attente, où j’ai même pu recharger mon téléphone 😃, la vie est faite de bonheurs simples !

Je suis arrivée dans l’auberge en début de soirée sans plus de péripétie. Endroit tout mignon et chaleureux, le seul inconvénient était l’absence de chauffage dans la chambre où il devait faire au maximum une dizaine de degrés pendant la nuit. J’ai donc eu l’opportunité de découvrir l’intérêt des couvertures électriques. Une fois branchée, elle garde le lit (et donc son occupant) au chaud ! Plutôt efficace, elles évitent de geler pendant la nuit, mais le saut du lit pique sacrément !

Le lendemain, je suis partie explorer le parc ! En route pour les Avatar Mountains.

La route principale étant en travaux (comme une bonne partie de la Chine d’ailleurs), j’ai dû faire le tour et je me suis un peu perdue dans les rues de la ville, jusqu’à ce que je tombe sur un groupe de Chinois en vacances. Maline, je les ai suivis et j’ai donc trouvé l’entrée du parc sans plus de difficultés.
Entrée du Parc National de Zangjiajie

Le temps d’acheter un billet pour 3 jours, utilisable sur 10 jours, mais pas transférable. Et pour être sûr que personne ne triche, la technologie est mise à contribution et chacun enregistre son emprunte digitale en entrant dans le parc. Comme ça, aucun risque, tous les visiteurs sont obligés de payer.

Puis j’ai passé un petit moment à étudier une carte de la zone protégée, immense, pour essayer d’en comprendre l’organisation. Je vais être honnête, c’était pas limpide et quand je suis finalement allée rejoindre les bus après être restée perplexe quelques minutes devant le plan, j’étais pas beaucoup plus avancée.

Je suis donc montée dans un bus au hasard et je suis partie, en compagnie d’un groupe de lycéens. Comme à chaque fois que je ne comprends pas vraiment comment les choses doivent se passer, j’ai ici aussi fait preuve de beaucoup d’autonomie et de volonté : je suis descendue du bus en même temps que le groupe de lycéens et je les ai suivis (oui, ce voyage me permet vraiment de m’affirmer 😉 !).

Il se trouve que le groupe était descendu à l’arrêt d’une des attractions du parc, l’ascenseur ! En fait, le parc est organisé sur 2 niveaux avec un réseau de bus en bas des formations rocheuses et un autre réseau sur le plateau en haut des formations rocheuses. Pour passer d’un niveau à l’autre pas de route, mais la possibilité de payer un supplément pour les « attractions », à savoir un ascenseur et plusieurs télécabines qui permettent de monter et descendre sans effort.

Un peu contrariée qu’il faille encore payer (l’entrée du parc n’étant déjà pas donnée), je décide de partir me balader et d’explorer les environs de l’ascenseur avant de le prendre. Je me suis donc engagée sur un petit chemin et le paysage fait très rapidement oublier le prix du billet !
Balade dans la zone en bas des montagnes

Le chemin suit une rivière et s’enfonce entre les montagnes.
Balade dans la zone en bas des montagnes

Franchement spectaculaire !
Balade dans la zone en bas des montagnes

Et j’en prends plein les yeux.

Vu d’en bas c’est en effet impressionnant. Et ça donne envie d’aller voir ce qui se passe en haut et la vue sur ces pics rocheux qui semblent sortir du sol. Je comprends tout de suite mieux l’intérêt de l’ascenseur et alors que je commençai à considérer la possibilité de faire demi-tour pour aller le prendre, j’ai eu la bonne surprise de découvrir des escaliers !
Les escaliers qui permettent de passer d'une zone du parc à l'autre

J’ai donc commencé l’ascension… sans fin !
Les escaliers qui permettent de passer d'une zone du parc à l'autre

Mais avec le paysage qui s’ouvre progressivement, je continue à monter, monter, monter, monter… Le principal avantage de ce chemin ? J’ai croisé 3 personnes qui descendaient en 1h30 ! Apparemment, l’ascenseur et les télécabines répondent à un vrai besoin pour les visiteurs, majoritairement chinois.

Finalement, une fois au sommet, je peux apprécier la vue depuis un coin suffisamment reculé du parc pour ne pas être embêtée par la foule.
Et la vue… Vaut vraiment le coup !
Balade sur la zone haute des Avatar Mountains

La météo n’était pas forcément la meilleure (et encore, avec le mauvais temps qui est descendu sur la ville le lendemain, cachant le paysage dans les nuages, on peut dire que j’ai eu de la chance pour un mois de décembre), mais le paysage n’en reste pas moins époustouflant !
Balade sur la zone haute des Avatar Mountains

J’ai continué à me promener le long des chemins, au début tranquilles.
Balade sur la zone haute des Avatar Mountains

Puis de plus en plus empruntés, parfois même par certains des habitants à l’année 😉!
Un singe, trop blasé pour admirer la vue

Franchement ? On en redemande !

J’ai fini par arriver aux principales « attractions » du parc avec des formations rocheuses tout à fait surprnantes.
Une colonne de roche qui se dresse au milieu de la vallée comme si elle était sortie de terre et avait poussé là.
Balade sur la zone haute des Avatar Mountains

Et un pont de rochers permettant de rejoindre une autre formation rocheuse. Âmes sensibles d’abstenir, le sol est loin en bas !
Balade sur la zone haute des Avatar Mountains

Puis, la journée avançant, j’ai commencé à me demander comment rentrer. Question légitime, car comme je l’ai dit au début de l’article, la principale ville proche du parc (et qui lui a donné son nom donc) est Zangjiajie, à une bonne heure et demi de bus de Wulingyuan. Il ne fallait donc pas se tromper d’itinéraire pour rentrer.
Revenir sur mes pas et refaire le chemin en sens inverse ? Trop facile !

Après avoir grignoté un petit quelque chose acheté dans une des stands à côté de l’arrêt de bus que j’avais réussi à dénicher, je suis donc allée demander comment rentrer à Wulingyuan.
L’employé, qui ne parlait pas un mot d’anglais (je sais, je sais, c’est du déjà vu, mais je mise sur le comique de répétition), en a appelé un autre qui m’a expliqué que je devais prendre le bus là et descendre, je cite « au télécabine, à la fin ». Sereine et m’estimant assez renseignée, je suis donc monter dans le bus. Pour me rendre compte 3 arrêts plus tard qu’on venait de dépasser un arrêt « télécabine », sans pour autant être à la fin.

C’était trop simple… Je suis donc descendue à l’arrêt d’après pour me renseigner. Avec l’heure qui tournait, je n’avais déjà plus que 2 heures avant la fermeture du parc et s’il fallait faire demi-tour, autant que ce soit maintenant que plus tard. Et là, personne ne parlait un mot d’anglais. J’ai demandé à un guichet et on m’a répondu que oui, je pouvais aller à Wulingyuan d’ici, puis elle a sortit un carnet avec des tickets et m’a montré un prix.

Ah… Mais heu, comment ? Parce que moi on m’a dit que les bus étaient gratuits dans le parc.
C’est alors qu’un couple de chinois a débarqué et m’a demandé, en anglais, si j’avais besoin d’aide. Je vous laisse imaginer l’incompréhension qui devait se lire dans mon regard à ce moment là.
J’explique donc que je cherche à rejoindre le télécabine pour Wulingyuan.

Réponse ?

Je suis descendue trop tôt du bus, il faut que je remonte dans le suivant et que je continue jusqu’au dernier arrêt, il y a un autre télécabine (pas celui de l’arrêt précédent donc).
Aaaaah, c’est donc ce que le « à la fin » voulait dire…

J’ai donc attendu patiemment qu’un nouveau bus arrive et j’ai réussi à trouver une place, sur le bloc moteur assise derrière le chauffeur pour les 35 minutes de route.

Une fois arrivée au dernier arrêt, je profite une dernière fois de la vue puis je pars en quête de la station du télécabine. Le temps de me tromper de route, je retourne à la station de bus (efficacité quand tu nous tiens) et je trouve un des employés du parc parlant anglais. Je lui demande donc comment je peux redescendre jusqu’à Wulingyuan et là, il m’explique que je peux prendre le bus jusqu’au télécabine ou descendre à pied par les escaliers en suivant la route un peu plus bas à gauche.

Hmmm et les escaliers, c’est gratuit ? Oui ! Je me suis donc lancée dans la descente avec moins de 15 minutes de marge (le parc fermait dans 1h15 et le temps de descente était estimé à une bonne heure). De retour dans des escaliers sans fin, j’ai quand même pu admirer des formations rocheuses toutes plus improbables les unes que les autres.
Une arche naturelle au-dessus du chemin en descendant vers la sortie du parc

C’est dans ces moments là qu’on espère que tous les cailloux sont bien accrochés entre eux !
Une arche naturelle au-dessus du chemin en descendant vers la sortie du parc

Puis, après une dernière volée de marches, j’ai rejoint une route, trouvé un arrêt de bus devant lequel un bus s’est arrêté moins d’1 minute plus tard, je suis montée dans le bus qui s’est arrêté devant une des portes du parc. J’ai donc pu sortir du parc, au bon endroit (à ma grande surprise je dois bien le reconaître), 10 minutes avant la fermeture !
Que dire ?
Victoire !

Après cette journée bien remplie (et toutes ces marches), le repas du soir dans un petit restaurant pas très loin de mon auberge a fait bien plaisir.
Repas du soir à Wulingyuan

En rentrant à l’auberge, j’ai eu la bonne surprise de trouver la fille de la famille en plein cours de musique sur un instrument assez original et pas facile à transporter !
La jeune fille de l'auberge prend un cours de musique traditionnelle

Le lendemain, avec une bonne crêve (la douche par 10 degrés, ça pardonne pas), je me suis baladé en ville, plutôt mignonne entre deux rues en travaux.
Dans les rues de Wulingyuan

Puis j’ai pris un bus pour Zangjiajie, pour y passer la nuit avant de prendre le train pour ma prochaine destination, Chengdu, capitale du Sichuan.

Beijing, 3 jours de plus pour explorer la ville

Découverte de la Cité Interdite

De retour à Beijing, visite de la Cité Interdite et quelques autres palais des divers empereurs.

Du 13 au 17 Décembre.

Par Sophie – Le 27 juin – En pleine tentative pour rattraper mon retard dans les articles, je sais la route est longue !

De retour à Beijing, installée dans une auberge de jeunesse de l’autre côté de la ville et nettement plus confortable que la précédente, je décide d’aller explorer la Cité Interdite.

Patrimoine historique de la Chine, elle a servie de résidence principale aux Empereurs Chinois depuis 1420. Elle porte d’ailleurs bien son nom, la zone délimitée par des remparts et des douves en plein cœur de Beijing est composée de 980 bâtiments répartis sur 72 hectares. Un peu curieuse, je suis allée voir la superficie de Central Park à New-York pour me faire une idée. Bon Central Park est quand même vachement plus grand (341 hectares d’après Wikipedia), et l’entrée y est gratuite !

En tout cas, la Cité Interdite se repère de loin et reste sacrément impressionnante quand on y arrive !
Les Douves de la Cité Interdite

Mais avant d’aller visiter la Cité elle-même, j’ai voulu aller la voir depuis un point d’observation en hauteur. On m’avait conseillé d’aller faire un tour dans le parc Jingshan situé juste derrière la Cité. Il en faisait d’ailleurs autrefois partie. Une fois le droit d’entrée payé, j’ai pu entrer dans le parc, construit sur la seule colline de la ville, autrement totalement plate, l’idéal pour faire du vélo, mais pas super pour les points de vue (heureusement qu’on a inventé les immeubles, les grattes ciels et les rooftops depuis !).

Sauf que la colline de Jingshan n’a rien de naturel. Elle est le résultat de la construction de la Cité Interdite, plus précisément quand les douves ont été creusées, toute la terre extraite à ce moment-là a été conservée et rassemblée au même endroit avant d’être aménagé en jardin pour l’empereur.
Jingshan Park, lieu de repos des Empereurs Chinois à l'époque où il faisait partie de la Cité Interdite

De nombreux arbres y ont été plantés et le dernier empereur de la dynastie Ming s’y suicida en se pendant à un arbre quand la ville tomba aux mains des rebelles.
Jingshan Park, lieu de repos des Empereurs Chinois à l'époque où il faisait partie de la Cité Interdite

En fait, contrairement à l’idée qu’on peut avoir (en tout cas moi j’avais un peu cette idée), d’une vie paisible en Chine pendant des dizaines d’années, parfois entrecoupée de période de conflit, il faut se dire que ça été plutôt l’inverse en fait. Les empereurs et les familles royales se sont livrés des guerres de pouvoir sans merci pendant des siècles avec quelques rares périodes de stabilité.

Différents points d’observation sont répartis sur la colline, avec à chaque fois un kiosque en architecture traditionnelle qui permet d’admirer le paysage à l’ombre.
Jingshan Park, lieu de repos des Empereurs Chinois à l'époque où il faisait partie de la Cité Interdite

Ils étaient aussi utilisés par les empereurs et les membres de la famille impériale pour se reposer et s’isoler de l’activité de la Cité Interdite (j’imagine que la vie d’un empereur devait être compliquée et fatigante, tous ces serviteurs et esclaves à diriger, ça fatigue…).
Jingshan Park, lieu de repos des Empereurs Chinois à l'époque où il faisait partie de la Cité Interdite

En tout cas une fois en haut, la vue sur la ville est plutôt sympa.
On peut y voir le temple derrière la colline.
La vue depuis le haut du Parc Jingshan

Un des nombreux lacs artificiels de la ville, autant de points d’eau plutôt sympas où se balader.
La vue depuis le haut du Parc Jingshan

Ou encore le quartier des affaires, visible dans le lointain au milieu de la pollution, qui génère une brume permanente.
La vue depuis le haut du Parc Jingshan

Pas de quoi me gâcher la balade en tout cas.
La vue depuis le haut du Parc Jingshan

Puis j’ai fait le tour de mon point d’observation et j’ai pu apercevoir la Cité Interdite.
La vue depuis le haut du Parc Jingshan

Soyons honnête, la vue aurait pu être plus sympa. Avec le soleil bas sur l’horizon en cette période de l’année et la brume à cause de la pollution, la vue sur la cité est pas exceptionnelle. Mais la balade dans le jardin valait quand même le coup 😊.

En redescendant, alors que j’étais paisiblement en train de profiter du paysage, un chinois est venu me parler, dans un anglais très correct. Fait assez inhabituel compte tenu de mes précédentes expériences dans le pays où même dans les restos, les personnes qui parlent anglais se comptent sur les doigts d’une main.

On a donc engagé la conversation et il a fini par me proposer d’aller boire un thé dans le salon situé à quelques pas de là avant de sortir du parc. N’ayant pas grand chose d’autre à faire, j’ai accepté. Après tout je passais une très bonne journée, il faisait beau et j’avais du temps devant moi.

C’est quand il a voulu commander 2 théières des thés les plus chers du salon que j’ai commencé à me demander s’il n’y avait pas baleine sous gravillon.

Il faut quand même vous préciser que Beijing regorge de panneaux d’information mettant les touristes (généralement les hommes) en garde contre les arnaques menées par de jeunes filles qui engagent la discussion en prétendant pratiquer leur anglais avant de les attirer dans des bars ou salons de thés où elles leurs font consommer le plus possible avant de leur laisser l’addition… Une bonne arnaque à touristes quoi.

N’étant pas un homme (aux dernières nouvelles et malgré un passage en Thaïlande depuis, c’est toujours le cas 😉) et discutant avec un homme prétendant être un étudiant, je dois bien confesser que je ne me suis pas méfiée. Et pourtant, depuis 2 semaines que je suis en Chine, j’aurais dû apprendre à ne jamais baisser ma garde.
Finalement, on n’a commandé qu’une seule théière et mes soupçons se sont confirmés quand je me suis retrouvée à payer l’addition. Combien ? Rien que d’y repenser (j’ai vraiment hésité à vous raconter cette histoire tellement j’ai honte)…

… 300 yuans, soit l’équivalent de presque 40€…

Pour une p****n de bassine d’eau chaude avec quelques feuilles dedans…

J’ai quand même réussi à échapper à la fin de l’arnaque : l’empreinte de la carte bleue ! Leur plan est vraiment bien rodé. Leur objectif est que la note soit tellement salée que le pigeon (Coucou, c’est moi !) touriste n’ait pas assez de liquide pour payer et qu’il se retrouve à sortir sa carte bleue, prestement amenée dans l’arrière boutique.

Le type a poussé le jeu jusqu’à me raccompagner à l’extérieur du parc et me dire avec l’air concerné de faire attention à mon sac parce qu’il y a des gens pas très bien intentionnés dans la zone. Au comble de l’exaspération, j’ai vraiment envisagé de devenir violente. Mais étant dans la rue, clairement en terrain potentiellement hostile (la Chine reste un état totalitaire, élément à ne pas oublier), j’ai pris sur moi, fait un sourire (enfin, j’ai réussi à montrer mes dents 😬) et je suis partie.

Est-ce que j’aurais dû/pu m’en douter avant ? Oui, évidemment !
Est-ce que je l’ai mal vécu ? Oui, clairement !
Est-ce que ça aurait pu être pire ? Oui, certainement !
Est-ce que j’allais laisser à ce c*****d la satisfaction supplémentaire de me gâcher la fin de ma journée ? Evidemment, clairement et certainement pas !

Je suis donc partie (encore passablement énervée contre moi-même, soyons honnête) visiter cette fameuse Cité Interdite.

On notera quand même la morale de cette histoire : en Chine, ne faire confiance à personne. Personne n’est spontanément sympa. C’est assez triste, mais ça s’est vérifié tout au long de mes deux mois dans le pays. En Chine, tu es livré(e) à toi même.

Autre leçon ?
Les avertissements pour les touristes sont clairement en-dessous de la réalité.

Quand je suis rentrée à l’auberge, Miko, l’allemande rencontrée à Gubeiku l’avant-veille s’était elle fait avoir par un groupe de 4 chinoises et s’est retrouvée à payer une fortune pour 2 verres de vin.

Autre exemple, qui m’est arrivé quelques semaines plus tard à Shanghai, où cette fois c’est un couple qui faisait semblant de prendre des photos dans la rue qui ont ensuite essayé de m’amener à une cérémonie du thé (arnaque très populaire dans le sud de la Chine), mais cette fois-ci j’avais appris ma leçon et je ne me suis pas faite avoir (faible consolation vous me direz).

A croire qu’une partie de la population Chinoise passe ses journée à guetter le pigeon touriste (désolée, mes doigts ont encore ripé sur le clavier) pour lui extorquer de l’argent.

Pour rejoindre la Cité Interdite, j’ai quand même dû finir tout le tour de la muraille, on ne peut entrer dans la cité que d’un seul côté, par la porte principale. J’ai donc eu l’occasion d’admirer de nouveau les douves et leur taille.
Les Douves de la Cité Interdite

A ce moment là j’avais quand même retrouvé le sourire.
Devant les douves de la Cité Interdite

Une fois la porte principale atteinte, elle est impressionnante. On se demande si les empereurs compensaient pas un peu.
L'entrée de la Cité Interdite

Et cette impression se confirme une fois les portes passées, c’est… Waw !
Découverte de la Cité Interdite

Je me suis donc baladée dans la cité tout l’après-midi allant de pavillons en pavillons.
Découverte de la Cité Interdite

Traversant des esplanades sacrément grandes.
Découverte de la Cité Interdite

Et admirant des statues parfois vraiment réalistes.
Découverte de la Cité Interdite

D’autre fois à la signification un peu incompréhensible.
Découverte de la Cité Interdite

Ou même plutôt mignonnes, comme ce démon jouant avec son petit.
Découverte de la Cité Interdite

Je continue la balade avant de tomber sur un amas de roches, qui ne dépareillerait pas au MoMa, mais pourquoi pas.
Découverte de la Cité Interdite

Ici aussi ils ont eu quelques problèmes d’incendie et le pavillon blanc, résidence d’une princesse, a presque totalement brûlé.
Découverte de la Cité Interdite

Dans le jardin de l’empereur, l’attraction principale se sont les arbres de l’amour. Plantés côte à côte, ils ont poussé en s’entrelaçant. Plutôt mignon et impossible d’y faire une photo sans personne dessus. Je vous présente donc Mr Chinois n°235 000 (ou quelque chose dans le genre vu le nombre de personne que j’ai croisées ces dernières semaines).
Découverte de la Cité Interdite

Quelques photos supplémentaires pour le plaisir.

C’est finalement des étoiles pleins les yeux (et le porte-feuille plus léger) que je suis rentrée à l’auberge.

Le lendemain, c’est en compagnie d’un hollandais rencontré à l’auberge, et qui venait de finir 3 mois comme professeur d’anglais dans une école, que je suis allée visiter le temple du paradis (toujours dans la demi-mesure). Le site était utilisé deux fois par an (non, mais les gars, pensez aux impôts ! Entretenir un tel site pour qu’il soit utilisé que 2 fois pas an…) par l’empereur et sa suite lors de cérémonies de prières pour les récoltes.
Exploration du temple du Paradis

En tout cas la balade dans les différents parcs et bâtiments du complexe est très sympa.
Exploration du temple du Paradis

Même maintenant, le site, très bien restauré, est magnifique.
Exploration du temple du Paradis

De même que les peintures sur les plafonds des kiosques répartis un peu partout dans les jardins.
Exploration du temple du Paradis

On s’est un peu perdu sur le chemin du retour (enfin disons qu’on n’a pas pris le chemin le plus court), mais ça nous a permis de découvrir un petit quartier tout mignon en chemin.
Balade dans Beijing

On a été assez surpris de voir que ce canal n’était pas gelé. On a eu l’explication quelques mètres plus loin, tout un groupe d’habitants du quartier étaient en train de casser la glace à grand coup de pioches. Bon on a pas vraiment compris pourquoi ils faisaient ça.

Mais l’endroit était très sympa.
Une balade dans Beijing

On est ensuite allé manger du canard laqué, plat typique de Beijing, et on est rentré à l’auberge. Joshua, qui quittait la Chine le lendemain, m’a très gentiment donné sa carte SIM. Après deux semaines de galère à chercher du wifi parfois assez désespérément (on se souviendra de Harbin et la demi-journée nécessaires pour trouver mon auberge), j’avais enfin de la 4G 😄 !

Le soir, on est sortit en boîte avec certains de l’auberge.
Une soirée en boîte à Beijing

On a bien rigolé et on est rentré un peu tard, ou un peu tôt, ça dépend du point de vue, mais ce qui est sûr c’est qu’en arrivant à l’auberge à 6h30 du matin, on a croisé ceux qui se préparaient à partir pour l’excursion du jour à la Grande Muraille.

Dernière aventure avant d’aller dormir, le chauffeur de taxi a voulu doubler le prix de la course une fois qu’on est arrivé à destination alors qu’on venait gentiment d’arrondir le prix de la course pour ne pas s’embêter avec la monnaie.
Fatigués et énervés, on a donc trouvé le montant exact de la course (celui sur lequel on s’était mis d’accord avant d’embarquer), on lui a laissé les billets et on est sortit avant qu’il pense à fermer les portières à clé.

Ce que ça inspire, c’est qu’ils ne font vraiment rien pour que les visiteurs se disent que les gens sont sympas en Chine.

Après un démarrage tranquille dans la journée, je suis allée à la gare pour rejoindre ma destination suivante, Wulingyuan pour aller me promener dans le parc naturel de Zangjiajie, dans le centre de la Chine.

Dernière galère avant de quitter Beijing, plus de place dans le train que je voulais prendre, enfin si, ils vendaient encore des places debout. Sauf que pour un trajet de nuit, j’avoue, je me suis dégonflée. J’ai donc pris une des dernières places restantes en 3ème classe (au moins, j’ai pu m’asseoir) dans le train suivant et j’ai pris mon mal en patience pour attendre à la gare les 6 heures avant le départ.
Et au moment d’embarquer j’ai commencé à comprendre pourquoi j’avais pas eu de place sur le train précédent. La salle d’embarquement était pleine à craquer !
La salle d'embarquement pour le train direction Changsha

Après un embarquement un peu mouvementé, je suis partie en direction de Changsha, où je devais prendre un bus. Mais ces aventures là, c’est pour le prochain article !

La Grande Muraille de Chine

Sur le chemin le long de la Grande Muraille

Deux jours à la découverte de la Grande Muraille de Chine, le plus long édifice jamais construit par l’homme.

Du 11 au 13 Décembre.

Par Sophie – Le 23 juin – Toujours très en retard sur l’écriture des articles, mais toujours à Houay Xay où la vie s’organise.

Depuis Beijing, il est très facile d’aller visiter la Grande Muraille de Chine lors d’excursion à la journée au cours de laquelle le site visité par les touristes est Badaling. Tous les gens que j’ai croisés et qui y sont allés pour la journée ont vraiment apprécié la balade et quand on a pas beaucoup de temps en Chine, c’est une très bonne solution.
Mais vous me connaissez, tout ça était beaucoup trop facile pour moi et puis du temps j’en avais. J’ai donc décidé d’aller passer 3 nuits dans le village de Gubeiku, à 70km au nord de Beijing, au pied d’une partie non restaurée de la Grande Muraille.

70km… Rien qu’en y repensant, je me dis que le trajet aurait dû être simple non ? Oui, mais voilà, en Chine, rien n’est simple ! Donc pour arriver à Gubeiku, il fallait se rendre à une des gare routières de Beijing, prendre un 1er bus jusqu’à un patelin plus ou moins à mi-chemin, prendre un 2ème bus qui passe une fois par heure et demander au chauffeur de s’arrêter, je cite « à un embranchement où une route part vers la droite avant un tunnel ».

Munie de ces précieuses et limpides explications, je me suis mise en route avec toutes mes affaires. Pas de problème pour arriver à la gare routière et trouver le 1er bus que je devais prendre.
Pendant que j’avançais vers le bus, une dame d’un certain âge est venue me parler un peu en Anglais et m’a demandée où j’allais.
A Gubeiku donc.
Elle m’a ensuite expliqué que mon bus n’allait pas jusque là-bas.
Hmm, oui je sais merci, ensuite je prends la ligne 15.
Et là elle m’a bien précisé que mon bus n’allait plus jusqu’à l’arrêt où il était possible de changer pour la ligne 15.
Mouais, vu que sur le site de l’auberge ils ont tout bien expliqué et qu’ils expliquent comment trouver l’arrêt de la ligne 15, je me suis pas top inquiétée.
Puis elle a parlé au chauffeur et m’a donné le prix du billet de bus.
Puis le bus a démarré et j’étais partie.

45 minutes plus tard, on est arrivé dans la ville où je devais changer de bus et on s’est arrêté à un 1er arrêt. C’est à ce moment-là que deux hommes sont entrés en courant dans le bus en criant « Gubeiku, Gubeiku », m’ont vue, ont attrapé mon gros sac et l’ont sorti du bus en me disant de les suivre. Plutôt perplexe mais n’ayant pas vraiment le choix, je les ai suivi.

Tout ça pour me rendre compte que c’était une arnaque et qu’ils me proposaient de m’accompagner en taxi… J’aurais dû m’en douter quand la grand-mère est venue me parler à la gare, en Chine, personne (et je dis bien personne), ne vient spontanément aider. Toute personne qui le fait a une idée derrière la tête, toujours la même d’ailleurs : de l’argent.

Coincée sur un trottoir alors que le prochain bus devait passer 1h plus tard et que l’heure commençait à tourner, c’est assez contrariée que j’ai pris le taxi, jusqu’à l’arrêt de bus où le bus 15 devait passer, trop loin pour y aller à pied selon lui… Sur le chemin, qui a duré moins de 10 minutes (vous sentez mon niveau d’agacement atteindre des sommets), il a évidemment commencé à m’expliquer que le trajet en bus allait durer au moins 2 heures 30 alors qu’il pouvait m’y amener en voiture en moins d’1 heure…

Mouaif, ben merci mais non merci. Je vais prendre le bus.

Il m’a donc larguée à un autre arrêt de bus où j’ai pris mon mal en patience pendant presque 45 minutes. Tous les autres bus que le mien sont passés au moins deux fois chacun avant que finalement le mien arrive.
Soulagée, je monte dedans et là… J’essaie de payer le chauffeur directement qui me dit non et me montre une boîte. Sauf qu’au moment où je vais pour mettre mon gros billet, il recommence à dire non. J’en déduis alors que la boîte ne rend pas la monnaie (le dur apprentissage de comment les choses fonctionnent en Chine…). Je lui demande donc combien ça coûte et il me répond en Chinois… Pas beaucoup plus avancée, je cherche de la petite monnaie dans mon porte-feuille pendant que le chauffeur s’impatiente et comment à râler, de plus en plus fort.

Après avoir galéré quelques minutes , face à un chauffeur de plus en plus énervé (oui, bon c’est pas comme si c’est ma faute non plus), j’ai fini par rassembler 12 yuans et à payer avant que le bus ne reparte aussitôt, me laissant chercher une place pour moi et mes sacs.

Ayant réussi à m’installer, j’ai fini par apercevoir le tunnel et demander au chauffeur de s’arrêter après 1 heure 15 de route (et une pensée pour le chauffeur de taxi et ses soi-disant 2h30 de route, c’est fatigant quand même de ne pouvoir faire confiance à personne…).
J’ai donc pu découvrir la rue principale de Gubeiku.
Le village de Gubeiku

J’ai ensuite erré dans la ville à la recherche de la Guest House, qui était censée être indiquée par un grand panneau dans la rue principale du village. Après 1 heure de marche en long, en large et en travers, j’ai fini par demander à une dame qui triait des légumes devant sa maison. Elle m’a donc amenée jusqu’à la porte d’entrée de la Guest House qui était fermée (… rien ne m’aura donc été épargné ce jour là). Heureusement elle a appelé le gérant qui est venu ouvrir la porte. J’ai donc pu entrer me mettre au chaud (relatif) et poser mes affaires.

Puis, une fois la logistique expliquée (le frigo est en libre service, il suffit de noter ce qu’on prend sur sa note et commander le petit dej la veille), la vraie bonne nouvelle c’est qu’en hiver, ils offrent le repas du soir, pris avec la famille. Chouette ! Rendez-vous dans la salle commune à 18h30. C’est bien noté :)!

Il m’a ensuite montré une carte, artisanale, du coin et m’a montré les chemins de randonnée disponibles.
Le plan des balades autour de Gubeiku

Artisanale, je vous dis !

Puis, je suis partie explorer me balader en ville, plutôt mignonne.
Le village de Gubeiku

Et faire une des balades dans les alentours, où je suis notamment tombée sur un temple, juste au pied de la porte d’entrée de la muraille.
Le temple dans le village de Gubeiku

Porte d’entrée assez impressionnante d’ailleurs !
La porte d'accès à la Grande Muraille non restaurée sur les hauteurs de Gubeiku

Puis j’ai suivi le chemin direction les hauteurs de la colline et les 1ères tours de la muraille.
Le chemin entre la végétation pour rejoindre la muraille

Tour en haut de laquelle il est possible de grimper et la vue, époustouflante, donne un 1er aperçu des paysages.
Le paysage depuis une des tours de la Grande Muraille

1er contact avec la Muraille, qui n’est pas rénovée sur toute cette zone, mais dont les vestiges sont quand même sacrément impressionnants.
Vue sur la ville depuis la Grande Muraille le soir de mon arrivée

J’ai continué à me balader et j’ai commencé à me rendre compte de ce qu’allaient être mes deux prochains jours de rando : monter, arriver au sommet d’une tour, descendre, monter, arriver au somment d’une tour… et ainsi de suite pendant des heures. Toutes ces pentes, ça finit par tenir chaud et j’ai même fini par tomber le bonnet !
Vue sur le paysage depuis la Grande Muraille le soir de mon arrivée

Puis sur le chemin du retour, j’ai pu admirer le coucher du soleil sur la muraille.
Le coucher de soleil sur Gubeiku et la Grande Muraille

Et sur la vallée où la ville s’étend.
Le coucher du soleil depuis la Grande Muraille

De quoi en prendre plein les yeux et attendre avec impatience le lendemain :).
Le coucher de soleil sur la Grande Muraille

Le lendemain, après un bon petit déjeuner, me voilà à pied d’oeuvre, équipée d’eau en abondance, de barres de céréales, et de mes chaussures de rando, je me lance à l’assaut de la légendaire Muraille de Chine !

Avant de pouvoir y accéder, il faut bien sûr acheter un ticket et comme à chaque fois qu’il faut payer en Chine, il y a quelqu’un qui veille au grain. J’ai à peine eu le temps d’admirer le paysage en haut de la porte d’accès à la muraille, qu’une dame arrivait pour me vendre un ticket.
En haut de la porte d'entrée au chemin pour la balade sur la Grande Muraille

Une fois mon droit d’entrée payé, j’ai pu me lancer dans la montée et entamer ma 1ère série de marches de la journée.
Le chemin qui monte jusqu'à la muraille

1ères marches d’une trèèèèèès longue série :).
Un escalier qui monte le long de la crête de la montagne vers une tour de la grande muraille

Et c’est sous un magnifique ciel bleu que j’ai commencé ma grimpette.
En route pour une partie non rénovée de la Grande Muraille

Bon soyons honnête, le chemin pourrait être un peu monotone, avec des marches ou une pente jusqu’à arriver en haut d’une colline.
Le chemin sur la crête de la montagne, sur les ruines de la montagne

Ou dans une tour, qui servaient de tour de garde à l’époque où la muraille servait aux armées des empereurs chinois.
Une des tours restaurées de la Grande Muraille à Gubeiku

Mais c’était sans compter avec le paysage, incroyable à chaque sommet !
La Grande Muraille qui se déroule à l'horizon, comme un serpent

Avec la muraille qui s’étend, un peu comme un serpent, à perte de vue, le long des crêtes des montagnes.
La Grande Muraille qui se déroule à l'horizon, comme un serpent

J’ai continué à me balader, l’autre avantage de marcher sur la Grande Muraille ? Impossible de se perdre, le chemin est tout tracé 🙂 !
Au moins le chemin est facile à suivre sous le ciel bleu

J’ai quand même eu un moment de stress en me rendant compte que j’avais oublié la crème solaire. Vu le soleil, et mon teint sacrément pâle après mon mois et demi d’hiver assez extrême, il a fallut prendre des mesures de protection drastiques !
Opération protection contre le soleil

En tout cas, une journée magnifique et des paysages grandioses ! Même s’il faut bien le reconnaître, le chemin était vraiment pas large et en ruine par endroit.
Le chemin qui s'étend à perte de vue au sommet des ruines de la grande muraille

En attendant, voilà les photos de cette belle journée d’exploration.

Puis, j’ai commencé la descente vers la route.
C'est partit pour une journée de randonnée sur les ruines de la Grande Muraille

Une fois en bas, je suis tombée sur une série de sculptures grandeur nature retraçant le travail effectué par les artisans et ouvriers de l’époque.
Etape 1, préparer le matériel nécessaire.
Les étapes de la construction de la Grande Muraille

Etape 2, tailler les pierres.
Les étapes de la construction de la Grande Muraille

Etape 3, tout monter en haut de la montagne, à force d’hommes évidemment !
Les étapes de la construction de la Grande Muraille

En voyant ça après être montée et avoir suivi la crête des montagnes pendant une journée, je me suis quand même demandée quel pouvait bien être l’intérêt de construire un mur de plusieurs mètres de haut et de milliers de kilomètres de long, surtout que dans cette zone, aucune cavalerie n’aurait pu passer ces montagnes (la muraille avait au début pour objectif de protéger l’empire chinois des invasions des Huns, cavaliers émérites).

En tout cas, c’est plutôt contente de moi et de ma journée que je suis retournée me mettre au chaud à l’auberge, une fois mon chemin retrouvé (une fois de retour sur la route, les options de trajets étaient nettement plus nombreuses que le long de la muraille !).
De retour d'une journée de rando sur la partie non restaurée de la Grande Muraille

Puis je me suis posée m’amuser un peu avec les chats de la maison.
A l'auberge au pied de la grande muraille

Avant de repartir sur la muraille pour le coucher du soleil.
La Grande Muraille qui se déroule à l'horizon, comme un serpent

Et la vue sur la montagne et la muraille est tout aussi spectaculaire au crépuscule.
Au coucher du soleil, la Grande Muraille qui se déroule à l'horizon

On s’en lasse pas !
La Grande Muraille qui se déroule à l'horizon, comme un serpent

Mais vraiment pas du tout :).
La Grande Muraille qui se déroule à l'horizon, comme un serpent

Puis je suis rentrée me mettre au chaud, prendre un bon repas en famille à l’auberge et passer une bonne nuit de sommeil, (ah le bonheur d’avoir un dortoir pour moi toute seule) !
Le lendemain, après un bon petit dej (important avant une journée de rando) je suis partie explorer une partie restaurée de la Grande Muraille, pas très loin de Gubeiku, à Jinshanling.

Et dès mon arrivée, les difficultés ont commencé, ben oui, jusque là ça avait été trop simple ! Sur les conseils du gérant de l’auberge, je me suis fait déposée par le chauffeur à l’entrée Est de Jinshanling. Le plan était de marcher le long de la muraille jusqu’à l’entrée principale (au centre), ce qui devait me prendre environ 5 heures, pour que le taxi m’y récupère. Sauf qu’une fois arrivée à l’entrée Est (et le chauffeur reparti), on m’a dit que non, en période touristique basse, cette entrée est fermée. Ma seule option ? Prendre la navette (payante) jusqu’à l’entrée principale, y acheter un billet et visiter la muraille à partir de là. C’est donc ce que j’ai fait, non sans avoir l’impression d’être une criminelle en puissance quand le chauffeur m’a accompagnée jusqu’au guichet en sortant de la navette pour s’assurer que j’allais bien payer (…).

Une fois la navette réglée et le billet d’entrée acheté, je suis partie en direction de l’entrée principale. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que niveau aménagements, on voit la différence avec la partie non restaurée de la veille.
L'accès à une partie restaurée de la muraille à Jinshanling, le Disney Land local

Ils ont vraiment mis le paquet pour accueillir les visiteurs.
L'accès à une partie restaurée de la muraille à Jinshanling, le Disney Land local

Il y a même une mascotte, ça lui donne un petit côté Disney Land en fait.
L'accès à une partie restaurée de la muraille à Jinshanling, le Disney Land local

Puis, une fois à pied d’oeuvre, j’ai pu admirer le boulot de rénovation.
La muraille restaurée à perte de vue sur la crête des collines

Et bien sûr, la muraille qui s’étend à perte de vue le long des montagnes.
La muraille qui s'étend à perte de vue le long des montagnes

Encore une journée magnifique avec un grand ciel bleu et un peu plus de monde, avec des petites boutiques de souvenirs dans certaines tours.
Sur le chemin le long de la Grande Muraille

Autant par endroits la rénovation est impressionnante,
La muraille qui s'étend à perte de vue le long des montagnes

Autant à d’autres endroits, on voit qu’ils ont dû composer avec la nature.
Les escaliers (très) irréguliers sur la muraille restaurée à Jinshanling

En tout cas, on retrouve ici la même constante que sur la partie non rénovée à Gubeiku…

Les ESCALIERS !
Les escaliers (très) irréguliers sur la muraille restaurée à Jinshanling

Parfois sans vraiment de logique d’ailleurs, avec d’immenses marches à descendre avant de remonter, en escaladant tout autant de marches.
Les escaliers (très) irréguliers sur la muraille restaurée à Jinshanling

Et puis, il y a d’autres endroits où on sent qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu pour la rénovation.
Une des tours pas complètement restaurée à Jinshanling

Ou encore où ils n’ont pas jugé bon de refaire les murs de chaque côté du chemin.
Le chemin à suivre est tout tracé

Ce qui donne des passages assez impressionnants.
Le chemin monte et descend en suivant les montagnes

Ou des escaliers qui feraient presque peur quand on les voit de loin.
Les escaliers très raides qui mènent à une tour

Et qui ont pas l’air mieux une fois à leurs pieds !
Les escaliers très raides qui mènent à une tour

Mais ça fait encore plus plaisir une fois en haut.
En haut d'une tour restaurée de la Grande Muraille

Et la vue est tout simplement exceptionnelle !
La muraille qui s'étend à perte de vue le long des montagnes

En tout cas les escaliers font un spot idéal pour se poser et se reposer un peu.
Petite pause en chemin

Encore une magnifique journée où j’ai mitraillé de photos, du coup je partage :).

Puis je suis redescendue, avant la fermeture de la zone et le coucher du soleil.
En redescendant de la muraille

Même vue d’en bas, la muraille est impressionnante.
Les tours et la muraille une fois descendus de la montagne

Et c’est sur le chemin du retour que j’ai fait une rencontre assez inatendue…
Un âne dans la forêt en redescendant de Jinshanling

Finalement, à la fin de cette journée bien remplie, j’ai quand même fait une bonne balade 🙂 !
La carte de Jinshanling avec mon itinéraire

De retour à l’auberge, j’ai eu la bonne surprise de trouver un groupe de 2 hollandais et 1 allemande qui rentraient d’une randonnée sur la partie non restaurée de la muraille. On a passé une super soirée à échanger nos expériences de voyage vu que de leur côté, ils arrivaient en train depuis la Mongolie (une autre des routes du Transsibérien).

C’est avec eux que je suis repartie pour Beijing le lendemain, sans plus de mésaventures de bus, et je les suivis jusqu’à leur auberge, dans un autre des quartiers de la capitale et dont ils m’avaient vanté les mérites.

Beijing, 1ers pas dans la capitale.

Une des nombreuses portes marquant l'entrée d'une rue dans Beijing

Beijing, à la découverte de la capitale du pays et de ses différents quartiers.

Du 6 au 10 Décembre.

Par Sophie – Le 12 juin – Très en retard sur l’écriture des articles, mais toujours à Houay Xay où je commence à m’installer plus confortablement.

Une fois n’est pas coutume, le trajet entre Harbin et Beijing (via Changchun) s’est passé sans problème. Le train express a quand même mis presque 8 heures à arriver, mais comme même la 2nd classe est assez confortable, pas de problème.

Une fois arrivée à Beijing, en fin de journée à la nuit tombée, j’ai pu rejoindre mon auberge à pied, presque sans me perdre. Située dans une ruelle de petites maisons traditionnelles dans un des quartiers qu’on appelle les Hutongs, j’ai quand même réussi à dépasser la ruelle et c’est finalement un gentil papy qui m’a aidée à trouver l’endroit. Le check-in fait, j’ai pu m’installer et constater que le lit n’était pas du tout confortable. Imaginez une planche en bois servant de sommier avec un micro matelas, qui tenait plus de la ouverture épaisse que du matelas et vous aurez une idée du lit. Avec quelques mois de recul, c’est pas le pire dans lequel j’ai dormi, mais à ce moment là, ça piquait un peu quand même.

Le lendemain je suis partie explorer la ville. Ayant pour objectif d’acheter un nouveau téléphone, j’ai commencé par me rendre dans le quartier dédié au shopping. Finalement la Chine a quand même quelques points communs avec les Etats-Unis, les temples dédiés à la consommation y sont totalement sur-dimensionnés ! Et à Beijing, c’est encore plus vrai que dans les villes plus modestes. Je me suis donc lancée à l’assaut non pas d’un centre commercial mais bien d’une rue entière (et une 2 x 2 voies s’il vous plait) bordées de gigantesques centres commerciaux.
La rue des centres commerciaux

Le temps d’y chercher les stands de téléphones, de me faire une idée des prix et de réussir tant bien que mal à communiquer avec les employés des marques qui m’intéressaient, il faisait nuit quand j’ai finalement décidé d’aller au marcher de la soie, temple de la contre-façon et des prix cassés.
La rue des centres commerciaux

Je me suis finalement décidée à acheter un téléphone, mais je dois bien avouer que je pensai que les prix seraient plus intéressants. Ils étaient finalement assez peu différents de ceux qu’on peut trouver sur internet en Europe. Petit moment de flottement quand même quand je me suis aperçue que je n’avais pas assez en liquide pour payer (…). Le vendeur a probablement eu peur que je change d’avis vu qu’il m’a accompagnée jusqu’au distributeur deux étages plus bas et qu’il ne m’a pas lâchée d’une semelle jusqu’à ce que je reparte avec mon téléphone en poche !

Le lendemain, j’ai continué à explorer la ville et je suis allée me balader dans un des Hutongs où on trouve les tours jumelles : la tour des tambours et la tour de la cloche. Les Hutongs, c’est tout ce qui reste du Beijing populaire du siècle dernier. Et encore, leur superficie a vraiment beaucoup diminuée ces 20 dernières années pour permettre la construction d’immeubles modernes. Depuis quelques temps, les autorités chinoises ont commencé à réaliser l’intérêt culturel et touristique de ces quartiers et la plupart sont maintenant protégés. Ils se ressemblent un peu tous avec des dédales de ruelles assez étroites bordées de maisons basses (généralement un étage) et pas très larges.
Une des nombreuses portes marquant l'entrée d'une rue dans Beijing

C’est au coeur d’un des plus gros quartier de Hutongs de la ville que se trouvent les deux tours, construites en 1272, que je suis allée visiter.
La tour de la cloche

Elles se font face de chaque côté d’une esplanade avec d’un côté la tour de la cloche :
La tour de la cloche

Et de l’autre, celle des tambours :
La tour du tambour

La 1ère raconte la légende de l’immense cloche qui se trouve à son sommet, entièrement faite en cuivre, c’est la cloche la plus grande et la plus lourde de Chine. L’histoire raconte que les meilleurs artisans du royaume ont enchaîné les difficultés et les échecs pendant la fabrication de la cloche. Finalement et alors que le délai imposé par l’empereur allait expirer, la fille du ferronnier en chef s’est sacrifiée en se jetant dans le feu où la cloche était en cours de fabrication pour demander leur aide aux Dieux. Suite à son sacrifice, la cloche a pu être terminée dans les temps, sauvant ainsi tous les ouvriers qui auraient été exécutés en cas de retard (je sais pas vous, mais moi je commence à être un peu fatiguée de toutes ces histoires et légendes où c’est encore une femme qui se sacrifie… Enfin bon !).

La cloche a ensuite été utilisée pendant des siècles pour indiquer l’heure aux habitants de la ville.
La cloche en haut de la tour du même nom

Dédiée au passage du temps, la tour du tambour contient un petit musée qui retrace la mesure du temps au cours des siècles. Les restes des tambours d’origine y sont également exposés. En hommage aux empereurs chinois, de nouveaux tambours ont été installés et des performances ont lieu 4 fois par jour à heure fixe. Par chance j’ai pu assister à celle de l’après-midi, impressionnante !
Le son des tambour dans la tour du même nom

On peut donc visiter les deux tours qui ont en commun des escaliers d’accès vertigineux !
Que ce soit pour accéder à la tour de la cloche,
Les escaliers particulièrement raides de la tour de la cloche

Ou en descendre (encore plus impressionnant) :

Les escaliers toujours aussi raides pour la descente
cof

Même configuration pour la tour du tambour :
Les escaliers de la tour du tambour

La montée pique un peu les jambes, d’autant que les marches ne sont pas super régulières, mais une fois en haut, quasiment 100 mètres au-dessus de la foule, j’ai pu profiter du paysage.
En haut de la tour de la cloche

Et la vue sur la ville vaut le détour 🙂 !

Une fois descendue je suis allée me promener dans le quartier autour des tours où un lac artificiel a été aménagé. La balade y est sympa, bien que fraîche au coucher du soleil.
Le lac artificiel du quartier des Hutongs au coucher du soleil

De retour à l’auberge, j’ai eu la bonne surprise de participer à une activité raviolis chinois qui m’a permis de rencontrer les autres voyageurs et d’apprendre à replier les raviolis. Pas si évident que ça et vu l’état dans lequel ils étaient après la cuisson, on avait tous une sacrée marge de progression !

Ayant sympathisé avec mes voisins pendant qu’on faisait les raviolis, c’est avec eux que j’ai terminé la soirée, à 6h du matin après avoir découvert les boites de nuit et clubs de Beijing. Autant vous dire que le lendemain, je me suis contentée de me balader aux alentours de mon auberge.

Après cette journée de repos nécessaire, je suis partie pour 3 jours découvrir la Muraille de Chine à Gubeiku, petit patelin au pied d’une portion non restaurée de la muraille. Situé à 70km de Beijing, le trajet aura quand même duré 5 heures !

Quelques images supplémentaires de Beijing

Harbin, la cité des glaces

Les 1ères sculptures de glace dans les rues de la ville avant le festival des glaces à partir de mi-décembre

Harbin dans le Heilongjiang, la province la plus au Nord-Est de la Chine.

Du 3 au 6 Décembre.

Par Sophie – Le 29 avril – Toujours à Houai Xay avant de peut-être reprendre la route dans quelques jours.

Avant d’arriver à Harbin, j’ai pêché par excès de confiance en moi… Et comme ça ne pardonne pas beaucoup quand on est dans un environnement passablement hostile, les événements se sont chargés de me rappeler qu’en Chine, rien n’est simple.

Avant de quitter Changchun, j’avais quand même regardé l’emplacement de mon auberge de jeunesse pour la situer par rapport à la gare. Pas trop de difficulté jusque là et un itinéraire de 35 minutes de marche annoncé par google qui faisait vraiment plaisir.

Ma 1ère erreur ?

… Je n’ai pas sauvegardé l’itinéraire pour pouvoir le consulter plus tard…

Ma 2ème erreur ?

… J’ai pas vu qu’il y avait 2 gares à Harbin…

Vous l’aurez tous deviné, la loi de Murphy s’en est mêlée et je suis arrivée de Changchun dans la mauvaise gare (en tout cas pas celle depuis laquelle j’avais repéré mon itinéraire la veille). Sans internet (j’avais pas encore de carte sim chinoise à ce moment là) et avec pour seul plan disponible celui du métro, qui ressemblait à ça :
Le plan du métro d'Harbin à la gare Ouest

Autant vous le dire, je me suis retrouvée un peu perplexe au moment d’acheter un ticket et donc de choisir jusqu’à quelle station je voulais aller…

Heu…

Le temps de faire le tour de la gare à la recherche d’un plan de la ville, que je n’ai jamais trouvé, je suis retournée à la borne pour acheter mon ticket de métro et je me suis retrouvée tout aussi perplexe. J’ai donc procédé par élimination. Mon auberge étant proche de la rivière et je cite les commentaires sur booking « Parfaitement située à deux pas de la rue piétonnes au centre de la ville », je me suis dit qu’elle devait être plus proche de la ligne M1 (en rouge sur le plan) que d’une des trois stations ouvertes de la ligne M3 (en jaune sur le plan) au bout de laquelle se trouve la gare ouest (et donc où je me trouvai).

J’ai donc pris un 1er ticket pour la station de transfert entre les deux lignes de métro. Mon plan machiavélique ? Vu que c’est un changement de ligne il doit bien y avoir un Mc Do, Starbucks ou chaine de fast food locale avec du wifi qui me permettrait de me connecter à internet et de récupérer mon itinéraire. Même s’il n’y a que deux lignes de métro dans la ville, je me suis imaginée une station du genre Jean-Jaurès dans le métro toulousain.

Grave erreur…

Une fois sur le quai il n’y avait rien, pas même un vendeur de téléphone (très mauvais signe en Chine) et une fois dehors, je me suis retrouvée au milieu du chaos ambiant avec des petites échoppes où on pouvait acheter à peu près n’importe quoi, mais pas de wifi…

Je suis donc retournée dans le métro, et j’ai acheté un billet pour avancer de 2 stations. Appelons ça une méthode de recherche systématique… 2 stations plus tard, une fois sortie du métro j’ai réussi à trouver un KFC local où réconfortées par des frites et des chicken wings, j’ai pu me connecter au wifi.

Victoire… Ah, tien, non ?

C’est le moment que Google Maps a choisi pour ne plus fonctionner. Du tout, même avec un VPN… Le mode plan était en rade, la localisation dans les choux et seul le mode satellite en version floue fonctionnait. Un redémarrage de téléphone plus tard, j’ai plus ou moins réussi à obtenir un itinéraire.

Accrochez-vous bien, 1h50 en transport en communs (1 métro et 2 bus plus tard), 30min en voiture ou 2h à pied… Oui, oui, ça c’est assez typique de la Chine, quand il n’y a pas de métro et qu’il faut prendre un bus, généralement c’est aussi long en transport qu’à pied, on retrouve certaines caractéristiques avec le réseau de transport en commun toulousain vous me direz.

En tout cas, la prochaine étape de mon périple était simple : retourner dans le métro. Le temps de me tromper d’entrée et de me retrouver dans un immeuble de bureau où tout le monde m’a regardé comme si j’étais un extraterrestre (Ah, Pardon, Au revoir), j’ai pu avancer de 2 nouvelles stations pour sortir à la plus proche de mon auberge.

Puis j’ai opté pour la solution marche à pied. C’était un peu long, mais une bonne demi-heure plus tard je me suis retrouvée à la gare centrale. Celle depuis laquelle j’avais calculé mon itinéraire au début. La bonne nouvelle, c’est qu’il ne me reste plus que 35min de marche. Parce que l’air de rien, entre les 0°, les escaliers, les montées, les descentes, ça fait bien 1h30 que je galère avec mes sacs sur le dos.

Pour vous donner une idée de l’itinéraire, voilà ce que google maps indique, une fois hors de Chine, dans un pays qui ne bloque pas internet.
Harbin, position des gares par rapport au centre ville

Je n’ai donc jamais été aussi proche. Et pourtant l’aventure n’est pas encore finie. Ayant pris le métro pour le début de mon trajet (suivez le trait marron), je suis arrivée par l’arrière de la gare centrale. Gare centrale où de gigantesques travaux étaient en cours. Pleine d’espoir j’ai quand même pris le souterrain d’accès à la gare pour la traverser. Fermé pour cause de travaux. Je me suis donc résignée à faire le tour en suivant le chemin prévu à cet effet et 20 minutes plus tard, je me suis enfin retrouvée au début du boulevard menant à mon auberge.

La galère aurait pu se terminer à ce moment là, mais c’était sans compter avec le dernier tour joué par Google, qui a mal positionné l’auberge sur la carte. J’ai donc erré dans le mauvais pâté de maison à la recherche d’une rue qui n’y existait pas…

En désespoir de cause et après avoir demandé à divers passants, dont aucun n’a pu me renseigner (mais qui a dit que les chinois ne savent pas dire non ?!), j’ai fini par me réfugier dans un Mc Do (oh joie et bonheur du capitalisme), me connecter au wifi pour enfin récupérer la bonne localisation directement dans un des plans fournis en image sur booking.

C’est finalement une fois la nuit tombée (alors que je suis arrivée en ville en début d’après-midi), que j’ai enfin trouvé l’immeuble, sans aucun panneau ou signe indiquant la présence de l’auberge, et enfin trouvé l’auberge. Qui est en fait un appartement privé dont les 3 chambres ont été transformées respectivement en deux dortoirs et une chambre familiale.

Un des dortoirs était plein à craquer de russes (et leurs affaires), plutôt gentilles, mais assez envahissantes, l’employé de l’auberge (qui ne parlait pas un mot d’anglais, évidemment), m’a donc installée dans le dortoir mixte d’à côté, quasiment vide, et avec un rideau pour fermer le lit 😄.

Une fois les détails logistiques réglés avec le propriétaire, je suis allée me remettre de mes émotions en allant manger dans un des restaurants d’une chaîne locale, chaudement recommandé par les divers guides en ma possession : Le Roi des Dumplings (ou raviolis) ! Après toutes ces aventures on ne pourra pas me reprocher de m’être raccrochée à quelque chose de familier. Et quoi de mieux que les raviolis (la base de mon alimentation depuis le début du voyage) pour ça 😊?!

Un assortiment de raviolis chinois à dégusterTout un assortiment de raviolis, ça cale bien !

Petit moment de flottement au moment de la commande (pour le coup, ils avaient un menu en anglais et le serveur, plutôt sympa, parlait anglais !), quand on m’a demandé si je voulais ma bière froide ou à température ambiante…Heu…

Froide (évidemment).

J’ai compris le pourquoi de la question le surlendemain quand je suis allée manger dans un petit restaurant beaucoup plus local (pas un mot d’anglais, c’est un bon indicateur) où on ne m’a pas posé la question et où ma bière était à température ambiante… Mais attention, ils l’ont sortie d’un frigo, qui n’était juste pas allumé. Croyez-moi, il vaut mieux ne pas chercher à comprendre !

En attendant, rassasiée et quelque peu rassérénée, je suis rentrée me coucher avant d’aller explorer la ville le lendemain.

La principale attraction d’Harbin c’est le festival des glaces qui a lieu tous les ans de mi-décembre à fin février à peu près. Il fait tellement froid que les sculptures sur glace ne fondent pas, même en plein soleil. Le festival a lieu de l’autre côté de la rivière, presque complètement gelée à cette période de l’année, dans un parc immense où il y a assez de place pour construire des sculptures de glaces toutes plus grandes les unes que les autres.
L'autre rive du fleuve à Harbin

Je suis partie d’Harbin le 6 décembre, j’ai donc raté le festival, mais ça m’a permis d’échapper à la foule (il y a entre 10 et 15 millions de visiteurs par an) et aux prix exorbitants partout en ville. Pour ceux qui voudraient voir des photos des bâtiments en glace éclairés pendant la nuit, vous pouvez aller voir sur ce site internet.

Et puis j’ai quand même pu apprécier le froid, et la balade sur la rivière gelée.
Balade sur la rivière gelée à Harbin

A priori, j’étais pas la seule à profiter du soleil et des -5° plutôt cléments en cette belle matinée.
La rivière gelée au Nord de la ville

J’ai continué la balade le long de la rivière gelée où j’ai croisé un bateau-restaurant complètement pris dans la glace (a priori ils ferment en hiver), en même temps il doit pas faire chaud assis en terrasse.
Le restaurant flottant pris dans la glace

Et quelqu’un entrain de faire voler un cerf-volant au-dessus de la glace pour le plus grand plaisir des enfants autour.
Un entrainement au cerf-volant sur la rivière gelée

Au détour des rues j’ai quand même croisé des statues de taille plus réduite, mais impressionnantes de détails compte tenu qu’elles sont faites en glace.
Les 1ères sculptures de glace dans les rues de la ville avant le festival des glaces à partir de mi-décembre

Chapeau l’artiste !
Les 1ères sculptures de glace dans les rues de la ville avant le festival des glaces à partir de mi-décembre

En retournant vers le centre ville, je suis passée par l’esplanade principale qui permet d’accéder aux quais aménagés (il faut croire que j’ai fait la balade à l’envers).
L'esplanade au bord de la rivière

Contrairement à la gare de Changchun où les accès souterrains n’étaient pas encore ouverts, là on pouvait passer sous l’esplanade pour rejoindre la ville avec le double avantage de se mettre au chaud et de se balader dans un centre commercial. La Chine a un côté assez fascinant dans son rapport à la consommation. Un peu plus tard dans la journée, je me suis perdue dans un bâtiment de la taille d’un pâté de maison, entièrement dédié au shopping. A ne plus savoir où donner de la tête !
Une centre commercial très moderne dans Harbin

Mais en attendant, je suis allée me balader dans le parc Zhaolin où les constructions traditionnelles ont été préservées sous la forme de petits kiosques répartis un peu partout dans le parc et permettant d’avoir une vue un peu en hauteur.
Le Parc Zhaolin en chemin vers la rivière

Les plafonds de ces constructions, peints de couleurs vives et avec des motifs traditionnels valent vraiment le détour.
Le plafond décoré d'un des kiosques du parc

Des ponts lancés au-dessus de petits canaux, vides à cette période, rendent la balade dans cet oasis de calme au milieu de la ville vraiment sympathique !
Le Parc Zhaolin en chemin vers la rivière

De retour à l’auberge, j’ai fait la connaissance d’un de mes compagnons de chambre, un Sud-Coréen en vacances pour quelques jours dans le nord de la Chine. On a décidé d’aller dîner ensemble dans un restaurant recommandé par le gars de l’auberge. On s’est franchement régalé, et on a partagé deux bières (oui, oui, ça fait une chacun, mais en Asie, à table, c’est pas chacun pour soi, on partage tout, les plats sur la table et les bières !).
Le restaurant de galettes

Grand moment de solitude (et fou-rire des serveuses) quand on a commencé à manger en coupant des petits bouts dans les galettes et en attrapant la garniture avec. On a essayé de comprendre comment on était sensé manger, mais pas moyen et comme on était les premiers clients, pas d’exemple auquel se raccrocher ! Finalement quand le restaurant a commencé à se remplir on a compris. En fait il fallait dédoubler les galettes et les remplir avec la garniture, avant de la plier et de la manger. A mi-chemin entre le burritos et les fajitas en fait. Et ben on le saura pour la prochaine fois.

Le lendemain, je me suis baladée dans la seule rue piétonne de la ville (et la 1ère que je vois dans le pays). Plutôt sympa et bien aménagée, elle permet d’échapper aux embouteillages et au trafic de motos et scooters électriques omniprésents et qui n’ont a priori jamais entendu parler du code de la route.
L'entrée de la seule rue piétonne de la ville

Puis je me suis mise en mode « Opération Billet de Train » et je suis retournée à la gare centrale pour y acheter mon billet du lendemain pour Beijing, capitale de la Chine et ma prochaine destination.
La gare centrale d'Harbin

Une fois à l’intérieur, même galère que depuis mon arrivée en Chine, une queue importante à tous les guichets et des panneaux lumineux uniquement en chinois. Je suis donc allée au bluff au seul guichet vide (a priori pour une bonne raison, mais ça se tentait) et j’ai demandé s’ils parlaient anglais. Et là, miracle de simplicité, elle non, mais elle est allée chercher un de ses collègues qui a ouvert un guichet juste pour moi et m’a vendu le billet que je voulais et que j’avais déjà repéré sur internet, au départ de la gare Ouest évidemment. Cette mission accomplie, je suis repartie me balader en ville, encore pleine de surprises.

Comme Harbin est très proche de la Russie, il y a beaucoup de tourisme russe et une communauté russe assez importante. On y trouve donc des églises orthodoxes.
Dont une directement sur le parvis de la gare.
Une église orthodoxe à Harbin, où une importante population russe habite

Une autre, en rénovation, est sur une place entourée de centres commerciaux.
Une église au coeur de la ville en cours de rénovation

Il y a aussi d’immenses boulevards, souvent encombrés de véhicules en tous genres qui passent au milieu de la ville, mais plutôt tranquilles au milieu de la journée.
Sur le pont à côté de la gare

Pour terminer cette journée, je suis donc allée manger dans un petit restaurant pas très loin de mon auberge où le manager parlait quelques mots d’anglais, mais le menu était en chinois. Menu assez marrant d’ailleurs, c’est une grande feuille de papier avec tous les plats (et leurs photos) à côté desquels il y a une petite case. On récupère la feuille et un crayon à la caisse avant d’aller s’asseoir et il n’y a plus qu’à cocher ce qu’on veut manger et boire sur la feuille et la ramener à la caisse. J’étais pas trop sûre de ce que j’allais avoir, mais à part pour la bière tiède, c’était plutôt pas mal !
Le repas du dernier soir à Harbin dans un petit restaurant pour les locaux

Puis je suis allée me coucher tôt. Lever prévu le lendemain très tôt pour avoir le temps de retourner jusqu’à la gare Ouest avant mon train à 10h du matin. Et comme on ne se refait pas, je suis retournée à pied jusqu’à la station de métro la plus proche, ce qui m’a quand même pris 1h (nettement moins longtemps qu’à l’aller !).

Quelques images supplémentaires d’Harbin

Changchun, à la découverte du nord-est de la Chine

Le parc de Changchun avec les immeubles en fond

Changchun, au nord-est de la Chine, la demeure du dernier Empereur Chinois.

Du 1er au 3 Décembre.

Par Sophie – Le 28 avril – De retour au calme à Houai Xay avec un nouveau visa en poche.

Un des 1er trucs qui surprennent en Chine (après le nombre de Chinois), c’est l’efficacité du train. A part ce moment lost in translation, 1er d’une trèèèèèèèèèès longue série, j’ai réussi à trouver une place assez confortable au début du trajet (avant, comme on l’a vu dans l’épisode précédent, de me faire virer des sièges successifs que j’ai squattés, vu que je n’avais pas de place assise attribuée) et j’ai essayé de faire des photos du paysage qui défilait par la fenêtre. Premier constat, le train en Chine va beaucoup (mais vraiment beaucoup) plus vite qu’en Russie. Pas moyen donc de faire une photo nette.
Dans le train entre Hunchun et Changchun, on change d'ambiance

Deuxième constat, cette partie de la Chine est froide (et oui, toujours), mais a priori pas très humide vu qu’il n’y avait pas le moindre petit flocon de neige (tous les inconvénients du froid, sans les avantages quoi !).

Une fois arrivée à Changchun, j’ai pu admirer la gare, vraiment immense.
La Gare de Changchun

Et ça va être une constante pendant tout mon séjour en Chine. Les choses sont faites en GRAND, voire en TRÈS GRAND ! A part pour l’anglais… J’avais bien galéré à Hunchun, mais rien à voir avec les moments de solitude que j’ai vécus à Changchun.

Déjà il a fallu sortir de la gare, jusque là pas trop de problème ils ont eu la gentillesse de mettre des panneaux Exit. Et puis Changchun c’est pas énorme comme ville, du coup il suffisait de choisir entre les sorties A ou B sur l’esplanade Sud ou les sorties C ou D sur l’esplanade Nord (j’ai quand même eu une petite pensée angoissée en pensant à la taille des gares et principales stations de métros dans les grandes villes chinoises). Forte de mon échec google maps de la veille, j’avais cette fois préparé l’itinéraire et je savais que mon auberge de jeunesse était au Sud de la gare.

Une fois dehors, le temps de repérer les guichets pour acheter mon prochain billet, j’ai essayé de quitter le parvis de la gare. Et là grand moment de solitude. A part une 3 voies pleine à craquer de voitures, taxis et bus, pas un seul passage piéton, pont ou encore tunnel pour rejoindre l’avenue qui mène au centre ville. Et l’anarchie complète absolument partout avec des familles entières chargées comme des mulets en train de traverser sauvagement en zigzagant entre les voitures…

J’ai donc appliqué le vieil adage, en Chine fait comme les chinois et je me suis élancée lors d’une légère accalmie dans le trafic. Etant retournée à la gare plusieurs fois dans les 3 jours qui ont suivis, j’ai pu tester toutes les approches possibles.

  • Par la droite, probablement la meilleure option avec un passage piéton à 300m de la gare où la circulation est réduite à 2 voies.
  • Par la gauche, à l’entrée d’un marché, à côté d’un des terminaux de bus de la ville, et le chaos généralisé associé, pas franchement la meilleure option, j’ai bien faillit me faire renverser par un marchand de légumes.
  • Finalement tout droit en arrivant au milieu d’une zone, a priori piétonne, mais dont les accès souterrains sont soit fermés, soit pas encore ouverts.

Bref, quand on cherche à atteindre la gare de Changchun, depuis la ville, c’est un peu mission compliquée !

La gare de Changhun et son esplanadeSi proche et pourtant si loin…

Une fois de l’autre côté, la mission suivante a consisté à trouver mon auberge. Après les bus en Russie, la principale difficulté en Chine aura été de trouver mes auberges.
Et celle là a été particulièrement compliquée à trouver. Au 26ème étage d’un immeuble, il fallait prendre un 1er ascenseur jusqu’au 7ème étage puis continuer dans un couloir jusqu’au bloc numéro 5 tout au bout et prendre un 2ème ascenseur (avec un badge pour pouvoir monter) jusqu’au 26ème étage où un appartement a été aménagé en hôtel capsule.

Autant vous dire, que j’ai galéré un bon moment, je suis montée au 7ème étage, j’ai demandé mon chemin à un vigile (qui ne parlait pas un mot d’anglais, donc je me suis contentée de lui montrer la confirmation de réservation en chinois avec un air interrogateur), puis je me suis retrouvée devant un nouvel ascenseur, sans le badge pour le prendre. J’ai de nouveau montré mon papier à une dame qui attendait l’ascenseur et qui n’a même pas regardé mon papier avec de faire non de la tête, de monter dans l’ascenseur et de se dépêcher d’en fermer les portes (accueillant les locaux…).
Je suis donc redescendue, puis remontée, le vigile qui m’avait indiqué le chemin n’avait pas vraiment l’air décidé à m’aider plus que ça et ne parlait toujours pas anglais…

En désespoir de cause, j’ai fini par appeler (avec mon forfait français, et ça pique) pour m’entendre dire « No English… ». Au fond du seau, j’ai fini par interrompre le vigile, qui s’était replongé dans son film, en lui donnant le téléphone histoire qu’ils se comprennent avec le responsable de l’auberge. Et c’est avec un grand soupir que le vigile a fini par m’amener jusqu’à l’appartement, utilisant son badge pour l’ascenseur.

Bon ben, merci.

Après la Russie et la gentillesse des russes toujours prêt à aider, l’arrivée en Chine pique un peu. Ici c’est débrouille toi.

En tout cas, l’auberge, qui était en fait un hôtel capsule, était plutôt sympa et les capsules permettent d’avoir son propre espace, ce qui est vraiment appréciable quand on dort en dortoir depuis plusieurs mois et encore plus agréable en Chine où la notion d’espace personnel n’existe pas vraiment.
L'hôtel capsule à Changchun une impression d'espace privé

Une fois le rideau fermé, on a l’impression d’être dans sa propre chambre 😀.

Installée et remise de mes émotions, je suis partie me balader en ville. Et tout de suite il y a un changement d’ambiance. Ici on fait dans le gigantesque, même les entrées des bâtiments sont impressionnantes.
L'entrée d'un bâtiment à Changchun, on change de style

Pendant mon exploration de la ville, j’ai trouvé un parc, au calme.
Le parc de Changchun

On peut voir que l’hiver est déjà là, même si la glace n’a pas vraiment l’air d’être assez solide pour marcher dessus.
Le parc de Changchun

Et puis la ville n’est jamais très loin.
Le parc de Changchun avec les immeubles en fond

Une autre partie du parc, plus ludique, est dédiée aux enfants.
La partie enfants du parc de Changchun

De retour à l’auberge, j’ai fait connaissance avec les autres pensionnaires, pour la plupart étudiants dans une des universités de la ville. L’un d’entre eux parlait relativement bien anglais et ils m’ont invitée à aller manger avec eux dans un restaurant au décor sorti d’un film très populaire en Chine et qui sert de la cuisine traditionnelle du nord du pays.
Dans le restaurant au décors d'un film très populaire en Chine

Petite particularité, ici on partage les bières, c’est pas chacun la sienne, et on boit dans des coupes en céramiques, vides en quelques gorgées, on a passé le repas à les vider et les remplir. C’est sympa, mais pas franchement efficace quand on a soif 😉.

Mais la nourriture était particulièrement bonne et après un régime à base de patates pendant quasiment 2 mois, ça fait vraiment plaisir.
Les bons plats de la cuisine traditionnelle du nord de la Chine

Une très bonne soirée en compagnie de deux étudiants vraiment sympa à discuter de traditions culinaires entre la France et la Chine. Voilà qui améliore un peu ma 1ère impression de la Chine et surtout des Chinois !
Au resto avec deux étudiants rencontrés à l'auberge pour une soirée dégustation

Le clou du spectacle, le moment photo avec des costumes du film à disposition. On a bien rigolé, surtout que chacun d’entre nous a demandé que son téléphone soit utilisé pour prendre les photos, au grand agacement de l’employé en charge de l’attraction.
Déguisée après un bon repas, vive le folklore national

Mon dernier jour à Changchun, je me suis levée tôt avec un objectif, acheter un billet de train pour aller à Harbin dans la journée. J’ai bien tenté ma chance la veille, mais après 30 minutes d’attente à me faire bousculer et sans rien comprendre aux panneaux d’information (uniquement en Chinois évidement !), j’avais donc lâché l’affaire et j’étais allée me balader en ville. Mais en ce 3 décembre, pas le choix, il faut que je quitte Changchun pour aller à Harbin, ma prochaine destination.

J’ai donc pris mon courage à deux mains et mon mal en patience, et je suis arrivée à la gare pour acheter un ticket de train. Et cette fois-ci j’étais prête, j’avais la traduction en chinois préparée sur mon téléphone avec la destination, l’heure et le numéro du train. Et pourtant, ça n’a pas été sans mal. Parce que le « ticket office » de la gare de Changchun, même à 9h du matin, ça ressemble à ça :
A l'intérieur de la gare de Changchun, opération acheter un billet...

J’ai finalement réussi à acheter un billet de train, avec une place assise cette fois-ci, et je suis partie en direction d’Harbin, 1ère ville que j’avais prévue de visiter en quittant la Russie (mais les aléas des bus pour passer la frontière m’avaient contraints à revoir ce plan là).

Pour ceux que le titre de l’article intrigue, Changchun est connue comme étant la ville où le dernier Empereur chinois, Pu-Yi, a vécu de 1932 à 1945 après avoir été nommé Empereur du Grand Etat Mandchou de Chine instauré par les Japonais lors de l’invasion du territoire chinois avant la seconde guerre mondiale.

Trop occupée à me balader dans les rues de la ville (et j’avoue, à aller prendre mon petit dej’ au Starbucks pour la 1ère fois depuis de longues semaines sans café décent), je ne suis pas allée jusqu’au palais, assez loin de la ville.
Par contre, l’histoire du dernier Empereur de Chine est assez intéressante, si vous voulez, vous pouvez aller jeter un coup d’œil à la page wikipedia, sinon un film sur sa vie est sorti en 1987, le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci. La bande annonce et les liens pour le regarder sont là.