La Pologne, Pays du Borsch et des Pierogis

Après avoir testé à l’aveugle une partie de la cuisine locale, je me suis offert un « food and beer tour » pour avoir les sous-titres en plus des plats. J’ai donc appris plein de choses !

Déjà il faut savoir que la cuisine traditionnelle polonaise s’est adaptée au fur et à mesure des évolutions du pays. A l’époque du royaume de Pologne, seuls les nobles pouvaient manger de la viande, le peuple en était réduit à préparer des soupes (savoir faire qui ne s’est jamais perdu depuis, la soupe est une vraie institution en Pologne !). Pas de pomme de terre à cette époque là, c’était encore un met de luxe venant du nouveau monde. Les polonais font avec ce qui pousse chez eux : des oignons, des betteraves et des champignons.

Puis, au début du XXème siècle, la viande est considérée comme très bénéfique pour la santé, les polonais sont donc encouragés à manger autant de viande que possible, ce qui ne faisait pas beaucoup, le pays étant déjà à l’époque considérablement pauvre. Se développent alors les « Milk bars » (ou bar à lait en français). Comme leur nom l’indique, il s’agit littéralement de bars où les gens viennent une fois par jour boire un verre de lait pour compenser la viande qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter.

Puis, les traditions culinaires sont de nouveau modifiées pendant la période communiste. A cette époque, il n’y a rien d’autre que de la farine, du lait, des oeufs et quelques légumes. Les Milk Bars restent ouverts (certains le sont encore aujourd’hui, c’est vraiment dépaysant !) et servent ce qu’ils peuvent à prix cassés. La carte est mise à jour tous les jours en fonction de l’approvisionnement et les plats barrés du menu quand ils ne sont plus disponibles.

Aujourd’hui, il reste un peu plus de 100 Milk Bars en Pologne, subventionnés par le gouvernement, ils ne servent pas d’alcool et continuent à fonctionner de la même façon qu’il y a 50 ans. On y parle uniquement polonais, et on récupère son plat au comptoir (enfin si on en reconnaît le nom, crié en polonais par une des employées, les touristes y vivent des grands moments de solitude). Une fois le plat terminé, chacun débarrasse sa table et ramène son plateau au comptoir prévu à cet effet. La décoration n’y a pas bougé depuis les années 50 (ça pique un peu…) et aujourd’hui encore ils acceptent les coupons alimentaires fournis par le gouvernement aux plus pauvres.

Le plus surprenant dans tout ça, c’est qu’une nouvelle révolution culinaire est en cours et les habitudes alimentaires suivent les dernières tendances. Varsovie par exemple est dans le top 10 des villes « Vegan friendly » dans le monde (pas en Europe, dans le monde…). Quel chemin parcouru depuis l’époque où la viande était presque une religion dans le pays !

Maintenant que vous en savez à peu près autant que moi, je vous laisse découvrir, en photo, les plats plus ou moins typiques que j’ai pu tester pendant mon séjour.

Les Pierogis (ou raviolis) traditionnels dans un des meilleurs restaurants de Gdansk (et pour le moment les meilleurs raviolis que j’ai testés). Ceux là étaient farcis avec du choux et des champignons, recouverts de petits oignons grillés avec des morceaux de bacon et une sauce aux champignons. C’est excellent, et c’est drôlement nourrissant !

Raviolis polonais traditionnels farci avec du chou et des champignons

Assortiments de dumplings polonais cuits au four

Toujours des raviolis, mais cuits au four cette fois-ci. Pour changer un peu, il y a dans l’assiette un assortiment de 5 garnitures différentes:
– Poulet grillé, fromage et champignons,
– Purée de pomme de terre, oignons et bacon,
– Ragoût de viande (le type de viande est non précisé…) et champignons,
– Ragoût de viande, prune et miel (un salé/sucré très sympatique),
– Poulet grillé et épinard, mon préféré !
A l’inverse de leurs cousins les dumplings traditionnels, la pate était un peu trop épaisse et l’assiette s’est quand même révélée assez bourrative (clairement, 3 raviolis auraient été suffisants) !

Le fameux Borsch (ou Borsht) ou soupe de betterave. Pour être honnête, je ne sais pas si c’est le restaurant, mais c’était pas bon. Arriver au bout de cette bolinette de soupe, sans aucun morceau de pain, s’est avéré (très) compliqué… Je testerai de nouveau avant de partir, histoire de confirmer (ou pas) cette 1ère impression !
Modification du 05/10 : Je dois rendre justice au Borsch et faire mon mea-culpa. C’était le restaurant ! J’ai testé de nouveau le Borsch à Varsovie et il n’avait rien à voir. C’est même étonnamment bon en fait, quand il est bien fait, on sent vraiment le goût de la betterave, il ne pique pas et généralement il y a des Pierogis et des petits oignons avec.
Je vous mets donc à jour la photo avec une vraie assiette de Borsch.

Une assiette de borsch dans un restaurant de Varsovie

La soupe de céréales, entrée inévitable à tout repas polonais

On reste dans la soupe, véritable institution dans le pays, qui a pour seule limite l’imagination que cuisinier et les produits disponibles. La soupe de céréales fermentés (ben oui, pour les conserver, et ne vous inquiétez pas, ils en font de l’alcool aussi !), avec des oeufs durs. Franchement ? Bien meilleur que ce que la description laisse penser !

Dans la catégorie « Héritage du communisme », je vous présente le Zapiekanki, le fast food local. Imaginé pendant la période communiste, il visait à remplacer les hamburgers, hot dogs et autres junk food occidentales, mais… avec les moyens du bord ! Le Zapiekanki traditionnel est donc composé d’une base de pain, garnie de champignons et de fromage. Aujourd’hui, la tendance est à la diversité et il y a des Zapiekanki pour tous les goûts avec des choix de garnitures aussi variés que surprenants. Ici, le Zapiekanki traditionnel avec un sauce à l’ail et de la confiture de cranberries. Face à l’air dubitatif de la vendeuse quand j’ai demandé la sauce cranberry, j’ai opté pour la solution mixte avec un peu de cranberry et la sauce à l’ail traditionnelle. Le verdict ? Nature c’est bien aussi :).

Zapiekanki, le fast food polonais, héritage du communisme

Un échantillon de plat principal typique de Pologne

Un échantillon du plat principal typique, les Pierogis (les raviolis donc) et la galette de pomme de terre. Les concombres quand à eux sont préparés dans du vinaigre pour les conserver et il est conseillé de les manger en sirotant le verre de vodka (oui, le petit verre en haut sur la photo). Un peu dubitative, j’ai testé et en fait ça passe vraiment pas mal ! Rien de très original, mais ça nourrit et c’est pas cher, deux critères très importants dans le coin !

Probablement moins typique (encore que les Polonais ont l’air de vouer un culte à la pomme de terre), la pomme de terre au four d’après la recette de Gdansk, c’est-à-dire généreusement garnie de crème fraiche, champignons, saucisse grillée, petits oignons… Après une journée à marcher dans le froid, ça réchauffe et réconforte !

Pomme de terre au four suivant la recette traditionnelle de Gdansk avec des morceaux de saucisse, et de la crème fraîche

Beignet Polonais, une institution grasse et sucrée

C’est pas le dessert qui apporte de la légèreté, mais le beignet typique de Pologne, encore chaud et croustillant, avec de la confiture de rose à l’intérieur conclu fort bien le repas. La légende raconte que dunkin donut (célèbre chaîne américaine) a déjà fait deux tentatives pour s’implanter en Pologne, sans succès pour le moment tant les polonais aiment leurs beignets locaux !

Et pour finir ce tour des petits plats polonais, la dégustation de bières locales ! L’occasion d’apprendre plusieurs choses : d’abord, et contrairement aux idées reçues, la bière est plus consommée que la vodka en Pologne (je sais, moi non plus j’aurais pas parié !).

Ensuite, la Pologne est le deuxième plus gros producteur mondial de pommes. Ils ont donc du cidre en quantité ! Le verre rose est d’ailleurs un verre de cidre. Celui-là n’était pas franchement une réussite cela dit.

Pour le reste, les bières étaient assez classique, une stout, une lager, une double IPA (vraiment très très amère) et une bière blanche.

Une dégustation de bières et cidre locaux dans un bar

La fabrication des glaces à l'azote liquide

De la glace faite en direct avec de l'azote liquide pour geler les ingrédients mélangés avant

Petite curiosité locale, pas du tout typique pour le coup, la glace à l’azote liquide… Oui, oui vous avez bien lu ! Le principe est simple, la base (yaourt, lait de soja, lait…) est mélangée avec les parfums choisis (j’ai testé fruit de la passion, noix de coco et morceaux de noix). Puis le tout est exposé à de l’azote liquide, ce qui a pour conséquence de transformer le mélange en glace. Plutôt fun, mais pas non plus au niveau des glaces artisanales !

6 réponses sur “La Pologne, Pays du Borsch et des Pierogis”

  1. J’ai trouvé la nouvelle rubrique !! Super idée, tout ca m’a l’air très léger 🙂 ça donne faim en tout cas !
    Bon appétit et gros bisous

  2. It was great to share some of these Polish food traditions with you Sophie. And looks like you took our advice and tried the N-Ice Cream. Glad you liked it. Diana and I are looking forward to following you through your travels. Bon Voyage!!

  3. salut sophie
    est ce que la bière est aussi bonne qu’au BBT?
    Bon courage pour la suite et je me tiens au courant de ton aventure.
    Bisous
    Eric.

    1. Salut Eric,

      La bière est presque aussi bonne qu’au BBT, mais ce qui manque, c’est la compagnie !
      Les gens sont sympas, mais c’est pas tout à fait pareil.
      En tout cas, on se voit au BBT à mon retour :).

  4. Coucou Sophie
    Pour boire un coup pas de problèmes.
    J’espère que ton voyage se passe bien. Actuellement tu dois etre en Sibérie. Ca doit cailler.
    Bon courage et merci pour tes photos. Elles sont sympas.
    Eric

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