Kuressaare, tout au bout de l’Estonie

Kuressaare, perdue sur l’île de Saaremaa

Du 25 au 27 octobre

Par Sophie – Le 9 Décembre – Dans la salle commune de l’auberge à Beijing, entre deux sauts du wifi.

Kuressaare, c’est sur l’île de Saaremaa.
Kuressaare

Ne me demandez pas, je ne sais pas pourquoi dans cette région de l’Estonie la lettre « a » est doublée à chaque fois :)!

Avant poste stratégique pendant longtemps, la ville a notamment servie à l’évacuation des troupes et civils allemands qui étaient dans cette zone lors de l’avancée soviétique pendant la 2nd Guerre Mondiale.

Aujourd’hui le principal attrait de l’île est plutôt la nature (en été), le château parfaitement rénové (en hiver) et le calme (toute l’année).

Vu que c’est une île, à un moment donné, si on ne prend pas l’avion, il faut prendre un bateau. Détail qui ne m’avait pas vraiment sauté aux yeux quand j’ai acheté mon billet de bus. J’étais donc paisiblement entrain de regarder un film quand le chauffeur nous a sorti du bus dès celui-ci garé sur le ferry pour qu’on aille dans la zone principale du bâteau.
Sur le Ferry en direction de Kuressaare

Avec la météo, le choc a été rude, vu que j’ai eu à peine le temps d’attraper mon blouson roulé en boule à côté de moi avant de sauter hors du bus !
La vue sur la mer depuis le Ferry

Une fois à bon port, la ville est en effet du genre calme ! Paisible petit village où on croise pas mal de retraités en cette période non touristique. Mais, un peu comme le reste du pays et des pays Baltes en général d’ailleurs, on sent que la situation économique s’améliore et de nombreux bâtiments sont en cours de rénovation.

La pièce maîtresse à Kuressaare, c’est donc le château. Il a été rénové de main de maître et il est possible de se promener sur les remparts, à côté des douves et dans le château où un musée de l’histoire de l’Estonie a été installé.
Coup de chance, la météo s’est améliorée d’un coup (et de façon tout à fait inattendue) ce qui a rendu ma balade matinale très agréable, bien qu’un peu fraîche :).
Le Chateau de Kuressare depuis les douves

Et il faut ben reconnaître que le château est vraiment très bien rénové.
Le Chateau de Kuressaare

Il sont même allés jusqu’à reconstruire un moulin à vent, en bois en suivant la technique traditionnelle, l’original ayant brûlé lors de la dernière attaque connue du château.
Le moulin sur le rempart du château

A l’entrée du château, avant le pont-levis, on trouve l’ancienne auberge qui accueillait les visiteurs de marque. Rénovée et reconvertie en hôtel de luxe, j’aime autant vous dire qu’elle était hors budget !
L'hôtel devant le chateau de Kuressaare

Puis, je suis allée me réchauffer au musée où j’ai notamment découvert tout un étage où des armoiries des familles nobles du pays étaient exposées.
Les armoiries d'une des familles nobles de la région

C’est dans ce musée, une fois trouvées les explications en anglais, que j’ai appris que l’île de Saaremaa avait été la zone de débarquement des nazis pendant la 2nd Guerre Mondiale quand Hitler a décidé d’attaquer l’armée soviétique.

Puis pendant les deux années d’occupation allemande, non seulement de nombreuses troupes ont été envoyées sur place mais aussi des civils. L’objectif d’Hitler était double : d’abord étendre le territoire occupé par le peuple élu, les Aryens, mais aussi civiliser les populations locales qui avaient eu le droit de rester (donc les quelques-uns qui n’entraient dans aucune case pour partir en direction des camps) et éviter les révoltes.
Au vu du comportement des troupes soviétiques avant l’arrivée des allemands (déportations massives de toute la classe dirigeante et intellectuelle, enrôlement forcé dans l’armée…), ces derniers ont été accueillis en libérateurs par la population locale. Etat de grâce qui aura duré quelques mois avant que les nécessités de la guerre ne conduisent aux mêmes dérives avec réquisition systématique de la production agricole, enrôlement forcés dans l’armée…

Pendant la déroute qui a suivie l’avancée des troupes soviétiques à la fin de la guerre, tous les allemands, aussi bien les civils que les militaires ont donc été évacués par Saaremaa et transitaient par Kuressaare avant d’être embarqué sur des bateaux en direction de l’Allemagne ou d’autres pays amis.

Dûment renseignée sur l’histoire de cette partie du pays, je suis retournée me balader en direction d’un parc aménagé avec accès à la mer.
L'acces à la mer depuis Kuressaare

Plutôt mignon, la vue sur le château depuis la digue est vraiment chouette.
la vue sur le château de Kuressaare

Mais ce qui m’a le plus surprise, c’est quand je suis tombée bonnet-à-maillot-de-bain avec quelqu’un. Donc oui, pendant que j’étais recouverte de la tête aux pieds avec un certain nombre d’épaisseurs (rien à voir avec ce que j’ai vécu en Russie depuis, mais à ce moment là je trouvais qu’il faisait sacrément froid), une locale (je vois mal un touriste risquer la pneumonie) est allée faire quelques brasses dans l’eau à moins de 10°…

Après toutes ces aventures et ces efforts, le réconfort a pris la forme d’un magnifique dîner dans un restaurant typique où j’ai dégusté une excellente truite fumée.
La truite étape 1

Attention, l’artiste de l’arête à l’oeuvre ;).
L'artiste de l'arête

Âmes sensibles s’abstenir.
Dernière étape

Le lendemain, j’ai repris un bus (pas VIP celui-là) en direction de Tallinn ma dernière étape en Estonie avant la Russie. Pas grand chose de notable pendant le trajet à part la tempête de neige en chemin.
La tempête de neige entre Kuressaare et Tallinn

Et quand même, le moment assez improbable où une grand-mère vient me voir pour m’expliquer avec quatre mots d’anglais que le petit garçon à côté de moi, qui devait avoir 6 ans maximum, est tout seul dans le bus et qu’il a un peu peur de se perdre pendant l’étape ferry. Du coup si je peux veiller sur lui jusqu’à ce qu’on le récupère à Tallinn, ça serait cool. Pas de problème ! Il m’a donc suivie comme mon ombre tout le temps de la traversée.

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