Xishuangbanna, le long du Mékong, des palmiers, du soleil et des barbecues !
Du 27 au 29 Janvier 2019.
Par Sophie – Le 19 Septembre 2020 – Avec le COVID qui repart en Europe et les frontières qui ont l’air décidée à ne pas s’ouvrir, je suis toujours occupée à vivre au Laos où j’ai tenté une nouvelle expérience professionnelle : Professeur d’anglais pour des enfants Laos… Après 2 mois à répéter « Hello, how are you? » et à entendre en réponse (grand sourire aux lèvres) « Hello, how are you? », j’ai décidé d’arrêter !
Kunming 7 heures du matin…
J’ai le sourire aux lèvres, mais le réveil a été dur ! Après notre folle après-midi dans le marché de Kunming avec JR à siroter du vin de prune, je me suis lamentablement endormie, à 18h30, au milieu de mes affaires étalées sur mon lit et mon sac pas encore fait. Réveillée à 2h du matin, j’ai eu le réflexe de mettre mon réveil et de me rendormir pour grapiller 3 heures de sommeil supplémentaires (et nécessaires…).
C’est donc à 5h du mat’ que j’ai refait mon sac, dans le patio de l’auberge en face de mon dortoir pour géner le moins possible mes compagnes de chambre. Quand on dort en dortoir, il n’y a rien de plus énervant qu’un(e) idiot(e) qui fait son sac et manipule ses 50 sacs plastiques au milieu de la nuit. Finalement, j’ai réussi à être prête à l’heure pour partir prendre mon bus. Echaudée par mon ticket 1ère classe entre Shanghai et Guilin, j’avais cette fois-ci fait preuve d’anticipation et j’étais allée acheter mon ticket de bus (seul moyen de se rendre à Xishuangbanna depuis Kunming) quelques jours plus tôt. JR était sensé m’accompagner à la gare, mais comme il ne s’est pas levé, je suis partie sans lui.
Arrivée sans encombre à la gare, j’ai dû patienter un moment dans la salle d’attente, les « quais » (j’ai pas trouvé mieux comme mot) n’étant accessibles que 20 minutes avant le départ du bus. Ce qui m’a laissé assez de temps pour me rendre compte qu’il n’y avait pas un seul mot d’anglais dans toute la station de bus…
Rien.
Nada.
Et donc, comment je fais moi pour trouver mon bus ? Parce que là, les destinations sont écrites en spaghettis (nom générique pour toute écriture que je n’arrive même pas à interpréter) sur des panneaux et sur les bus, et les lignes n’ont pas de numéros, donc il n’était même pas possible de se raccrocher à ce fil (ténu et parfois sujet à des interprétations).
Il faut croire que mon air perplexe était suffisamment explicite (s’il y a bien quelque chose que j’ai développé au cours de ce voyage, c’est la palette de mes expressions faciales, seul moyen, avec les signes et les mimes, de communiquer dans certaines contrées) puisqu’une jeune femme en uniforme est venue me parler. Vu que j’en étais au stade habituel de tentative de comparaison des signes sur mon billet aux signes sur le panneau des bus, j’étais bien contente qu’elle vienne jeter un oeil à mon billet ! Il faut bien reconnaître que mes tentatives répétées de comparer les écritures d’un de mes billets (bus, train, bateau, hôtel, plan de sortie du métro) à celles des panneaux d’affichages n’ont jamais fonctionnées. Soit il y a plusieurs façon d’écrire la même chose en Chinois/Thai/Lao, soit mon cerveau n’est pas du tout adapté au jeu des 7 erreurs !
Cette fois n’y a pas fait exception et j’ai été tout à fait incapable de trouver une quelconque similitude entre les informations sur mon billet et le panneau d’affichage… Entre temps, la jeune femme avait vérifié mon billet et m’avait fait signe de m’asseoir.
A priori je devais encore attendre.
J’ai donc attendu.
Puis elle m’a fait signe que je pouvais y aller, mon bus étant arrivé.
J’ai donc passé la porte, où ils ont vérifié mon billet et je me suis retrouvée dans la zone d’embarquement.
A quoi ça ressemble ?
Un (très) long trottoir avec des rangements en bataille assez large pour accueillir les bus et des dizaines de bus alignés avec les destinations écrites sur des panneaux posés sur les pare-brises, je vous le donne dans le mille : en chinois !
J’ai donc commencé à remonter le long des bus en essayant de comparer le contenu de mon billet aux indications sur les bus…
Arrivée au bout de la file de bus : chou blanc !
A l’évidence j’avais pas trouvé mon bus (un tel esprit de déduction force l’admiration parfois !).
Il en fallait plus pour me décourager et j’ai donc fait le chemin en sens inverse…
Rien…
3ème passage, sans plus de succès. Résignée je suis allée demander mon chemin. C’est donc le chauffeur d’un autre bus qui m’a pris par la main et qui m’a amenée jusqu’à mon bus… le 3ème après la porte !
Mon sac chargé dans la soute, je suis allée me poser sur mon siège pour une sieste bien méritée !
Route sans histoire jusqu’à Xishuangbanna. Le paysage n’était pas franchement exceptionnel sur le chemin, jusqu’à des déchets posés sur le bord de la route, pas très sympathique.
Petite pause pour manger à midi dans un boui-boui où j’ai préféré prendre mes précautions : un paquet de chips et un coca, ça suffit et ça évite d’être malade, c’est toujours un risque assez élevé quand on doit passer la journée en bus.
Puis vers 19h00 le bus est arrivé en vue de la ville. Anticipant le même problème que d’habitude (le bus passe par le centre ville et finalement termine le trajet à la gare routière d’où il faut prendre un tuk-tuk ou un taxi), j’avais préparé ma carte et je commençai à regarder quand il faudrait que je descende. Finalement le chauffeur a réglé la question en s’arrêtant à un immense rond-point où tout le monde est descendu. Vérifications faites, mon auberge était à 45 minutes à pied de là.
Je suis donc partie en direction de mon auberge. Et tout de suite, j’ai réalisé que j’étais au Sud !
Des palmiers et des éléphants (ceux qui ont pensé que ces éléphants sont vrais en voyant la photo peuvent se dénoncer dans les commentaires :)) !
Puis je suis arrivée sur le bord du Mékong, qui s’appelle rivière Lancang sur sa portion chinoise, et le pont (très) long qui permet de le traverser et de rejoindre la berge où était mon auberge.
Xishuangbanna est en fait une ville assez importante qui vit au rythme du Mékong, j’ai été assez impressionnée par tous les batiments éclairés le long des berges.
Finalement j’ai réussi à rejoindre mon auberge, non sans quelques difficultés et après avoir demandé mon chemin plusieurs fois et je me suis installée pour deux nuits (petit moment de solitude quand j’ai réalisé que le matela était une couverture pliée en deux posée sur une planche en bois, les toilettes au bout du couloir, à la turque, et l’eau chaude un concept qui n’était jamais arrivé jusque là…).
Le lendemain matin, mission du jour !
Objectif : Trouver un moyen de quitter la Chine et atteindre le Laos le lendemain (29 janvier), jour d’expiration de mon visa.
Je raconte donc ma vie à la jeune femme, très gentille, à la réception de l’auberge qui me prépare un papier avec mes questions en chinois pour le préposé au guichet et m’explique comment rejoindre la station de bus. Vraiment très gentille, elle me laisse le numéro de téléphone de l’auberge au cas où j’aurais besoin d’appeler.
Arrivée à la station de bus, je réussis (sans trop de difficultés) à acheter un billet de bus pour le lendemain matin à 10h40 en direction de Luang Namtha, petite ville au nord du Laos.
Sûre de pouvoir quitter le pays dans la limite de validité de mon visa (très important en Chine), je suis allée me balader le long de la rivière et j’ai fait le plein de soleil et de vitamines D !
Balade vraiment très chouette le long des berges aménagées et sur des sentiers dans des parcs un peu partout en ville. Une après-midi très agréable.
Mais comme Xishuangbanna c’est encore la Chine, il y a toujours ces petits moments kitsch qui illuminent une journée. Allez-vous trouver l’élément qui détonne dans ce paysage ?
Finalement au moment où je m’arrêtai pour une pause à l’ombre, je suis tombée sur une chorale de collégiens. Tous mignons, ils étaient très fiers de chanter devant leurs parents et professeurs !
Puis je suis allée passer la soirée au marché de nuit de Xishuangbanna, assez réputé. Et j’ai pas été déçue !
Grand, très bien éclairé, il y a des spécialités locales variées et de l’artisanat des différentes minorités ethniques qui habitent au Yunnan.
Il y avait même l’équivalent local de nos diseuses de bonne aventure ! Le voyant/bonimenteur/escroc (je vous laisse seul juge de son qualificatif en fonction de vos croyances), était assis derrières un grand tapis divisés en cases. Sur chaque case, il y avait un signe. Puis quand les âmes en peine/promeneurs/pigeons qui avaient une question à poser lui donnaient de l’argent, il ouvrait une cage avec un oiseau dedans. L’oiseau faisait quelques bons sur le tapis avant de prendre son envol et notre ami interprétait le sens des cases sur lesquelles l’oiseau avait sautillé. Puis l’oiseau, dressé, revenait bien sagement dans sa cage en attendant les prochain(e)s âmes en peine/promeneurs/pigeons.
Mais surtout à Xishuangbanna il y a DES BARBECUES !!! (Je sais, vous le savez, ça fait un moment que je le tease le barbecue de Xishuangbanna !).
Voilà comment il se présente : des tables entières de denrées en tous genres prêtes à être mises sur le feu.
Le temps de récupérer un petit panier, on fait ses emplettes et on donne le panier au cuisinier.
Menu du jour : courgettes, oignons nouveaux, tofu et un poisson aux épices.
Puis je suis allée m’asseoir à table et j’ai attendu que le cuisinier finisse de préparer les plats. Chaque aliment est servi séparemment sur des feuilles de bananiers (et sur une assiette en plastique, mais bon…).
Il n’y a plus qu’à déguster !
Et à empiler les assiettes, une fois vides.
Le vrai challenge ? Manger le poisson avec les baguettes…
C’est repue que je suis allée me coucher, avec un départ en milieu de matinée pour le Laos, j’avais (pour une fois) un peu de temps devant moi pour finir de me préparer.