Xishuangbanna, dernière étape chinoise dans la ville du barbecue !

Le barbecue de Xishuangbanna

Xishuangbanna, le long du Mékong, des palmiers, du soleil et des barbecues !

Du 27 au 29 Janvier 2019.

Par Sophie – Le 19 Septembre 2020 – Avec le COVID qui repart en Europe et les frontières qui ont l’air décidée à ne pas s’ouvrir, je suis toujours occupée à vivre au Laos où j’ai tenté une nouvelle expérience professionnelle : Professeur d’anglais pour des enfants Laos… Après 2 mois à répéter « Hello, how are you? » et à entendre en réponse (grand sourire aux lèvres) « Hello, how are you? », j’ai décidé d’arrêter !

Kunming 7 heures du matin…

En route pour Xishuangbanna

J’ai le sourire aux lèvres, mais le réveil a été dur ! Après notre folle après-midi dans le marché de Kunming avec JR à siroter du vin de prune, je me suis lamentablement endormie, à 18h30, au milieu de mes affaires étalées sur mon lit et mon sac pas encore fait. Réveillée à 2h du matin, j’ai eu le réflexe de mettre mon réveil et de me rendormir pour grapiller 3 heures de sommeil supplémentaires (et nécessaires…).

C’est donc à 5h du mat’ que j’ai refait mon sac, dans le patio de l’auberge en face de mon dortoir pour géner le moins possible mes compagnes de chambre. Quand on dort en dortoir, il n’y a rien de plus énervant qu’un(e) idiot(e) qui fait son sac et manipule ses 50 sacs plastiques au milieu de la nuit. Finalement, j’ai réussi à être prête à l’heure pour partir prendre mon bus. Echaudée par mon ticket 1ère classe entre Shanghai et Guilin, j’avais cette fois-ci fait preuve d’anticipation et j’étais allée acheter mon ticket de bus (seul moyen de se rendre à Xishuangbanna depuis Kunming) quelques jours plus tôt. JR était sensé m’accompagner à la gare, mais comme il ne s’est pas levé, je suis partie sans lui.

Arrivée sans encombre à la gare, j’ai dû patienter un moment dans la salle d’attente, les « quais » (j’ai pas trouvé mieux comme mot) n’étant accessibles que 20 minutes avant le départ du bus. Ce qui m’a laissé assez de temps pour me rendre compte qu’il n’y avait pas un seul mot d’anglais dans toute la station de bus…

Rien.

Nada.

Et donc, comment je fais moi pour trouver mon bus ? Parce que là, les destinations sont écrites en spaghettis (nom générique pour toute écriture que je n’arrive même pas à interpréter) sur des panneaux et sur les bus, et les lignes n’ont pas de numéros, donc il n’était même pas possible de se raccrocher à ce fil (ténu et parfois sujet à des interprétations).

Il faut croire que mon air perplexe était suffisamment explicite (s’il y a bien quelque chose que j’ai développé au cours de ce voyage, c’est la palette de mes expressions faciales, seul moyen, avec les signes et les mimes, de communiquer dans certaines contrées) puisqu’une jeune femme en uniforme est venue me parler. Vu que j’en étais au stade habituel de tentative de comparaison des signes sur mon billet aux signes sur le panneau des bus, j’étais bien contente qu’elle vienne jeter un oeil à mon billet ! Il faut bien reconnaître que mes tentatives répétées de comparer les écritures d’un de mes billets (bus, train, bateau, hôtel, plan de sortie du métro) à celles des panneaux d’affichages n’ont jamais fonctionnées. Soit il y a plusieurs façon d’écrire la même chose en Chinois/Thai/Lao, soit mon cerveau n’est pas du tout adapté au jeu des 7 erreurs !

Cette fois n’y a pas fait exception et j’ai été tout à fait incapable de trouver une quelconque similitude entre les informations sur mon billet et le panneau d’affichage… Entre temps, la jeune femme avait vérifié mon billet et m’avait fait signe de m’asseoir.

A priori je devais encore attendre.

J’ai donc attendu.

Puis elle m’a fait signe que je pouvais y aller, mon bus étant arrivé.

J’ai donc passé la porte, où ils ont vérifié mon billet et je me suis retrouvée dans la zone d’embarquement.

A quoi ça ressemble ?

Un (très) long trottoir avec des rangements en bataille assez large pour accueillir les bus et des dizaines de bus alignés avec les destinations écrites sur des panneaux posés sur les pare-brises, je vous le donne dans le mille : en chinois !

J’ai donc commencé à remonter le long des bus en essayant de comparer le contenu de mon billet aux indications sur les bus…

Arrivée au bout de la file de bus : chou blanc !

A l’évidence j’avais pas trouvé mon bus (un tel esprit de déduction force l’admiration parfois !).

Il en fallait plus pour me décourager et j’ai donc fait le chemin en sens inverse…

Rien…

3ème passage, sans plus de succès. Résignée je suis allée demander mon chemin. C’est donc le chauffeur d’un autre bus qui m’a pris par la main et qui m’a amenée jusqu’à mon bus… le 3ème après la porte !

Mon sac chargé dans la soute, je suis allée me poser sur mon siège pour une sieste bien méritée !

Dans le bus pour Xishuangbanna

Route sans histoire jusqu’à Xishuangbanna. Le paysage n’était pas franchement exceptionnel sur le chemin, jusqu’à des déchets posés sur le bord de la route, pas très sympathique.
Sur la route en direction de Xishuangbanna

Petite pause pour manger à midi dans un boui-boui où j’ai préféré prendre mes précautions : un paquet de chips et un coca, ça suffit et ça évite d’être malade, c’est toujours un risque assez élevé quand on doit passer la journée en bus.
Pause midi en route pour Xishuangbanna

Puis vers 19h00 le bus est arrivé en vue de la ville. Anticipant le même problème que d’habitude (le bus passe par le centre ville et finalement termine le trajet à la gare routière d’où il faut prendre un tuk-tuk ou un taxi), j’avais préparé ma carte et je commençai à regarder quand il faudrait que je descende. Finalement le chauffeur a réglé la question en s’arrêtant à un immense rond-point où tout le monde est descendu. Vérifications faites, mon auberge était à 45 minutes à pied de là.

Je suis donc partie en direction de mon auberge. Et tout de suite, j’ai réalisé que j’étais au Sud !
Arrivée à Xisuangbanna

Des palmiers et des éléphants (ceux qui ont pensé que ces éléphants sont vrais en voyant la photo peuvent se dénoncer dans les commentaires :)) !

Puis je suis arrivée sur le bord du Mékong, qui s’appelle rivière Lancang sur sa portion chinoise, et le pont (très) long qui permet de le traverser et de rejoindre la berge où était mon auberge.
Arrivée à Xisuangbanna

Xishuangbanna est en fait une ville assez importante qui vit au rythme du Mékong, j’ai été assez impressionnée par tous les batiments éclairés le long des berges.
Arrivée à Xisuangbanna

Finalement j’ai réussi à rejoindre mon auberge, non sans quelques difficultés et après avoir demandé mon chemin plusieurs fois et je me suis installée pour deux nuits (petit moment de solitude quand j’ai réalisé que le matela était une couverture pliée en deux posée sur une planche en bois, les toilettes au bout du couloir, à la turque, et l’eau chaude un concept qui n’était jamais arrivé jusque là…).

Le lendemain matin, mission du jour !

Objectif : Trouver un moyen de quitter la Chine et atteindre le Laos le lendemain (29 janvier), jour d’expiration de mon visa.

Je raconte donc ma vie à la jeune femme, très gentille, à la réception de l’auberge qui me prépare un papier avec mes questions en chinois pour le préposé au guichet et m’explique comment rejoindre la station de bus. Vraiment très gentille, elle me laisse le numéro de téléphone de l’auberge au cas où j’aurais besoin d’appeler.

Opération Laos

Arrivée à la station de bus, je réussis (sans trop de difficultés) à acheter un billet de bus pour le lendemain matin à 10h40 en direction de Luang Namtha, petite ville au nord du Laos.

Opération Laos

Sûre de pouvoir quitter le pays dans la limite de validité de mon visa (très important en Chine), je suis allée me balader le long de la rivière et j’ai fait le plein de soleil et de vitamines D !

Balade vraiment très chouette le long des berges aménagées et sur des sentiers dans des parcs un peu partout en ville. Une après-midi très agréable.

Mais comme Xishuangbanna c’est encore la Chine, il y a toujours ces petits moments kitsch qui illuminent une journée. Allez-vous trouver l’élément qui détonne dans ce paysage ?

Balade dans Xisuangbanna

Finalement au moment où je m’arrêtai pour une pause à l’ombre, je suis tombée sur une chorale de collégiens. Tous mignons, ils étaient très fiers de chanter devant leurs parents et professeurs !

Une chorale dans Xishuangbanna

Puis je suis allée passer la soirée au marché de nuit de Xishuangbanna, assez réputé. Et j’ai pas été déçue !
Grand, très bien éclairé, il y a des spécialités locales variées et de l’artisanat des différentes minorités ethniques qui habitent au Yunnan.

Le marché de nuit à Xishuangbanna

Il y avait même l’équivalent local de nos diseuses de bonne aventure ! Le voyant/bonimenteur/escroc (je vous laisse seul juge de son qualificatif en fonction de vos croyances), était assis derrières un grand tapis divisés en cases. Sur chaque case, il y avait un signe. Puis quand les âmes en peine/promeneurs/pigeons qui avaient une question à poser lui donnaient de l’argent, il ouvrait une cage avec un oiseau dedans. L’oiseau faisait quelques bons sur le tapis avant de prendre son envol et notre ami interprétait le sens des cases sur lesquelles l’oiseau avait sautillé. Puis l’oiseau, dressé, revenait bien sagement dans sa cage en attendant les prochain(e)s âmes en peine/promeneurs/pigeons.

Mais surtout à Xishuangbanna il y a DES BARBECUES !!! (Je sais, vous le savez, ça fait un moment que je le tease le barbecue de Xishuangbanna !).
Voilà comment il se présente : des tables entières de denrées en tous genres prêtes à être mises sur le feu.

Le barbecue de Xishuangbanna

Le temps de récupérer un petit panier, on fait ses emplettes et on donne le panier au cuisinier.

Le barbecue de Xishuangbanna

Menu du jour : courgettes, oignons nouveaux, tofu et un poisson aux épices.

Puis je suis allée m’asseoir à table et j’ai attendu que le cuisinier finisse de préparer les plats. Chaque aliment est servi séparemment sur des feuilles de bananiers (et sur une assiette en plastique, mais bon…).

Le barbecue de Xishuangbanna

Il n’y a plus qu’à déguster !

Le barbecue de Xishuangbanna

Et à empiler les assiettes, une fois vides.

Le barbecue de Xishuangbanna

Le vrai challenge ? Manger le poisson avec les baguettes…

C’est repue que je suis allée me coucher, avec un départ en milieu de matinée pour le Laos, j’avais (pour une fois) un peu de temps devant moi pour finir de me préparer.

De Xishuangbanna à Luang Namtha, un passage de frontière éprouvant pour les nerfs ! (bientôt en ligne) >>

Kunming, ses marchés colorés, des soirées endiablées, découverte de la cité du printemps éternel

Une étendue d'eau dans un des parcs de Kunming

Kunming, la capitale du Yunnan, 18° toute l’année, enfin de la douceur !

Du 24 au 27 Janvier 2019.

Par Sophie – Le 5 mai 2020 puis le 31 aout 2020 – Bon j’avoue, j’aurais pu profiter du confinement (en tout cas de ma période de chômage technique de ces dernières semaines) pour avancer l’écriture des articles. Mais vu qu’ici le confinement n’était pas strict, on a trouvé plein de trucs à faire pour s’occuper et le temps est passé vite ! Et puis comme on s’est remis au boulot depuis, je suis officiellement complètement à la bourre sur les articles…

Aaaah, Kunming, le printemps, 18° toute l’année, du soleil plus de la moitié du temps, je commençai à en rêver ! Pouvoir laver ma doudoune, que je porte sans discontinuer depuis mon arrivée en Russie début novembre… Tout ça faisait beaucoup d’espoirs ! C’est donc pleine d’enthousiasme que je me levai avant le lever du soleil (de toute façon caché derrière les nuages), pour prendre un mini-van qui devait me conduire à la gare la plus proche de Yangshuo d’où je devais prendre un 1er train pour retourner à Guilin.
La vue depuis la voie ferrée de la gare de Yangshuo

Il faut bien reconnaître qu’il y a pire comme environnement pour attendre le train !

Cela dit, heureusement que le cadre était sympa, parce que ma journée Yangshuo –> Kunming a été une des moins efficaces du voyage (même si l’efficacité n’était pas le but premier) !
Je suis donc partie très tôt de Yangshuo et je suis arrivée à la gare de Xingping (pas sûre que ça soit le même nom que celui de tonton Xi, il est courant que des caractères chinois différents soient retranscris de la même manière en phonétique, mais bon, c’est quand même drôle). Sur les recommandations du staff de l’auberge, j’avais prévu de la marge et j’avais réservé le train de 11h du matin pour rejoindre Guilin, sur le trajet Shanghai –> Kunming. Avec 30min de train entre Xingping et Guilin et mon train suivant (à destination de Kunming donc) prévu à 15h, cette fois-ci, de la marge, j’en avais.

Et comme pour une fois tout s’est bien passé, le préposé au guichet parlait anglais et il restait des places dans le train suivant, je me suis retrouvée à attendre plus de 3h à la gare de Guilin où il n’y a pour ainsi dire, rien à faire (…). J’ai donc pris mon mal en patience (la patience, vertue indispensable du voyage par voies terrestres dans des contrées (plus ou moins) reculées) et j’ai attendu mon train.

Prendre le train, en Chine, à quelques semaines du nouvel an Chinois, c’est du sport (enfin, sauf en 2020, mais les pangolins étaient encore en train de préparer leur vengeance en 2019) ! Et comme Kunming est sur un des axes Est-Ouest qui traverse toute la Chine, au départ de Shanghai, j’aime autant vous dire que quand je suis montée dans le train à Guilin, au milieu de nulle part, il n’y avait plus aucun endroit libre où mettre mon sac.
C’est dans ces moments-là que je suis contente d’avoir des petites jambes !
Un peu serrée dans le train en direction de Kunming

Sans aucun imprévus (comme quoi, au bout de presque 2 mois, j’ai fini par quasiment m’adapter à la Chine), je suis arrivée à la gare de Kunming. Toute neuve, elle est située à l’extérieur de la ville et il fallait prendre le métro pour rejoindre le centre et le quartier de mon auberge.
Je reconnais que ça peut paraître surprenant, mais passer une journée dans les transports, à devoir surveiller ses affaires, gérer les achats des billets, trouver les quais et surtout attendre entre deux correspondances, ça fatigue en fait. J’étais donc particulièrement impatiente d’arriver à mon auberge. Sortie confiante du train (le métro, c’est facile, c’est efficace et c’est rapide, bref en un mot, c’est bien), j’ai perdu toutes mes illusions quand j’ai vu les délais d’attente s’afficher sur l’écran, prochaine rame dans 16min et celle d’après dans 24min…
Le panneau dans le métro, prochain train dans 16 minutes...

Hein, quoi, comment, pourquoi ??? Un train plein à craquer était en train de déverser ses passagers, qui presque tous devaient prendre le métro pour rejoindre la ville et la prochaine rame était 16min plus tard ?! Enfer !

Enfer à plusieurs titres car s’il y a bien un endroit en Chine où c’est la règle de « Chacun pour soi, le parti reconnaîtra les siens » (adaptation libre et personnelle du célèbre adage impliquant une divinité), c’est le métro. Comme si le fait d’aller s’entasser dans des boites se déplaçant à grande vitesse impliquait d’oublier toutes les règles de savoir vivre inculquées dans la douleur pendant l’enfance…

Je vais essayer de vous décrire la scène. Dans le métro chinois il y a des marquages au sol qui indiquent les zones dédiées aux usagers qui attendent pour entrer dans le métro (de chaque côté des portes) et la zone centrale, réservée aux usagers qui sortent de la rame. Cette organisation éprouvée s’avère généralement particulièrement efficace. Comme la population locale est disciplinée, les marquages sont respectés et les gens s’alignent dans le calme et forment des files qui commencent à se transformer en tas au fur et à mesure qu’on s’éloigne des portes (et des marquages au sol). Quand plus de 1000 personnes s’entassent progressivement dans la zone, le tas prend rapidement le pas sur la file et c’est donc une masse grouillante qui attend l’arrivée de la rame.

Comme la gare est la 1ère (ou dernière, ça dépend du sens) station de la ligne, il n’y avait heureusement personne qui devait descendre de la rame quand elle est enfin arrivée, après 15 minutes à se faire de plus en plus compresser (dans ces moments-là, il faut bien reconnaître que la notion de distanciation sociale fait rêver quand même). C’est le genre d’occasions où je suis finalement assez contente d’avoir mes sacs sur le dos et le ventre, ils ont l’avantage de créer immédiatement une barrière physique assez infranchissable autour de moi !

Finalement, c’est poussée par la foule que j’ai fini par m’engouffrer dans le wagon et chercher un angle accessible où j’allais pouvoir me caler avec mes sacs (une fois tous en mode sardine, la barrière physique créée par mes sacs devient tout de suite beaucoup moins acceptable).

Une fois arrivée à la station la plus proche de mon auberge, j’ai réussi à m’extraire de la rame et après 15 petites minutes de marche je suis arrivée dans une des auberges les plus mignonnes du voyage. Le dortoir était nickel, avec des rideaux aux lits (ouais, de l’intimité). Mon coin préféré ? La terrasse au 3ème étage, pleine de plantes, super agréable pour se poser.

Une fois installée, je suis partie en quête d’un endroit où manger. Recommandation de l’auberge ? Un bar/pub à une dizaine de minutes de marche. Au programme, bière maison, burger et musique live !
De la musique live dans un resto

Heureuse (et repue), je suis rentrée dormir, non sans avoir averti l’auberge que JR, mon compagnon de route dans les montagnes et de notre folle équipée jusqu’à Shanghai, était en route pour me rejoindre à Kunming et devait arriver dans la nuit.

Le lendemain, après un démarrage tranquille, c’est en compagnie de JR qu’on est parti se balader et explorer la ville. Un premier arrêt sur le bord d’un des lacs du centre ville.
Le lac d'un des nombreux espaces verts de Kunming

Le lac d'un des nombreux espaces verts de Kunming

Kunming est considérée comme la ville du printemps éternel pour une très bonne raison : son climat ! Il y fait doux et ensoleillé quasiment toute l’année, et suffisamment humide pour que la végétation s’y plaise. La ville, aux multiples parcs et points d’eaux est très verte et offre un cadre de vie très agréable où de nombreux retraités viennent passer leurs vieux jours. Ils se retrouvent dans les parcs où les activités, jeux et exercices physiques se font dans la bonne humeur collective.
Un des nombreux parcs de Kunming, lieux de rassemblement et de vie sociale

C’est sur les berges d’un des plus grands lacs de la ville qu’on s’est lancé dans le défi ultime de la photo polaroid ! Mon appareil photo polaroid, qui a depuis eu un succès fou au Laos, a donné lieu aux plus grands échecs photographiques de l’histoire, mais à autant de fou rire !

Et cette tentative avec JR, n’a pas dérogé à la règle. On a demandé à une passante de nous prendre en photo avec le polaroid, la règle est simple : un seul essai possible ! On ne mitraille pas 200 fois en changeant l’angle de 0,5° à chaque fois (oui, ça lui a fait un gros choc culturel !). Pendant qu’elle prenait la photo (qui rend super bien), une amie à elle nous prenait aussi en photo avec son iPad.

Une fois le polaroid pris et validé, nos nouveaux amis ont eu l’air de se dire que c’était triste de ne pas nous laisser une photo au format numérique, et ils m’ont donc gentiment dit de faire une photo de la photo (je sais, accrochez-vous, on y est presque) avec mon téléphone.

Le résultat ? Je vous le donne dans le mille :).
Faire une photo de la photo, la fausse bonne idée au résultat improbable

Enfin, on aura bien rigolé !

On a continué à se balader et à découvrir la ville à l’architecture parfois improbable, comme ce bâtiment, au milieu d’une place suffisamment grande pour se demander quelles contraintes l’architecte a pris en compte !
Un bâtiment assez atypique au détour d'une rue de Kunming

Certaines rues, assez large, sont bordées de petites maisons avec des magasins au rez-de-chaussé.
Balade dans les rues aux larges trottoirs de Kunming

Et comme à Kunming il fait beau quasiment tout le temps, les gens vivent la plupart du temps dehors, les terrasses et espaces extérieurs des restaurants sont donc souvent plus grand qu’à l’intérieur.
Un resto cosy à Kunming

Le long d’une des avenues principales de la vie, on est tombé sur une église, au rez-de-chaussé d’un immeuble.
Une église, imposante, dans Kunming.

Assez intrigués, on est rentrés et on est tombé en pleine répétition de la chorale, à fond dans les quantiques ! Franchement, c’était super sympa :).
Une chorale en pleine répétition dans une église de Kunming

Puis on a continué et on est arrivé dans un autre parc, où les locaux se retrouvent en masse pour passer leurs journées.
Un des nombreux parcs de Kunming, lieux de rassemblement et de vie sociale

Tout autour du parc, une étendue d’eau permet de se balader et de profiter d’une petite brise très agréable.
Une étendue d'eau dans un des parcs de Kunming

Une journée vraiment très chouette, qui même si elle ne m’aura pas permis de bronzer, m’aura quand même apporté de la vitamine D.
Une étendue d'eau dans un des parcs de Kunming

Le soir, on est retourné au pub de la veille avec JR. Après m’avoir entendu en vanter les mérites une bonne partie de la journée, il était super motivé pour des bières maisons, des tacos et des pizzas avec de la musique live.
Soirée pizzas, bières maison et musique live

Au moment de partir, on a engagé la discussion avec un des membres du staff qui s’est avéré être le brasseur, en charge de produire la bière de l’établissement. Américain installé en Chine (ça simplifie pour communiquer), il nous a fait visiter la pièce où la bière fermente et nous a proposé une dégustation de ses dernières production, pas encore à la carte. Vous me connaissez, je n’ai jamais vraiment pu résister à une invitation à boire un coup, alors quand c’est gratuit, je fonce ! Il nous a donc expliqué que la bière la plus sensible aux conditions de stockage (pas toujours très stable) et à l’utilisation de la levure est la bière brune. Il en produit quatre différentes, mais avec une qualité irrégulière en fonction des fûts, il n’y en a qu’une seule à la carte. On s’est donc lancé dans la dégustation des autres :).

Juste avant notre deuxième départ, nous en avons profité pour lui demander de faire passer au groupe de la soirée qu’on avait vraiment aimé la musique et qu’on avait passé un super moment. Sans sourcillé, il nous a alors entraîné vers la table où le groupe finissait de manger et puisqu’il venait de terminer sa soirée, il est retourné remplir nos verres de dégustation, nous a installé à la table et on a engagé la discussion.

Il se trouve que le groupe était une joyeuse bande de jeunes… Russes ! Et oui, dans la sud de la Chine à des milliers de kilomètres de chez eux, en même temps, vu le climat en Russie, on leur en voudra pas d’avoir élu domicile dans la cité du printemps éternel. Et comme tout le monde parlait à peu près anglais j’ai pu leur dire, les yeux humides, que j’avais adoré leur pays et que j’envisageai d’y retourner… Et là, gros blanc dans la conversation 😅…
Le leader du groupe me regarde et me demande le plus sérieusement du monde : Heu, t’es sûre que tu es allée en Russie ???
Moi : Oui, oui.
Lui (dubitatif) : Et t’as trouvé ça super ?
Moi : Carrément !
Lui (de plus en plus dubitatif) : Bon si tu le dis…

On a continué à discuter jusqu’à la fermeture du bar (on s’est littéralement fait mettre à la porte 30 minutes après l’heure de fermeture) puis, au moment de prendre congé de nos nouveaux amis, l’un d’entre eux nous demande si on veut continuer la soirée dans l’appartement d’un de membres du groupe.

L’argument massue ? Ils ont de la vodka russe envoyée par une des grand-mères… Je vous le donne dans le mille, on y est allé ! S’en est suivie une soirée complètement déjantée où on a teint les cheveux d’un des membres du groupe en orange (j’ai eu la présence d’esprit de refuser qu’on touche aux miens et évité le désastre), bu de la vodka (avec modération 😉), mangé du chocolat et on a finit par partir à 6h du matin pour rejoindre notre auberge. Le soleil était en train de se lever et c’était assez drôle de voir les gens partir travailler pendant que nous on rentrait dormir !

Le lendemain, enfin plus tard dans la journée, on est allé se promener avec JR. L’objectif du jour ? Le marché ! Kunming, capitale du Yunnan au Sud de la Chine, porte vers l’Asie du Sud-Est et pourtant proche des montagnes Tibétaines… Le marché était vraiment incroyable !
Le marché de Kunming

On a commencé avec la poissonnerie, poissons, anguilles, tortues… Et puis au moins ils étaient encore frais dans de l’eau, sans mouche à voleter autour.
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Au stand d’à côté, toujours ambiance aquatique, mais cette fois plutôt des animaux avec des carapaces. Depuis, je me suis un peu sensibilisée au traffic d’espèces protégées et je trouverais probablement pas un tel étalage de tortues et autres amphibiens à la provenance douteuse aussi sympa, mais il faut au moins reconnaître qu’au marché de Kunming il n’y avait pas de chauve-souris, civettes et autres pangolins (ou en tout cas j’en ai pas vu).
Le marché aux animaux domestiques

Puis, on est arrivé à la viande, à commencer par le yak, en provenance directe du Sichuan, la province d’à côté. Comment on sait que c’est du yak une fois débité en morceaux ? Cherchez bien, il y a un indice 😉 !
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Le stand d’après était dédié aux poulets aux pieds bleus. La médecine traditionnelle locale prétend que la soupe de pattes de poulets aux pieds bleus est très bonne pour les femmes enceintes… Aurélie étant à cette époque enceinte de Julie, j’ai proposé de lui en faire parvenir. Allez comprendre pourquoi, elle n’a pas eu l’air très emballée par l’idée 😊!
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Au détour d’une allée, on est tombé sur un stand qui vendait de la viande de Yak séchée 😲. Intriguée (et encore un peu frustrée de ne pas avoir pu en goûter quand j’étais dans les montagnes), je suis allée demander si je pouvais en goûter un morceau ! Franchement ? Plutôt bon :).
Petite dégustation de viande de yak séchée sur le marché de Kunming

Puis, on est passé dans la partie fruits et légumes du marché, tout aussi étonnante que celle de Chengdu, quand j’y avais fait mon cours de cuisine fin décembre (2018 donc).
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Et quand même, pour finir la blague (assez relou je l’avoue) sur les femmes enceinte, on a trouvé un vendeur de fraises. Je pense donc me lancer dans la fusion des remèdes de grand-mères à travers le monde et pour les femmes enceinte, je vous propose « la soupe de fraise aux pattes de poulet aux pieds bleus ». Je vous laisse me donner vos impressions sur ce plat (attention, on est dans la médecine et la science, pas dans la gastronomie 🙃) !
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

A l’étape d’après on s’est retrouvé dans Voyage en Terres Inconnues à un stand de snacks et délicatesses variées : les insectes frits… Depuis, 1 an et demi plus tard, je n’ai pas encore réussi à franchir le cap et même cuisiné avec amour, j’ai toujours pas goûté d’insectes (également assez prisés au Laos)… Celà dit, il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion de tester la grenouille (entière, pas uniquement les pattes) frite et j’ai pas été convaincue 😅 !
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Puis on a refait le tour du marché et on a trouvé quelques stands de plats cuisinés.
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Finalement, on est rentré à l’auberge où je devais faire mon sac pour un départ très tôt le lendemain matin pour Xishuangbanna, dernière étape de mon périple chinois avant de passer au Laos. Et comme mon visa Chinois devait expirer le 29 janvier, je commençait à ne plus avoir beaucoup de marge (comme d’habitude celà-dit !).

Yangshuo, la campagne chinoise au pied des formations karstiques le long de la rivière Li

La rivière Li et les rafts de bambous

Yangshuo, excursion dans la campagne chinoise au cœur d’un paysage magnifique.

Du 21 au 24 Janvier 2019.

Par Sophie – Du 23 février au 24 mars 2020 – De retour de Chiang Mai et au boulot, l’écriture des articles a donc repris un coup d’arrêt… Et je me suis fait rattrapée par l’actualité internationale. Donc restez bien confinés chez vous, prenez soin de vous et de vos proches et si vous vous ennuyez, vous pouvez toujours prendre le temps de relire mes articles depuis mon départ il y a 1 an et demi maintenant.

La météo du 21 janvier 2019 était mauvaise. Pas vraiment moyen de la décrire autrement. En même temps, on était encore au milieu de l’hiver. Le sachant, ma motivation pour passer une journée sur un bateau en bambou à descendre la rivière Li entre Guilin et Yangshuo ne m’a pas vraiment emballée.

J’ai donc décidé d’aller à Yangshuo, située à 83km de Guilin, en bus. Avec 1h30 de trajet, contre une demi-journée de bateau, l’idée paraissait bonne et se déplacer en transport en commun dans Guilin s’était avéré assez simple.
Etant arrivée à Guilin en train, je ne savais pas trop où était la gare routière, je me suis donc renseignée à mon auberge où le staff du matin parlait beaucoup moins anglais que le manager, a priori en repos ce jour là.
C’est donc munie d’informations assez vagues, je devais prendre le bus violet jusqu’à la station Sud à la sortie de la ville d’où les bus pour Yansghuo partent, que je suis retournée sur les routes, oui, oui pour moi aussi ça fait un peu déjà vu comme situation. L’information sur la station Sud était bonne et le bus violet y avait en effet un arrêt.

Sauf que la station Sud était en pleins travaux et donc fermée…

Vu qu’en Chine chaque changement est l’opportunité de faire du business, il y avait des rabatteurs qui attendaient à l’arrêt du bus municipal et qui nous ont orientés, à grand renfort de hurlements, vers un bus en partance pour Yangshuo. Le temps de me renseigner sur le prix, je me suis retrouvée en deux temps trois mouvements dans un bus, plus ou moins rempli de locaux avec mes sacs sur les genoux !

Dans ces moments-là et compte tenu de la fiabilité relative des informations dont je dispose, j’utilise Google Maps pour m’assurer que je me déplace dans la bonne direction. Pour la première 1h15 de trajet, tout s’est bien passé, la route était même toute neuve avec une 4 voies qui a rendu le trajet quasiment confortable.

C’est quand on est arrivé du côté de la ville que les choses ont commencé à se compliquer, comme toujours. S’il y a encore une chose que je n’ai toujours pas réussi à gérer avec précision (mes derniers échecs à Chiang Mai pendant ma semaine de vacances en sont une nouvelle preuve), c’est d’estimer à quel moment descendre d’un transport pour être le plus près possible de ma destination. Je ne compte même plus le nombre d’échecs où mon bus est passé à moins de 100m de l’endroit où je voulais aller avant d’aller à la gare routière, généralement en périphérie de la ville et nettement plus éloignée de mon objectif.

Yangshuo n’a pas fait exception à cette règle et voyant le bus se diriger de plus en plus au Sud, même après avoir dépassé la ville, j’ai décidé de limiter les dégâts et je suis descendue à 3 bon kilomètres de mon auberge, avant que le bus ne continue sa route. Grand moment de solitude quand le même bus m’a doublée, quelques minutes plus tard. A l’évidence, son trajet le ramenait vers le centre de la ville…

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je me suis lancée dans mes 3km de marche avec tout mon bazar sur le dos.
En chemin vers mon auberge après une légère erreur de calcul

Il ne pleuvait pas et même sans trottoir, la balade s’est avérée plutôt sympathique. Et puis quand je suis finalement arrivée dans la ville, dont le centre-ville, vraiment tout mignon, est posé entre un lac et les formations karstiques qui font la renommée de la région. Plutôt joli, même par temps maussade :
La ville de Yangshuo au pied des formations Karstiques

Je suis finalement arrivée à mon auberge, un peu à la sortie de la ville où je me suis installée pour la fin de la journée en attendant le retour du staff, l’équipe avait décidé de partir en rando pour la journée, tous ensemble, laissant l’auberge sous la responsabilité de la dernière employée qui ne savait pas vraiment comment m’enregistrer !
Du coup j’ai eu le temps de faire le tour de cette auberge, vraiment très sympa, avec un jardin, des toits terrasses avec la vue sur la campagne, mais bien sûr sans chauffage ! Le seul détail, les divers panneaux d’information répartis dans l’auberge. A priori écrit avec un alphabet que l’on connait, je dois vous dire que je n’ai pas vraiment réussi à déterminer si c’était de l’anglais sur celui des toilettes :
La preuve que Google Trad ne parle pas très bien chinois

Une fois le staff de retour et mes affaires rangées, je suis retournée me balader un peu en ville, mais finalement je suis rentrée tôt à l’auberge où une soirée ciné était en train de s’organiser. Le film ne devait pas être incroyable, je ne sais plus lequel on a regardé, mais enfin c’était plutôt sympa, une fois les plaids en laine sortis pour se réchauffer !

Le lendemain il faisait super beau (ce qui m’a fait un peu râler, vu ma journée de la veille, j’aurais pu passer un peu plus de temps à Guilin et prendre le bateau, mais bon, ce qui est fait est fait). Je suis donc partie explorer la ville et me balader.

Après toutes ces semaines dans des grandes villes ou des tout petit villages dans les montagnes, j’ai réalisé que Yangshuo est vraiment à taille humaine, que son économie est totalement basée sur le tourisme (majoritairement Chinois) et que la vue est vraiment chouette, à peu près de partout !

La ville de Yangshuo au pied des formations Karstiques

Mais elle vaut surtout le déplacement le long de la rivière Li, aux berges aménagées et où il fait vraiment bon se balader.
Sur les berges de la rivière Li

Passer au-dessus d’une petite cascade.
Sur les berges de la rivière Li

Découvrir qu’en plein hiver une partie du chemin est en fait sous l’eau.
Sur les berges de la rivière Li

Continuer à admirer la vue sur l’autre berge.
Sur les berges de la rivière Li

Puis le temps passant, je me suis lancée à la recherche d’un café pour me poser un peu. Et c’est au hasard de mes pérégrinations que je suis tombée sur un petit café dans une contre allée totalement vide, avec une terrasse et une vue vraiment magnifique.
Un café sur les berges de la rivière Li

Bien décidée à y retourner pour l’apéro dans la soirée, j’ai ensuite quitté les berges de la rivière et je suis allée explorer la ville, pour le coup vraiment mignonne et vraiment très loin des énormes villes surpeuplées que j’ai visitées jusqu’à présent.
Balade dans Yangshuo sous le soleil

On y trouve même des petites rues toutes décorées, bordées de restaurants où les cartes sont en anglais et les gens souriants (heu… C’est toujours la Chine ?)…
Balade dans Yangshuo sous le soleil

L’après-midi tirant sur sa fin, je suis retournée au lac autour duquel le centre de la ville a été construit, et en cette fin de journée calme et ensoleillée, la vue vaut le détour !
La ville de Yangshuo au pied des formations Karstiques

D’un côté comme de l’autre.
La ville de Yangshuo au pied des formations Karstiques

Finalement, je suis allée prendre un apéro dans le café avec la vue sur la rivière où j’avais pris mon café dans la matinée.
Un petit verre de vin en terrasse au bord de la rivière Li

La vue était toujours aussi chouette, et le serveur, peu habitué à voir des étrangers, a entamé la discussion. Il parlait un super anglais et j’ai passé une super soirée à discuter en dégustant des bières… locales ! Passionné de bière, le serveur est venu travailler dans ce bar contre la promesse du patron de proposer des bières pressions (chose plutôt rare en Chine) venant d’une brasserie artisanale du coin. Bref, une soirée fort sympathique !

Le lendemain, opération découverte de la région ! J’ai donc loué un vélo à mon auberge et je suis partie explorer les alentours de la ville.
Ma monture pour la journée

J’ai commencé par aller me balader dans un parc, franchement sympa et bien aménagé.
Le parc de Yangshuo, au pied des formations Karstiques aux alentours

Malgré la météo pas franchement chouette, cela dit, il n’a pas plu de la journée, je me suis promenée le long des canaux, toujours encerclée par les formations karstiques.
Le parc de Yangshuo, au pied des formations Karstiques aux alentours

Puis j’ai terminé ma balade dans le parc.
Le parc de Yangshuo, au pied des formations Karstiques aux alentours

Et c’est là que les choses se sont temporairement compliquées. Depuis que vous suivez mes aventures, vous vous êtes probablement rendu compte de deux choses : mon sens de l’orientation relève plus de la performance artistique que de la science exacte et je n’ai jamais vraiment essayé de remédier à cette situation, ce qui me permet en fonction des cas de vivre de grands moments de solitude, des aventures improbables et souvent une combinaison des deux.

Cette fois-ci n’aura pas fait exception à la règle, je me suis trompée de chemin et j’ai tourné à droite à un embranchement où j’aurais dû continuer tout droit. Je me suis donc retrouvée à pédaler sur un genre de bande cyclable le long de… la 4 voies qui permet d’accéder à Yangshuo (oui, oui, celle que j’avais pris en bus l’avant-veille)…
Petite erreur de navigation

Au bout d’un bon quart d’heure, j’ai commencé à avoir des soupçons (et puis je dois bien reconnaître que les regards interloqués de tous les gens que j’ai croisés sur cette bande cyclable ont finis par me mettre la puce à l’oreille) et j’ai vérifié ma position sur Google Maps… Evidemment, j’étais en train de m’éloigner de la rivière, mon objectif !

J’ai donc fait demi-tour, je suis repassée devant tous les gens qui travaillaient sur le bord de la route, leurs regards étant passés d’interloqués à goguenards, avant de me diriger vers la rivière, dans la bonne direction cette fois-ci…

Je me suis rendue compte que j’étais effectivement au bon endroit quand je suis arrivée à l’entrée de la zone aménagée pour les touristes, avec cette fois-ci, non pas une pauvre bande cyclable le long d’une rocade, mais une vraie piste cyclable, séparée de la route suffisamment large pour que deux vélos puissent rouler de front, de chaque côté de la route.

Au bout d’un moment, je suis arrivée au bord de la rivière, et j’ai pu profiter de la vue !
La rivière Li et les rafts de bambous

Pour le coup, vraiment magnifique, même sous les nuages.
La rivière Li et les rafts de bambous

Un petit selfie avant de reprendre la route.
Un des spots avec la vue le long de la rivière Li

Pour le chemin du retour, j’ai décidé de tenter un autre chemin plutôt que de faire demi-tour (ça aurait été trop facile) pour découvrir la campagne environnante. Et le début de la promenade était franchement sympa ! J’étais absolument toute seule, sur un petit chemin serpentant entre les champs.
Balade dans la campagne autour de Yangshuo, un moment de solitude avec la vue

J’ai croisé pas mal de chemins sur pilotis qui permettent aux locaux de se déplacer dans les champs qui sont recouverts d’eau une partie de l’année.
Balade dans la campagne autour de Yangshuo, un moment de solitude avec la vue

Bref, tout allait bien !
Balade dans la campagne autour de Yangshuo, un moment de solitude avec la vue

Les quelques personnes croisées dans les villages me faisaient même des grands signes pour me dire bonjour, comme si elles étaient contentes de me voir, ce qui était probablement le cas d’ailleurs.

Mais, on le sait, l’état de grâce ne dure jamais très longtemps et après une bonne heure de balade champêtre et pittoresque, je me suis retrouvée au milieu de nulle part.
La fin de la route ?

Apparemment des travaux en cours pour construire une nouvelle route ont eu raison de la piste cyclable qui permettait de finir la boucle et de rejoindre Yangshuo. Une fois la carte vérifiée, je me suis rendue compte qu’il y avait une route qui permettait de rejoindre la ville à 300 m de ma position. Dépitée, j’ai tourné à droite en direction de la route. En chemin, j’ai croisé des habitants du petit lotissement construit près de là. De grands signes pour dire bonjour plus tard, j’ai continué mon chemin avant d’atteindre la route.

Et là, grosse déception.

C’était bien une route, mais elle était encombrée de voitures et de camions, roulant bien trop vite pour que je m’y risque avec mon vélo sans vitesse (non pas qu’avoir des vitesses aurait changé grand chose à l’affaire, mais bon, c’est psychologique) en l’absence de piste ou bande cyclable.

J’ai donc fait demi-tour et je suis retournée d’où je venais pour m’assurer que la piste que j’avais repérée sur la carte était bel et bien inaccessible. J’ai donc croisé les même promeneurs, un peu interloqués, mais qui m’ont fait de grands signes quand même…

De retour à la zone où il y avait des travaux, j’ai pu constater que le champ d’à côté servait de terrain d’aviation pour des montgolfières et des parapentes.
Un terrain d'aviation au milieu de nulle part

Mais toujours pas de chemin…

Je suis donc retournée à la route, et je suis, évidemment, passée devant les même promeneurs une troisième fois en 15 minutes… Grands signes et grands sourires étaient toujours là, mais je les ai sentis franchement amusés de me voir faire des longueurs le long du chemin.

De retour sur le bord de la route, j’en arrive à la même conclusion, m’insérer dans ce trafic avec mon vélo relève plus de la tentative de suicide qu’autre chose. Bien décidée à trouver une solution sans avoir à prendre ce chemin, j’ai refait demi-tour, j’ai recroisé les même promeneurs, cette fois-ci franchement hilares (en même temps, je les comprends, ça devait être assez comique à voir) et je me suis retrouvée une fois de plus devant le même mur en brique qui m’empêchai de continuer mon chemin…

Il faut croire que la situation était suffisamment désespérée pour que je cherche un moyen de passer quand même et alors que j’étais prête à soulever mon vélo et le passer au-dessus du mur (par ailleurs pas très haut), que la solution m’est apparue.

Un discret passage sur la droite, a priori assez emprunté par des deux roues, permettait de contourner le fameux mur !
Le passage imprévu

Oui, oui, je vous vois venir, une fois qu’on l’a sous le nez, on se demande comment on a pu le rater, mais croyez moi, lors de mes approches précédentes, il était caché !

J’ai donc pu continuer mon chemin sur la roue en travaux avant de rejoindre une autre route, nettement moins fréquentée que celle que j’avais réussi à éviter avec succès (pour une fois !).

J’ai pu profiter du paysage encore un peu avant de rentrer en ville et d’aller me poser tranquillement dans mon bar habituel.
Le paysage au détour d'un virage

Le lendemain, j’ai pris un bus direction la gare la plus proche (qui n’était pas à Guilin en fait), pour rejoindre Kunming, ma prochaine destination.

Guilin, sous la pluie, visite de la ville, point de départ pour Yangshuo

Les tours du soleil et de la lune sur le lac de Guilin

Arrivée à Guilin, dans la province Guangxi, en me dirigeant de nouveau vers l’Ouest.

Du 19 au 21 Janvier.

Par Sophie – Le 20 février 2020 – Toujours à Chiang Mai où j’ai encore trouvé un café sympa où passer une demi-journée à écrire des articles en sirotant du cappuccino.

Depuis Shanghai, il fallait que je me dirige vers l’ouest, en direction de Kunming, capitale du Yunnan, province voisine du Laos, mon étape suivante. Sur la route entre Shanghai et Kunming il y a Guilin, sur la rivière Li. La rivière est particulièrement connue en Chine pour son panorama magnifique fait de formations karstiques au bord de l’eau et dans la campagne environnante.

Guilin est d’ailleurs le point de départ pour des descentes en bateau de bambous sur la rivière Li jusqu’à Yangshuo. C’est entre Guilin et Yangshuo qu’on trouve le paysage qui a servi de modèle pour le dessin sur les billets de 20 yuans (ou RMB du nom officiel de la monnaie chinoise).
Le billet de 20 yuans avec le panorama de la rivière Li

Plutôt sympa non ? En tout cas Yangshuo m’avait été chaudement recommandé par toutes les personnes que j’ai rencontré à Shanghai, j’avais donc décidé d’y aller et Guilin, directement connectée à Shanghai par des trains rapides était une première étape.

J’y suis arrivée de nuit, sous une pluie battante, mais pour une fois tout s’est bien passé. L’auberge où j’avais réservé avait laissé des instructions très claires et précises pour rejoindre le centre ville en bus (pour la modique somme de 2 yuans, imbattable) puis trouver le bâtiment. Guilin fait vraiment réaliser le potentiel que peuvent avoir les villes chinoises de taille moyenne quand elles se lancent dans le tourisme. Tous les panneaux étaient en anglais, les tarifs affichés à l’avance et jusque dans le bus où la carte des arrêts était en anglais et un écran permettait de suivre le trajet du bus en temps réel. Presque trop facile en fait !

Une fois arrivée à mon auberge, super mignonne avec un jardin sur le toit, des chambres propres, de la bière abordable au frigo, un service de restauration et un gérant qui parlait un anglais presque parfait et connaissait la région comme sa poche… L’espace d’un moment je me suis demandée si j’étais toujours en Chine !

Vu qu’il pleuvait des cordes, je suis allée me coucher tôt, bien décidée à explorer la ville le lendemain avant de voir comment me rendre à Yangshuo.

Au centre de Guilin on trouve le lac Shanhy dont les berges ont été aménagées et sont interdites aux voitures. Au centre du lac se trouve une petite île, à laquelle on accède grâce à un pont en lignes brisées.
Le pont aux lignes brisées sur le lac au centre de Guilin

La raison de cette architecture pour le moins étrange et peu pratique ? Bloquer la route aux mauvais esprits/esprits malins en partant du principe qu’ils avancent en ligne droite et ne peuvent donc emprunter que des routes rectilignes. A titre personnel, j’aurais tendance à penser qu’à partir du moment où on croit que les esprits malins existent, et qu’on leur attribut des capacités de nuisance surnaturelles, je ne vois pas vraiment pourquoi ils se limiteraient au déplacement en ligne droite (d’autant qu’une ligne brisée n’est finalement qu’une succession de lignes droites), mais enfin, loin de moi l’idée de remettre en cause le bien fondé d’un des principes de base qui gouverne à plus de 2000 ans d’architecture !

En tout cas, la petite île s’est avérée être très sympathique pour se balader.
Balade autour du lac dans le centre de Guilin

D’autant plus qu’à ce moment là la pluie avait décidé de se calmer, me permettant de tomber la capuche.
Balade sur l'île au centre du lac de Guilin

J’ai continué à me balader, sous la grisaille quand même, tout autour du lac.
Les formations karstique derrière le lac de Guilin

Puis dans les parcs et zones aménagées autour du lac.
Le sentier aménagé autour du lac de Guilin

Entre les nombreux arbres le long des chemins et les décorations diverses, se balader dans Guilin est franchement sympathique, et doit vraiment être sympa au printemps et en été.
Balade autour du lac dans le centre de Guilin

Puis, mes pérégrinations de la journée m’ayant ouvert l’appétit, je suis allée me régaler d’un de ces hamburgers Ouïgour, vendu dans une gargote au milieu de la zone commerciale piétonne de la ville.
Petit en-cas dans le centre piéton de Guilin

Franchement pas aussi bon que celui de Chengdu, il a quand même fait plaisir ! Puis je suis retournée sur le bord du lac alors que la nuit commençait à tomber.
Les tours du soleil et de la lune sur le lac de Guilin

C’est là que j’ai pu admirer les pagodes de la lune et du soleil (aussi appelée les pagodes d’argent et d’or grâce à leur éclairage la nuit), qui ont été construites sur une partie du lac.
Il est possible de les visiter (moyennant finance), mais j’avoue qu’après 1 mois et demi en Chine, visiter des pagodes n’a plus vraiment le petit côté « nouveauté » du début, je me suis donc contentée de faire le tour du lac, de nuit cette fois-ci pour les admirer de l’extérieur.
Les tours du soleil et de la lune sur le lac de Guilin

Il faut bien reconnaître que les éclairages de nuit sont jolis ! Depuis, je me suis renseignée sur les tours et il se trouve que le passage de l’une à l’autre, invisible depuis les berges du lac, est en fait sous-marin et se fait dans un tunnel en verre… Pour ceux d’entre vous qui envisageraient de passer par Guilin un jour, la visite des pagodes de la lune et du soleil, surtout de nuit, semble donc être une activité à mettre sur votre liste.

De mon côté j’ai continué à me balader en admirant les éclairages verts dans les arbres le long des chemin.
Le chemin éclairé le long du lac de Guilin

J’imagine que c’est au cas où on aurait un doute sur la couleur des arbres pendant la nuit, je ne vois pas d’autre explication à cette utilisation à outrance de lumières vertes d’un goût assez douteux !

Puis j’ai trouvé un petit restaurant dans la zone piétonne, où les gens avaient l’air super content d’avoir une cliente (ce qui en Chine est clairement rafraîchissant et appréciable vu la fréquence à laquelle ça arrive) ! Je me suis donc installée et j’ai commandé à manger un plat de riz cuit dans du bambou. C’était super bon, et la bonne surprise quand le plat est arrivé : ils utilisaient aussi le bambou comme assiette ! Miam !
Repas du soir dans un petit restaurant local dans une assiette un peu spéciale

De retour à mon auberge, j’ai commencé à me renseigner sur les façons d’aller à Yangshuo et le meilleur compromis activité/prix compte tenu de la météo qui ne devait pas vraiment s’améliorer !

Shanghai, de retour dans la métropole 7 ans après ma 1ère visite

Le quarter des affaires de Pudong, vu depuis le bund

Redécouverte de Shanghai en plein milieu des préparatifs du Nouvel An chinois.

Du 15 au 19 Janvier.

Par Sophie – Le 19 février 2020 – Toujours à Chiang Mai, dans un nouveau café, à la recherche d’un endroit sympa où passer mes journées à raconter mes aventures, mais je me rapproche de l’endroit parfait pour vraiment avancer sur l’écriture de mes articles.

15 janvier 2019, me voilà de retour à la gare de Suzhou, vous savez celle où je n’avais finalement pas débarqué le 13 au soir !

Cette fois-ci, me voilà direction Shanghai pour retourner faire un peu de tourisme dans une des villes les plus dynamiques de Chine.

Shanghai, j’y étais déjà allée, il y a 7 ans quand deux potes de mon école d’ingé y faisaient leur stage de fin d’étude. En ce mois d’août 2011 j’avais eu le temps de visiter une bonne partie de la ville, d’admirer l’île de Pudong depuis le Bund, immense allée piétonne le long de la rivière Huangpu, me perdre dans le quartier de l’ancienne concession française, me retrouver coincée à 3 stations de celle de mon hôtel en rentrant de l’université, me faire prendre en photo par une famille de locaux (ou de paysans en voyage à la ville, j’ai jamais su), de passer une demi-journée au Musée de l’Urbanisme, de déguster des raviolis, de goûter la bière locale…

J’avais donc plus ou moins décidé que j’en avais assez vu à cette occasion et que vu que la Chine est un très grand pays, je pouvais me passer de retourner à Shanghai. Et pourtant, on a vu que suite à une succession d’événements totalement indépendants de ma volonté j’étais de retour à Shanghai !

Soyons honnêtes, ça aurait pu être l’occasion de visiter des parties de la ville que je ne connaissais pas, de faire de nouveaux trucs, de découvrir des spécialités toutes plus bizarres les unes que les autres ? Et ben même pas !
Je suis donc retournée me balader sur le Bund, cette immense allée piétonne le long de la rivière Huangpu, qui n’a pas changé d’un poil !
Balade le long du Bund en longeant la rivière Huangpu

Et bien sûr j’ai pu admirer le quartier des affaires de Pudong depuis le Bund.
Le quarter des affaires de Pudong, vu depuis le bund

Je suis allée me balader dans le quartier de l’ancienne concession française, dont les platanes (comme à la maison !), qui avaient perdu leurs feuilles pendant l’hiver, bordent toujours les allées.
Le quartier de l'ancienne concession française, avec des platanes comme à la maison

Je suis retournée au musée de l’urbanisme, auquel on accède toujours par le sous-sol avec des reconstitutions de la ville il y a 100 ans.
Au musée de l'urbanisme, petit voyage dans le temps

Je suis allée m’acheter un caramel machiatto au starbuck en sortant du musée et je suis allée me balader dans le parc d’à côté avec la vue sur les gratte-ciels de Pudong.
Balade dans Shanghai en direction de Pudong

Bref, ça faisait un peu bug dans la Matrice tout ça…

Mais la vie et les voyages ne seraient rien sans quelques imprévus et nouveautés (enfin si, ils seraient très ennuyeux), j’ai donc aussi découvert des nouveaux aspects de Shanghai, à commencer par le centre commercial de Tianzifang, situé dans l’ancienne concession française, un pâté de maison entier fait d’un dédale de ruelles pleines de boutiques de souvenirs, restaurants, salon de thé et magasins en tous genres.
Le centre commercial en semi-plein air de Tianzifang

Je suis, bien sûr, retournée me balader sur le Bund de nuit (mais ça je l’avais déjà fait il y a 7 ans aussi), pour admirer les lumières des immeubles de Pudong (amis écologistes, vous pouvez verser une larme pour la consommation d’énergie – pas encore propre – que ça représente).
Le quartier des affaires de Pudong de nuit

Même remarque pour le Bund lui-même, qui brille de milliards de feux une fois la nuit tombée.
Sur les berges, aménagées, de la rivière Huangpu

Mais, heureusement d’ailleurs, on ne voyage pas à 30 ans comme à 23 ans, fauchée comme les blés qui plus est ! Je me suis donc offert quelques petits extras, à commencer par le(s) verre(s) de vin, en compagnie d’Azaar, qui voulait me remercier de lui avoir trouvé un endroit où dormir le samedi précédent, depuis le bar sur le toit-terrasse d’un des hotels de luxe de Pudong.
Une belle vue s'accompagne forcément d'un bon verre

Et il n’y a pas à dire, vu d’en haut, c’est joli aussi le Bund !
Une soirée avec la vue sur le Bund depuis Pudong

Pour la petite histoire, les bars sur les toits des bâtiments le long du Bund sont soumis à des restrictions super strictes depuis qu’un petit malin a un jour déversé des sacs entiers de yuans (oui, oui des vrais billets) depuis le toit d’un des hôtels, déclenchant une des plus grosses cohues de l’histoire de Shanghai, pour le plus grand déplaisir du gouvernement !
Une soirée avec la vue sur le Bund depuis Pudong

En tout cas, ça ne gâche pas la vue d’en haut, même si l’espoir de voir un événement du même genre se réaliser est maintenant presque nul.
Une soirée avec la vue sur le Bund depuis Pudong

Autre différence fondamentale par rapport à ma visite précédente ? La période de l’année ! En janvier, on se pèle à Shanghai (comme partout où je suis allée ces trois derniers mois), alors qu’en août la chaleur est étouffante. Et puis la deuxième quinzaine de janvier, le plus gros événement de Chine se prépare activement : le Nouvel An chinois ! Vous savez, celui qui a été en partie annulé cette année à cause du Corona Virus, mais pas avant que des millions de Chinois se soient déplacés dans le pays pour aller rejoindre leurs familles, s’y retrouvant coincés depuis à cause des mesures de quarantaines mises en place par le gouvernement.

L’année dernière, les mangeurs de chauve-souris, civettes, serpents, pangolins et autres animaux sauvages et en voie d’extinction qui n’ont rien demandé à personne, étaient encore en bonne santé, donnant libre cours à leur créativité pour décorer la ville avant la fête.
Les décorations kitch avant le Nouvel An chinois

Bienvenu au royaume du kitsch !
Les décorations avant les célébrations du Nouvel An chinois dans un des centres commerciaux de la ville

Cela dit, Shanghai c’est un peu la quintessence du kitsch, surtout quand le capitalisme rencontre la volonté gouvernementale de raconter l’histoire nationale.
Shanghai, la ville où le folklore n'oublie jamais que la modernité rapporte de l'argent

Mes longues balades dans la ville ont donc toujours comporté une part d’inattendu, parfois plein de bon sens.
Un panneau à l'entrée d'un bar de la concession française

Parfois sous forme de victoire personnelle. Vous vous souvenez de l’épisode du thé à 40€ qui m’avait mise en rage à Beijing ? Si non, vous pouvez retourner lire l’article correspondant. Et bien à Shanghai, j’ai fait face à une autre de ces arnaques bien rodée… Alors que je me baladait paisiblement sans rien demander à personne, comme à Beijing, je me fais aborder par un jeune couple de chinois en train de faire des photos dans la rue. Ils me demandent si je peux les prendre en photo, pas de problème, puis au moment où je leur rends leur téléphone, ils commencent à engager la conversation (dans un anglais vraiment bon), ils me racontent leur vie, me disent que lui c’est sa 3ème fois à Shanghai alors qu’elle c’est la 1ère fois qu’elle visite la ville, ils me demandent si je suis déjà venue, depuis combien de temps je suis en Chine… Bref, la conversation commence pas trop mal et là, ils ferrent le poisson, il me regarde et me dit que d’ailleurs, Shanghai est connue pour ses cérémonies du thé traditionnelle, que sa copine a vraiment envie d’aller en faire une et que justement, quelle chance, ils sont en route vers un salon de thé réputé. Vu que je suis sympa et que j’ai l’air de rien avoir à faire de spécial, est-ce que je veux venir avec eux ?

Aaaah, non mais par contre, on ne m’aura pas une deuxième fois non plus. Je leur ai donc gentiment répondu que merci beaucoup mais qu’on m’avait déjà fait le coup à Beijing et que je devais rejoindre des amis, tout en leur souhaitant de profiter de leur séjour à Shanghai. Il a tiré une drôle de tête, puis a souri et m’a souhaité une bonne journée.

Pourquoi je suis sûre que c’était une arnaque (après tout ça aurait pu être un gentil couple qui avait envie de parler anglais) ? Quand je me suis sortie d’un magasin de la rue, quelques minutes plus tard, ils étaient toujours au même endroit en train de prendre la même photo, apparemment pas du tout pressés d’aller au salon de thé, en train de guetter le chaland. Cette fois-ci c’était pas moi !

Shanghai m’a également permis de régler pas mal de questions de logistique, et notamment d’envoyer un colis de 3,5kg d’affaires d’hiver en France, maintenant que j’allais me diriger vers le Sud, une partie de mon équipement devenait superflu. C’est donc avec un sac bien allégé (la nature ayant horreur du vide, ça n’a pas duré longtemps), que j’ai commencé à chercher un moyen de quitter Shanghai, direction Guilin, en me dirigeant vers le Sud-Ouest et passer au Laos avant l’expiration de mon visa, le 29 janvier.

C’était sans compter avec le Nouvel An Chinois, dont les préparatifs m’ont bien fait rire quand je me baladait dans la ville, mais qui consiste aussi en un énorme déplacement de populations. Impossible donc de trouver un billet de train au départ de Shanghai le 18 janvier sur internet, confiante, je vais à la gare pour acheter un billet et après le sketch habituel aux guichets à queue à rallonge (ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille), on me répond que non, plus de place libre dans les trains du 18, ni du 17 (on était le 16, je m’y étais même pris en avance), et que quelques places de 1ère classe libre dans un train du 19. J’ai donc acheté mon billet de 1ère classe Shanghai –> Guilin, plus cher qu’un billet d’avion pour Kunming, ma destination suivante, mais on a des principes ou on en a pas !

En me rendant à la gare de Shanghai le 19, j’ai compris pourquoi les trains étaient tous pleins… Avec le recul, si j’avais été un coronavirus à ce moment là, j’aurais été au paradis !
La gare de Shanghai prise d'assault à 2 semaines du Nouvel An Chinois

Finalement j’ai embarqué dans mon wagon 1ère classe (pas de bol, c’était un vieux modèle de train), confortable mais pas ouf non plus, j’ai eu la surprise de découvrir qu’un petit en-cas était prévu avec le prix du billet.
L'en cas "1ère classe" dans le train en quittant Shanghai

Bilan de l’expérience culinaire ? Catastrophique ! Les cacahuètes étaient périmées (si, si regardez bien la photo, on voit la date de péremption) et le reste pas franchement comestible ! Mais finalement, c’est sans plus de péripéties que je suis arrivée à Guilin, sous la pluie, et où j’ai rejoint mon auberge de jeunesse, sans difficulté pour une fois, une des plus sympas de mon séjour en Chine.

Samedi 12 Janvier, soirée de clôture du Mansion et balade dans Suzhou

Une partie de la Dream Team le lendemain de la soirée du Mansion

Soirée de clôture du Mansion et autres aventures entre Shanghai et Suzhou.

Du 12 au 15 Janvier.

Par Sophie – Le 19 février 2020 – Toujours à Chiang Mai, dans un nouveau café, à la recherche d’un endroit sympa où passer mes journées à raconter mes aventures.

En ce matin du 12 janvier, nous nous sommes donc fait réveiller par un voisin particulièrement énervé dans la résidence d’Hasan et Dan après une nuit placée sous le signe des excès en tout genre (dans la limite du respect de la loi chinoise évidemment). Une fois qu’on a finalement réussi à rejoindre le centre de Suzhou et récupérer les affaires de JR pour la soirée à Shanghai, je suis rentrée à l’auberge me doucher, me changer et passer le temps en attendant JR, resté avec une de ses amies faire du shopping en ville.

Finalement, alors que j’avais abandonné l’idée d’aller jusqu’à Shanghai ce soir là, JR est rentré à l’auberge à 22h et est allé se préparer pour la soirée. Entre temps, il a trouvé le moyen de convaincre deux gamins qui dormaient à l’auberge, une jeune Russe de 19 ans en balade dans cette partie du monde et un Coréen qui avait quelques jours de vacances, de venir avec nous.

A 23h, tout ce petit monde était prêt à partir pour Shanghai où on devait commencer par aller faire notre check-in dans une auberge où on avait réservé une chambre pour ne pas avoir à rentrer à Suzhou au petit matin après avoir passé la nuit en boîte.

Pour ceux d’entre vous qui n’auraient pas suivi, on avait choisi Suzhou comme base car la ville, beaucoup moins chère, n’est qu’à 30 min en train de Shanghai. Oui, mais voilà, à ce moment là la logique de JR a encore frappée et à 23h il a tout simplement décidé qu’il voulait aller à Shanghai en taxi…

Trouver un taxi dans Suzhou un samedi soir n’est pas vraiment un problème, mais trouver un taxi qui accepte d’aller jusqu’à Shanghai (à 1h30 de route de là), c’est tout de suite beaucoup plus compliqué. On finit par trouver un jeune chauffeur indépendant, qui après quelques négociations a accepté de nous amener jusqu’à l’auberge où on avait réservé à Shanghai.

Nous y sommes donc arrivés, la bouche en cœur à minuit et demi passé… On s’est pointé à 4 pour accéder à une chambre réservée pour 2, vu l’heure tardive, l’équipe de nuit nous a quand même enregistré et on a pu aller déposer nos affaires dans la chambre, je me suis changée et on est reparti pour trouver un taxi pour nous déposer au Mansion, dans un coin reculé de Shanghai.

S’en est suivi un sketch d’un autre monde avec le chauffeur de taxi qui nous a annoncé un prix totalement exorbitant une fois arrivé à l’endroit (au milieu de nulle part) où JR lui a dit de nous déposer. JR particulièrement énervé l’a payé du prix que lui considérait comme adapté et s’est barré de la voiture. On s’est donc retrouvé avec la Russe et le Coréen à négocier le prix restant avec le chauffeur pour lui payer le complément.

Puis on a rejoint JR, encore en train de fulminer sur le trottoir d’un quartier résidentiel. A ce moment là de l’histoire, il est 1h30 du matin et je suis convaincue que toute cette histoire de DJ, de boîte cachée et de soirée de clôture est une vaste fumisterie et que la soirée aura été ratée du début à la fin !

JR décide d’aller acheter des cigarettes, on part donc en direction d’un petit magasin où on rencontre un groupe de jeunes qui allaient justement au Mansion et nous propose d’y aller ensemble (la côte de la soirée remonte un peu à ce moment là).

On finit par arriver, improbable mais vrai, devant un trou dans un mur de clôture et une queue de plusieurs mètres de long de gens qui attendaient de rentrer dans le jardin de l’autre côté du mur. C’est là que tous mes espoirs se sont envolés, on allait faire la queue pendant des heures (la boite était pleine, raison pour laquelle il y avait la queue), payer l’entrée, passer 10min dans l’atmosphère étouffante et repartir (oui, j’étais pleine d’optimisme ce soir là)…

Et là, miracle de l’improbabilité, tout ce que JR m’avait raconté sur ces histoires d’agent, de DJ et de soirée privée s’est avéré vrai ! Il a appelé Hasan, qui est sorti, nous a fait doubler tout le monde (oui, c’est moche, je sais), rencontrer la propriétaire du lieu une fois qu’on est arrivé dans le jardin après s’être faufilé par le trou dans le mur de clôture, dit au vigile à l’entrée de la boîte, qui tamponnait les poignets des gens, qu’on était des invités (hop, petit tampon sur le poignet) et nous a fait entrer comme ça, jusqu’au booth derrière les platines où les DJ avaient laissé leurs affaires, ce que nous avons pu faire nous aussi 🤩.
Le booth des DJ au Mansion

Les détails logistiques étant réglés, on a rejoint le groupe de potes d’Hasan au sous-sol, retrouvé Dan (l’anglais de la soirée de la veille) et rencontré Azaar, meilleur pote d’Hasan, originaire de la même petite ville du Canada et prof de business dans une école privée de Shanghai. Il m’a fait faire le tour du propriétaire et j’ai donc pu découvrir le fameux Mansion, célèbre boîte de Shanghai jugée trop subversive par Beijing qui faisait sa soirée de clôture en ce samedi 12 janvier.

Hasan mixait à partir de 4h du matin, on a donc passé le temps (en même temps, avec toutes nos péripéties pour arriver jusqu’au Mansion, il était déjà 2h00 du matin quand on est entré) en attendant qu’il passe derrière les platines.

Voici un petit extrait du début de son set, on aime ou on aime pas, mais au final la soirée aura été plutôt drôle même si je ne suis toujours pas convaincue par l’intérêt auditif de la musique électronique.

Finalement, je suis rentrée à l’hôtel à 6h00 du matin, en embarquant Azaar qui n’était plus vraiment en état de s’occuper de lui même. Une fois les enfants au lit, j’ai enfin pu aller me coucher, non sans penser à mettre mon réveil à 11h45 pour anticiper le check-out à midi.

C’était sans compter avec l’équipe de jour de l’auberge où on était, pourtant réputé pour être un des « party hostel » de Shanghai, qui a d’abord envoyé les femmes de ménage à 11h15, un réveil brutal après quelques heures de sommeil ayant le même résultat sur tout le monde, on les a envoyé boulé sans vraiment mettre les formes… Je retourne me rendormir, aucune difficulté de ce point de vue, et 10 minutes plus tard, le téléphone de la chambre sonne, la réception qui nous rappelle que le check-out est à midi… Oui, donc dans 35 minutes, on sait…

Ils ont continué à appeler toutes les 10 minutes pendant les 30 minutes suivantes, jusqu’à ce qu’on descende et qu’on s’installe dans lobby pour attendre les autres qui dormaient dans une autre chambre. Les autres (Dan, Hasan et JR), rentrés par leurs propres moyens à 8h00 du matin n’ont de leur côté pas du tout été gênés par les appels téléphoniques répétés de la réception dans leur chambre. L’hôtel a finalement été obligé d’envoyer quelqu’un avec un double des clés pour les sortir de leur chambre… Sont arrivés trois morts vivants, plus morts que vivants, râlant à n’en plus finir et avec une idée fixe en tête, manger des tacos pour faire passer la gueule de bois (méthode non certifiée, mais à tester, ils avaient en effet l’air d’aller mieux après notre incursion à Taco Bell, célèbre chaîne de fast food américaine qui a plusieurs antennes en Chine, notamment à Shanghai) !

Et comme on allait pas non plus se laisser abattre, on s’est ensuite rendu dans un pub pour relancer les machines un peu rouillées par le manque d’alcool et boire quelques bières. Je tiens à préciser qu’à ce moment là de l’histoire, j’étais la plus fraîche du lot, étant arrivée trop tard au Mansion la veille (et n’aimant pas la vodka-red bull, unique alcool servi ce soir là), je n’avais pas bu et j’étais donc la seule à ne pas souffrir d’une terrible gueule de bois en plus du manque de sommeil (criant lui par contre) !
Une partie de la Dream Team le lendemain de la soirée du Mansion

Finalement, une bière en entraînant une autre, on s’est séparé vers 20h30 quand Hasan et JR ont décidé de retourner chez Hasan faire de la musique (oui, moi aussi j’ai eu une pensée émue pour le voisin que la même musique barbare avait empêché de dormir l’avant-veille) et que j’ai décidé de rentrer, en train cette fois-ci, à Suzhou pour me remettre de ces excès en tout genre.

Mes aventures auraient pu se terminer là, mais c’était sans compter avec le retour de bâton, vu qu’à peine installée dans le train, je me suis endormie ! Tellement bien, que quand je me suis réveillée, le train était à l’arrêt, mais aucun moyen de savoir dans quelle gare… Je demande donc de l’aide à une passagère, qui, à la vue de mon billet, me dit de vite descendre du train et d’aller voir le policier sur le quai. Verdict ? J’avais raté mon arrêt (évidemment)…

Le policier en question me montre la sortie, et je me dirige vers les tourniquets où il faut valider son ticket pour pouvoir sortir. Je vous le donne dans le mille, la machine m’a recraché mon ticket à la figure, me laissant désemparée face à tant de haine électronique. Le temps de réaliser que le guichet qui permet de payer le complément nécessaire pour pouvoir sortir de la gare était fermé en cette heure tardive, je me suis vue passer la nuit sur le quai de cette gare inconnue !

Finalement, dans un réflexe de survie, affûté par mes diverses visites à Paris, j’ai tenté le tout pour le tout et je me suis glissée subrepticement derrière un passager qui avait le bon ticket pour sortir de la gare. Mon action n’ayant déclenché aucune alerte stridente, je me suis dirigée l’air de rien, mais un peu pressée, vers la sortie avec un nouveau problème à résoudre : trouver, en cette heure toujours aussi tardive, un moyen de rentrer à Suzhou. Le salut s’est finalement rapidement présenté en la personne d’un chauffeur de taxi, qui m’a ramenée jusqu’à Suzhou, devant la porte de mon auberge où la jeune fille à l’accueil commençait à se demander si on allait rentrer ce jour là…

C’est donc épuisée que je suis allée dormir ce soir là et une bonne partie de la journée du lendemain !

C’est le surlendemain de ce 12 janvier mémorable que j’ai repris du poil de la bête en fin de journée, le temps de me motiver pour une petite balade dans Suzhou, réputée pour ses canaux et ses petites rues mignonnettes.
Balade dans Suzhou en fin de journée

Il faut reconnaître que la ville est plutôt jolie, assez loin de l’architecture tibétaine de la semaine précédente ou des immeubles en ruine de Chengdu:
Balade dans Suzhou en fin de journée

Même si je dois reconnaître que la lumière verte fluo pour éclairer les arbres pendant la nuit reste d’un goût discutable.
Balade dans Suzhou en fin de journée

Enfin, on reconnaîtra un effort certain pour l’éclairage de certains bâtiments !
Balade dans Suzhou en fin de journée

Puis je suis retournée à mon auberge, faire mon sac avant d’aller à Shanghai le lendemain, pour faire du tourisme cette fois-ci.

De Litang à Suzhou, petite traversée de la Chine.

Préparation de la spécialité locale, huile pimentée pour le Hot Pot du Sichuan

Votre mission, si vous l’acceptez : Rejoindre Shanghai en 5 jours.

Du 8 au 12 Janvier.

Par Sophie – Le 18 février 2020 – A Chiang Mai, pour une semaine de vacances, l’occasion de redécouvrir la Chine d’avant l’épidémie de Corona Virus et de reprendre le récit de mes aventures après une longue pause. Prêts pour la Saison 2 ?

En ce 8 Janvier 2019, il y a plus d’1 an donc, je me trouvais dans une chambre d’hôtel au milieu des montagnes du Sichuan, sur le plateau Tibétain à 4000 mètres d’altitude et la situation n’était pas très brillante (petit récap pour ceux qui ne seraient pas retourné lire l’article précédent) :

  • De l’eau nulle part et pas de douche depuis presque 1 semaine.
  • La plupart des auberges de jeunesse fermées pour l’hiver.
  • Des températures glaciales la nuit et froid à l’intérieur le jour, au point que depuis 1 semaine, on enlève nos doudounes que pour dormir (et je vous explique même pas l’odeur…).

On en conviendra, la situation était assez critique et n’allait pas s’arranger si je décidai de continuer dans les montagnes vers Shangri-La et les Gorges du Tigre, dans le Yunnan.

J’ai donc fini par me laisser convaincre d’aller à Shanghai à la dernière soirée du Mansion, où Hasan, DJ de son état, devait jouer le samedi suivant. Le samedi suivant, c’était le 12 janvier 2019 et comme on était déjà le lundi 7 janvier, on avait plus beaucoup de marge pour arriver à temps à Shanghai, situé à plus de 2 200 km de Litang.

Comme ce n’est pas un secret, et que vous savez déjà que nous avons réussi à arriver à Suzhou, idéalement située à 30min de train de Shanghai, notre camps de base pendant le week-end, voici une carte avec le trajet de notre périple de l’Ouest à l’Est de la Chine.

De Litang à Suzhou, la traversée de la Chine en 1 semaine

Notre défi en ce mardi 8 janvier 2019 à 6h30 du matin (on est parti, la famille qui gère l’hôtel où on était dormait encore) était de trouver un moyen d’arriver à Kangding suffisamment tôt pour attraper le dernier bus de la journée (prévu en début d’après-midi) pour Chengdu. Pas question de passer une nuit de plus à Kangding dans la même auberge que quelques jours plus tôt.

On s’est donc retrouvé à parlementer avec les chauffeurs de taxis à l’entrée de Litang alors qu’il faisait encore nuit. Autant être honnête, le début des négociations ne s’est pas très bien passé. Aucun des chauffeurs rassemblés en cette heure matinale ne parlait anglais (ni chinois d’ailleurs, mais on en a déjà parlé, ça ne change pas grand chose de toute façon) et n’ayant pas eu de révélation en tibétain pendant la nuit, la communication allait être difficile, surtout qu’on avait pas encore eu de café.

Comme le ton montait un peu entre JR (mon compagnon de voyage depuis quelques jours) et certains chauffeurs, on a décidé de calmer le jeu en attendant que les chefs arrivent et on est allé manger des raviolis tous chauds (franchement, ça remplace pas un bon cappuccino, mais ça fait plaisir quand même). Comme prévu, le temps qu’on finisse nos raviolis, un des organisateurs du bazar ambiant, qui parlait un peu anglais, nous a rejoint et on a pu commencer à négocier le trajet pour Kangding. L’affaire a été rondement menée et on s’est mis d’accord pour un prix et un départ à 8h30 au plus tard, même si la voiture n’était pas pleine.

Finalement, ils nous ont trouvé des compagnons de route en deux temps trois mouvements et j’ai été obligée d’engloutir la fin de mes raviolis avant qu’on parte, 20min plus tôt que prévu. En route pour Kangding, temps de trajet estimé ? Entre 4 et 6 heures de route…

En quittant Litang au petit matin, de retour sur la route dans les montagnes du Sichuan

C’était sans compter avec nos chauffeurs, a priori enthousiastes à l’idée de nous montrer comment on conduit dans la région. Et malgré quelques moments d’inquiétudes, dont l’intensité dépendait des crissements des pneus sur la route et de la distance entre la voiture et le précipice en contre bas, nous sommes arrivés à Kangding à 11h30, à peine plus de 3 heures après avoir quitté Litang.

Cette 1ère étape de notre périple terminée avec succès, et en avance sur nos meilleures estimations, nous sommes passés à l’étape 2 : trouver un moyen de rejoindre Chengdu (à 6 heures de bus de Kangding) dans la journée. Arrivés à la gare routière, tout s’est parfaitement goupillé, il restait des places dans le bus de 14h. On a donc acheté nos billets et on est allé manger un morceau.

On a trouvé un petit restaurant à côté de la gare, avec une petite salle à l’étage où on a pu s’installer et commander des soupes de nouilles, excellentes !
Petite pause soupe entre le taxi et le bus avant de quitter Kangding

C’est à ce moment-là que j’ai commencé à douter. Tout se passait trop bien. On avait réussi à quitter Litang suffisamment tôt et à un prix abordable, il y avait encore des places dans le bus pour Chengdu et on avait même le temps de manger avant le départ, quelque chose allait se passer, ça devait forcément foirer à un moment donné…

Et bien non ! Contre toute attente et malgré mon scepticisme grandissant, nous sommes arrivés sans aucun problème à Chengdu, le bus était même super confortable !

Une fois arrivés à Chengdu, notre 1er réflexe a été de trouver à manger (oui, je vous voyais venir, vous vous êtes dit qu’après 1 semaine sans douche d’aucune sorte, trouver une auberge et une douche allait être notre priorité ?) ! Laissez-moi vous expliquer, quand ça fait 1 semaine que tu portes plus ou moins les mêmes vêtements et qu’ouvrir ta doudoune a pour principal effet de tuer les mouches autour de toi, en fait tu t’habitue à ta propre odeur (oui, oui, c’est dégoûtant), alors qu’en Chine, les restaurants ferment assez tôt. Pas question donc de rater le dîner au profit d’une douche CHAAAUUUDDDDEEE qu’on allait pouvoir prendre dans les heures à venir.

On a donc fait un direct vers un petit resto italien où on a commencé par enlever nos doudounes (heureusement la cuisine était ouverte sur la salle, ça camoufle les odeurs) avant de se régaler d’un plat d’houmous maison, un régal !
Joie et bonheur du retour à la civilisation, la diversité alimentaire

On a continué les hostilités avec des pizzas, qui je dois le reconnaître a été une des meilleures que j’ai mangé du voyage (bon, depuis j’ai passé du temps à Vientiane, capitale du Laos, où Robi, italien de son état, fait, à mon avis, les meilleures pizzas de cette partie du monde).
Joie et bonheur du retour à la civilisation, la diversité alimentaire

Puis on est allé à l’auberge de jeunesse où JR a l’habitude de loger quand il est à Chengdu. Avec une nuit de marge pour atteindre Suzhou (à une journée de train de Chengdu), on a décidé d’y rester 2 nuits pour profiter un peu de la ville et de sa gastronomie et gérer la logistique, notamment la lessive (enfin !).

Le ventre plein, j’ai pu passer à l’événement que j’attendais depuis plusieurs jours : prendre une douche chaude ! On pourra dire ce qu’on veut, j’en ai apprécié des douches dans ma vie, mais celle là, elle est hors catégorie !

Le lendemain on est partit se balader dans Chengdu, principalement intéressés par la nourriture locale. Le Sichuan (on l’a déjà vu quand j’y avais passé presque 10 jours) a déjà pas mal de spécialités culinaires (souvenez-vous du « Mappo Toffu » que j’avais cuisiné pendant mon cours de cuisine fin décembre), mais en plus de nombreuses minorités y sont installées, on y trouve donc des spécialités de nombreuses régions de la Chine.

On est donc allé manger un hamburger ouïgour (cette minorité musulmane du nord-ouest de la Chine que le gouvernement Chinois est actuellement entrain d’assimiler de force à coup d’internement forcé dans des camps de « déradicalisation », de surveillance extrême des réseaux sociaux et de la population civile de la région).
Exploration des spécialités culinaires du Sichuan

Plutôt surprenant, très nourrissant, le pain était en fait remplacé par une sorte de feuilleté remplis de viande émincée et cuite avec des oignons. Pas mauvais, mais calorique !

Mais le vrai truc dans le Sichuan c’est le Hot Pot ! Institution culinaire, il y est excessivement épicé et plein de poivre, le fameux poivre du Sichuan qui anesthésie la bouche quand on mord dans un grain.
Si dans beaucoup de régions, notamment au Yunnan et au Laos, le Hot Pot se fait avec un bouillon, au Sichuan, c’est dans de l’huile pimentée que les aliments sont cuits.

L’huile est préparée à l’avance dans d’immense marmite pour laisser le piment infuser dans l’huile chaude. Puis, l’huile refroidie, se fige et est découpée en cube pour être réchauffée ensuite dans des marmites de taille plus humaine lors des « Hot Pot Party ».
Préparation de la spécialité locale, huile pimentée pour le Hot Pot du Sichuan

Le principal challenge de la soirée Hot Pot, c’est qu’elle est un peu difficile à faire en solo. Aucun resto ne sert des Hot Pot pour une personne et comme lors de mes précédents séjours à Chengdu je n’avais pas trouvé de partenaire de Hot Pot, j’étais restée sur ma faim !

C’est donc en compagnie de JR que j’ai pu me brûler les papilles à grand renfort d’huile pimentée et de poivre ! On a trouvé un petit resto au hasard de nos pérégrinations dans Chengdu, remplis de locaux on s’est dit que ça devait pas être mauvais !

Le principe est assez simple, il y a un grand frigo au fond de la salle où on choisit ce qu’on veut faire cuire dans le Hot Pot, viandes, légumes, champignons… Puis chacun se fait son petit mélange d’épices dans un petit bol (oui, au cas où l’huile pimentée ça soit pas assez) et on va s’installer à table où on nous amène la marmite (le « Pot »), remplie d’huile bouillante, posée sur des charbons ardents.

Puis on a plus qu’à plonger la nourriture dans l’huile bouillante et à attendre ! C’est un peu de logistique, mais c’est assez fun à mettre en place :).
Tout est prêt pour la dégustation

Bon c’est vraiment super épicé… J’ai vraiment cru que j’allais perdre le goût à un moment donné ! J’ai aussi réalisé que c’était très salissant à manger, comme le démontre l’état de notre table à la fin de notre repas. Dernier élément que j’avais pas forcément anticipé, l’huile se fige à nouveau en refroidissant, il faut donc bien estimer les quantités qu’on se sert, parce qu’attendre que ça refroidisse, n’est pas du tout une stratégie gagnante dans ce cas de figure !
Une fois rassasiés, une vérité s'impose, c'est pas très propre comme plat à partager

Autre conséquence du Hot Pot du Sichuan et de son piment (âmes sensibles, vous pouvez sauter la lecture de ce paragraphe), le transit ! Comme tous ceux d’entre vous qui ont déjà mangé des plats épicés, la révélation du 2ème effet se fait le lendemain, sur les toilettes, quand on réalise que la nourriture épicée pique autant à l’entrée qu’à la sortie…
Je ne vous ferais pas un dessin, mais le lendemain de cette soirée Hot Pot mémorable, on était dans le train, direction Suzhou ! Autant vous dire que c’est dans ces moments là qu’on apprécie la modernisation à marche forcée de la Chine : il y avait des toilettes occidentales dans notre wagon ! On a donc pu s’y relayer, JR et moi pendant une bonne moitié de notre trajet jusqu’à Suzhou, où nous sommes arrivés, passablement plus légers, dans la soirée du 10.

Arrivés le 10 à Suzhou ! Mission Accomplie ! Tom Cruise n’a qu’à bien se tenir.

Dernière péripétie en arrivant, l’auberge de jeunesse où JR avait prévu de nous emmener était fermée pour travaux ! On a donc dû trouver un plan B, le Blue Gate Hostel, qui s’est avéré être au top, malgré un dortoir vraiment trop petit pour les 8 personnes et leurs bagages qui y logeaient.

Le lendemain, on est allé faire du shopping ! Quitte à aller à une soirée privée dans une boîte underground de Shanghai avec l’agent d’un des DJ de la soirée (j’avoue, à ce moment là de l’aventure, j’y crois pas vraiment), autant faire un petit effort vestimentaire !

Dans la soirée on a rejoint d’anciennes collègues de JR, professeur d’anglais, dans un restaurant japonais où on a bien rigolé.
Arrivée à Suzhou et rencontre avec les Expats locaux

Puis on a rejoint Hasan (le DJ) et Dan, anglais de son état, dans une boîte de nuit de Suzhou.
Du reto à la boite de nuit, une nuit bien plus remplie que prévu

On a bien rigolé, et on est allé terminer la nuit chez Hasan pour qu’il nous fasse écouter en avant première une partie du mix qu’il avait prévu le lendemain. Je ne sais pas trop à quelle heure on s’est couché, mais on a été réveillés par les cris d’un des voisins (également collègue d’Hasan et Dan), venu expliquer avec un vocabulaire particulièrement fleuri ce qu’il pensait de la musique à fond dans l’immeuble jusqu’à 6 heures du matin…

On est finalement retournés vers le centre ville de Suzhou, où était notre auberge, pour retrouver une des filles avec qui on était la veille et qui devait amener à JR sa tenue pour la soirée.

Litang, en suivant la route de Lhassa

Un yak solitaire dans les rues de Litang

Litang, sur le plateau Tibétain, au milieu des cow-boys et leurs troupeaux de yaks.

Du 7 au 8 Janvier.

Par Sophie – Le 5 octobre – A Houai Xai, entre boulot, bouffe avec les collègues et préparation de l’arrivée de mes parents qui viennent voir comment je vis au Laos. Ils arrivent demain :).

Juste pour le plaisir, voilà où m’avait laissée la seule personne qui parlait anglais à Tagong :
« Pour aller à Litang ? Ben prendre un taxi jusqu’à Xinduqiao et de là chercher un transport pour Litang. »

C’est avec ces précieuses informations en tête que je me suis levée à 7h du matin pour trouver un taxi pour Litang
Arrivée un peu avant 8h sur la place principale de Tagong où des chauffeurs de taxis commençaient à se rassembler, j’ai engagé la discussion avec l’un d’entre eux.

Et là, le drame… Google ne parle pas Tibétain et les Tibétains dans les montagnes ne lisent pas le Chinois… Peut-être qu’ils le parlent mais ça m’aidait pas beaucoup dans les circonstances. J’ai donc remisé mon téléphone dans ma poche et je me suis lancée avec les mots clés.

La discussion s’engage et je commence (c’est un peu fastidieux comme exercice, mais bon, j’avais pas trop le choix).
Moi : « Litang, Today, Okay ? »
Le chauffeur : « Litang, Okay, Okay ! »
Moi : « Litang, not Xinduqiao »
Le chauffeur : « Litang, Okay, Okay »
Moi (en montrant ma montre) : « What time ? »
Le chauffeur (il écrit les chiffres dans la poussière du pare brise) : « 8h30 »
Moi (en faisant le signe universel de l’argent avec ma main) : « How much ? »
Le chauffeur (il écrit les chiffres dans la poussière sur le pare brise, à côté de l’heure) : « 300¥ »
Moi (en écrivant les chiffres dans la poussière sur le pare brise, à côté de son prix, que je barre) : « 150¥ »
Le chauffeur (il fait non de la tête avec véhémence et écrit d’autres chiffres) : « 250¥ »
Moi (en secouant la tête) : « 200¥ »
Le chauffeur (en montrant les 200¥) : « Okay, Okay »

Histoire de m’assurer qu’on est bien d’accord, je fais un résumé (les gars, je vous préviens, quand je rentre je serais absolument imbattable au Time’s Up !) :
Je montre les chiffres « 200¥ », puis je fais mine de conduire en disant « Litang » et en me montrant du doigt, puis je fais non de la tête en disant « Xinduqiao ». Il me regarde et souri en faisant oui de la tête.
Puis je montre mon poignet et je dis « 8h30 » en montrant les chiffres écrits un peu plus tôt dans la poussière.

Bon ben, deal alors 🤜🤛!

Et je m’installe dans la voiture.
Voiture, mesdames et messieurs avec de la fourrure de yak sur tous les sièges 🤩! Au moins, ça tient chaud !

Le temps que mon chauffeur trouve quelques personnes pour remplir sa voiture, on est parti à 8h45. Et en sortant du village on a croisé un troupeau de yaks qui remontait la route.
Des yaks sur la route en quittant Tagong

Puis on a redescendu la route que j’avais monté la veille avec le minibus vert depuis Kangding. Météo toujours au beau fixe et paysage toujours aussi spectaculaire !
Le paysage sur la route de Litang

Puis, après 45 minutes de route à peu près, on est arrivé à Xinduqiao où, je vous le donne dans le mille, mon chauffeur m’a déposée.

Mais…

Heu…

Comment…

On avait dit Litang…

Et le bonhomme, tour sourire qui me montre un autre gars du doigt en disant « Litang, Litang », puis il se montre et il dit « Litang, no »…

Ouais mais moi, je veux arriver à Litang aujourd’hui.

Comme je n’avais de toute façon pas le choix, je me retourne vers mon nouveau chauffeur et je lui demande :
« Litang ? »
Lui : « Yes »
Moi (en lui montrant mon poignet pour signifier l’heure) : « Today. Not tomorrow. »
Lui : « Yes, Yes »

Bon ben, d’accord alors. Puis je me retourne vers mon ancien chauffeur et je lui demande comment je paye.
Et on était repartis pour une partie de Time’s Up…
Le Chauffeur n°1 (en écrivant 200¥ dans le poussière sur le pare prise de la voiture) : « Litang 200¥ »
Puis il désigne le Chauffeur n°2.
Je comprends donc que je donne la totalité de la somme au Chauffeur n°2.
Chauffeur n°2 qui n’a pas l’air d’accord et qui commence à parler avec animation avec le Chauffeur n°1.
J’attends, dans les starting blocks si jamais ils veulent augmenter le prix (ce que j’ai prévu de refuser).
Le Chauffeur n°1 se tourne finalement vers moi et recommence à écrire dans la poussière du pare brise (la crasse comme moyen de rapprocher les peuples 🤣):
<– 100¥ et à côté 100¥ –>
Puis il m’explique que je lui donne 100¥ et que je donnerai 100¥ au Chauffeur n°2 en arrivant à Litang.

Deal !

Ils récupèrent mon sac dans le coffre et vont le mettre dans le coffre d’une autre voiture, puis je m’installe au soleil pour attendre que des gens soient intéressés pour prendre la voiture dans cette direction. Et oui, tant que le voiture est pas pleine, on part pas. Comme je n’avais pas du tout l’intention de passer a nuit à Xinduqiao, je retourne mettre la pression à n°2 pour m’assurer qu’il cherche vraiment des gens.

Il envoie 2 des jeunes de la bande de chauffeurs qui traînent dans le coin et je me pose au soleil en attendant. C’est à ce moment là qu’un premier des jeunes qui étaient encore là (probablement le moins timide et parlant quelques mots d’anglais), vient me voir, me demande comment je m’appelle, d’où je viens et si je veux bien l’épouser 😅!

C’est un peu rapide là jeune homme !

Puis, voyant que ça m’a surtout bien fait rigoler, les autres ont commencé à se rapprocher et à se rassembler autour de moi. Avant même que j’ai eu le temps de réagir, j’avais eu trois nouvelles demandes en mariage ! Puis quand ils ont commencé à être un peu trop près et un peu trop pressant, j’ai levé les mains devant moi, les leaders de la bande ont saisi l’occasion pour faire déguerpir les plus jeunes et ont continué à me poser des questions pendant que j’attendais.

Il faut croire que mon insistance à vouloir partir le jour même a eu un certain effet, j’ai attendu en tout et pour tout 30 minutes avant qu’ils ne me trouvent des compagnons de route et que la voiture, avec un autre chauffeur que n°2, ne parte en direction de l’Ouest, dans les montagnes.

Et la route est toujours aussi belle.
Le paysage sur la route de Litang

En plus comme il fait beau, c’est vraiment impressionnant.
Le paysage sur la route de Litang

On se sent tout petit au milieu de ces sommets, à 4000m d’altitude.
Le paysage sur la route de Litang

En voyant que je faisais des photos par la fenêtre, le chauffeur a proposé qu’on s’arrête pour que je puisse faire des photos. Super, merci 😊.
Le paysage sur la route de Litang

On s’est arrêté sur le bord de la route, où des morceaux de tissus étaient attachés.
Le paysage sur la route de Litang

Renseignements pris, il s’agit de drapeaux de prières. Des prières sont imprimées sur ces morceaux de tissus qui sont ensuite placés dans les endroits où le vent souffle. De cette façon, quand le vent agite les drapeaux, les prières sont envoyées dans le ciel jusqu’aux dieux. On en voit partout dans la région.

Et les montagnes s’étendent toujours à perte de vue.
Le paysage sur la route de Litang

Encore une bonne demi-heure de route sur le plateau, le temps d’admirer le paysage avant d’arriver en ville.
Le paysage sur la route de Litang

J’ai rejoint JR à l’auberge où il était. Et j’ai appris par la même occasion que l’auberge de jeunesse la plus sympa du village était fermée pour le mois de janvier (décidément pas le meilleur moment pour voyager dans ces contrées reculées !).

Du coup, pas de problème de disponibilité de lits et de chambres dans le petit hôtel où JR avait une chambre et j’ai pu poser tout mon bazar dans ma chambre pour la nuit.
La chambre de l'auberge

Puis je me suis occupée des détails logistiques : comprendre que j’ai réussi à récupérer une couverture électrique pour la nuit, qui promettait d’être glaciale sans chauffage, et qu’on m’a montré les douches et toilettes en m’expliquant bien qu’il n’y avait pas d’eau (ici aussi, le froid avait fait des siennes et les tuyaux avaient gelé la semaine précédente). Au point où j’en étais avec les douches de toute façon…

Ceci étant réglé, JR m’a fait une visite de la ville. On a commencé par le repas de midi dans une petite gargote à côté de l’hôtel où on a fini par aller directement en cuisine pour montrer ce qu’on voulait. En l’absence de menu et de langue commune, pas moyen de faire autrement.

En tout cas, notre incursion dans la cuisine a payé, on s’est régalé de raviolis 🤤!
Les raviolis tibétains

Rassasiés, on est partit à la découverte de la ville, où les gens étaient très contents de nous voir, les enfants nous suivaient en répétant les quelques mots d’anglais qu’ils connaissent et les adultes répondaient à nos « Tatchidelek » (bonjour en tibétain) en souriant. Il y a pas à dire, après plus d’un mois en Chine, ça change et ça fait plaisir de se retrouver dans un endroit où les gens ont l’air contents de voir des étrangers.

On a atteint la place principale du village décorée par une grande fresque.
Balade dans Litang

Puis on a trouvé un magasin, plutôt drôle, c’est l’équivalent de nos magasins « tout à 2€ » !
L'équivalent local des magasins tout à 2€

Les devantures des magasins fermés étaient vraiment jolies. En bois peint et décoré, ça pourrait être une idée pour les commerçants du centre de Toulouse quand ils en pourront vraiment plus de changer leurs vitrines après chaque manif.
Les vitrines locales

Les rues étaient pas franchement noires de monde, mais mignonnes.
Balade dans Litang

L’architecture locale est assez intéressante avec des grandes maisons faites en pierres et en torchis.
Une maison à l'architecture traditionnelle

On a pu admirer une maison parfaitement entretenue.
Une maison en ville

Et une avec une architecture typique de la région, qui mériterait un ravalement de façade, mais dont on devine encore qu’elle devait être habitée par une famille importante.
Une très ancienne maison traditionnelle

Chemin faisant on a atteint une petite place avec d’un côté un temple, un peu défraîchi, qui abritait les vieux du village du vent pendant les longues heures de la journée.
Un temple bouddhiste à Litang

Et de l’autre un arbre plein de drapeaux de prières.
Un arbre sacré à Litang

Et juste derrière, un four à bois, impressionnant.
Un four à bois dans les rues

En nous dirigeant vers le temple principal de la ville, on est tombé sur une petite boutique vendant des alcools locaux ! Vous me connaissez, ma curiosité naturelle m’a poussée à entrer et histoire d’être sûre de pas me tromper, j’ai demandé si je pouvais goûter les différents breuvages proposés (Miam !).
Une échoppe d'alcool

On s’est décidé pour un bidon de la bière locale, beaucoup plus amère et astringente que celle que j’avais goûté en canette à Kangding. Et on est parti, avec nos deux verres en sirotant notre bière, direction le temple (oui, moi aussi ça m’a surprise, mais apparemment, ça pose pas de problème).

En continuant la route vers le temple principal on a croisé un petit yak, tout mignon !
Un yak solitaire dans les rues de Litang

Et on a enfin atteint le temple, à l’intérieur duquel un immense cylindre trône. Les gens le font tourner en le tenant pendant qu’ils marchent en cercle en priant.
La cloche de prière à l'intérieur d'un temple bouddhiste à Litang

Puis, on a suivi le chemin de prière le long d’une allée autour du bâtiment principal où on fait tourner des cylindres sur eux-même en avançant et en priant.
Le chemin de prière dans un temple bouddhiste à Litang

Finalement on a pu admirer les stupas, où sont enterrés les moines.
Les stupas dans un temple Bouddhiste de Litang

En retournant vers l’auberge, on a pu admirer les lumières du coucher de soleil sur la ville.
Litang au coucher du soleil

De retour à l’auberge, on a commencé à discuter programme et plan de bataille. Vu la situation dans les montagnes, je vous fais un petit récap :

  • De l’eau nulle part et pas de douche depuis presque 1 semaine.
  • La plupart des auberges de jeunesse fermées pour l’hiver.
  • Des températures glaciales la nuit et froid à l’intérieur le jour, au point que depuis 1 semaine, on enlève nos doudounes que pour dormir (et je vous explique même pas l’odeur…).

La situation était assez critique et n’allait pas s’arranger si je décidai de continuer dans les montagnes vers Shangri-La et les Gorges du Tigre, dans le Yunnan.

J’ai donc fini par me laisser convaincre d’aller à Shanghai à la dernière soirée du Mansion, où Hasan, DJ de son état, devait jouer le samedi suivant.

On a fait nos calculs :
Au mieux (en partant à 7 heures du matin et avec tout qui se goupille super bien), on pouvait arriver à Chengdu en 1 journée. Vu qu’on était déjà le lundi soir, si on partait le mercredi, on arrivait à Chengdu le jeudi soir, et comme il faut une journée entière de train (ou une nuit entière de train) pour arriver à Shanghai, ça nous laissait aucune marge.
On a donc décidé de partir de Litang le lendemain (on avait de toute façon fait le tour de la ville dans l’après-midi et un bon nombre de restaurants/cafés/activités étaient fermés pour la saison basse), le plus tôt possible pour trouver une voiture qui nous amènerai jusqu’à Kangding d’où on avait bon espoir de trouver un bus pour Chengdu directement.

On est donc allé nous coucher pas trop tard, si on voulait être sur le pont pour négocier une voiture à 7h le lendemain matin, il allait falloir démarrer tôt !

Tagong, en s’enfonçant dans les montagnes

Sur la route de Tagong

Tagong, au fond sommet des montagnes et au sommet fond de la galère.

Du 6 au 7 Janvier.

Par Sophie – Le 29 septembre – A Houai Xai, où la saison des pluies a commencé avec 1 mois de retard et a fini avec 1 mois d’avance. Mais on le sait tous, le dérèglement climatique c’est un complot des scientifiques !

Après 3 jours / 3 nuits sans douche (et je continue à compter), je suis partie au petit matin pour Tagong, minuscule village dans les montagnes, à un embranchement de la route qui relie Kangding à Lhassa au Tibet.
Bon cela dit, Lhassa c’est pas tout près non plus !
Le trajet sur la route entre Kangding et Lhassa

Le bus (enfin le mini-bus) qui relie Kangding à Tagong part tous les jours entre 7h et 9h du matin depuis l’arrêt de bus en face de la gare routière, un peu plus bas que le parking des taxis et tuk-tuk. Munie de ces informations très détaillées, je suis partie de l’auberge de Kangding, sans regret, en compagnie de JR qui voulait s’assurer que j’arrivai à trouver mon bus, à 6h30.

L’avantage c’est qu’on a pu voir le lever du soleil, l’inconvénient, c’est qu’il faisait encore très froid.Petit à petit, des locaux ont commencé à attendre des bus jusqu’à ce qu’un 1er bus arrive, vers 7h15. J’ai alors demandé au chauffeur s’il allait à Tagong. La méthode du mot clé, toujours efficace, a été facile à appliquer ici : « Tagong? ». Réponse : « No ».

On a donc pris notre mal en patience, on s’est acheté un petit dej et vers 7h45 un bus est arrivé. Les locaux ont attiré mon attention en le montrant du doigt : « Tagong, Tagong » avec des signes de tête. Aaaah ! Mon bus !
Je me suis donc installée sur un siège libre avec toutes mes affaires et j’ai attendu.Au bout de 10 minutes, le chauffeur m’a fait payer mon ticket.

Puis j’ai attendu…

Au bout d’un moment un chinois est arrivé, a chargé des gros sacs dans le bus, a marqué un numéro de téléphone et un nom sur les sacs (enfin je suppose) puis il est repartit.

Puis j’ai attendu…

Encore un moment plus tard, le même chinois est revenu, a enlevé les sacs du bus pour les charger dans un mini-van… C’est là que j’ai compris la remarque de JR sur le fonctionnement des chinois : « No plan, what so ever » et effectivement, ils n’ont pas de plan, en tout cas, le chinois lambda au milieu/fond de la Chine n’a pas de plan. Il peut décider (et quand ils sont à moto, ça fait très peur) à tout moment de faire demi-tour parce qu’un truc à faire lui est monté au cerveau !

Puis j’ai attendu…

Finalement, les autres personnes qui attendaient sont montées dans le bus (a priori elles, elles savaient qu’on allait pas partir de suite de suite quand le bus est arrivé), on a attendu le chauffeur, j’ai dit au revoir à JR et on est partit !

Il était 8h40… Finalement, 1h d’attente dans la rue puis 1h d’attente dans le bus, ça aurait pu être bien pire (ah oui, sauf qu’il faisait 5° !).
C'est partit pour Tagong

En tout cas, me voilà partie pour de nouvelles aventures.
C'est partit pour de nouvelles aventures

Et la route qui s’enfonce dans les montagnes est impressionnante. Tagong étant située à 3800m d’altitude, il a fallut monter.
Sur la route de Tagong

En tout cas, la route était plutôt bonne et bien entretenue, tout en serpentant dans la montagne.
Sur la route de Tagong

Et le paysage est vraiment époustouflant. A ce moment là j’arrive dans ce qu’on appelle le plateau tibétain, immense étendue plus ou moins plate à 4000m d’altitude, dominée par les sommets de l’Himalaya, qui eux montent à plus de 8000m.
Sur la route de Tagong en atteignant le plateau à 4000m

Puis, on a quitté la « grande » route de Lhassa pour tourner à droite après le petit village de Xinduqiao et suivre la rivière qui remontait jusqu’à Tagong.
Sur la route de Tagong

Partout le long de la route des fanions multicolores et des écritures blanches en tibétains indiquent des endroits dédiés au Bouddhisme.
Les signes bouddhistes sur la route de Tagong

Puis, on a croisé les premières maisons de différents petits villages le long de la rivière.
Les maisons sur la route de Tagong

Avec des architectures assez intéressantes, en tout cas qui n’ont pas grand chose à voir avec les grosses métropoles chinoises.
Les maisons sur la route de Tagong

Finalement on est arrivé en ville un peu avant midi. Un trajet somme toute assez efficace et la navette nous a déposés sur la place principale, à côté du temple du village.
La navette sur la place du village à Tagong

Il faisait beau, plutôt chaud même en plein soleil et j’étais arrivée suffisamment tôt pour avoir le temps de me promener. L’opération Tagong se passait donc plutôt bien. C’est alors que Murphy s’en est mêlé.

J’avais choisi d’aller à Tagong sur les conseils d’un Israélien rencontré à Chongqing avec qui j’avais passé une partie de la soirée de noël. Il y était lui-même allé en novembre et m’avait chaudement recommandé une des auberges de jeunesse de la ville.

Avant de débarquer à Tagong, j’avais bien essayé de réserver dans la fameuse auberge. J’avais envoyé plusieurs mails, essayé d’appeler à plusieurs reprises, mais toutes mes tentatives de communication s’étaient soldées par des échecs. Oui, je sais, ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille, mais qu’est-ce que vous voulez, on se refait pas !

J’ai donc rapidement trouvé l’auberge en question, grimpé les escaliers vers l’entrée pour trouver… Porte close ! Bien sûr. Me disant qu’ils étaient peut-être sortis faire une course, je suis redescendue et j’ai attendu. A ce moment là, un des habitants du village est venu me voir et par Google Trad interposé m’a demandé ce que j’attendais, puis il m’a conduite à la porte, a toqué plusieurs fois en appelant. Puis il m’a souri, m’a dit qu’ils allaient arriver, et il m’a plantée là.

J’ai donc pris mon mal en patience, je me suis posée au soleil, à proximité de l’auberge et j’ai attendu.

J’ai attendu…

Au bout d’1h, je me suis fixée de ne pas attendre plus de 2h30 et de me mettre à chercher une solution alternative si personne n’était arrivé avant 14h30. Avec la nuit qui tombe à 16h30, ça me laissait 2 bonnes heures pour trouver une solution d’hébergement si personne ne se pointait à l’auberge.

J’ai attendu…

C’est long 2h30 assise sur un bout de trottoir en guettant désespérément les voitures au cas où l’une d’entre elles serait conduite par une personne ayant une solution à mon problème : trouver un endroit où dormir à 4000m d’altitude, dans un endroit où tout le monde t’explique qu’il faut se méfier des chiens sauvages, particulièrement la nuit quand les rues sont vides.

A 14h, j’ai vraiment commencé à monter en pression et j’ai essayé de trouver des informations sur internet. Heureusement que Google existe parfois (oui, on pourrait débattre de cette phrase pendant des heures, mais à ce moment là, je vous assure que j’étais heureuse de pouvoir lancer comme recherche « logement Tagong Sichuan » sur Google et avoir des résultats !).

Finalement, à 14h30, comme personne n’était arrivé à l’auberge, j’ai remis mes sacs sur mon dos et je suis partie en quête d’une solution pour dormir. Sur Wikitravel (site très utile, quand il est à jour), une deuxième auberge de jeunesse dans une ruelle un peu en contrebas de la place principale était indiquée. Je suis donc partie à sa recherche, pour ne jamais la trouver… Quelques recherches supplémentaires m’ont appris qu’elle avait fermé plusieurs années auparavant.

Bon… Retour à la case départ…

Il y avait une Guest House juste à côté de l’auberge où je pensai dormir. Tout avait l’air fermé, mais il y avait un numéro de téléphone. Avec une pensée pour mon hors forfait (mais là c’était un cas de force majeure), j’ai donc appelé le numéro où, double miracle :

  • Quelqu’un a répondu !
  • La personne parlait anglais !!!

Je lui ai donc expliqué mon problème : j’avais essayé de réserver dans l’auberge voisine, personne n’avait répondu mais j’avais décidé de venir voir quand même et que donc j’étais à Tagong devant une porte close.

Là, il y a eu un petit battement, et le gars m’a répondu que en effet, ils étaient tous fermés pour l’hiver…

Ha…

Heu…

Mais…

Comment…

Je veux dire…

Heu…

Mais…

Je fais comment là moi ?

Réponse : il devrait y avoir un hôtel dans la rue principale en descendant à droite ouvert toute l’année. Si jamais il est fermé je peux rappeler, on essaiera de trouver une solution pour ce soir.

Merci alors.

Je suis donc partie à a recherche de l’hôtel en question. Un des commerçants dans la rue me l’a indiqué et je suis arrivée à l’entrée, où il n’y avait personne. Je me suis donc assise et j’ai attendu (patience, patience !).

Au bout d’une dizaine de minutes, quelqu’un est arrivé, qui parlait relativement anglais. Je lui ai donc demandé s’ils avaient des chambres de libre : oui !!!

Par contre c’est 300¥ (soit 40€), donc si je veux il peut me montrer la chambre. Oui, bien sûr, je veux bien voir la chambre, mais c’est pas vraiment comme si j’avais le choix non plus.

On est arrivé dans la chambre, et là… Des étoiles plein les yeux !
Une baignoire dans la salle de bain (enfin, une douche !).
La baignoire dans la chambre de l'hotel

Un trône à la place des toilettes (et le PQ fourni) !
Le trone de l'hotel

Et deux grands lits doubles avec couverture électrique, vrai matelas et grande baie vitrée !
Le lit dans la chambre d'hotel

Verdict ? Je prends ! 40€ c’est hors budget, mais vu la situation, c’est pas comme si j’avais beaucoup le choix et puis au moins, j’aurais droit à une nuit confortable après mes 3 nuits à Kangding.
En plus il y avait une grande télé dans la chambre sur laquelle j’ai pu connecter mon disque dur et regarder des films le soir.

Je découvre en explorant la chambre qu’il y a du chauffage dans la salle de bain. Je l’allume et le temps qu’il chauffe la pièce, je suis descendue au restaurant de l’hôtel pour manger. Menu en chinois, ou traduit en… Tibétain, ce qui n’aide pas des masses. Un petit coup de Google Trad plus tard, je me décide pour la soupe de nouille Tibétaine.
La soupe de nouille tibétaine

Faites au riz complet, les pâtes sont beaucoup plus nourrissantes que celles faites avec le riz blanc et elles trempent dans une vrai soupe et pas juste un bouillon. C’est donc rassasiée que je suis remontée dans ma chambre pour prendre UNE DOUCHEEEEE !

Et là, la douche froide ! Dans tous les sens du terme. Il n’y avait pas d’eau chaude…

C’est donc toute triste que j’ai commencé à remplir le fond de la baignoire à l’eau froide avant de faire bouillir de l’eau dans la petite bouilloire de la chambre d’une contenance d’1L.
Une bonne heure plus tard et maints allers/retours entre la bouilloire et la baignoire, la température de l’eau était tiédasse et il devait faire un petit 18° dans la salle de bain. J’ai donc fait ce qu’on appelle communément une toilette de chat, quand même la bienvenue après 5 4 jours / 3 nuits sans douche.
(Edit du 01/10 : Je voudrais remercier Lili pour tous ses commentaires et m’excuser platement, je me suis embrouillée dans les piquets et les intervalles…).

Après toutes ces émotions, j’ai envoyé un message à JR pour lui raconter mes aventures et je lui ai demandé comment ça se passait à Litang, le bled, encore plus éloigné de Kangding, où lui se rendait et où j’avais éventuellement prévu d’aller ensuite. Comme a priori ça se passait mieux que pour moi à Tagong, j’ai décidé de le rejoindre le lendemain.

Je suis donc descendue demander au gars qui parlait anglais à la réception de mon hôtel comment me rendre à Litang le lendemain.

Heu…

Ben prendre un taxi jusqu’à Xinduqiao et de là chercher un transport pour Litang.

Voilà, voilà ! Je suis donc remontée me coucher tôt, pour être sur le pied de guerre le plus tôt possible le lendemain matin histoire de me donner toutes les chances d’atteindre Litang dans la journée…

Litang, la ville des cow-boy sur la route de Lhassa  (bientôt en ligne) >>

Kangding, au pied des montagnes, porte des régions Tibétaines.

Kangding, aventures au pied des montagnes, à 2300m, eau froide et nouvelle rencontre.

Du 3 au 6 Janvier.

Par Sophie – Le 26 septembre – J’ai eu la confirmation que j’habite dans un coin paumé, de retour en France pour quelques semaines, j’ai mis au total 86h à l’aller (pour faire Houay Xay – Toulouse) et 84h au retour (pour faire Paris – Houay Xay). Oui, oui, en prennant l’avion (mais pas que non plus)…

Kangding, c’est sur la route de Lhassa, à l’entrée des montagnes Tibétaines, et depuis Chengdu il est très facile de trouver des tours organisés pour le Tibet. Pour ma part, je ne suis pas allée jusqu’au Tibet même si j’ai passé les 10 jours suivants dans les montagnes du Sichuan, dont la population est majoritairement Tibétaine. Pour ceux qui se demanderaient pourquoi je ne suis pas allée au Tibet, je vous renvoie à la nouvelle Charte Pilot on the Road, vous y trouverez les quelques règles que je me suis fixée pour ce voyage.

Mais revenons à nos moutons, enfin à nos yaks plutôt (et je dois vous dire qu’une enfilade de carcasses de yaks sur des tables au marché, ça fait pas tout à fait le même effet que des côtelettes d’agneaux toutes bien débitées chez le boucher !), et avant d’arriver à Kangding, il a fallut y aller. C’est à ce moment là que je me suis rendue compte que je quittai la partie développée de la Chine, avec des trains à grande vitesse, des centres commerciaux et sa densité de population. Je suis donc partie de bon matin, en bus, depuis Chengdu, sous la grisaille ! A ce moment là de mon périple, ça fait 2 bonnes semaines que j’ai pas vu un rayon de soleil et je commence à accuser la fatigue, comme on peut le constater.
Le départ depuis Chengdu, pas de rayon de soleil depuis 10 jours et grosse fatigue, ça commence à se voir !

Une fois le bus partit, on est rapidement sortit de la ville et j’ai pu admirer la campagne chinoise. A priori dans ce coin du monde, il n’y a pas de pénurie d’eau !
Les champs sont bien verts.
Sur la route vers les montagnes, le paysage évolue au fil des virages

Et le fleuve est aseez impressionnant.
Sur la route vers les montagnes, le paysage évolue au fil des virages

Puis on est arrivé au début des montagnes et on a commencé à s’y enfoncer, se rapprochant toujours plus des nuages.
Sur la route vers les montagnes, le paysage évolue au fil des virages

Jusqu’à ce que finalement au détour d’un virage, en sortant d’un tunnel, on se retrouve brutalement au soleil.
Sur la route vers les montagnes, le paysage évolue au fil des virages

Après 10 jours sans en avoir vu la couleur, il pique un peu les yeux au début 😎. Le plus surprenant c’est la différence dans le paysage, d’un seul coup les pans des montagnes sont arides et on peut voir que les nuages ne montent pas souvent jusqu’à cette altitude.
Sur la route vers les montagnes, le paysage évolue au fil des virages

L’autre élément qui m’a surprise (et auquel je ne m’attendais pas du tout), c’est l’ampleur des travaux d’aménagement en cours. Entre les ponts en construction entre deux pans de montagnes, bien au-dessus des rivières en contre-bas, et les nouvelles routes à flanc de montagne, on sent que le gouvernement chinois a décidé de désenclaver cette zone.
Sur la route vers les montagnes, le paysage évolue au fil des virages

Sur la route vers les montagnes, le paysage évolue au fil des virages

Mais en attendant que ces nouvelles autoroutes soient terminées, compte tenu de la difficulté d’accès et du climat, c’est pharaonique comme chantier, mon bus a suivi le chemin des écoliers et on a continué notre route jusqu’à un check point. C’était pas le premier que je voyais, de nombreux pays maintiennent des check points sur les routes (il y en a notamment plusieurs au nord du Laos), mais c’était la première fois du voyage que tout le monde devait descendre du bus pour faire vérifier sa carte d’identité et son laisser-passer. Gros moment de flottement quand j’ai tendu mon passeport au préposé dans sa guitoune. Le seul appareil qu’il avait à sa disposition ne pouvait scanner que les pièce d’identité chinoise, au format standard choisi par le gouvernement. Ils m’ont donc envoyée avec un autre militaire jusque dans les bureaux (j’ai supposé qu’il était plus ou moins l’heure de déjeuner parce que tout était désert), pour qu’il puisse faire une photocopie de mon passeport (c’est beau l’informatique !). Une fois la photocopieuse branchée, ils ont finalement réussi à faire la copie nécessaire et je suis retournée au bus, dans lequel tout le monde m’attendait (…).

Une fois les formalités administratives passées, on a continué notre route dans des vallées de plus en plus encaissées.
Sur la route vers les montagnes, le paysage évolue au fil des virages

Et le paysage, tellement différent des plaines humides aux alentours de Chengdu était vraiment époustoufflant.
Sur la route vers les montagnes, le paysage évolue au fil des virages

Finalement, à la tombée du jour (donc vers 16h), on est arrivé à la gare routière de Kangding, située à 50m de mon auberge. Sans plus de difficulté que d’habitude, j’ai demandé mon chemin qu’une seule fois en 50m, le ratio est plutôt bon compte tenu de mes difficultés précédentes, j’ai réussi à trouver mon auberge pour le moins… spartiate. Déjà, et ça fait toujours bizarre, même quand on sait que c’est la saison basse, elle était vide. Enfin presque. Le staff, composé de 5 personnes, s’ennuyait ferme et ne donnait pas du tout l’impression de se préoccuper des 2 clients (dont moi) présents.

C’est à ce moment là qu’a commencé toute une série d’ascenseurs émotionnels.
Vu qu’il n’y avait personne dans l’auberge, j’allais avoir le dortoir pour moi toute seule (chouette 😁), puis en arrivant dans la partie du bâtiment avec les chambres on m’a montré les sanitaires, toilette et salle de bain et là, j’ai commencé à déchanter : les seules toilettes disponibles étaient à la turque (😰) et pour la douche, ils étaient désolés, mais avec le froid des derniers jours, l’eau avait gelé dans les tuyaux, endommageant le système de chauffage; donc la seule source d’eau chaude c’est le baquet sur la plaque électrique à côté des lavabos, sinon c’est eau froide. Mais, froide comment ? Froide, froide. Ha 😱…

Décidée à attendre de voir comment je pourrais m’arranger pour la douche, j’ai rejoint la chambre, avec 6 grands lits, une commode et de grands casiers à disposition. Chouette 😊 ! Puis, une fois installée, j’ai pu constater que le lit était fait à la mode chinoise : une planche en bois avec quelques couvertures dessus pour servir de matelas… Pas super confortable donc. Mais le pire c’est quand j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de radiateur, ni de chauffage dans la chambre et que compte tenu de l’isolation de la fenêtre (il y avait du givre à l’intérieur), la nuit allait probablement être aussi chaude que la douche 😱. La bonne nouvelle dans tout ça ? Ici aussi les lits étaient équipés de couverture électrique. Je n’ai vu ça qu’en Chine pour le moment, mais je dois bien reconnaître leur efficacité. Une fois branchée et allumée, la couverture chauffe le lit, et là franchement, je pense que je peux dire que ça m’a sauvé la vie. En rentrant me coucher plus tard dans la soirée, il faisait tellement froid, que j’ai gardé mes sous-couches de vêtements de la journée (collants épais, damart, sous-pull) et que je me suis réfugiée dans le lit, en rajoutant les couvertures du lit d’à côté 🥶🥶🥶).

Il faut quand même savoir que 8 mois dans l’année, l’auberge propose de dormir dans des tentes sur le toit, enfin sur la coursive entre les deux bâtiments. Sur la photo ci-dessous, je sors de la zone nuit et on voit le bâtiment de la pièce principale/pièce à vivre (enfin quand il fait pas 5° à l’intérieur), les tentes étaient sur la droite, juste à la sortie du bâtiment principal, sous une bonne couche de neige.
L'extérieur de l'auberge à Kangding

Finalement le seul élément de confort dans cette auberge, c’était l’énorme poêle dans la pièce principale, enfin quand le staff avait pas la flemme de l’allumer (…).
Le poêle de l'auberge, une des seules sources de chaleur disponible

Un peu tristounette, je me suis installée dans la salle commune, le plus près possible du poêle en question pour écrire un article supplémentaire (oui, déjà à cette époque j’étais très en retard sur l’écriture des articles !). Finalement au bout d’un moment un autre occidental est entré dans la pièce. La Chine a un effet surprenant sur les occidentaux qui y vivent ou qui la visite, elle réveille nos instincts grégaires. C’est parfois tellement difficile de communiquer avec les locaux que le fait de pouvoir parler anglais soulage presque instantanément. J’ai donc engagé la discussion avec JR, américain de son état, vivant en Chine depuis 7 ans, marié à une chinoise, professeur d’anglais dans des écoles privées pour gagner sa vie et en vadrouille dans les montagnes depuis un certain temps.

On a rapidement sympathisé et, en habitué des lieux, il m’a fait découvrir la ville et les spécialités locales, notamment la bière tibétaine, brassée (ou coupée, je sais plus trop) avec du lait de yak fermenté.
La bière tibétaine, brassée avec du lait de yak au goût assez étrange

Assez légère en fait, cette version industrielle était trop sucrée pour moi, mais intéressante à goûter.

La bonne surprise de la soirée c’est quand on a trouvé des bières belge dans le supermarché de la ville, plutôt bien approvisionné si on considère à quelle distance se trouve la civilisation, enfin ce qu’on pourrait considérer comme la civilisation.
Le plus important quand il fait froid : ne pas se laisser abattre et pour ça il y a le supermarché du coin

Puis, après avoir discuté un bon moment autour du poêle, on s’est fait jeter de la salle commune par le staff qui dormait à l’étage. De retour dans ma chambre, je n’ai que pu constater que l’isolation était en effet inexistante avec de la glace à l’intérieur des vitres et le nuage de buée que je créai en expirant a fini de me convaicre de faire une croix sur la douche et le pyjama. Ayant enlevé quelques unes des couches supérieures de ma tenue, je me suis glissée dans mon lit en bénissant la couverture électrique.

Le lendemain je suis partie visiter la ville, dont j’avais un bon aperçu depuis le balcon de l’auberge.
La vue sur Kangding depuis le balcon de l'auberge pendant une des rares heures d'ensoleillement de la ville

Au programme, grand ciel bleu et froid mordant ! Construite toute en longueur le long d’une rivière dans une vallée très encaissée, Kangding bénéficie d’un ensoleillement moyen de quelques heures par jour quand le soleil est à son zénith.
Balade dans Kangding à la découverte d'une ville à la croisée des cultures chinoises et tibétaines

Les nuages sont d’ailleurs arrivés rapidement, de même que l’ombre des imposantes montagnes qui dominent la ville.
Balade dans Kangding à la découverte d'une ville à la croisée des cultures chinoises et tibétaines

J’ai quand même pu bénéficier des derniers rayons du soleil en me promenant dans une contre allée.
Balade dans Kangding à la découverte d'une ville à la croisée des cultures chinoises et tibétaines

En tout cas Kangding est vraiment à la frontière entre deux cultures, qui cohabitent. On y trouve donc des symbôles tibétains comme cette immense cloche au centre de la ville autour de laquelle les gens marchent en priant.
Balade dans Kangding à la découverte d'une ville à la croisée des cultures chinoises et tibétaines

Ou encore cette statue grandeur nature d’un yak, symbôle de la région, les plaines du plateau à 4000m situées au-dessus de Kangding en direction de Lhassa sont un endroit idéal pour l’élevage de troupeaux de yaks, adaptés aux conditions extrêmes de la région.
Balade dans Kangding à la découverte d'une ville à la croisée des cultures chinoises et tibétaines

Mais on sent aussi le présence chinoise (l’ethnie majoritaire en Chine est celle des Han, quand on parle des « chinois » en Europe, en réalité c’est aux Han qu’on pense) avec la construction d’immeubles dans les rues. Personnellement, c’est pas vraiment mon architecture préférée, mais bon…
Balade dans Kangding à la découverte d'une ville à la croisée des cultures chinoises et tibétaines

Finalement ce qui donne un peu de charme à cette ville sans trop d’intérêt, c’est la rivière qui la traverse sur toute sa longueur avant de redescendre dans la vallée.
Balade dans Kangding à la découverte d'une ville à la croisée des cultures chinoises et tibétaines

Contente de ma journée d’exploration, je suis rentrée à l’auberge et j’y ai retrouvé JR, avec qui je suis allée manger le soir, dans un petit boui boui spécialisé dans les nouilles et les raviolis (un boui boui chinois quoi), qu’il avait découvert quelques jours plus tôt. Une des meilleures soupes que j’ai mangé pendant ce voyage.
La soupe de nouille d'une petite échoppe... la régalade !

Puis, une fois de retour à l’auberge, on s’est fait virer de la salle commune et on est allé finir de discuter dans la partie nuit, à l’entrée des sanitaires, en se serrant autour de la bassine d’eau chaude, seule source de chaleur de cet endroit. Un sujet en entraînant un autre, on est finalement allé se coucher à 4h du matin (chacun de son côté, je vous vois venir !), pour ma part, j’étais toujours frigorifiée et donc la douche n’était toujours pas au programme ce soir là. Si on fait le compte à ce moment là j’en suis à 2,5 jours sans douche (toujours acceptable).

J’avais initialement envisagé de partir le lendemain matin pour Tagong, un village encore plus paumé à 4000m d’altitude sur le plateau tibétain. Sauf qu’avec un unique bus journalier au départ entre 7h et 9h du matin depuis le bas de la rue (impossible d’avoir une information plus précise), j’ai remis mon départ au sur-lendemain. J’ai donc eu une journée de plus en ville. Comme j’en avais déjà bien fait le tour, je suis allée me balader du côté du marché, c’est là que j’ai pu admirer les carcasses de yak alignées, complètement dépecée à part la tête, entière, la queue et les pattes avec les sabots au bout. L’effet était assez saisissant, je dois l’avouer.

La ville n’étant pas très grande, je me suis de nouveau baladée dans les même rues que la veille.
Balade dans Kangding à la découverte d'une ville à la croisée des cultures chinoises et tibétaines

Mais cette fois-ci, j’avais un objectif en tête : trouver le bureau de poste pour faire un colis avec les divers souvenirs et cadeaux de noël que j’avais sélectionnés au cours de mon périple. Ni très lourd, ni très encombrant, j’avais quand même hâte de m’en débarrasser. J’ai réussi à trouver le bureau de poste, et la partie dédiée au courrier. Là j’ai expliqué que je voulais envoyer un colis en France (ce qui dans le mode de communication local donne très exactement : « Hello, box, Faguo, Yes? » (pour ceux qui auraient oublié, faguo c’est France en chinois).

La réponse (pas très étonnante) ?

« Impossible »… Mouais bon ben merci quand même.

Cette mission ayant lamentablement échouée, je me suis lancée à l’assaut de la deuxième mission que je m’étais fixée pour la journée : réussir à recharger ma carte sim. Depuis que je suis partie de Beijing j’ai une carte sim locale qu’un hollandais en partance vers son pays m’avait gentiment donnée. Sauf que je n’avais aucune idée du crédit restant, de sa date d’expiration, ni de la façon de recharger la carte. Bref, j’arrivai à utiliser internet tout en gardant à l’esprit que je pouvais me retrouver sans forfait n’importe quand et à la veille de quitter les derniers vestiges de la civilisation moderne, j’avais plutôt envie de prendre mes précautions.

Après avoir erré dans la ville un bon moment à la recherche d’un magasin avec le logo de mon opérateur (metfone), j’ai fini par dénicher une petite boutique et j’ai appliqué ma méthode de communication habituelle, maintenant rodée : le mot clé ! Je suis donc entrée et j’ai expliqué mon problème en utilisant les mots les plus simples possibles : « Nihao, phone, data, kwaï » (je continue à vous aider à enrichir votre vocabulaire chinois : « Nihao » veut dire bonjour et « kwai » c’est une des façons de dire « yuan », la monnaie locale). En même temps je lui ai tendu un billet et mon téléphone. Croyez-le ou nom, il a fait plusieurs manips sur mon téléphone, a récupéré mon billet et je n’ai pas eu un seul problème de forfait jusqu’à la fin du voyage (Victoiiiiire !!!!).

Avec un taux de réussite de 50%, que j’ai considéré comme un succès si on considère le niveau d’hostilité de l’environnement (c’est un peu comme arriver au milieu du dernier niveau d’un jeu vidéo la 1ère fois qu’on y joue, on est un peu déçu, mais assez fier quand même), j’étais plutôt contente de ma journée.

Puis, je suis rentrée à l’auberge et j’ai retrouvé JR en train d’essayer d’allumer le poêle dans la salle commune. Apparemment, le stock de petit bois pour allumer le feu avait été fini la veille et personne dans le staff n’avait eu l’idée/pris l’initiative d’en couper. On s’est donc retrouvé à faire brûler l’intégralité d’un cahier en papier que j’avais acheté quelques jours plus tôt pour emballer les cadeaux (oui, ceux qui étaient encore dans mon sac suite à l’échec poste de l’après-midi).

Allumer le feu nous a pris une bonne heure d’efforts… Oui, parce que non content de ne pas avoir préparé de petit bois, quelqu’un avait nettoyé le poêle et donc les moindres petits morceaux de papier qu’on arrivait enfin à enflammer finissaient invariablement au fond du poêle avant d’enflammer le bois… On y a cru à un moment puis, alors que la température commençait à remonter, une des autres clientes a décidé que ça chauffait pas assez vite pour faire réchauffer sa viande (oui, oui,…) et elle a donc ouvert la trappe en grand, créant un appel d’air qui a soufflé les quelques flammes timides qui avaient réussi à se former (…).

Finalement au chaud autour du poêle, JR a commencé à me raconter qu’en plus d’être professeur d’anglais il est le manager d’un DJ, Canadien d’origine pakistanaise qui vit à Shanghai et est une des stars de la scène électro chinoise. Mouais… Vous êtes sceptiques ? Moi aussi ! Je ne m’en suis donc pas cachée, surtout quand il a commencé à m’expliquer que Hasan (le DJ) était programmé pour faire la fin de la nuit lors de la dernière soirée, prévue 10 jours plus tard, d’une boîte de nuit underground de Shanghai que le gouvernement faisait fermer : le Mansion. Hasan essayait de convaincre JR d’y aller quand JR s’est mis en tête de me convaincre d’y aller avec lui…

Mouais, mais c’est que Shanghai, c’est à l’autre bout du pays, que demain on part chacun de notre côté, mais toujours plus dans les montagnes, donc encore plus loin de Shanghai, et puis surtout, moi la musique électro, j’aime pas ça. C’est-à-dire que j’en vois pas l’intérêt. Donc traverser la Chine pour aller dans une boîte pourrie au show d’un DJ que je connais pas, avec un gars qui prétend être son manager… J’avais quand même grave des doutes.

Apparemment, ma remarque sur la musique électronique inintéressante a piqué au vif notre DJ (que j’ai depuis rencontré et surnommé le Petit Prince) et je me suis retrouvée le lendemain matin à 6h du mat’ (les yeux bien collés, pendant que je me lavais les dents à l’eau gelée) avec des écouteurs dans les oreilles pendant qu’Hasan me faisait un set privé par téléphone pour me convaincre que sa musique était géniale…

Franchement, même à froid, le matin, et sans avoir pris de drogues, c’était moins pire que ce que je craignais. Mais enfin, pas au point de traverser tout le pays et changer complètement mes plans.

C’est donc après avoir rassuré Hasan sur son talent hors du commun que je suis allée attendre mon bus pour Tagong, prochain bled sur ma route. Et 2 bonnes heures plus tard, le bus pour Tagong est arrivé, je suis montée dedans et je suis partie pour une des journées les plus compliquées depuis mon départ de France !