Ekaterinburg, le tsar Nicolas II et sa famille, le musée de l’histoire Russe, 1ers pas en Asie

L'église de tous les Saints où le Tsar et sa famille ont été assassinés par les Bolchéviques

Ekaterinburg, un froid mordant pour mes 1ers pas en Asie.

Du 9 au 10 Novembre.

Temps passé dans le train : 5h 20min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 27h 52min (1 jour, 3 heures, 52 minutes).

Par Sophie – Le 8 Février – A Houai Xay, petite ville au bord du Mékong, avec vue sur la Thaïlande depuis La Terrasse.

Ekaterinburg est connue (en Russie du moins) pour plusieurs choses.
Tout d’abord, ça serait dans cette ville que le Tsar Nicolas II et sa famille (les Romanov) auraient été assassinés par les Bolchéviques sur le site de l’Eglise de Tous les Saints, construite pour commémorer cette exécution.
L'église de tous les Saints où le Tsar et sa famille ont été assassinés par les BolchéviquesQuand on entre dans l’église, on est accueilli par des portraits immenses du Tsar et de sa famille avant d’accéder au cœur, surchargé de dorures comme dans toute église orthodoxe. On y trouve également des stands où on peut acheter des bougies et des icônes, mais aussi des souvenirs à l’effigie du tsar et de sa famille. Finalement, une salle entière est dédiée à l’histoire de leur fuite éperdue depuis Saint-Pétersbourg, protégé par un bataillon de casaques. Je ne peux pas trop vous en dire plus, l’intégralité des informations était en Russe, pas un mot d’anglais de toute la visite… J’ai quand même réussi à traduire quelques panneaux (merci G****e !) dont celui qui donne une explication à la légende d’Anastasia (qui aurait survécu à l’exécution de sa famille). Apparemment les femmes de la famille ne seraient pas toutes mortes avec la 1ère salve de tirs, protégées par une partie du trésor royal cousu dans les doublures de leurs vêtements (par contre, j’ai pas trouvé d’information sur ce que le trésor est devenu si l’histoire est vraie 😉).

Ensuite Ekaterinburg, est considérée comme la frontière entre l’Europe et l’Asie. Tout ce qui est à l’Ouest d’Ekaterinburg est donc encore en Europe alors qu’à partir du moment où on s’éloigne vers l’Est, on est en Asie.
Ekaterinburg, à la frontière entre l'Europe et l'Asie

Il y a même un monument à l’entrée (ou à la sortie en fonction du sens dans lequel on voyage) de la ville qui marque cette séparation des deux continents. Vu que je n’avais qu’une journée à passer à Ekaterinburg, je n’y suis pas allée, mais j’ai bien aimé l’idée.

Mais ce qui m’a le plus marqué à Ekaterinburg, c’était le froid. Début novembre et malgré un ciel bleu magnifique, il y a fait un froid mordant avec un pic de chaleur à -10°, en plein soleil à 14h. Du coup j’ai fait des pauses pendant mon exploration de la ville et je suis entrée dans tous les bâtiments qui avaient l’air ouverts et chauffés.
A commencer par cette mignonne petite chapelle où j’ai trouvé refuge le temps de récupérer mes orteils et mes doigts.
Une chapelle dans Ekaterinbourg

La partie assez comique de l’histoire est que j’ai dû y acheter une bougie pour pouvoir rester à l’intérieur. En fin stratège, j’ai choisi la plus grande bougie qu’ils avaient en stock pour pouvoir rester plus longtemps, en supposant que j’aurais le droit de rester tant que la bougie brûlerait (vu que personne ne parlait un mot d’anglais, je n’ai pas pu confirmer cette hypothèse, mais en tout cas on ne m’a pas mis dehors 😄).

J’ai ensuite pu vérifier les dires de la jeune fille très sympa de l’office du tourisme, qui me disait que le froid était arrivé depuis une bonne semaine, et beaucoup plus tôt que d’habitude, en me baladant dans le parc de la ville, où la plupart des étendues d’eau étaient gelées.
Le plan d'eau gelé du parc municipal au coucher du soleil à Ekaterinburg

J’ai d’ailleurs croisé un groupe de jeunes qui se sont mis en tête de tester la solidité de la glace. Courageux mais pas téméraires, un seul d’entre eux a posé un de ses pieds dessus tout en se retenant à ses camarades. Même les canards commençaient à avoir du mal à trouver des zones d’eau liquide où squatter !
Le cours d'eau gelé à Ekaterinbourg

A part le froid, Ekaterinburg est pleine de surprises et une balade dans les rues de la ville réserve quelques rencontres impromptues, ce qui m’a permis de me faire un nouvel ami.
Le selfie avec l'ours le plus dangereux de la ville

De croiser les Beatles.
Les Beatles dans la rue d'Ekaterinbourg

De taper un message sur un clavier géant en sautant de touche en touche.
Le clavier géant dans un parc à Ekaterinbourg

Et d’admirer des nids d’oiseaux, parfaitement intégrés dans le décor urbain au détour d’une allée.
Des nids d'oiseaux au milieu des tags dans la ville

Mon train pour ma destination suivante étant tard, je suis allée visiter le Musée de l’Histoire Russe appelé « La Russie, Mon histoire » une fois la nuit (et le froid) tombée. L’idée de ce musée est partie d’un constat : la jeune génération ne connaît pas l’histoire de la Russie (ou pas assez bien apparemment). Dans le but d’éduquer et d’intéresser tous ces jeunes ignorants, le musée a été conçu en utilisant les dernières technologies numériques et retrace l’histoire de la Russie à travers différentes salles organisées en fonction des périodes historiques.

Un peu frustrée de ne pas avoir fait de musée d’histoire depuis mon arrivée en Russie, et intriguée par le point de vue des Russes sur la révolution bolchévique et l’action de Staline, je me suis décidée pour la période 1916/1950.
1er moment de flottement, l’intégralité des informations fournies sont en Russe. Pas un mot d’anglais, nulle part. Le seul moyen mis à ma disposition pour comprendre quelque chose était l’audio-guide où la voix passait son temps à faire référence aux différents écrans et panneaux d’affichages pour plus d’informations (hum…).

J’ai quand même réussi à glaner quelques informations intéressantes. Notamment qu’à la sortie de la 1ère Guerre Mondiale et pendant les 10 premières années qui ont suivies la révolution Bolchévique le pays est totalement exsangue, ayant perdu une partie de ses territoires et subit une baisse significative de sa population.
Les informations au musée de l'histoire Russe

Suit une période de croissance, une fois Staline au pouvoir (la magie des chiffres permettant de mettre tous les indicateurs au vert pendant les 10 années de l’entre deux guerres alors que Staline instaura un régime de terreur dans tout le pays).
Les informations au musée de l'histoire Russe

Finalement, l’impact de la 2nd Guerre Mondiale sur la population et les territoires conquis avec la création de l’URSS et l’annexion de l’Europe de l’Est termine les informations « objectives » fournies sur cette période.
Les informations au musée de l'histoire Russe

Il faut quand même leur rendre justice, dans une tentative d’objectivité, les années où Staline est au pouvoir ont été divisées en deux salles :

  • La 1ère (où les explications de l’audioguide durent quand même plus de 20 minutes) explique tous les aspects positifs de la politique de Staline avec les réussites des grands projets de constructions et des plans quinquennaux qui ont permis une croissance et une industrialisation rapide du pays. Une toute petite note de bas de page explique les réserves de certains membres du parti (rapidement évincés, oui c’est un euphémisme 😉) sur la pertinence de mener ces grands chantiers alors que le peuple mourrait de faim.
  • La 2ème (où les explications de l’audioguide durent 7 minutes) est dédiée au régime de terreur mis en place, aux goulags (les camps de travail forcés) et aux déportations massives pendant plus de 30 ans. On peut distinguer deux vagues de déportations. Une première pendant l’entre deux guerres, où les Russes sont les premières victimes du régime totalitaire de Staline qui fait déporter à tour de bras opposants politiques, intellectuels, industriels, marchands et toute personne suspectée de trahison. La deuxième, après la 2nd Guerre Mondiale qui vise les populations des territoires conquis pendant la guerre (Pologne, Pays Baltes,…). Cela dit, pas un mot sur les méthodes utilisées par la police, ni sur les services secrets.

Je n’ai pas eu le temps de parcourir la 2ème partie de l’exposition sur l’histoire de la Russie de 1950 à nos jours, mais comme le chemin de la sortie faisait passer à travers les différentes salles traitant de cette période, j’ai pu admirer un nombre conséquent de photos (parfois grandeur nature) de Vladimir Poutine et de nombreux graphiques tous verts avec des flèches dans le bon sens.

Finalement, malgré un partit pris et des omissions assez flagrantes de certains aspects de l’histoire récente Russe, ce musée s’est avéré assez intéressant et moins partial que ce que j’aurais pu craindre (en tout cas pour la 1ère partie du XXème siècle).

Une chose est sûre, les russes adorent Lénine (il y a des rues et squares Lénine dans toutes les villes, sans oublier des statues, tableaux, mosaïques de lui absolument partout et Ekaterinburg n’échappe pas à la règle), mais on ne peut pas vraiment dire qu’ils portent Staline dans leurs cœurs.
La statue de Lénine à Ekaterinburg

En tout cas, me voilà officiellement en Asie 😃!

Ekaterinburg en images

Perm, quand la réalité et la logistique rattrapent le plan le mieux préparé

L'ours de Sibérie

Perm, une étape sympathique qui n’a servie à rien

Du 8 au 9 Novembre

Temps passé dans le train : 14h 24min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 22h 32min

Par Sophie – Le 21 Janvier – A Yangshuo, en attendant que les employés de l’auberge soient de retour de leur excursion pour m’enregistrer.

Entre Nizhnyi-Novgorod et Perm, j’ai pris mon 1er train de nuit Russe. La longueur du trajet le justifie avec 14h24min entre les deux villes. Tout était donc nouveau et il a bien fallu que je prenne mes marques.
Généralement ma technique consiste à ne jamais être la 1ère de la file, ce qui me permet d’observer comment font les autres et d’agir en fonction. Pas de chance cette fois-ci, le wagon était déjà quasiment plein quand je suis entrée dans le train qui arrivait de Moscou.Je pense que c’est le moment de vous expliquer un peu le fonctionnement des trains en Russie.
La 1ère règle : ils sont (quasiment) toujours à l’heure, ce que j’ai pu vérifier pendant mon voyage.
Ensuite, il y a trois types de billets dans les trains longues distances :

  • Le compartiment avec deux lits : le plus luxueux (et donc le plus cher). Il n’y a que deux lits simples dans un compartiment qui se ferme avec une porte. Un lavabo privé est également disponible. La condition ? Il faut forcément acheter un billet pour le compartiment entier, donc les deux lits.
  • Le compartiment avec quatre lits : l’intermédiaire (quand même cher). Un compartiment qui se ferme avec une porte et où quatre personnes peuvent dormir dans des lits superposés avec une table entre les deux lits du bas. Il est possible d’acheter un billet pour un seul lit dans ce cas-là, mais sans savoir avec qui on va voyager.
  • Le billet 3ème classe dans le wagon entier où des blocs de 4 lits sont séparés par des cloisons (tout à fait abordable si on considère les distances parcourues). Dans ces wagons, pas d’intimité, deux toilettes collectives, une à chaque extrémité du wagon et un long couloir qui permet de traverser le wagon. Le long du couloir, les lits sont organisés en blocs séparés par des cloisons avec d’un côté quatre lits, 2 en bas séparés par une table et 2 en hauteur, et de l’autre côté du couloir, deux lits, 1 en bas et 1 en haut.
    Pour vous faire une idée, voilà à quoi ça ressemble depuis le couloir:
    Un wagon de 2ème classe dans le transsibérienEt le bloc de 4 lits entre deux cloisons :
    Un "compartiment" dans le transsibérien
    Au moment où j’ai pris la photo, les couchettes du haut étaient relevées.

Si vous vous posez la question, j’ai voyagé uniquement en 3ème classe dans les wagons collectifs. Déjà parce que c’est pas aussi terrible que ça en a l’air une fois qu’on s’est habitué. Ensuite, parce que lorsque je me suis renseignée sur le train en Russie, un des conseils qui revenait était d’éviter les compartiments à 4 couchettes quand on est une femme voyageant seule. Les Russes ne sont pas pires que les autres, mais inutile de tenter la chance et être enfermée pour la nuit dans un espace clos avec trois inconnus peut être considéré comme tenter la chance.

Mais avant d’en savoir autant sur les trains Russes, il a fallu apprendre de l’expérience et de mes erreurs. Et en cette 1ère fois, je me suis retrouvée un peu désemparée il faut bien le reconnaître, au milieu d’un groupe de gens, avec qui je n’avais aucune langue en commun, dans un train surchauffé (il fait 25° dans les trains russes) avec tous mes sacs et mes multiples épaisseurs de vêtements.

C’est à cette occasion que j’ai pu commencer à me rendre compte de la gentillesse des Russes. Tous mes voisins, plus ceux du bloc d’à côté font partis de la même famille et ils ont pris les choses en main. Les petits-fils ont monté mon sac au-dessus des lits dans la zone de rangement prévue à cette effet (mais fichtrement haute quand même), la grand-mère a poussé ses jambes pour que je puisse m’asseoir sur son lit, le grand-père est allé me chercher des draps et m’a fait mon lit et pendant que la petite-fille essayait de me parler en anglais, la mère m’a préparé du café et un sandwich. Avec tout ça, je me suis rapidement sentie comme à la maison. Une fois bien installée, et le dictionnaire français/russe entre les mains, on a fait plus ample connaissance et on a passé la soirée (et une partie de la nuit) à jouer aux cartes et aux dés.
Vive les rencontres

Je vais vous laisser imaginer le dernier moment de solitude de cette étonnamment bonne soirée, quand il a fallu que je monte dans mon lit, un des lits du haut évidemment. Pour vous aider à vous faire un dessin, retournez à la photo du wagon prise depuis le couloir. Sur la gauche au 1er plan, vous pouvez voir un petit bloc rectangulaire qui dépasse de la cloison. Vous venez de trouver le marche pied, seul et unique marche disponible pour monter dans le lit (et en descendre, j’aime autant vous dire que j’ai pris toutes mes précautions avant d’aller dormir pour ne pas avoir à descendre au milieu de la nuit !). J’ai, par la suite, mis au point une technique plutôt efficace, mais en cette 1ère nuit dans le train, j’ai bien galéré ! Le bon côté des choses, c’est que j’ai fait l’animation du wagon et qu’on a tous bien rigolé.

Une fois aussi bien installée que possible, c’est pas non plus le Ritz et il n’y a pas assez de hauteur de plafond pour s’asseoir sur son lit quand on occupe la couchette du haut.
Confortablement installée dans le Transsibérien
Les plus observateurs d’entre vous diront que je ne porte pas le même T-Shirt, ça ne peut donc pas être le même voyage. Ils auront raison, cette photo date d’un autre trajet de nuit sur la couchette du haut, mais ça vous donne une idée de l’espace disponible au-dessus de ma tête.

Le lendemain matin (on dort plutôt bien en fait dans un train russe !), après m’avoir offert le petit dej’ composé de crêpes faites maison par le grand-père, ils m’ont même accompagnée jusqu’à la sortie de la gare pour que je trouve mon bus sans problème.
Vive les rencontres

Le truc vraiment chouette dans cette histoire ? On est toujours en contact et on s’échange quelques photos de temps en temps 😄.

J’ai donc fait l’animation du wagon pendant ce trajet, mais la vraie question qu’ils se sont tous posés et qu’ils m’ont posée, c’est « Pourquoi Perm ??? » Parce qu’à Perm, il n’y a rien.

C’est presque vrai. Il n’y a rien à Perm. C’est une petite ville Russe typique où on a l’impression de remonter le temps et de retrouver dans les années 70, notamment avec les transports en commun.
Le vieux tramway à Perm

Il faut quand même rendre justice à la ville, ils se modernisent à leur rythme.
Le tramway à Perm

La raison pour laquelle je voulais aller à Perm c’est qu’à une cinquantaine de kilomètres de la ville il y a le site Perm-36. Un des derniers Goulags encore debout et le seul à ce jour convertit en musée (en tout cas officiellement 😉).

Et c’est là que la réalité percute le plan et en fait de la bouillie. J’avais prévu d’arriver à Perm à 5h du matin, de déposer mon sac à la consigne à la gare, d’aller visiter le Goulag dans la journée et de repartir par le train de nuit pour ma destination suivante. Simple et efficace.

Bon, je suis arrivée à Perm à midi (j’ai pris le train d’après au départ de Nizhnyi-Novgorod) et j’ai trouvé une auberge pour passer la nuit et prendre le train le lendemain matin au cas où je rentrerai trop tard du Goulag. Sauf qu’une fois installée à l’auberge, je me suis dit que prendre une douche après 15 heures de train me ferait du bien (je confirme, c’était bien 🙂), une fois ma douche prise, je suis allée me renseigner sur comment aller au Goulag à la réception. Et là, un de ces moments « lost in translation » s’est produit. Elle m’a indiqué la gare routière et les horaires des bus, mais une fois arrivée à la « gare routière », ben il n’y avait pas de bus. Pas même de gare routière en fait, j’ai dû rater un élément clé dans les instructions pour y aller !

Le temps de trouver l’office du tourisme, il était déjà 15h00 et c’est là qu’on m’a expliqué que le Goulag est quand même à quasiment 2 heures de bus (Ha…), que la dernière entrée est à 17h15 (Mmm…), qu’il ferme à 18h (Mouais…) et que le dernier bus est à 18h30, ce qui fait un retour de nuit en ville après 20h (Et…), bref elle me conseillait de ne pas y aller ce jour-là.

Donc pas de Goulag. Imaginez ma déconvenue. Parce qu’à part le Goulag, il n’y a pas grand chose à faire à Perm. Ils ont quand même un petit parcours du genre « Suivez la ligne verte » pour faire le tour de la ville et de ses principaux bâtiments.
1er arrêt, une statue de l’animal emblématique de la Sibérie.
L'ours de Sibérie

Érigée ici pour se moquer des touristes qui pensent que la Sibérie est infestée d’ours, elle est quand même assez impressionnante.
L'ours de Sibérie, sous la neige

Puis, toujours dans la thématique animaux, j’ai rencontré le roi de la jungle, assez loin de chez lui.
Les lions devant l'entrée d'un des plus imposants bâtiments de la ville

Et tout en suivant la ligne verte, j’ai pu admirer une succession de bâtiments dans le pur style soviétique.
Balade dans Perm

Balade dans Perm

Mais se permettant quelques fantaisies architecturales de temps en temps.
Balade dans Perm

Balade dans Perm

Et il y avait même le maintenant traditionnel bâtiment vert soviétique !

J’ai terminé mon tour de la ville sur les berges de la rivière Kama, un des affluents de la Volga.
Les berges de la rivière à Perm

De retour à l’auberge en début de soirée, j’ai décidé de faire une lessive (moment de logistique pénible mais indispensable) et je suis allée m’assurer à la réception que si j’utilisai la machine à laver, je pourrais aussi sécher mon linge. Deuxième moment « lost in translation » de la journée… J’ai pu laver mon linge mais en ce qui concerne le sèche-linge, c’était un bon vieux étendoir. Résignée à attendre que ma lessive sèche avant de repartir, j’ai donc pris un billet de train dans l’après-midi du lendemain, réduisant d’une journée entière le temps que je pouvais passer à Ekaterinburg, mon étape suivante, beaucoup plus intéressante que Perm.

Donc si je résume mon escale à Perm, je n’ai pas pu visiter le Goulag, j’ai perdu une journée de voyage que j’aurais dû passer à Ekaterinburg, mais j’ai pu laver mon linge et j’ai fait une super rencontre dans le train.

Disons que le bilan de cette étape est plutôt positif 😀.

Nizhnyi-Novgorod, le Kremlin local, un télécabine et la rivière Volga

La plage le long de la rivière Volga vue depuis le Kremlin

Nizhnyi-Novgorod, en direction de l’Est et le cœur de la Russie

Du 6 au 7 Novembre

Temps passé dans le train : 4h 5min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 8h 8min

Par Sophie – Le 14 Janvier – A Suzhou, de retour à la civilisation et ses excès sur la côte où on sait faire la fête.

Nizhnyi-Novgorod, la 1ère remarque que la ville m’a inspirée quand j’ai décidé d’y passer une nuit a été « Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?! ». Je parle de l’orthographe de la ville et de sa prononciation. Donc en phonétique, ça donne Nijni-Novgorod et non pas Nizni-Novgorod… Oui, je sais, moi aussi ça m’a laissée perplexe !

Le trajet depuis Moscou était assez rapide (juste 4 heures), j’ai donc pris un billet place assise dans un wagon avec des sièges. Comme je voulais passer un peu plus de temps à Moscou, j’ai pris un train en fin d’après-midi et je suis donc arrivée en début de soirée à Nizhnyi-Novgorod où il faisait nuit.

Le 1er défi a donc consisté à trouver mon chemin depuis la gare jusqu’à l’auberge.
C’est là que j’ai pu expérimenter pour la 1ère fois les transports municipaux Russes…

  • 1ère étape : Trouver le bon bus.
    Pour ça google maps est assez au point, en Russie en tout cas, je vous parlerai de Google Maps en Chine dans un autre article, mais à ce moment-là, pas de soucis.
  • 2ème étape : Comprendre comment acheter le billet.
    Et c’est là que ça se corse. Quand il y a un métro, c’est assez simple, il suffit d’aller à la machine, qui parle généralement un peu d’anglais, sélectionner le nombre de billet qu’on veut acheter puis payer. Dans le bus, il y a un autre élément à prendre en compte : interagir avec au moins un autre être humain avec qui on n’a aucun langage en commun… Et puis histoire de rendre les choses encore plus simples, chaque ville a un système différent, le cirque recommence donc à chaque nouvelle étape !
    Dans ce cas précis, le chauffeur ne parlait donc pas un traître mot d’anglais, et il a passé trois minutes à me montrer un terminal de paiement. Je lui ai donc sagement tendu ma carte bleue. Une fois posée sur la machine, cette dernière a émis un bruit sinistre, indiquant à l’évidence que le paiement était refusé. Vérification faite, il ne s’agissait pas d’un terminal de paiement, mais d’une sorte d’horodateur pour passer la carte de transport municipale.
    A ce moment-là, deux éléments sont clairs : c’est bien le chauffeur qui vend le billet (c’est pas systématique) et il va falloir que je paye en liquide. Ce qui nous amène à l’étape suivante.
  • 3ème étape : Déterminer le prix du billet.
    Entre temps, un des passagers ayant constaté mes difficultés s’est approché et essaye de m’aider comme il peut en m’annonçant le prix en anglais: 30 roubles. Je tends donc un billet de 100 et le chauffeur le refuse, il n’a pas de monnaie, il faut payer le montant exact. Et mon nouvel ami de corriger le tir, c’est pas 30 roubles, c’est 13 roubles. Je farfouille dans mon porte feuille, trouve 13 roubles et… c’est pas le bon montant !
    Finalement, après avoir déposé des billets de 1 les uns après les autres sur la table du chauffeur, je suis arrivée au bon prix : 28 roubles ! Et j’en ai profité pour faire réviser les chiffres en anglais à tout le bus !
  • 4ème étape : Descendre au bon arrêt.
    Une fois le billet acheté, il reste à bien suivre le trajet du bus sur Google maps pour descendre au bon arrêt pour rejoindre l’auberge.

Puis, arrivée à l’auberge sans plus de problèmes, j’ai pu passer une nuit bien méritée avant de partir explorer la ville le lendemain et de prendre mon 1er train de nuit en direction de ma destination suivante.

La Russie est une fédération, administrée au niveau national depuis Moscou, la capitale avec son Kremlin, mais le pays est également divisé en régions, appelées Oblast, dont l’administration est gérée localement. Nizhnyi-Novgorod est donc la capitale de l’Oblast de Nizhnyi-Novgorod (vous me suivez toujours ?). On a pas vraiment d’équivalent en France en terme d’organisation de l’état, mais le point principal c’est qu’à Nizhnyi-Novgorod, il y a un Kremlin, en partie libre d’accès.
L'entrée du Kremlin de Nizhnyi-Novgorod

Une fois à l’intérieur, j’ai eu la surprise de découvrir une exposition a priori permanente de véhicule militaires dans le parc à l’entrée.
L'exposition permanente de véhicules militaires dans le Kremlin de Nizhnyi-Novgorod

Comme je n’ai pas visité le Kremlin à Moscou, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais j’imaginai un alignement de bâtiments administratifs, alors qu’en fait, il y a plusieurs bâtiments dans un parc entouré des remparts d’époque, et les gens viennent s’y balader et profiter du soleil.
Le Kremlin de Nizhnyi-Novgorod

Le parc est aménagé en plusieurs niveaux et d’en haut, la vue sur la rivière Volga qui longe la ville est vraiment magnifique !
La rivière Volga vue depuis le Kremlin de Nizhnyi-Novgorod

La plage le long de la rivière Moskava vue depuis le Kremlin

On peut aussi apercevoir l’autre partie de la ville, au bord de l’eau, plus récente et construite à l’extérieur des murailles quand la population a augmenté.
La vue sur la rivière Volga depuis le Kremlin de Nizhnyi-Novgorod

De l’autre côté, l’ambiance est plutôt industrielle, la Volga étant une des principales voies fluviales du pays, permettant le transport de marchandises sur de longues distances.
La plage le long de la rivière Moskava vue depuis le Kremlin

Bref, une balade matinale, à la fraîche, plutôt sympathique.
La vue sur la rivière Moskava depuis le Kremlin de Nizhnyi-Novgorod

La principale attraction « touristique » de Nizhnyi-Novgorod c’est le télécabine qui permet de passer au-dessus de la rivière et de profiter d’une vue magnifique quasiment à 360°. J’ai donc continué à me balader dans la ville pour arriver au départ du télécabine. Mon billet aller/retour en poche (on m’a mis en garde au moment d’acheter mon billet, le quartier de l’autre côté de la rivière n’est pas très sûr et ne vaut pas la balade), j’ai pu embarquer dans ma cabine, en ayant vraiment l’impression d’être de retour à Bonascre et de monter en haut des pistes !
Le téléphérique de Nizhnyi-Novgorod pour traverser la rivière

Puis, je me suis installée confortablement dans la cabine, dont j’étais la seule occupante, pour profiter du paysage.
Le téléphérique de Nizhnyi-Novgorod pour traverser la rivière

La traversée dure 8 minutes, et pour le coup, la vue sur la ville, la rivière et ce qui s’y passe, est vraiment chouette !

Une fois de retour sur la terre ferme, j’ai pu profiter du coucher de soleil.
Le coucher de soleil sur Nizhnyi-Novgorod

Puis je suis descendue me promener au bord de l’eau, dans la partie plus ancienne de la ville, qui date de l’époque où les pêcheurs y habitaient.
Le quartier historique de Nizhnyi-Novgorod au bord de la rivière

Et j’ai terminé ma balade sur les berges aménagées avant de remonter à l’auberge, récupérer mon sac et reprendre le bus vers la gare pour prendre mon premier train de nuit Russe, direction Perm.
Sur les berges aménagées de la rivière Volga à Nizhnyi-Novgorod

Perm, quand la réalité et la logistique rattrapent le plan le mieux préparé (bientôt en ligne) >>

Moscou, la fête de l’Union Nationale, la place rouge, le métro et les « 7 Sœurs »

Moscou, en plein milieu de la fête de l’Union Nationale

Du 3 au 6 Novembre

Temps passé dans le train : 4h 3min.
Temps cumulé passé dans le train (depuis Saint-Pétersbourg) : 4h 3min

Par Sophie – Le 3 Janvier – A Kangding, dans les montagnes où la vie est plus rustique.

Arrivée à Moscou assez tard, j’ai quand même pu apprécier un des principaux avantages d’une grande ville : le métro reste ouvert tard ! Et j’ai donc pu découvrir le fameux métro de Moscou. J’ai pas été déçue !
Le métro de Moscou, galerie d'art du peuple

Déjà, il est vraiment très profond. L’escalator n’en fini jamais de descendre et l’effet quand on est en haut est vraiment saisissant. Ensuite, il est effectivement magnifique et il ne pue pas !
Le métro de Moscou, galerie d'art du peuple

Et à 23h passé, j’avoue que j’ai apprécié qu’il n’y ait quasiment personne dans les couloirs !

Le temps d’arriver à mon auberge sous la pluie, de m’installer dans mon dortoir où, oh joie, oh bonheur, il y avait des rideaux pour « fermer » chaque lit. Toutes les auberges n’ont pas cet accessoire, mais je dois bien avouer que c’est vraiment bien. On peut facilement s’isoler et on est beaucoup moins gêné par la lumière. Bon par contre, le rideau ne sert à rien contre les ronflements 😉!

Le lendemain, après un démarrage tranquille, je suis partie explorer la ville. 1er arrêt pour admirer le théâtre Bolshoi, magnifique !
Le célèbre théâtre Bolchoi de Moscou

Puis je suis tombée sur un groupe se produisant dans une des rues derrière le théâtre. Vu le nombre de spectateurs, je me suis attardée et j’ai franchement passé un super moment. Du coup je partage (note si vous êtes dans un Open Space ou dans un endroit public, l’intérêt de la vidéo c’est aussi le son 😉):

Le 4 novembre étant un dimanche (si, si souvenez-vous !), j’ai trouvé ça plutôt sympa qu’il y ait autant de monde dans les rues. Mais je dois bien reconnaître que j’ai été assez impressionnée par la foule, surtout une fois arrivée du côté du Kremlin.
Le Kremlin

J’ai continué à me balader jusqu’à arriver sur la Place Rouge, qui ne l’est effectivement pas (un peu décevant quand même…).
Sur la Place Rouge

Puis, je suis allée errer du côté de la rivière Moskova, qui serpente au milieu de la ville.
La rivière Moskva

Finalement, je suis montée jusque dans un parc qui surplombe le Kremlin et d’où j’ai pu admirer un magnifique coucher de soleil (je sais, je radote, mais je ne m’en lasse pas !).
Point de vue sur le Kremlin

En redescendant sur le chemin du retour, j’ai profité des éclairages de la ville, qui commençait déjà à se parer des lumières et des décorations de Noël.
Des églises sur la place derrière la Place Rouge

Le temps de repasser devant le Bolshoi, aussi beau de nuit que de jour, je suis rentrée me réchauffer à l’auberge.
Le célèbre théâtre Bolchoi de Moscou de nuit

J’y ai fait la connaissance, entre autres, d’Hugo, français, en vadrouille en Russie depuis un peu moins de 2 mois. On s’est recroisé à Irkoutsk ensuite, et on s’échange encore quelques bons plans de temps en temps. C’est toujours sympa de discuter avec d’autres voyageurs, et puis ça fait du bien de parler français !

Le lendemain, visite du métro de Moscou ! Guidés par une colombienne travaillant à l’auberge, nous sommes partis, un petit groupe de l’auberge, pour découvrir les plus belles stations du métro.
C’est Staline qui décida d’en faire ce qu’il appelait le « Palais du peuple », raison pour laquelle la plupart des stations sont décorées suivant un thème particulier, hautes de plafond et vraiment magnifique.
Commençons la visite :

Pas mal hein ?!

La visite était plutôt sympa, ça m’a permis de faire connaissance avec d’autres personnes de l’auberge et de passer un bon moment. Bon par contre, en terme de niveau d’information, on en trouve autant, si ce n’est plus sur internet.

Mais ce que j’y ai appris c’est que le 4 novembre c’est la nouvelle fête de l’Union Nationale, créée de toutes pièces par Poutine il y a quelques années pour célébrer l’unité du peuple russe malgré la taille du pays et les différences culturelles. Et comme cette année le 4 novembre était un dimanche, le lundi 5 était donc un jour férié.
Voilà qui explique la foule près du Kremlin et sur la place rouge la veille. Après, pour en avoir discuté avec quelques russes à l’auberge, ils ne voyaient pas vraiment l’intérêt de cette nouvelle fête, sortie du chapeau à une date qui ne leur évoquai rien. Mais tout le monde était content d’avoir un week-end de 3 jours cela dit !

Une fois la visite du métro terminée, je suis retournée me balader dans la ville et cette fois-ci, j’ai exploré les stands dédiés aux différentes régions de la Russie et à ses spécialités culinaires (information qui m’avait totalement échappée la veille). Je me suis donc régalée d’un barbecue tout chaud pour mon repas de midi.
Un barbecue devant un des stands lors de la fête de l'Union Nationale

Puis je suis allée explorer la zone dédiée aux fromages où j’ai ressenti une terrible sensation de manque quand les odeurs ont atteint mes narines !
Les stands de fromage locaux pendant la fête de l'Union Nationale

Alors oui, j’aurais pu en acheter, mais la queue m’a un peu découragée.

Et là, je suis tombée sur la partie « culture » de la fête avec une magnifique scène où des groupes traditionnels se produisaient. N’ayant rien compris à l’introduction des différents groupes, je ne peux pas vraiment vous dire de quelles régions ils viennent, mais par contre, je peux vous partager ces grands moments de musique populaire.

Et voici donc, le 1er groupe !

Et pour le plaisir des yeux et des oreilles, le 2ème !

Une fois lassée par la musique traditionnelle Russe, je suis retournée me balader dans les jardins devant le Kremlin.
Le parc devant le Kremlin

Et sur la place rouge, où une fois passée l’entrée monumentale :
Les portes pour accéder à la place rouge

J’ai pu admirer la Cathédrale Basile le Bienheureux, magnifique sous tous les angles.
De loin,
La Cathédrale Basile le Bienheureux

De près,
La Cathédrale Basile le Bienheureux

Et à la tombée du jour.
La Cathédrale Basile le Bienheureux

Le temps de rentrer à l’auberge, j’ai pu admirer les décorations dans les rues, qui n’étaient donc pas les décorations de Noël, mais celles de la fête de l’Union Nationale (tout s’explique en fait !).
Dans les rues de Moscou

Pas tout à fait au bout de mes surprises, j’ai trouvé, au détour d’une rue, une autre série de stands représentants d’autres traditions culinaires, dont un nouveau barbecue.
Un barbecue devant un des stands lors de la fête de l'Union Nationale

Et cerise sur les grillades, une scène avec une nouvelle prestation… Je vous laisse juger.

Après cette journée bien remplie, je suis finalement rentrée à l’auberge où Hugo et une Sud-Américaine qui devait commencer à y travailler le lendemain ont partagé leur fromage, pain et vin rouge.
Oh joie ! Oh bonheur intense ! Que c’est beau la solidarité et le partage 😀.

Ce même soir, on a passé la soirée à discuter avec 3 jeunes russes à l’anglais quasiment parfait, étudiants à Saint-Pétersbourg, venu passer leur week-end à Moscou. Ils sont en fait originaires d’une petite ville de Sibérie et nous ont tranquillement expliqué que dans leur village, si la température est au-dessus de -35°, l’école reste ouverte et ils doivent donc marcher les presque 2km entre leur maison et l’école. Par contre, si la température descend en-dessous de -35°, l’école ferme et les enfants peuvent rester chez eux. Oui, j’ai moi aussi eu une pensée émue pour mes compatriotes Toulousains et autres sudistes qui paniquent complètement dès qu’il y a 3 flocons de neige sur les routes 😝.

Le lendemain, dernier jour à Moscou avec un départ prévu en fin d’après-midi, je suis partie à la découverte de ce qu’on appelle les « 7 sisters » ou les 7 Soeurs en français dans le texte. Immenses bâtiments datant de l’époque soviétique, ils dominent la ville et sont visibles d’à peu près partout. J’avoue, j’ai pas réussi à tous les voir, mais ceux que j’ai vus valaient carrément le coup d’œil !

Mes pérégrinations dans Moscou se sont terminées avec un arrêt rapide dans la cours du Musée d’art moderne. J’ai pas forcément compris le message de l’artiste, mais la pièce est plutôt jolie.
Un arbre solaire dans le parc du Musée d'Art moderne

Et une visite au monastère Petrovskiy, qui en son temps abrita la plus grande communauté de moines de la ville.
Le Monastère Petrovskiy, un des plus grands monastères de la ville

J’ai passé trois jours super sympas à la découverte de le ville, surtout sous le soleil, mais je suis quand même un peu restée sur ma faim en ce qui concerne l’histoire du pays. Je n’ai pas vraiment eu/pris le temps d’aller dans un musée et dans les quelques endroits où j’ai réussi à avoir des explications, les phrases en anglais étaient plutôt succinctes. En tout cas, je recommande chaudement la ville, mélange très intéressant de modernité occidentale et de restes de l’époque soviétique.

Encore quelques photos pour le plaisir

Premiers pas en Russie, le passage de la frontière et l’arrivée à Saint-Pétersbourg

Saint-Pétersbourg, le musée de l’Hermitage et ses merveilles architecturales

Du 1er au 3 Novembre

Par Sophie – Le 29 Décembre – De retour à Chengdu avec un visa prolongé d’un mois, la découverte de la Chine continue 😄.

Après la soirée Halloween au Red Emperor et les au-revoir de circonstance, j’ai donc refait mon sac et je suis partie à la gare routière de Tallinn pour embarquer direction la Russie.
Prête pour le départ, direction la Russie !

En route pour l’aventure !La ville à la frontière entre l’Estonie et la Russie, c’est Narva. Tous les passeports y sont contrôlés une première fois par un militaire Estonien, puis un panneau nous informe qu’on quitte le territoire de l’Union Européenne (mais à ce moment là on est pas encore en Russie).
On entre donc dans un no-mans-land qui n’est ni en Estonie, ni en Russie.
Puis, nouvel arrêt du bus et cette fois-ci c’est un militaire Russe qui récupère tous les passeports, les emmène dans une guitoune puis nous les re-distribue un quart d’heure plus tard.
Le bus repart, pendant suffisamment de temps pour que je range mon passeport et que je relance le film que j’étais en train de regarder, puis s’arrête à nouveau pour laisser monter une militaire Russe qui passe jeter un œil sur les passeports.
On repart, je range mon passeport, relance mon film et… Le bus s’arrête ! Cette fois-ci, chacun descend avec ses affaires, on a quand même laissé les valises dans la soute, et entre dans un petit hangar avec une guitoune au milieu.
Le temps que chacun passe un par un se faire tamponner le passeport, on remonte dans le bus, cette fois-ci, c’est officiel, je suis en Russie 😃!

Pas grand chose de très intéressant pendant le reste de la route, j’ai pu ranger mon passeport, finir mon film et avoir un 1er aperçu de la campagne et des villes Russe avant d’arriver dans Saint-Pétersbourg.
Les 1ers bâtiments à l'entrée de Saint-Petersbourg vus depuis le bus

On est finalement arrivé à l’arrêt de bus, je ne sais pas s’il y a une gare routière à Saint-Pétersbourg, mais en tout cas le bus nous a largué sur le bord de la route. Et j’ai eu mes 1er contacts avec les autochtones, vraiment gentils, vu qu’un des passants s’est arrêté pour me demander (en anglais), d’où je venais et m’indiquer la direction du métro !

Merci !

Puis une fois dans le métro, 1ère surprise, il faut passer les sacs au détecteur (en un mois en Russie, je n’ai pas réussi à comprendre ce qu’ils veulent détecter, mais en tout cas ce n’est ni les couteaux, ni les briquets, ni les pinces multi-fonctions, tous parfaitement accessibles dans mon sac-à-dos !). Bon depuis je me suis habituée, mais honnêtement au début, enlever mon gros sac de sur mon dos pour le mettre dans leur détecteur, parfois à peine assez large, et le récupérer juste après pour le recharger sur mon dos, c’était pas franchement ma partie préférée du métro… Mais là, 2ème contact avec les autochtones, le policier chargé de la vérification des sacs a lui-même récupéré mon sac et me l’a remis sur le dos.

Merci 😊!

Il commence à me plaire, moi, ce pays !

Une fois arrivée à l’auberge, les difficultés ont commencé, les filles à la réception parlaient à peine assez anglais pour m’indiquer ma chambre et la salle de bain. Autant vous dire que quand il a fallu m’expliquer la procédure pour l’enregistrement de résidence, obligatoire en Russie, les choses se sont un peu corsées, mais une fois que j’ai eu payé les 300 roubles de frais, tout s’est arrangé !

Une fois installée et après une bonne nuit de sommeil, je suis partie à la découverte de la ville, direction la gare pour essayer de comprendre comment ça marche et anticiper un minimum mon départ pour Moscou, prévu le lendemain (oui, j’ai dit un minimum).

Une fois la logistique réglée, j’ai rapidement renoncé à acheter mon billet directement à la gare (ou personne, ni les automates, ni les préposés aux guichets ne parlent un traître mot d’anglais) et me suis rabattue sur la version anglaise du site de la SNCF locale, j’ai commencé à explorer la ville pour de bon.
Au détour des rues, exemples d'architecture soviétique

Entre architecture soviétique classique et les bâtiments, beaucoup plus travaillés de l’époque des tsars, les avenues s’arpentent avec plaisir, même sous la pluie.
Les rues de Saint-Petersbourg, entre architecture baroque et classicisme soviétique

Et puis, c’est au détour d’une des rues, que je suis tombée sur la 1ère perle de mon expérience Russe : les magnets à l’effigie de… Vlad !
Les magnets à l'effigie de Vlad

Et il y en a pour tous les goûts, sur le dos de l’ours, en aviateur, en agent secret… Je sais pas vous, mais moi ça m’a fait rire pendant une bonne demi-heure !

Puis, je suis allée visiter l’Hermitage, LE musée d’art de Russie avec une collection d’œuvres d’art assez impressionnante. Et la visite commence avant même d’enter dans le musée, avec l’accès jusqu’au palais dans lequel il a été installé.
Avant d'arriver au musée de l'Hermitage à Saint-Petersbourg

Une fois passé sous l’arche, on découvre la place devant le palais et le bâtiment lui-même, impressionnant et… Ah tiens, le retour de ce bon vieux vert soviétique !
La place devant le musée de l'Hermitage à Saint-Petersbourg

Un peu intimidée, c’est quand même impressionnant, j’ai suivi les panneaux « Entrance » et « Ticket office », en anglais dans le texte, pour découvrir la cour intérieure et… la queue pour acheter les billets !
Dans la cour du musée de l'Hermitage à Saint-Petersbourg

Heureusement pour moi, personne n’attendait pour acheter les billets aux machines, ce qui m’a permis d’entrer directement et d’éviter la file d’attente ! Une fois dans la place, j’en ai pris pleins les yeux.
Les œuvres d’art de toutes les époques et toutes les régions du monde sont vraiment impressionnantes avec, parmi les pièces qui m’ont le plus marquées :

  • Une momie, sagement endormie derrière sa vitre.

Une momie particulièrement bien conservée au musée de l'Hermitage

  • Des éléphants qui montent la garde devant une double porte. Et le mystère reste entier sur ce qu’il y a derrière.

Des éléphants devant une porte au musée de l'Hermitage à Saint-Peterbourg

  • L’armure complète d’un Samouraï.

Une armure de Samouraï au musée de l'Hermitage à Saint-Petersbourg

  • Et pour finir, les plaques avec les règles commerciales qui étaient à l’entrée de la ville de Palmyre. Quand on sait ce que Daesh en a fait l’année dernière, ça met du baume au cœur de se dire que certaines pièces majeures ont été préservées de la destruction.

Les pierres régissant les lois commerciales dans l'antique citée de Palmyre

Autant de pièces assez impressionnantes. Mais ce qui m’a vraiment impressionnée pendant ma visite du musée, c’est les différentes salles du palais. Elles sont toutes plus richement décorées les unes que les autres, du sol au plafond ! Autant vous dire que j’ai mitraillé à peu près tous les plafonds, escaliers et pièces reconstituées avec l’ameublement d’origine ! Du coup, je partage et une fois n’est pas coutume, je mets la galerie photo en plein milieu de l’article. Si certains d’entre vous cherchent des idées pour refaire la déco chez eux, vous y trouverez peut-être des pistes, on néglige trop souvent les plafonds 😉!

Pas mal hein ?!

J’ai fini la visite dans la pièce réservée aux pièces et monnaies de toutes les régions du monde et de toutes les époques. Si je devais y retourner un jour, je pense que je commencerai par cette pièce, c’est vraiment très intéressant de voir comment les échange commerciaux et les politiques monétaires mis en places retracent une bonne partie de l’histoire du monde, peut-être même mieux que celle des conflits et des guerres.
La salle avec la collection des pièces de monnaies du musée de l'Hermitage à Saint-Petersbourg

Puis, ayant réussi à trouver la sortie, j’ai pu admirer la façade du palais éclairée vu qu’entre temps la nuit était tombée.
Une des façade de l'Hermitage éclairée pendant la nuit

Je suis ensuite rentrée jusqu’à mon auberge, de l’autre côté de la Neva, la rivière sur les berges de laquelle Saint-Pétersbourg a été construite. Ce qui m’a permis d’admirer les bâtiments éclairés depuis un des nombreux ponts qui enjambent la rivière.
La Neva de nuit

Le lendemain, j’ai continué à explorer la ville jusqu’au soir et mon train pour Moscou prévu à 19h10.

1er arrêt devant la mosquée de la ville, dont la façade est vraiment magnifiquement travaillée.
La mosquée de Saint-Petersbourg

Puis je suis allée me promener sur l’île de la forteresse Pierre et Paul, 1ère zone habitée lors de la création de la ville.
La forteresse Pierre et Paul sur une des rives de la Neva

Il y a même une plage… Autant vous dire qu’avec la température, je n’ai eu aucune velléité de baignade !
La forteresse Pierre et Paul sur une des rives de la Neva

En tout cas la vue depuis la forteresse sur l’autre rive de la rivière est vraiment chouette et offre une nouvelle perspective sur l’Hermitage.
L'Hermitage vu de l'autre rive de la rivière Neva

La vue dégagée sur la rivière faisait de la forteresse un point d’observation idéal, qui fait maintenant le bonheur des touristes.
La Neva

Cela dit, la vue depuis le pont pour rejoindre la pointe de l’île Vassilievski valait le coup d’œil.
La Neva

Une fois de l’autre côté de la rivière, j’ai pu admirer la cathédrale Saint-Isaac, éclairée d’un des rares rayons de soleil de la journée et entourée de couples de mariés accompagnés de leurs cortèges, profitant du soleil pour faire leurs photos de mariages dans le parc en face de la cathédrale.
La cathédrale Saint Isaac

J’ai continué ma balade au grès des canaux et toujours accompagnée par le soleil.
Les canaux de Saint-Petersbourg

Les canaux de Saint-Petersbourg

Et je suis finalement arrivée à la Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé, en travaux, mais quand même magnifique !
La Cathédrale Saint Sauveur sur le sang versé, en travaux

Sur le chemin du retour pour aller récupérer mon sac à l’auberge avant d’aller à la gare, j’ai croisé pas mal de bateaux amarrés sur les berges du fleuves.
Du voilier transformé en restaurant de luxe avec panorama au top pour le dîner.
Un magnifique bateau sur la Neva, reconvertit en restaurant

Jusqu’au navire militaire, pris d’assaut par les touristes pour y faire une visite.
Un bateau militaire russe sur la rivière, pris d'assault par les touristes

Puis je suis allée à la « Gare de Moscou » (Moskovskij Vokzal en russe), une des gares de Saint-Petersbourg, oui il faut s’accrocher, prendre mon train.
Le train express en gare de Saint-Petersbourg

Et pour commencer, j’ai opté pour un train express, le voyage ne devant durer que 4 heures et 3 minutes avec une arrivée prévue à Moscou à 23h13.
Dans le train express entre Saint-Petersbourg et Moscou

Arrivée pile à l’heure à la minute près, j’ai pu rejoindre mon auberge en métro et m’installer confortablement avant de partir à la découverte le Moscou le lendemain.

Quelques photos de plus, pour le plaisir !

Helsinki, trois ferrys, deux idiots, un guide au top et quelques découvertes sympathiques

Helsinki, capitale de la Finlande, petite excursion riche en émotions

Le 31 octobre

Par Sophie – Le 21 Décembre – Dans la salle commune d’une autre auberge à Chengdu, avec un wifi qui dépote.

Helsinki, c’était une bonne idée a priori.
C’est vraiment juste à côté de Tallinn (il ne faut que 2h en bateau pour y aller) et c’était une bonne occasion de voir ce qui se passe de l’autre côté de la mer. Au début j’avais prévu d’y passer une nuit et puis, un happy hour en entraînant un autre, je me suis trouvée plutôt très bien installée à Tallinn sans avoir trop envie de refaire mon sac. Et puis l’autre truc avec la Finlande c’est que c’est hors de prix. Une nuit dans un dortoir de 20 lits (et ça fait un bon paquet de ronfleurs potentiels), coûte deux fois le prix de la nuit à Tallinn. Bref après moultes hésitations j’ai fini par décider d’y aller sur la journée quand j’ai trouvé des billets de ferry par cher sur internet.

Allistair, arrivé à l’auberge la veille s’est décidé pour se joindre à moi, malgré le plan d’un départ par le ferry de 6h du matin.
Comme on l’a vu, la veille, on avait occupé notre soirée à tester le restaurant médiéval et partir en quête du « hidden bar », que nous avons trouvé (au détriment de nos heures de sommeil). Le 31 octobre, matin d’Halloween, le 1er truc de la journée qui a faillit me faire pleurer a donc été mon réveil à 5h. Puis, on a découvert que le ménage ayant tout juste été fait dans la salle de bain, pas de douche…

C’est donc encore à moitié endormis qu’Allistair et moi sommes partis en direction du port des ferry, à 15 min de marche de l’auberge, à 5h25. Il nous aura fallu 18 minutes pour arriver à 5h43 très exactement et trouver le ferry tranquillement amarré au port et la porte d’embarquement définitivement close.
A 3 minutes près, on pouvait embarquer. Oui, mais voilà, l’information que l’embarquement ferme 20 minutes avant l’heure de départ était en estonien sur le billet. Autant dire qu’elle nous a un peu échappé !
C’est donc assez abattus qu’on est allé voir au guichet ce qu’on pouvait faire. Et là deux possibilités :

  • S’enregistrer gratuitement sur le départ suivant de la même compagnie, à 12h30, ce qui avec un retour prévu à 15h30, laissait juste le temps de descendre du bateau une fois arrivé.
  • Prendre le départ suivant, à 7h du matin, mais comme la traversée est opérée par une autre compagnie il nous fallait acheter un nouveau billet.

On a pas hésité longtemps et après s’être fait confirmer qu’on pouvait quand même embarquer sur le bateau de 15h30, on est allé acheter un aller simple au guichet de la compagnie d’à côté pour le départ de 7h du matin.
A ce stade de la journée, notre « super plan internet pas cher » vient de nous coûter 26€ de plus que prévu…

Mais cette fois-ci on a pas raté l’embarquement et on a pu monter à bord en n’ayant perdu qu’une heure sur le planning initial.
Le Ferry à l'embarquement

Une fois sur le bateau, on a fait un petit tour d’inspection de l’aménagement, plutôt pas mal, il y a même des cabines sur les ponts inférieurs pour les gens qui font des croisières plus longues. On est même allé explorer (rapidement) le pont supérieur, désert vu l’heure, la pluie, le vent et la température.
Une fois à bord du ferry

Et c’est avec un sentiment de satisfaction certain qu’on a vu les lumières de Tallinn s’éloigner derrière nous, avant d’aller prendre un café et de chercher un coin où dormir.

Après 2 heures de traversée, j’imagine sans histoire vu qu’on a dormi quasiment tout le temps, on est arrivé en vu de la Finlande et d’Helsinki.
La vue en arrivant à Helsinki

Il y a plus de 30 ans, ça nous aurait permis de quitter le territoire soviétique, mais aujourd’hui les voyages se font plutôt dans l’autre sens. L’alcool est tellement cher en Finlande, que pour les grandes occasions, les finlandais commandent l’alcool à l’avance en Estonie et prennent le ferry avec leur voiture. Quand ils descendent, l’alcool les attend, ils chargent la voiture et repartent dans l’autre sens. Et cette manip leur revient moins chère que d’acheter de l’alcool dans leur propre pays.
L’année dernière, le gouvernement estonien s’est cru malin et a considérablement augmenté les taxes sur l’alcool pour les étrangers.
Résultats ?
Ils ont perdu 1 million d’euros. Les finlandais ont tout simplement acheté moins d’alcool en Estonie, ça devenait plus vraiment rentable. La morale de cette histoire ? Attention si vous essayez de toucher un finlandais au portefeuille ;).

Cette anecdote et pas mal d’autres nous ont été racontées par le guide du Walking Tour auquel nous avons participé, en partie sous la pluie, après nous être arrêté prendre le petit déjeuner dans le marché couvert.
Le marché couvert d'Helsinki

Parfaitement rénové, il est maintenant occupé par des petits stands tout propre. Mais à l’époque, il n’était pas fermé et permettait aux pêcheurs de vendre leurs prises en direct (il est juste à côté du port).
Le marché couvert d'Helsinki

On s’est baladé un peu en attendant l’heure du walking tour et on a découvert des rues tout à fait Européenne, pas vraiment dépaysantes donc.
Une rue dans la ville, déjà prête pour noël

Puis on a rejoint le groupe devant la cathédrale de la ville, construite en haut d’une colline et point culminant de la ville.
La Cathédrale d'Helsinki située au point culminant et au centre de la ville

Walking tour parmi les meilleurs que j’ai faits (et comme vous avez pu le contacter, ça commence à faire un paquet de Walking Tour) ! Le guide était vraiment intéressant, le tour était varié avec des arrêts à l’intérieur de certains bâtiments pour admirer l’architecture nordique (on se serait presque cru en Suède, au royaume d’IKEA…) et on a retrouvé certains des Australiens des soirées précédentes à Tallinn, venus mettre l’ambiance en Finlande.
le plafond de la bibliothèque, typique de l'architecture nordique

On a pu apprendre pas mal de choses, notamment que la plupart des impacts sur les bâtiments datent en fait de la 1ère Guerre Mondiale et non pas de la seconde. On peut par exemple en voir sur le piédestal de cette statues (qui par ailleurs représente un homme dont la vie a été jugée totalement inintéressante par notre guide, je ne peux donc rien vous en dire).
La statue d'un type peu connu avec des impacts datant de la 1ère guerre mondiale

On a également appris qu’il y a une importante communauté Suédoise dans la région, au point que dans certaines écoles, la langue parlée est le Suédois. On est passé devant une école où les enfants jouaient dehors et le guide s’est tourné vers nous pour nous dire, serein, « vous voyez, ça c’est une des écoles où les élèves parlent tous Suédois ». Je vous laisse imaginer la réaction du groupe dans lequel personne ne parlait un traître mot de Finlandais ou de Suédois. Il aurait tout aussi bien pu choisir d’une école russe ou chinoise qu’on aurait pas vu la différence !

Finalement, après des recommandations culinaires autant appréciables qu’appréciées le groupe s’est séparé et Allistair et moi sommes allés manger dans le café de la librairie universitaire, chaudement recommandé par le guide. Et le repas de midi était en effet fort bon.

Ayant appris de nos erreurs, nous avons cette fois pris de la marge pour le ferry, d’autant que pris d’un doute lors de notre arrivée le matin, on était allé se renseigner sur le quai de notre ferry de retour. Grand bien nous a pris, c’était pas du tout au même endroit que celui du matin.
Et même en prenant de la marge, devinez quoi ? On a bien faillit le rater ce fichu ferry. Le 2ème terminal était vraiment très loin. On est finalement arrivés dans le hall d’enregistrement après une marche forcée de 2 bon kilomètres et à peine 8 minutes avant la fin de l’embarquement.
Et là, à notre grand désarroi, nos billets ne sont pas passés. On nous a renvoyés vers le guichet où la préposée nous a dit, avec une lenteur exaspérante, que comme on avait pas pris notre ferry du matin, on ne pouvait pas prendre celui-là.

Comment décrire ce qu’on ressent à ce moment là ? Stupeur ? Désarroi ? Énervement ? Accablement ? Un peu de tout ça.

On a donc du… Racheter des billets 15€ supplémentaires par personne et on a réussi à monter à la dernière minute dans ce fichu bateau.

Une fois remis de nos émotions (et de la course), on a pu profiter du coucher du soleil sur la mer.
le coucher du soleil depuis le ferry sur le chemin du retour

Quand même agacés par la tournure des événements, on est allé se plaindre au guichet à l’arrivée à Tallinn où ils ont fini par reconnaître que c’était leur faute et nous rembourser le billet supplémentaire de l’après-midi.

Tout est donc bien qui fini bien et la leçon a été apprise : prendre de la marge pour embarquer sur un bateau ! On était quand même rasséréné à notre retour à l’auberge où tout le monde a bien rit de notre déconvenue (surtout ceux qui nous avaient vu partir le matin) !

Tallinn, le KGB, le Red Emperor, des Australiens et un restaurant médiéval

Tallinn, capitale de l’Estonie, dernière étape avant la Russie

Du 27 octobre au 1er novembre

Par Sophie – Le 14 Décembre – Dans la salle commune d’une autre auberge à Beijing, entre deux sauts du VPN (chacun ses problèmes :)).

Tallinn, la capitale de l’Estonie, a donc été ma dernière étape avant de m’attaquer à la Russie, avec pour unique contrainte mon bus pour Saint-Pétersbourg à 9h du matin le 1er novembre.

Après avoir exploré la campagne Lettone et avoir été un eu déçue par le début de mon périple en Estonie, j’avais sélectionné ce qu’on appelle un « Party hostel ». Pour ceux qui n’auraient jamais expérimenté le voyage dans des auberges de jeunesses avec les nuits en dortoir, la vaisselle salle dans l’évier et la salle commune où les bières ne sont pas chères, il existe plusieurs types d’auberges de jeunesses. Certaines sont ce qu’on appelle des « Party hostel » et l’objectif affiché est d’y faire la fête. Elles sont généralement bruyantes, avec des groupes de voyageurs qui trinquent avec allégresse aux voyages et aux rencontres. Donc avant de réserver dans une auberge de ce type, il vaut mieux être prêt à ne pas y passer des nuits très reposantes. Un peu en manque d’interactions sociales, j’ai jeté mon dévolu sur le Red Emperor Bar and Hostel (tout un programme rien que dans le nom !).

J’y ai rencontré une quantité étonnante d’Australiens en vadrouille, grâce à qui j’ai pu suivre ma 1ère leçon « d’Australien ». Alors oui, ça ressemble à l’anglais, mais c’est pas tout à fait pareil non plus :). Se sont alors enchaînées des soirées à lutter contre la gravité, qui finit toujours par gagner !Le Djanga géant sur l'estrade du bar

Vous avez évidemment reconnu le Djanga, dont plusieurs versions étaient disponibles et qui s’enrichissaient de nouvelles règles au fur et à mesure que l’Happy Hour avançait.

On a quand même exploré la ville, le temps de participer au maintenant traditionnel Free Walking Tour où on a pu apprendre que Tallinn est la ville d’Estonie avec la plus grande partie des remparts d’origine parfaitement conservés. Remparts qui n’ont pas tous été construits à la même époque. Les plus anciens entourent la vieille-ville haute, autrefois réservée aux habitations des nobles et riches, alors que les artisans et les marchants occupaient la partie basse de la ville, elle-même protégée par une autre ceinture de remparts, construits plus tard. Les paysans étaient bien sûr installés dans les champs à l’extérieur des remparts et devaient courir se mettre à l’abris en cas de danger.

Il y avait deux façons de passer de la partie haute à la partie basse de la ville.
La longue route qu’utilisaient les chariots et voitures tirés par des animaux.
La longue route entre la haute ville et la basse ville de Tallinn

Large et tranquille, elle monte dans la ville jusqu’à la place principale au pied de l’imposante église orthodoxe.
La Cathédrale orthodoxe qui domine Tallinn

L’autre option consistait à emprunter la route courte, praticable uniquement par les piétons. Il s’agit d’un petit passage étroit et pentu avec un nombre certain de marches.
La voie courte entre la ville haute et la ville basse

A la tombée de la nuit, les portes de la ville haute étaient fermées et plus personne ne pouvait passer. Les marchants avaient intérêt à être redescendus à ce moment-là !

Construite en hauteur (enfin autant que faire se peut en Estonie), le vieille ville de Tallinn est parsemée de rues en pentes, de murs penchés et d’escaliers en tous genres.
La vieille ville de Tallinn

Parmi les anecdotes assez marrantes, quasiment toutes la population de la ville qui a connu l’époque soviétique parle couramment le Finlandais. Déjà parce que les deux langues sont proches, mais surtout parce qu’à cette époque, il était possible de capter la télévision Finlandaise depuis les hauteurs de la ville. Allez savoir pourquoi, il semblerait que les gens préféraient cette option aux programmes de la télévision d’état soviétique !

A la fin du tour, c’est passablement frigorifiés que nous sommes rentrés à l’auberge pour mettre des chaussures chaudes. J’ai donc pu à cette occasion inaugurer mes chaussures de rando spécialement achetées pour la Sibérie.
Verdict ? Elles tiennent chaud, mais il va falloir les faire un peu avant de partir pour de longues randonnées. On est donc partit avec Tom et Maria, Australiens voyageant en Europe depuis presque 3 mois, en direction d’une zone industrielle, a priori sympa pour trouver des restaurants. On a trouvé la zone, non sans faire un léger détour (en même temps, la ligne droite, c’est un peu surfait comme concept !), pour trouver les restaurants… fermés. La zone est quand même sympa, dans le plus pur style « nouveau quartier hypster » ;).

Le froid étant a priori arrivé pour rester, et forts de l’expérience des 3h de marches pendant le walking tour, nous avons décidé de réserver un tour dans le musée du KGB (et oui, encore un !) pour le lendemain en fin de matinée.
Et pour une fois, la visite a été plutôt marrante. En fait, elle avait lieu au dernier étage du seul hôtel ouvert aux occidentaux pendant la période soviétique. Dernier étage qui était occupé en partie par les locaux techniques de l’hôtel et en partie par… Un centre d’écoute ultra moderne du KGB. Le directeur de l’hôtel avait même une ligne téléphonique directe vers le Quartier Général du KGB à Tallinn, situé dans la vieille ville, j’ai pu tester la ligne et échanger quelques mots avec lui ;).
On joue les espions au musée du KGB

Parmi les anecdotes marrantes de cette époque, certaines chambres étaient équipées de micros pour espionner les étrangers qui logeaient à l’hôtel. Une fois, un ingénieur américain a réussi à trouver le micro et a mis un bout de papier dessus. Dans les 3 minutes, un agent entrait dans la chambre et enlevait le bout de papier, sans même lui adresser la parole (subtilité quand tu nous tiens !).
Ils utilisaient le top des gadgets disponibles à ce moment là, comme par exemple des micros sans fil dissimulés dans des doubles fonds des sous-tasses à café pour écouter les discussions dans le restaurant de l’hôtel. Une fois, un des nouveaux employés à la plonge, ignorant du stratagème, a eu le malheur d’envoyer une de ces sous-tasses modifiée dans le lave-vaisselle, causant un véritable mouvement de panique chez les autres employés qui réussirent à réagir avant que le précieux matériel soit endommagé et de tous finir au goulag par la même occasion!
La salle d'écoute du KGB

En écoutant ces différentes histoires, ça nous a un peu donné l’impression que les bras cassés faisaient de l’espionnage :).
Le musée du KGB

Puis à la fin de cette visite fort divertissante, on est allé visité les prisons du quartier général, situées dans le sous-sol d’un immeuble d’apparence tout à fait banal au coeur de la vieille ville.
Tallinn, l'entrée anonyme des cellules du KGB

Et là, on a beaucoup moins rigolé. Les témoignages des survivants faisaient clairement froid dans le dos.
Le plus marquant était celui d’un Estonien, d’à peu près notre âge, qui racontait l’histoire de sa famille dont le grand-père, simple professeur d’université, a été déporté dans un goulag en Sibérie. Sa femme a été contrainte de demander le divorce pour assurer la survie de ses enfants (il lui était impossible de trouver du travail tout en restant mariée à un dissident politique, ou considéré comme tel). Elle lui a envoyé une lettre pour lui expliquer la situation avec les papiers du divorce. Étrangement, il n’a reçu que les papiers du divorce, la lettre ayant été « perdue » en chemin, à leur insu à tous les deux. Persuadé que sa femme ne l’aimait plus il a finit par se marier dans le goulag. Quand il a finalement pu rentrer en Estonie, plus de 20 ans plus tard, il a enfin été mis au courant de ce qui s’était vraiment passé. Le témoignage se termine avec le petit-fils qui explique qu’il n’a plus jamais revu son grand-père à part cet unique fois, bien que vivant dans la même ville, et qui conclue « Et encore, notre famille a eu de la chance, il est rentré alors que dans beaucoup de famille, on ne sait toujours pas, même aujourd’hui, ce que sont devenus ceux qui ont été déportés en Sibérie. ».
Après ça, nos bras cassés de l’hôtel nous ont paru beaucoup moins inoffensifs !

Mais bon, comme on allait pas non plus se laisser abattre, on a chassé nos idées noires à grand renfort d’Happy Hour avant d’aller expérimenter une spécialité locale… le restaurant médiéval ! Et oui. A Tallinn, il y en a même au moins 2 dans le centre de la vielle ville. Bien renseignés, on savait où trouver le vraiment typique, et pas trop cher. On est donc parti, un petit groupe de personnes de l’auberge, assez intrigués par le concept :).

Franchement ? On a pas été déçus ! Pas de menu, c’est la propriétaire au bar qui t’explique qu’ils ont des tartes (viande ou épinard), de la saucisse et de la soupe d’élan.
Le repas dans un restaurant médiéval sous l'hôtel de ville

Tout est parfaitement cuit, mais le clou du spectacle, ce qui rend ce restaurant hors du commun et son menu vraiment exceptionnel, c’est….

Les cornichons à volonté !!!!!!

Cornichons qui ne se laissent pas attraper facilement. Oui, oui, vous avez bien lu. Il a fallu aller à la pêche aux cornichons, dans un énorme tonneau, avec un ustensile à mi-chemin entre la pique et la fourche. De médiéval, ce restaurant est donc devenu épique !

Ne voulant pas nous arrêter en si bon chemin, on est allé terminer cette soirée dans un « hidden bar » ou bar caché en français, mais ça claque moins je trouve. Pas vraiment difficile à trouver, on a quand même bien aimé le concept du bar au 1er étage d’un immeuble d’habitation !

La dream team du Red Emperor à la sortie du "hidden bar"

Après de telles aventures, on est rentré se coucher, parce que le lendemain, deux d’entre nous (dont moi) devaient se lever suffisamment tôt pour prendre le ferry de 6h du matin pour Helsinki. Je vous raconterai nos péripéties dans le prochain article, mais j’aime autant vous le dire tout de suite, tout ne s’est pas passé exactement comme prévu !

Cette semaine à Tallinn s’est terminée en beauté le lendemain avec la soirée Halloween dans le bar du Red Emperor. Déguisement obligatoire, mais le staff de l’auberge a pensé à tout et ils ont un stock de costumes (oui c’est dégueu) qui passent l’année dans des gros sac et sont sortis du placard à cette occasion. C’est donc en combinaison intégrale jaune/verte/noire, que nous sommes allés nous faire passer pour l’équipe de bobsleigh de la Jamaïque avec Allistair (2ème larron de l’équipe Helsinki, debout depuis 5h du mat’).
Désolée, je n’ai pas de photos, mais on a eu un franc succès, alors que certains avaient vraiment envoyé du pâté coté déguisement, le Viking tenant le haut du panier question réalisme !

C’est passablement fatiguée que je me suis levée à 7h le lendemain pour finir mon sac et aller prendre mon bus direction Saint-Petersbourg et la Russie.

Kuressaare, tout au bout de l’Estonie

Kuressaare, perdue sur l’île de Saaremaa

Du 25 au 27 octobre

Par Sophie – Le 9 Décembre – Dans la salle commune de l’auberge à Beijing, entre deux sauts du wifi.

Kuressaare, c’est sur l’île de Saaremaa.
Kuressaare

Ne me demandez pas, je ne sais pas pourquoi dans cette région de l’Estonie la lettre « a » est doublée à chaque fois :)!

Avant poste stratégique pendant longtemps, la ville a notamment servie à l’évacuation des troupes et civils allemands qui étaient dans cette zone lors de l’avancée soviétique pendant la 2nd Guerre Mondiale.

Aujourd’hui le principal attrait de l’île est plutôt la nature (en été), le château parfaitement rénové (en hiver) et le calme (toute l’année).

Vu que c’est une île, à un moment donné, si on ne prend pas l’avion, il faut prendre un bateau. Détail qui ne m’avait pas vraiment sauté aux yeux quand j’ai acheté mon billet de bus. J’étais donc paisiblement entrain de regarder un film quand le chauffeur nous a sorti du bus dès celui-ci garé sur le ferry pour qu’on aille dans la zone principale du bâteau.
Sur le Ferry en direction de Kuressaare

Avec la météo, le choc a été rude, vu que j’ai eu à peine le temps d’attraper mon blouson roulé en boule à côté de moi avant de sauter hors du bus !
La vue sur la mer depuis le Ferry

Une fois à bon port, la ville est en effet du genre calme ! Paisible petit village où on croise pas mal de retraités en cette période non touristique. Mais, un peu comme le reste du pays et des pays Baltes en général d’ailleurs, on sent que la situation économique s’améliore et de nombreux bâtiments sont en cours de rénovation.

La pièce maîtresse à Kuressaare, c’est donc le château. Il a été rénové de main de maître et il est possible de se promener sur les remparts, à côté des douves et dans le château où un musée de l’histoire de l’Estonie a été installé.
Coup de chance, la météo s’est améliorée d’un coup (et de façon tout à fait inattendue) ce qui a rendu ma balade matinale très agréable, bien qu’un peu fraîche :).
Le Chateau de Kuressare depuis les douves

Et il faut ben reconnaître que le château est vraiment très bien rénové.
Le Chateau de Kuressaare

Il sont même allés jusqu’à reconstruire un moulin à vent, en bois en suivant la technique traditionnelle, l’original ayant brûlé lors de la dernière attaque connue du château.
Le moulin sur le rempart du château

A l’entrée du château, avant le pont-levis, on trouve l’ancienne auberge qui accueillait les visiteurs de marque. Rénovée et reconvertie en hôtel de luxe, j’aime autant vous dire qu’elle était hors budget !
L'hôtel devant le chateau de Kuressaare

Puis, je suis allée me réchauffer au musée où j’ai notamment découvert tout un étage où des armoiries des familles nobles du pays étaient exposées.
Les armoiries d'une des familles nobles de la région

C’est dans ce musée, une fois trouvées les explications en anglais, que j’ai appris que l’île de Saaremaa avait été la zone de débarquement des nazis pendant la 2nd Guerre Mondiale quand Hitler a décidé d’attaquer l’armée soviétique.

Puis pendant les deux années d’occupation allemande, non seulement de nombreuses troupes ont été envoyées sur place mais aussi des civils. L’objectif d’Hitler était double : d’abord étendre le territoire occupé par le peuple élu, les Aryens, mais aussi civiliser les populations locales qui avaient eu le droit de rester (donc les quelques-uns qui n’entraient dans aucune case pour partir en direction des camps) et éviter les révoltes.
Au vu du comportement des troupes soviétiques avant l’arrivée des allemands (déportations massives de toute la classe dirigeante et intellectuelle, enrôlement forcé dans l’armée…), ces derniers ont été accueillis en libérateurs par la population locale. Etat de grâce qui aura duré quelques mois avant que les nécessités de la guerre ne conduisent aux mêmes dérives avec réquisition systématique de la production agricole, enrôlement forcés dans l’armée…

Pendant la déroute qui a suivie l’avancée des troupes soviétiques à la fin de la guerre, tous les allemands, aussi bien les civils que les militaires ont donc été évacués par Saaremaa et transitaient par Kuressaare avant d’être embarqué sur des bateaux en direction de l’Allemagne ou d’autres pays amis.

Dûment renseignée sur l’histoire de cette partie du pays, je suis retournée me balader en direction d’un parc aménagé avec accès à la mer.
L'acces à la mer depuis Kuressaare

Plutôt mignon, la vue sur le château depuis la digue est vraiment chouette.
la vue sur le château de Kuressaare

Mais ce qui m’a le plus surprise, c’est quand je suis tombée bonnet-à-maillot-de-bain avec quelqu’un. Donc oui, pendant que j’étais recouverte de la tête aux pieds avec un certain nombre d’épaisseurs (rien à voir avec ce que j’ai vécu en Russie depuis, mais à ce moment là je trouvais qu’il faisait sacrément froid), une locale (je vois mal un touriste risquer la pneumonie) est allée faire quelques brasses dans l’eau à moins de 10°…

Après toutes ces aventures et ces efforts, le réconfort a pris la forme d’un magnifique dîner dans un restaurant typique où j’ai dégusté une excellente truite fumée.
La truite étape 1

Attention, l’artiste de l’arête à l’oeuvre ;).
L'artiste de l'arête

Âmes sensibles s’abstenir.
Dernière étape

Le lendemain, j’ai repris un bus (pas VIP celui-là) en direction de Tallinn ma dernière étape en Estonie avant la Russie. Pas grand chose de notable pendant le trajet à part la tempête de neige en chemin.
La tempête de neige entre Kuressaare et Tallinn

Et quand même, le moment assez improbable où une grand-mère vient me voir pour m’expliquer avec quatre mots d’anglais que le petit garçon à côté de moi, qui devait avoir 6 ans maximum, est tout seul dans le bus et qu’il a un peu peur de se perdre pendant l’étape ferry. Du coup si je peux veiller sur lui jusqu’à ce qu’on le récupère à Tallinn, ça serait cool. Pas de problème ! Il m’a donc suivie comme mon ombre tout le temps de la traversée.

Parnü, ancienne ville fortifiée

Parnü, une bonne surprise au bout de la galère

Du 24 au 25 octobre

Par Sophie – Le 4 Décembre – Dans la salle commune de l’auberge à Harbin.

Après avoir quitté Viljandi en fin d’après-midi, je suis arrivée deux petites heures plus tard à Parnü. Deux petites heures, pourtant suffisantes pour que j’arrive en ville après son heure de fermeture. En tout cas, l’heure de fermeture d’à peu près tout dans le centre historique, y compris, évidemment la réception de mon auberge.
Et pourtant, sentant le coup venir, j’avais prévenu en envoyant un mail pour dire que j’arriverai entre 19h30 et 20h00 si quelqu’un pouvait être à la réception pour m’ouvrir. Résultat ? Pas de réponse. J’ai donc sereinement appliqué le principe du « Pas de nouvelle, bonne nouvelle » et je me suis pointée à l’auberge pour trouver… la porte fermée bien sûr !

J’aurais pu appeler le numéro indiqué sur la porte, sauf qu’en Estonie j’ai eu l’impression de revenir à il y a 13 ans, quand on disait encore « je peux pas t’appeler, j’ai plus de forfait »… Et voilà, je me suis retrouvée comme une idiote avec 0,02cts de crédit… Autant vous dire qu’à part un message enregistré me disant en estonien que mon appel ne pouvait pas aboutir, j’ai pas réussi à contacter grand monde.

Ayant quand même réussi à me faufiler jusqu’à l’accueil de l’auberge en profitant de la sortie d’autres occupants, j’ai pu y laisser mon sac, récupérer le code du wifi (c’est toujours ça de pris) et je suis partie en quête d’un magasin ouvert pour acheter du crédit (impossible de le faire directement en ligne, ils ne prennent pas les cartes bancaires). J’ai donc pu confirmer que la ville entière était fermée.

De retour au pied de l’auberge, je me suis résignée à attendre, non sans tenter ma carte « Joker Papa », appelé via Whatsapp, et il a évidemment trouvé la solution : utiliser du crédit Skype pour passer des appels ! Le temps que je me connecte, le responsable de l’auberge, qui avait bien eu mon mail, était arrivé et j’ai donc pu, enfin, m’installer.

Et c’est là qu’est arrivée la bonne surprise. Au moment où le gars me dit, l’air navré, qu’il n’a pas de dortoir, uniquement des chambres privées et que donc je vais devoir passer la nuit seule dans une chambre. Vous imaginez à quel point j’ai été désappointée 😉 ! J’ai donc finalement passé une nuit bien tranquille, dans ma chambre à moi, avec ma salle de bain perso ! La vie est faite de bonheurs simples.

Le lendemain, une fois acheté une recharge pour mon forfait (ce qui ne m’était pas arrivé depuis le lycée je pense), j’ai pris un bon petit dej’ dans un café végétarien avant de partir me balader en ville.
Le petit déjeuner pour bien commencer la journée

Située au bord de la mer Baltique, Parnü est une destination très prisée des Estoniens en été, mais comme j’ai pu le constater, beaucoup moins en hiver ! Le centre ville est composé de la vieille ville historique, autrefois protégée par des douves et des fortifications et on y trouve de nombreuses rues pavées, parfois piétonnes.
Le centre ville de Parnu

Vu que depuis un certain temps les techniques militaires ont rendu les remparts totalement inutiles, les douves ont été réaménagées en port de plaisance et en parc pour les habitants. A cette période de l’année, ceux qui en profitent le plus restent les canards !
Le port de pêche de Parnu

Puis je suis sortie de la vieille ville par une des portes de la ville encore debout.
Une des anciennes portes de la ville

Et je suis tombée sur un énorme complexe, lié à l’église orthodoxe, mais je ne saurais pas trop vous en dire plus. En tout cas, c’est assez impressionnant quand on sort des petites rues de la vieille ville pour tomber dessus.
Le gros complexe orthodoxe à l'entrée de la vieille ville

J’ai fini ma balade sur la place de l’indépendance où la constitution de l’Estonie a été gravée dans le monument au milieu de la place. Bon j’imagine que pour les locaux, ça a du sens, mais je vous avoue que même en essayant de lire les 1ères lignes en Estonien, je suis restée assez dubitative !
La place de l'indépendance

Finalement, je suis retournée à la gare routière d’où j’ai pris un bus, grand luxe, pour mon étape suivante, l’île de Saaremaa et la ville de Kuressaare.
Le bus de luxe direction Kuressaare au départ de Parnu

Un arrêt sur la route : Viljandi

Entre Tartu et Parnü, une escale à Viljandi

Le 24 octobre

Par Sophie – Le 1er Décembre – Dans un hôtel capsule à Changchun.

Ayant commencé ma visite de l’Estonie par le Sud-Est du pays, j’ai décidé de tirer plein Ouest avant de remonter vers Tallinn, la capitale du pays d’où j’ai pris mon bus pour la Russie. C’est donc en faisant route vers l’Ouest que j’ai fait un arrêt de quelques heures à Viljandi, petite ville à mi-chemin entre Tartu et Parnü, chaudement recommandée dans mon guide des pays Baltes.

J’y ai appliqué la même technique qu’en Lettonie et je me suis rendue directement à l’office du tourisme pour négocier d’y laisser mon sac et récupérer une carte de la ville et quelques informations sur les activités possibles. Initiative qui s’est avérée tout aussi payante qu’à Smiltene, puisque j’ai pu laisser mon sac-à-dos sans problème et j’ai récupéré une carte indiquant une bonne 20aine de points d’intérêts de la ville accompagnée d’un dépliant explicatif, en Français s’il vous plait !

Je suis donc partie explorer Viljandi, fondée il y a plus de 700 ans. La principale attraction de la ville, c’est le parc de l’ancien château fort dont la construction fut commencée en 1224 par l’ordre des chevaliers porte-glaive pour remplacer une forteresse en bois. Il en reste aujourd’hui uniquement des ruines.
Les ruines du chateau de Viljandi

Pourtant, à son apogée, il était un des plus grands châteaux de l’ancienne Livonie et permettait à son occupant d’asseoir son pouvoir sur la région, comme l’indique le plan effectué sur la base des nombreuses fouilles et des vestiges découverts.
Le plan théorique du chateau dont la construction a débuté en 1224

Pour accéder au centre des ruines, il faut, comme à l’époque, passer les douves. Sauf qu’aujourd’hui, le chemin est quand même plus facile vu qu’il suffit d’emprunter le pont suspendu de 50 mètres de long, offert à la ville en 1931.
Le pont suspendu de la ville qui permet de passer au-dessus des douves du chateau

Ayant appris que la dernière restauration date de 1995, je m’y suis aventurée sans prendre trop de risques :).
Au-dessus des douves du chateau

Une fois les ruines traversées, on débouche sur une partie aménagée en scène d’extérieur, utilisée par le théâtre municipal pour ses spectacle. Puis on arrive à un magnifique point de vue sur la rivière en contre bas.
Vue depuis les ruines du chateau

Et sur le quartier cossu de la ville avec ses villas, sans vis-à-vis qui donnent sur les berges aménagées.
Vue depuis les ruines du chateau

Viljandi c’est aussi une ville typique d’Estonie avec ses petites maisons en bois.
Les petites maisons typiques d'Estionie

Sans oublier la traditionnelle maison vert soviétique 🙂 !
Les petites maisons typiques d'Estionie

Apparemment, la population voue une passion aux statues. La moindre personnalité un peu célèbre originaire de la région y a droit.
J’ai donc eu le plaisir de rencontrer un peintre, Johann Köler.
Statue du peintre Johann Köler, originaire de la région

L’éditeur d’un journal local, qui a joué un rôle important dans ce que les Estoniens appellent le réveil national. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, l’Estonien était principalement une langue parlée par les paysans et les pauvres, alors que l’aristocratie et le clergé parlaient et lisaient en Allemand. Puis des poètes, instituteurs et journalistes ont commencé à rassembler les chansons et légendes populaires pour ensuite les mettre par écrit. C’est à ce moment-là que les gens ont commencé à se rendre compte qu’ils avaient quelque chose en commun et de différent de l’élite, allemande, du pays. C’est cette prise de conscience, qui a amené à l’indépendance du pays à la fin de la 1ère guerre mondiale, qui a été appelée le réveil national. Et ça explique pourquoi de nombreux poètes, journalistes et même instituteurs sont encore célébrés dans tout le pays.
Statue de C.R Jakobson, fondateur du journal Sakala à Viljandi

En arrivant sur la place de la mairie, j’ai pu admirer l’ancien château d’eau, reconvertit en belvédère et point de vue pour les touristes, fermé en hiver je n’ai pas pu y monter mais le magnifique vert qui recouvre le haut de l’édifice valait le coup d’œil.
Ancien chateau d'eau de la ville.

Pou finalement arriver devant la statue (et oui encore une) de l’ancien maire de la ville et de son chien. Il semble qu’il soit encore très apprécié des habitants pour sa contribution au développement de la ville.
Une statue de l'ancien maire de la ville

Mais la statue qui a l’histoire la plus sympa, c’est celle de Martin Klein, un lutteur estonien qui se qualifia pour la finale aux jeux olympiques de Stockholm au terme d’un combat de 11 heures et 40 minutes. Le plus énorme ? A bout de force après cette longue épreuve, il a finalement dû déclarer forfait pour la finale et n’a obtenu que la médaille d’argent. Comme quoi, il n’y a pas de justice !

J’ai fini journée en allant jeter un coup d’œil dans le bâtiment d’une des anciennes guildes de la ville qui abrite aujourd’hui un centre pour les artisans et où beaucoup de jolies choses étaient exposées.
L'ancienne guilde des artisans, aujourd'hui partagée entre boutiques et ateliers

Sur le chemin du retour vers l’office du tourisme pour récupérer mon sac, je suis quand même tombée sur un truc presque aussi bizarre que la maison à l’envers à Tartu : Une licorne sur le toit du gymnase municipal.
Une statue de licorne au-dessus du gymnase de la ville
Comme quoi, vouer une passion aussi importante aux statues, ça conduit à des dérives inquiétantes !

En tout cas la visite de la ville aura été fort sympathique avec ce qu’il faut de culture, de vieilles pierres, de paysages et d’insolite ! Je suis finalement allée reprendre un bus direction Parnü où je suis arrivée en début de soirée.