Chongqing, Noël dans la ville montagne.

Chongqing, Noël dans la ville montagne.

Du 23 au 26 Décembre.

Par Sophie – Le 12 août – A Houay Xay où la boue et l’humidité font maintenant parties du quotidien, avec les difficultés logistiques associées.

Délestée de mon passeport pour la semaine, je dois vous dire que j’ai vraiment pris soin du papier officiel, seule preuve que j’avais le droit d’être en Chine, en attendant de récupérer mon passeport, j’ai décidé d’aller me promener et je suis donc allée visiter Chongqing (à prononcer chong-chine, mais sans trop insister sur le « e » à la fin), qu’on appelle la ville montagne.

A 1h de bullet train (le TGV local) de Chengdu, la voie ferrée sur cette partie du pays est ma préférée. Le train trace sa route dans les montagnes et traverse des vallées magnifiques (et recouvertes de neige à cette période de l’année) avant de s’engouffrer dans des tunnels successifs.

Chongqing a été construite dans une vallée encaissée à l’endroit où la rivière Jialing se jette dans le fleuve Yang Tze. Les immeubles sont construits à flan de montagne et les routes permettent d’accéder aux bâtiments par en haut, puis de descendre une 20aine d’étages avant de rejoindre une autre route en bas du même immeuble.
Assez déroutant au début !
Balade dans les rues de Chongqing

Autre particularité de la ville, le taux d’humidité et les nuages qui semblent ne jamais disparaître et qui couvrent la ville d’une brume perpétuelle, en tout cas j’ai pas vu un bout de ciel bleu pendant les trois jours que j’y ai passés. L’effet de cette brume sur les berges du fleuve Yang Tze avec la ville qui s’étend dans la vallée est assez époustouflant.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Par contre, on sent que la ville est en pleine rénovation avec des travaux partout et de vieux immeubles qui menacent de s’écrouler à tout moment.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Le contraste avec le nouveau quartier commercial et des affaires est saisissant.
Soirée dans le centre de Chongquing au milieu des grattes ciels

Arrivée en ville, j’ai pu admirer le paysage dès la sortie du métro, dont la plupart des stations sont construites en hauteur avec une vue imprenable sur le fleuve.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Puis je me suis installée dans ma 1ère auberge, pas très bien située mais à l’organisation assez marrante due aux particularités géographiques de la ville. Avec les bâtiments construits sur les pentes de la montagne, l’accès à l’immeuble de l’auberge se fait, depuis la route, par le 3ème étage. Il faut ensuite descendre, ce qui donne l’impression que les pièces sont en sous-sol alors qu’elles sont en réalité au 2ème étage. Bref, une organisation assez perturbante au début.
C’est sur une très bonne nouvelle que je suis allée me coucher : j’ai appris ce soir-là que j’allais être tatie ! Comme j’écris cet article avec presque 8 mois de retard, mon adorable nièce, Julie, a depuis fêté son 1er moisiversaire 😍😍😍, mais j’étais tellement contente quand j’ai appris la nouvelle qu’un des employés de l’auberge a fini par venir me demander de parler un peu moins fort au téléphone dans la salle commune (il était déjà 22h30 en Chine et certains clients dormaient déjà), confuse, mais quand même toute contente, je suis allée me reposer.

Le lendemain je suis partie explorer la ville, à pied, sous un ciel d’un gris profond, qui rappellera sûrement Bruxelles à certains d’entre vous.
Balade dans les rues de Chongqing

J’ai commencé par me rendre au parc Pipashan, sur les hauteurs de la ville et dont le 1er jardin est dédié aux bonzais.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Certains, en pleine fleuraison étaient vraiment magnifiques.

Et il y en avait pour tous les goûts.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Comme d’habitude, l’intégralité des explications étaient en Chinois, mais ça n’empêche pas d’apprécier.
Puis en arrivant tout en haut du parc, j’ai pu voir la ville en contre-bas (enfin à travers la brume en tout cas) et c’est assez impressionnant.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

En se concentrant on distingue les différents niveaux de bâtiments et s’il y a des jours de ciel bleu, la vue doit vraiment être incroyable.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Puis j’ai commencé à redescendre vers la ville, de l’autre côté de l’entrée principale et je me suis évidemment perdue. J’ai, comme à mon habitude, commencé à descendre l’escalier le plus pourris que j’ai trouvé sur mon passage et je me suis retrouvée à marcher sur un petit chemin boueux derrière des maisons, apparemment construites il y a un bon bout de temps.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Rassurée par la présence de motos et voitures (indiquant qu’une route plus importante ne devait pas être loin et rejoindre la civilisation), j’ai continué mon chemin, trouvé la route et continué ma descente vers les berges du fleuve Yang Tze. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le mur qui protégeait le parc autrefois a été construit il y a longtemps, ou que les arbres se plaisent particulièrement dans ce climat humide et froid.
Le Parc Pipashan sur les hauteurs de la ville

Après une longue descente jusqu’à la rivière en bas de la colline, j’ai profité de la balade sur les berges du Yang Tze, parfois parfaitement aménagées.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

D’autres fois beaucoup moins et j’ai dû par moment avancer sur le bord de la route, entreprise toujours périlleuse en Chine compte tenu du trafic et des conducteurs. Mais en tout cas, le Yang Tze est vraiment impressionnant.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

De même que les ponts qui permettent aux voitures et camions, toujours plus nombreux, de se rendre d’une berge à l’autre du fleuve.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Puis je suis rentrée changer d’auberge pour une autre, plus proche du quartier animé de la ville et qui faisait agence de voyage. Pourquoi ? Pour organiser mon cadeau de Noël !
J’ai décidé de m’offrir 3 jours de croisière sur le fleuve Yang Tze entre Chongqing et Yichang avant de reprendre le train (pour la 3ème fois sur cette route) pour Chengdu et récupérer mon passeport avec mon nouveau visa. Ayant cherché sans succès une agence de voyage en ville, mes quelques tentatives se sont heurtées à la barrière de la langue et de Google Trad, j’ai finalement décidé d’aller dans une auberge de jeunesse qui proposait également la vente de tickets pour les croisières.

Je vous raconterai ça dans le prochain article, mais la discussion (et la croisière qui s’en est suivie) détient à ce jour (oui, oui, même 8 mois plus tard) la palme des moments « lost in translation » et si l’expérience sur le fleuve aura été intéressante, elle ne correspondait clairement pas à ce à quoi je m’attendais.

Mais, à ce moment-là, nageant dans le bonheur de l’ignorance, je suis sortie de l’auberge, ravie d’avoir trouvé mon cadeau de Noël de moi à moi-même et de partir le surlendemain pour 2 jours de croisière. Je suis donc allée fêter Noël en ce 24 décembre au soir.

J’ai commencé par retourner dans le quartier des affaires et du shopping, animé en soirée et où les décorations de la ville n’avaient rien à envier aux villes Européennes.
Même en Chine on célèbre noël, en tout cas son volet commercial !

La foule était même presque digne d’un marcher de noël chez nous.
Soirée dans le centre de Chongquing au milieu des grattes ciels

Au début j’ai pas trop compris toutes ces célébrations autour de Noël alors qu’une infime partie de la population chinois est chrétienne. Puis j’ai réalisé que tous ces gens faisaient du shopping. Noël, en Chine, est l’occasion de soldes monstrueuses avec des magasin ouverts jusqu’à tard dans la soirée 🤩. L’idée de faire des achats était tentante, mais mon sac étant déjà bien plein, j’ai préféré m’abstenir, j’avais de toute façon acheté les quelques affaires chaudes qui me manquaient encore à Chengdu.

J’ai donc traîné dans quelques enseignes connues avant d’aller manger. J’ai trouvé un restaurant qui avait l’air plutôt sympa avec une serveuse très empressée qui m’a fait m’asseoir à une table et m’a donné le menu… Uniquement en Chinois bien sûr ! Comme elle ne parlait pas un mot d’anglais (ça aurait été trop simple), elle est allée chercher ses enfants (j’ai donc supposé que j’avais affaire à la patronne) et ils ont commencé à essayer de me donner la liste des plats. Ils étaient plutôt mignons et ils ont fait de leur mieux, mais sans succès. J’ai donc fini par choisir du riz (valeur sûre), un plat avec des légumes et de la viande qui avait l’air bon et des raviolis.
Un repas de noël loin des traditions et de la maison

Pour le riz, j’ai pas été déçue (et il y avait la quantité), par contre, l’échec de la soirée ça a été le plat de viande qui s’est avéré être du foie. Et autant je ne suis pas très difficile avec la nourriture, autant le foie (quand c’est pas du foie gras bien sûr), j’ai du mal. J’ai donc picoré les légumes et malgré tous mes efforts pour finir mon assiette, je me suis résignée à laisser la fin de mon plat.

Et les raviolis ?

Ils sont arrivés tellement tard, que j’étais déjà au comptoir en train de payer… Et comme avec la portion de riz qu’on m’a servie, j’avais plus faim, ils les ont renvoyés en cuisine.

Une soirée sympathique, mais il faut reconnaître l’échec culinaire et gustatif. Je dois bien avouer que j’ai eu un pincement au cœur en imaginant la table bien remplie des noëls en famille à la maison ! Le prix de l’aventure.

Petit moment ironique en sortant du restaurant quand j’ai découvert les rues pleines de personnes portant des gilets jaunes. Non pas pour une manifestation, impossible en Chine, mais pour s’assurer qu’il n’y ait pas de problème avec la foule, par ailleurs beaucoup trop occupée à faire les boutiques et à manger, en cette soirée de Noël… Mais des unités entières montaient quand même la garde, bien en ligne et dos-à-dos (on est jamais trop prudent) dans les avenues du centre commerçant de la ville.

La partie vraiment drôle, enfin presque ? Les groupes entiers de ces « gilets jaunes » en train d’attendre leur tour pour prendre la relève, entassés en groupes, clairement frigorifiés dans l’humidité de la nuit.
Je sais pas ce que le gouvernement chinois pouvait bien craindre ce soir-là à Chongqing mais dans certaines rues, il y avait plus d’agents en gilet jaune que de badauds.
Les gilets jaune chinois parcourent les rues pour garantir la sécurité le soir de Noël

Une bonne surprise m’attendait en rentrant à l’auberge où la salle commune avait été décorée pour Noël et où un israélien plutôt sympa était arrivé. On a discuté autour de quelques bières avant de se joindre à un groupe d’étudiant asiatiques dont une malaisienne déchaînée au karaoké ! On a joué aux cartes le reste de la soirée avant d’aller se coucher.
Même à l'auberge de jeunesse on fête Noël

Reposée après une nuit confortable dans un dortoir où chaque lit était isolé des autres par des cloisons en bois et un rideau, je suis repartie explorer la ville, toujours aussi impressionnée par le fleuve et les immeubles immenses. Pour ma balade du jour, j’ai décidé de retourner sur les rive du fleuve et d’aller jusqu’au port. Au début, j’espérai bien partir de Chongqing pour ma croisière, mais en cette période de l’année, à la basse saison, aucun départ n’était prévu et je devais être de retour à Chengdu le 29 sans faute pour récupérer mon passeport et mon visa ou dans le pire des cas, récupérer mon passeport et quitter le pays.

La météo ne s’était pas arrangée, et j’ai rejoint les rives du fleuve où les anciens quartier, pas encore reconstruit s’étendent sur la pente, assez abrupte.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

J’ai finalement atteint le port, très impressionnant, bien que l’immense bâtiment devant bientôt servir de terminal et d’hôtel, toujours en cours de construction n’était pas encore ouvert, j’ai dû faire le tour pour accéder aux quais et trouver un point de vue sympa.
Le port à la pointe de l'île où la rivière Jialing se jette dans le fleuve Yangtze

Sous une humidité froide, j’ai continué mon exploration de la zone, partiellement accessible à cause des travaux, mais qui sera vraiment immense une fois terminée.
Le port à la pointe de l'île où la rivière Jialing se jette dans le fleuve Yangtze

Finalement, à la tombée de la nuit, le coucher de soleil complètement caché par les nuages, les lumières des bateaux de croisière et du nouveau quartier des affaires en construction de l’autre côté du fleuve ont commencé à s’allumer.
Le port à la pointe de l'île où la rivière Jialing se jette dans le fleuve Yangtze

J’ai continué à me balader le long de la rivière Jialing, qui se jette dans le fleuve Yang Tze au niveau du port, en direction du « Hongyqdong Folk Custom Center », zone commerciale sur le bord de la rivière, construite en suivant l’architecture traditionnelle de cette partie de la Chine et hébergeant des magasins et restaurants proposant des spécialités de toute la région.

Il est assez difficile de trouver des bâtiments vieux de plus de 20 ans en Chine, à part pour l’héritage historique du pays comme la Grande Muraille et les palais. Les villes sont en perpétuelles construction et dès qu’un immeuble ou une maison commencent à vieillir, ils sont tout simplement détruits et remplacés par un autre bâtiment, au look pas forcément plus moderne cela-dit.
Finalement, ça fait assez peu de temps que la Chine a compris l’intérêt touristique de son patrimoine, et je parle ici de tourisme interne à la Chine, j’ai appris quand j’étais à Shanghai, que tous les chinois que l’on voit dans le monde représente à peine 3% de la population…
Oui, oui, moi aussi j’ai été surprise, on a l’impression qu’ils sont partout pourtant !
La principale conséquence de cette prise de conscience, c’est la création dans les villes chinoises de « centre historique », zones qui ont été construites récemment pour ressembler aux constructions traditionnelles. Alors oui, c’est aussi faux que ça en a l’air, mais finalement, ça fait aussi partit de leur héritage.

La zone de Hongyadong à Chongqing est un très bon exemple de cette tendance. Elle a été construite avec une vue magnifique sur la rivière Jialing et le quartier des affaires en plein développement de l’autre côté de la rivière.
La rivière Jialing

Comme partout en Chine, l’éclairage est un peu tape-à-l’œil mais le labyrinthe d’escaliers et les différents niveaux aux thématiques différentes font de la zone un endroit plutôt sympa où se balader.
Hongyadong, quartier reconstruit à l'image des habitations traditionnelles qui longeaient la rivière

Les échoppes avec des produits traditionnels de la région donnent assez envie de s’y arrêter et parfois de tester la nourriture proposée (pas toujours, j’avoue).
Hongyadong, quartier reconstruit à l'image des habitations traditionnelles qui longeaient la rivière

Une tendance à l’exagération s’est quand même fait sentir quand j’ai découvert des marionnettes pirates, grandeur nature dans des scènes tout à fait digne de Disney Land en remontant les escaliers ! Mais la vue sur les toits et la rivière valait la visite et la bonne centaine de marches pour rejoindre le niveau de la rue.
Hongyadong, quartier reconstruit à l'image des habitations traditionnelles qui longeaient la rivière

Sur le chemin du retour vers l’auberge, j’ai pu admirer encore une fois le paysage urbain sur les rives du fleuve avant d’aller dormir.
Sur les berges du fleuve Yangtze, véritable autoroute qui traverse la Chine

Le lendemain, je me suis levée à 5h30 du matin pour être prête pour mon pick-up à 6h30 du matin, pour m’embarquer pour une croisière de rêve sur le Yang Tze (…).

3 réponses sur “Chongqing, Noël dans la ville montagne.”

  1. Belles illuminations ! Ca vaut en effet certaines villes européennes.

    Julie te fait plein de bisous 🙂 🙂 🙂

    On se lâchera sur le foie gras et autres joyeusetés culinaire au prochain Noël 😉

    Pour avoir eu un teaser alléchant du prochain article, il me tarde de le lire !
    Bisous

  2. Super article Sophie !!
    Ça fait plaisir de lire toutes tes aventures (ok, j’avoue, j’ai pas encore fini de rattraper tous les articles mais je m’y mets petit à petit 🙂 ).

    Gros bisous et il me tarde de savoir ce qui s’est passé pendant ta croisière!

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