Kunming, ses marchés colorés, des soirées endiablées, découverte de la cité du printemps éternel

Kunming, la capitale du Yunnan, 18° toute l’année, enfin de la douceur !

Du 24 au 27 Janvier 2019.

Par Sophie – Le 5 mai 2020 puis le 31 aout 2020 – Bon j’avoue, j’aurais pu profiter du confinement (en tout cas de ma période de chômage technique de ces dernières semaines) pour avancer l’écriture des articles. Mais vu qu’ici le confinement n’était pas strict, on a trouvé plein de trucs à faire pour s’occuper et le temps est passé vite ! Et puis comme on s’est remis au boulot depuis, je suis officiellement complètement à la bourre sur les articles…

Aaaah, Kunming, le printemps, 18° toute l’année, du soleil plus de la moitié du temps, je commençai à en rêver ! Pouvoir laver ma doudoune, que je porte sans discontinuer depuis mon arrivée en Russie début novembre… Tout ça faisait beaucoup d’espoirs ! C’est donc pleine d’enthousiasme que je me levai avant le lever du soleil (de toute façon caché derrière les nuages), pour prendre un mini-van qui devait me conduire à la gare la plus proche de Yangshuo d’où je devais prendre un 1er train pour retourner à Guilin.
La vue depuis la voie ferrée de la gare de Yangshuo

Il faut bien reconnaître qu’il y a pire comme environnement pour attendre le train !

Cela dit, heureusement que le cadre était sympa, parce que ma journée Yangshuo –> Kunming a été une des moins efficaces du voyage (même si l’efficacité n’était pas le but premier) !
Je suis donc partie très tôt de Yangshuo et je suis arrivée à la gare de Xingping (pas sûre que ça soit le même nom que celui de tonton Xi, il est courant que des caractères chinois différents soient retranscris de la même manière en phonétique, mais bon, c’est quand même drôle). Sur les recommandations du staff de l’auberge, j’avais prévu de la marge et j’avais réservé le train de 11h du matin pour rejoindre Guilin, sur le trajet Shanghai –> Kunming. Avec 30min de train entre Xingping et Guilin et mon train suivant (à destination de Kunming donc) prévu à 15h, cette fois-ci, de la marge, j’en avais.

Et comme pour une fois tout s’est bien passé, le préposé au guichet parlait anglais et il restait des places dans le train suivant, je me suis retrouvée à attendre plus de 3h à la gare de Guilin où il n’y a pour ainsi dire, rien à faire (…). J’ai donc pris mon mal en patience (la patience, vertue indispensable du voyage par voies terrestres dans des contrées (plus ou moins) reculées) et j’ai attendu mon train.

Prendre le train, en Chine, à quelques semaines du nouvel an Chinois, c’est du sport (enfin, sauf en 2020, mais les pangolins étaient encore en train de préparer leur vengeance en 2019) ! Et comme Kunming est sur un des axes Est-Ouest qui traverse toute la Chine, au départ de Shanghai, j’aime autant vous dire que quand je suis montée dans le train à Guilin, au milieu de nulle part, il n’y avait plus aucun endroit libre où mettre mon sac.
C’est dans ces moments-là que je suis contente d’avoir des petites jambes !
Un peu serrée dans le train en direction de Kunming

Sans aucun imprévus (comme quoi, au bout de presque 2 mois, j’ai fini par quasiment m’adapter à la Chine), je suis arrivée à la gare de Kunming. Toute neuve, elle est située à l’extérieur de la ville et il fallait prendre le métro pour rejoindre le centre et le quartier de mon auberge.
Je reconnais que ça peut paraître surprenant, mais passer une journée dans les transports, à devoir surveiller ses affaires, gérer les achats des billets, trouver les quais et surtout attendre entre deux correspondances, ça fatigue en fait. J’étais donc particulièrement impatiente d’arriver à mon auberge. Sortie confiante du train (le métro, c’est facile, c’est efficace et c’est rapide, bref en un mot, c’est bien), j’ai perdu toutes mes illusions quand j’ai vu les délais d’attente s’afficher sur l’écran, prochaine rame dans 16min et celle d’après dans 24min…
Le panneau dans le métro, prochain train dans 16 minutes...

Hein, quoi, comment, pourquoi ??? Un train plein à craquer était en train de déverser ses passagers, qui presque tous devaient prendre le métro pour rejoindre la ville et la prochaine rame était 16min plus tard ?! Enfer !

Enfer à plusieurs titres car s’il y a bien un endroit en Chine où c’est la règle de « Chacun pour soi, le parti reconnaîtra les siens » (adaptation libre et personnelle du célèbre adage impliquant une divinité), c’est le métro. Comme si le fait d’aller s’entasser dans des boites se déplaçant à grande vitesse impliquait d’oublier toutes les règles de savoir vivre inculquées dans la douleur pendant l’enfance…

Je vais essayer de vous décrire la scène. Dans le métro chinois il y a des marquages au sol qui indiquent les zones dédiées aux usagers qui attendent pour entrer dans le métro (de chaque côté des portes) et la zone centrale, réservée aux usagers qui sortent de la rame. Cette organisation éprouvée s’avère généralement particulièrement efficace. Comme la population locale est disciplinée, les marquages sont respectés et les gens s’alignent dans le calme et forment des files qui commencent à se transformer en tas au fur et à mesure qu’on s’éloigne des portes (et des marquages au sol). Quand plus de 1000 personnes s’entassent progressivement dans la zone, le tas prend rapidement le pas sur la file et c’est donc une masse grouillante qui attend l’arrivée de la rame.

Comme la gare est la 1ère (ou dernière, ça dépend du sens) station de la ligne, il n’y avait heureusement personne qui devait descendre de la rame quand elle est enfin arrivée, après 15 minutes à se faire de plus en plus compresser (dans ces moments-là, il faut bien reconnaître que la notion de distanciation sociale fait rêver quand même). C’est le genre d’occasions où je suis finalement assez contente d’avoir mes sacs sur le dos et le ventre, ils ont l’avantage de créer immédiatement une barrière physique assez infranchissable autour de moi !

Finalement, c’est poussée par la foule que j’ai fini par m’engouffrer dans le wagon et chercher un angle accessible où j’allais pouvoir me caler avec mes sacs (une fois tous en mode sardine, la barrière physique créée par mes sacs devient tout de suite beaucoup moins acceptable).

Une fois arrivée à la station la plus proche de mon auberge, j’ai réussi à m’extraire de la rame et après 15 petites minutes de marche je suis arrivée dans une des auberges les plus mignonnes du voyage. Le dortoir était nickel, avec des rideaux aux lits (ouais, de l’intimité). Mon coin préféré ? La terrasse au 3ème étage, pleine de plantes, super agréable pour se poser.

Une fois installée, je suis partie en quête d’un endroit où manger. Recommandation de l’auberge ? Un bar/pub à une dizaine de minutes de marche. Au programme, bière maison, burger et musique live !
De la musique live dans un resto

Heureuse (et repue), je suis rentrée dormir, non sans avoir averti l’auberge que JR, mon compagnon de route dans les montagnes et de notre folle équipée jusqu’à Shanghai, était en route pour me rejoindre à Kunming et devait arriver dans la nuit.

Le lendemain, après un démarrage tranquille, c’est en compagnie de JR qu’on est parti se balader et explorer la ville. Un premier arrêt sur le bord d’un des lacs du centre ville.
Le lac d'un des nombreux espaces verts de Kunming

Le lac d'un des nombreux espaces verts de Kunming

Kunming est considérée comme la ville du printemps éternel pour une très bonne raison : son climat ! Il y fait doux et ensoleillé quasiment toute l’année, et suffisamment humide pour que la végétation s’y plaise. La ville, aux multiples parcs et points d’eaux est très verte et offre un cadre de vie très agréable où de nombreux retraités viennent passer leurs vieux jours. Ils se retrouvent dans les parcs où les activités, jeux et exercices physiques se font dans la bonne humeur collective.
Un des nombreux parcs de Kunming, lieux de rassemblement et de vie sociale

C’est sur les berges d’un des plus grands lacs de la ville qu’on s’est lancé dans le défi ultime de la photo polaroid ! Mon appareil photo polaroid, qui a depuis eu un succès fou au Laos, a donné lieu aux plus grands échecs photographiques de l’histoire, mais à autant de fou rire !

Et cette tentative avec JR, n’a pas dérogé à la règle. On a demandé à une passante de nous prendre en photo avec le polaroid, la règle est simple : un seul essai possible ! On ne mitraille pas 200 fois en changeant l’angle de 0,5° à chaque fois (oui, ça lui a fait un gros choc culturel !). Pendant qu’elle prenait la photo (qui rend super bien), une amie à elle nous prenait aussi en photo avec son iPad.

Une fois le polaroid pris et validé, nos nouveaux amis ont eu l’air de se dire que c’était triste de ne pas nous laisser une photo au format numérique, et ils m’ont donc gentiment dit de faire une photo de la photo (je sais, accrochez-vous, on y est presque) avec mon téléphone.

Le résultat ? Je vous le donne dans le mille :).
Faire une photo de la photo, la fausse bonne idée au résultat improbable

Enfin, on aura bien rigolé !

On a continué à se balader et à découvrir la ville à l’architecture parfois improbable, comme ce bâtiment, au milieu d’une place suffisamment grande pour se demander quelles contraintes l’architecte a pris en compte !
Un bâtiment assez atypique au détour d'une rue de Kunming

Certaines rues, assez large, sont bordées de petites maisons avec des magasins au rez-de-chaussé.
Balade dans les rues aux larges trottoirs de Kunming

Et comme à Kunming il fait beau quasiment tout le temps, les gens vivent la plupart du temps dehors, les terrasses et espaces extérieurs des restaurants sont donc souvent plus grand qu’à l’intérieur.
Un resto cosy à Kunming

Le long d’une des avenues principales de la vie, on est tombé sur une église, au rez-de-chaussé d’un immeuble.
Une église, imposante, dans Kunming.

Assez intrigués, on est rentrés et on est tombé en pleine répétition de la chorale, à fond dans les quantiques ! Franchement, c’était super sympa :).
Une chorale en pleine répétition dans une église de Kunming

Puis on a continué et on est arrivé dans un autre parc, où les locaux se retrouvent en masse pour passer leurs journées.
Un des nombreux parcs de Kunming, lieux de rassemblement et de vie sociale

Tout autour du parc, une étendue d’eau permet de se balader et de profiter d’une petite brise très agréable.
Une étendue d'eau dans un des parcs de Kunming

Une journée vraiment très chouette, qui même si elle ne m’aura pas permis de bronzer, m’aura quand même apporté de la vitamine D.
Une étendue d'eau dans un des parcs de Kunming

Le soir, on est retourné au pub de la veille avec JR. Après m’avoir entendu en vanter les mérites une bonne partie de la journée, il était super motivé pour des bières maisons, des tacos et des pizzas avec de la musique live.
Soirée pizzas, bières maison et musique live

Au moment de partir, on a engagé la discussion avec un des membres du staff qui s’est avéré être le brasseur, en charge de produire la bière de l’établissement. Américain installé en Chine (ça simplifie pour communiquer), il nous a fait visiter la pièce où la bière fermente et nous a proposé une dégustation de ses dernières production, pas encore à la carte. Vous me connaissez, je n’ai jamais vraiment pu résister à une invitation à boire un coup, alors quand c’est gratuit, je fonce ! Il nous a donc expliqué que la bière la plus sensible aux conditions de stockage (pas toujours très stable) et à l’utilisation de la levure est la bière brune. Il en produit quatre différentes, mais avec une qualité irrégulière en fonction des fûts, il n’y en a qu’une seule à la carte. On s’est donc lancé dans la dégustation des autres :).

Juste avant notre deuxième départ, nous en avons profité pour lui demander de faire passer au groupe de la soirée qu’on avait vraiment aimé la musique et qu’on avait passé un super moment. Sans sourcillé, il nous a alors entraîné vers la table où le groupe finissait de manger et puisqu’il venait de terminer sa soirée, il est retourné remplir nos verres de dégustation, nous a installé à la table et on a engagé la discussion.

Il se trouve que le groupe était une joyeuse bande de jeunes… Russes ! Et oui, dans la sud de la Chine à des milliers de kilomètres de chez eux, en même temps, vu le climat en Russie, on leur en voudra pas d’avoir élu domicile dans la cité du printemps éternel. Et comme tout le monde parlait à peu près anglais j’ai pu leur dire, les yeux humides, que j’avais adoré leur pays et que j’envisageai d’y retourner… Et là, gros blanc dans la conversation 😅…
Le leader du groupe me regarde et me demande le plus sérieusement du monde : Heu, t’es sûre que tu es allée en Russie ???
Moi : Oui, oui.
Lui (dubitatif) : Et t’as trouvé ça super ?
Moi : Carrément !
Lui (de plus en plus dubitatif) : Bon si tu le dis…

On a continué à discuter jusqu’à la fermeture du bar (on s’est littéralement fait mettre à la porte 30 minutes après l’heure de fermeture) puis, au moment de prendre congé de nos nouveaux amis, l’un d’entre eux nous demande si on veut continuer la soirée dans l’appartement d’un de membres du groupe.

L’argument massue ? Ils ont de la vodka russe envoyée par une des grand-mères… Je vous le donne dans le mille, on y est allé ! S’en est suivie une soirée complètement déjantée où on a teint les cheveux d’un des membres du groupe en orange (j’ai eu la présence d’esprit de refuser qu’on touche aux miens et évité le désastre), bu de la vodka (avec modération 😉), mangé du chocolat et on a finit par partir à 6h du matin pour rejoindre notre auberge. Le soleil était en train de se lever et c’était assez drôle de voir les gens partir travailler pendant que nous on rentrait dormir !

Le lendemain, enfin plus tard dans la journée, on est allé se promener avec JR. L’objectif du jour ? Le marché ! Kunming, capitale du Yunnan au Sud de la Chine, porte vers l’Asie du Sud-Est et pourtant proche des montagnes Tibétaines… Le marché était vraiment incroyable !
Le marché de Kunming

On a commencé avec la poissonnerie, poissons, anguilles, tortues… Et puis au moins ils étaient encore frais dans de l’eau, sans mouche à voleter autour.
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Au stand d’à côté, toujours ambiance aquatique, mais cette fois plutôt des animaux avec des carapaces. Depuis, je me suis un peu sensibilisée au traffic d’espèces protégées et je trouverais probablement pas un tel étalage de tortues et autres amphibiens à la provenance douteuse aussi sympa, mais il faut au moins reconnaître qu’au marché de Kunming il n’y avait pas de chauve-souris, civettes et autres pangolins (ou en tout cas j’en ai pas vu).
Le marché aux animaux domestiques

Puis, on est arrivé à la viande, à commencer par le yak, en provenance directe du Sichuan, la province d’à côté. Comment on sait que c’est du yak une fois débité en morceaux ? Cherchez bien, il y a un indice 😉 !
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Le stand d’après était dédié aux poulets aux pieds bleus. La médecine traditionnelle locale prétend que la soupe de pattes de poulets aux pieds bleus est très bonne pour les femmes enceintes… Aurélie étant à cette époque enceinte de Julie, j’ai proposé de lui en faire parvenir. Allez comprendre pourquoi, elle n’a pas eu l’air très emballée par l’idée 😊!
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Au détour d’une allée, on est tombé sur un stand qui vendait de la viande de Yak séchée 😲. Intriguée (et encore un peu frustrée de ne pas avoir pu en goûter quand j’étais dans les montagnes), je suis allée demander si je pouvais en goûter un morceau ! Franchement ? Plutôt bon :).
Petite dégustation de viande de yak séchée sur le marché de Kunming

Puis, on est passé dans la partie fruits et légumes du marché, tout aussi étonnante que celle de Chengdu, quand j’y avais fait mon cours de cuisine fin décembre (2018 donc).
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Et quand même, pour finir la blague (assez relou je l’avoue) sur les femmes enceinte, on a trouvé un vendeur de fraises. Je pense donc me lancer dans la fusion des remèdes de grand-mères à travers le monde et pour les femmes enceinte, je vous propose « la soupe de fraise aux pattes de poulet aux pieds bleus ». Je vous laisse me donner vos impressions sur ce plat (attention, on est dans la médecine et la science, pas dans la gastronomie 🙃) !
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

A l’étape d’après on s’est retrouvé dans Voyage en Terres Inconnues à un stand de snacks et délicatesses variées : les insectes frits… Depuis, 1 an et demi plus tard, je n’ai pas encore réussi à franchir le cap et même cuisiné avec amour, j’ai toujours pas goûté d’insectes (également assez prisés au Laos)… Celà dit, il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion de tester la grenouille (entière, pas uniquement les pattes) frite et j’ai pas été convaincue 😅 !
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Puis on a refait le tour du marché et on a trouvé quelques stands de plats cuisinés.
Les merveilles, ou pas, du marché de Kunming

Finalement, on est rentré à l’auberge où je devais faire mon sac pour un départ très tôt le lendemain matin pour Xishuangbanna, dernière étape de mon périple chinois avant de passer au Laos. Et comme mon visa Chinois devait expirer le 29 janvier, je commençait à ne plus avoir beaucoup de marge (comme d’habitude celà-dit !).

3 réponses sur “Kunming, ses marchés colorés, des soirées endiablées, découverte de la cité du printemps éternel”

    1. Bonjour James !
      Toujours aussi taquin 🙂
      J’avoue que je suis très très à la bourre, mais je m’y remets. Ce serait bête de s’arrêter là, je suis enfin presque au Laos :).
      Sophie

Répondre à The Pilot on the roads Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *